comme quoi la drogue c'est pas toujours mauvais
Un moment de forte détente provoquée, ouais c'est bon, ouais ça peut permettre de voir les choses différemment, de pardonner un peu, se pardonner. Ça te tient dans le temps ? Ou le dark revient une fois que les effets s'estompent ? Oui, la codo au début, la détente dure deux - trois jours. Oui on peut tirer quelque chose de ces moments de détente.
Faudrait vraiment s'en tenir à des moments espacés dans le temps. Utiles.
J'étais comme toi il y a quelques années. A me servir de la codéine exactement pour ça. Alors fait gaffe au piège parce qu'il est bien là. J'ai suivi le parcours d'escalade classique, et aujourd'hui je suis bien entravé par la dépendance aux opiacés. Complètement handicapé. Ça va tellement plus vite de construire sa tolérance et sa dépendance que de les déconstruire. Pour deux / trois mois de binge à la morphine il va me falloir plus d'un an pour descendre à 0. Y'a ce putain de cap des 400mg / jour (de morphine) que j'arrive pas à passer. J'arrive pas à redescendre en dessous. Ça fait deux mois que j'y accorde une attention quotidienne et pourtant ça passe pas.
L'angoisse de se retrouver en manque est permanente. Imagine une garde à vue de 48h, ce serait l'enfer. Voyager, c'est compliqué.
Le manque d'opiacé c'est le contraire d'un trip psychédélique où on se sent en union avec tout. Le manque c'est un bad-trip très angoissant où on est seul dans un monde froid et mort. Même la mort ne paraît pas offrir une issue à ce mal-être. On a l'impression qu'on va rester en enfer. Les pensées sont complètement folles. Chaque pensée, chaque phrase, chaque souvenir, tout est zoomé sur ce qu'il a de plus fou, angoissant, triste. Bien-sûr c'est connu, tout ça est accompagné d'une transpiration à remplir une baignoire, de la chiasse, de la fièvre, de douleur. Et ça dure longtemps.
Donc bref, fait gaffe à toi. La drogue n'est pas inutile mais elle n'est pas la solution. On se croit tous plus fort que la dépendance. Jusqu'au jour où on se réveille un matin en se rendant compte que ce produit nous détruit, mais qu'on ne peut pas arrêter. Piégé.
Tu te sers de la codo pour effacer les idées sombres. Mais encore plus d'obscurité t'attend sur ce chemin là, si tu te laisses aller. Vaudrait mieux trouver un moyen de traiter les idées noires à la racine.
