[Sujet de la semaine] Qui à le contrôle, vous ou votre conso ?

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Holofractale de l'hypervérité
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Cette semaine nous aborderons un sujet difficile. Difficile de par la nature de la question, mais surtout car elle demande de ne pas se voiler la face. 

J'aimerai voir aussi ce sujet comme un moment de réflexion pour chacun. Plutôt que de répondre directement au sujet, prenez 10-15 minutes et réfléchissez concrètement a la question du contrôle que l'on à, et de l'illusion de contrôle que l'ont peut aussi parfois avoir. 

Prenez aussi le temps de penser aux situations problématiques que vous à posé votre conso. Quelle place elle à dans votre vis, et quels moyens vous mettez en oeuvre pour lui laisser de la place. Ou au contraire, quels sont vos moyens mis en place pour lui laisser le moins de place possible, voir de ne pas perdre le contrôle. 

Profitez de l'anonymat d'internet pour essayer de réfléchir sérieusement à la question.
 
Ça fait trois ans que je consomme, je m'étais fixé beaucoup de règles au début, règles qui ont été transgressée au fur et à mesure que j'ai découvert des autres prods (notamment des RC). Je m'étais limité au naturel mais bon quelques temps après je me suis rendu compte que c'était stupide comme règle. Et pour les fréquences de consommation pareil se fixer un temps de récupération c'est bien mais il faut les adapter à chaque produit.
Sinon j'ai toujours réussi à ne consommer que des psychés et des dissos, je n'ai pas touché à un stim ni à un opiacé et ça j'en suis plutôt fier.
Malgré tout j'ai eu des périodes d'abus assez violents avec la ké, qui a fini au moment où j'ai senti mes reins se faire lacérer et là j'ai eu peur, j'ai tout de suite arrêté. Et ça m'a énormement fait réfléchir sur ma conso, j'ai eu de la chance de n'avoir rien perdu dans l'histoire, mais ça aurait pu finir beaucoup plus mal quand-même, et on ne sait jamais si l'événement qui va se produire pour que le choc se réalise sera une douleur bénigne ou un véritable problème physique ou mental.
Maintenant je suis plutôt dans une période où je consomme maximum une fois tous les deux mois des psychés/dissos, je trouve ça plutôt sain et les prods ne me manquent pas plus que ça, c'est un bon équilibre pour moi je pense. N'empêche qu'il a fallu passer par pas mal de bad-trips et de descentes trop dures pour en arriver là, mais il faut se dire que ce n'était pas en vain, et que chacun doit tenter de trouver une conso stable et limiter les risques sur chaque prise mais aussi au niveau de la fréquence.

Au final ma consommation m'a beaucoup apporté de choses, et aujourd'hui j'ai l'impression de n'avoir rien perdu si ce n'est de l'argent (pas très grave en soi). Alors oui j'ai été confronté à des événements peu agréables et je me suis créé des micro-traumas mais j'ai énormement appris de chaque erreur et je ne regrette rien, le bilan est carrément positif en fin de compte.
 
Perso concernant l'alcool j'ai l'impression d'avoir un certain contrôle, dans le sens où je peux m'en passer aussi longtemps que je veux, du moment que je peux fumer du cannabis à côté. J'ai remarqué que lors de ma récente pause de 2 mois sur les joints, je recommençais à consommer de l'alcool de manière régulière bien qu'encore très épisodique.

Par contre du coup les joints c'est une autre affaire, j'essaye tant bien que mal de garder le contrôle en me fixant des règles (ne pas fumer avant d'avoir fini le taf, ne pas dépasser x joints par jour etc...), que je finis toujours par transgresser. S'ensuit souvent une période de flou (où généralement je fume pas mal) avant que je reparte sur de nouvelles bases, qui seront à nouveau transgressées...
A terme j'aimerais bien arrêter de fumer pour passer au vapo, qui est beaucoup moins addictif et plus safe, mais les habitudes ont la vie (très) dure, sans compter l'aspect social du bédo.
Je garde donc un contrôle relatif sur ma consommation (dans le sens où j'ai une vie à côte), mais le craquage n'est jamais très loin.

Je ne pense pas être réellement accro à autre chose qu'à ces deux substances, à part peut-être un peu au sucre comme 99,99% de la population, mais je fais des efforts là-aussi.

Concernant les autres psychotropes, ça fait quasiment 3 ans que je ne touche plus à rien (même le café je n'y ai pas touché depuis plus d'un an), donc RAS de ce côté-là.
 
Dès le début j'ai su que j'allais être dépendant, j'idéalisais tellement la drogue que je n'avais plus que ça en tête, c'était il y a dix ans.

Elle a éveillé ma curiosité comme jamais, et j'ai retrouvé mon âme d'enfant s'émerveillant de tout et de rien en la fréquentant, j'étais passionné et complètement transcendé. Je me suis donc posé comme seul limite de ne pas me restreindre à cause de la drogue, d'être sous influence comme si j'étais sobre, en restant digne. Limite que je n'ai pas toujours tenu, mais qui m'a permit de toujours réfléchir sur mes positions, sur mes décisions, pour me rendre compte qu'en fait je n'avais aucune position puisque je traversais l'espace temps sans but, en équilibre sur un fil précaire, d'où un état d'esprit constamment instable, animé de doutes et de convictions toujours plus forts que je pénétrais mon esprit au travers de désillusion et d'illusion elles aussi toujours plus grandes.

A ce niveau là je prenais des trips comme on boirait un bon chocolat chaud pour se redonner du baume au cœur, et plus je consommais, plus je repoussais les limites, en réduisant les temps de récupération entre les trips, et avec des doses de plus en plus importantes. Et plus je découvrais les secrets cachés de l'univers, de mon ego infini, plus j'idéalisais la drogue en me voilant la face, croyant avoir en ma position des poudres de vérité, et non pas des drogues. J'étais par delà bien et mal, gravitant loin de la réalité dans des univers parallèles, et même devoir uriner et manger chaque jours en venait à me lasser tellement j'étais déprimé d'avoir franchi autant de cap d'esprit, de point de vue métaphysique, d'avoir pénétré autant de porte dites de perception, et ressenti intuitivement le monde sans pouvoir l'expliquer. Je voulais être un esprit libre, affranchi de son corps douloureux et souffrant.

Je savais le pourquoi du comment, sans pouvoir expliquer le comment du pourquoi, j'étais paumé mais sur de savoir, jamais mon ego avait été si pompeux.

Un membre du forum qui était passé par là m'a mis en garde, me prévenant que j'allais me brûler les ailes, et naturellement je ne l'ai pas écouté, et je me suis rayé le casque.

A partir de là j'ai commencé à me rendre compte qu'il n'y avait en fait aucun choix, que je ne prenais aucune décision, et que si je me défonçais comme un connard, c'était par pur déterminisme parce que la drogue m’apportait ce qui me manquait. Elle était la solution aux problèmes que je me créais, mais je croyais que la drogue était le problème en ne réfléchissant pas au vrai problème : le fait de m'en créer (même si je m'en étais rendu compte, mais c'était plus simple de m'en prendre à la drogue, à l'objet du problème plutôt qu'à ses causes, faute d'en comprendre le sens). Mais cette vérité étant d'autant plus tragique, sans plus d'étayage et de supports spirituels sur lesquels m'appuyer, je ne pouvais que tomber dans les méandres de mon esprit "scientifique", égotique, dans mon nihilisme avide de pulsion d'auto-destruction, ce que je réussis parfaitement au détriment de mes études, de mes relations sociales et amoureuses, de ma vie de famille, de ma santé physique et psychique, bref j'étais tombé bien bas en consommant quotidiennement des doses pouvant assommer un cheval. J'ai toujours apprécié les combos peu recommandables, ceux qui font fricoter avec sa petite mort intérieure.

A partir de là à débuter ce que j'ai appelé ma réinsertion sociale.

Il a d'abord fallu surmonter ma paranoïa qui aurait pu m'envoyer en HP si je n'avais pas eu la chance d'avoir une certaine conscience réflexive, et un tempérament plutôt rationnel qu'émotionnel. La lutte a été longue, mais ma raison l'a emporté sur mes émotions, et j'ai survécu à moi-même, encore une fois au détriment d'amitié et de rapports sociaux cordiaux. J'étais en colère avec moi-même, donc j'en voulais à la terre entière. Une pratique sportive et de petites actions par-ci par là pour renouer avec le genre humain m'ont permit de dépasser mes hontes, travailler sur mes culpabilités et me dire que je devais me responsabiliser en m'assumant. Aussi quelques lectures philosophiques avisées m'ont grandement aidé à me tracer un chemin, tout en continuant de comprendre quelle était ma trajectoire. En fin de compte je ne suis pas si unique que ça...encore un voile de mon ego.

Mais le problème de la jeunesse est ce manque de recul associé à une idéalité telle que l'on croit dur comme fer à ce que l'on pense.

Donc en me reconstruisant, tous mes défauts que je croyais avoir mis de côté sont réapparus, ma radicalité, ma volonté d'imposer mes idées, mon ego débordant pour masquer tous mes complexes..bref je vous parle d'un orgueil, et d'une vanité que j'ai longtemps détesté, avant de commencer à m'intéresser à des pensées plus orientées sur l'harmonie avec soi, que la conquête de soi. Non pas que l'un vaille mieux que l'autre, mais les deux sont indissociables pour être un individu complet dans ses multiples facettes, et Dieu sait que je suis pluriels. Ont suivi de nombreux conflits avec moi-même, et de méchants black out, typique d'un retour du refoulé. Le constat ne pouvait être que déplorable et pathétique, mes consommations continuaient de me consumer, et j'en venais à frôler la mort encore plus qu'avant. Mais pourquoi est-ce que j'étais comme ça, c'était pas possible d'en arriver là, et si mes amis avaient raisons lorsqu'ils me charriaient en me disant que j'allais mourir à 27 ans ?

Désolé de moi-même, je regardais de plus en plus mon nombril, voulant fuir mon ego en me réfugiant dans ses bras étouffant et trompeurs, puisqu'il ne me restait plus que ça à force d'avoir détruit tout espoir en moi. J'étais fait mais décidé de ne plus risquer de mourir à chaque grosse soirée.

Alors de nouveau j'ai tout envoyé chier, et je me suis laissé aller à consommer comme un connard en rentrant dans une dépendance toujours plus prenante, quitte à me replier dans la solitude qui ronge le corps et l'esprit, finit les soirées, place à la défonce à la maison. Je marchais sur des œufs en menant plusieurs vies en même temps, aller au travail, faire du sport, et me droguer en créant des compositions graphiques, tout en cherchant à me cultiver le plus possible, mon intuition me disait que ça serait ma porte de sortie. Puis j'ai rencontré l'amour, j'ai tout arrêté sauf le cannabis et l'alcool, je me suis mis à en consommer plus qu'avant pour compenser, et aujourd'hui l'amour a disparu et ma dépendance à refait surface, je me suis cru guéri de moi, mais c'était une nouvelle illusion, un nouvel espoir qui a nouveau s'est envolé pour laissé place à la désillusion, et mon nihilisme réapparait avec son lot de morbidité, la boucle se répète. Maintenant il me reste à voir où cela me mènera, si j'ai tiré quelques leçons du passé et si je suis toujours bloqué dans les schémas du connard constamment insatisfait et avide de satisfaction immédiate, de jouissance au lieu de rechercher un plaisir plus durable (je pose la question pour ne pas entendre la réponse que je connais puisqu'elle est en moi, je me cache).

Le problème est de ne jamais se sentir à sa place, et de se rassurer au travers de ses consommations, parce qu'elles donnent l'impression de maitriser son cadre de vie, son plaisir, alors qu'en fait c'est la dépendance qui me maitrise, et je n'y peux toujours rien faute d'une plus grande volonté, ça reste toujours plus fort que moi, seule la drogue permet d’accepter la douleur d'être un homme, la souffrance latente du vivant. Peut être qu'un équilibre entre pulsion de vie et de mort est à trouver dans une consommation raisonnée à dose thérapeutique..?

A suivre.
 
J'pense pouvoir affirmer sans hésitation aucune que c'est moi qui ai le contrôle.

Je ne l'ai perdu qu'avec la clope et le café (lol) : par étourderie pour la première (trop jeune pour mesurer les conséquences de mes actes) et par ignorance pour le second (quoi? Le café? Addictif?). Et lorsque j'en ai pris conscience, j'ai arrêté.
Heureusement je n'ai jamais eu (je touche du bois) à me sevrer de trucs plus vénères, et je fais tout pour que ça n'arrive pas.

À chaque fois que je teste une molécule, y'a une sorte de signal d'alarme. Par exemple, la première fois que j'ai pris de la MD, malgré l'euphorie je me répétais en boucle: tu es prodée, ne confond pas cela avec un état que tu pourras retrouver demain ; demain ce sera parti et c'est comme ça.
Je me suis fixé des règles différentes selon le produit, et j'essaye de m'y tenir:
- Quand je prends un dépresseur, jamais la même molécule (ou classe) deux jours de suite. Sauf en état de crise où deux jours est la limite inviolable. Au besoin j'alterne.
- Je ne prends de la coke que si on m'offre la trace (le jour où je dépenserai de l'argent pour ça, je saurai que j'ai franchi un cap inquiétant). Je ne redrope pas (et tant pis si le monde est plus fade, c'est la contrepartie d'un moment de bonheur).
- Y'a la fameuse pause de 6 semaines entre chaque prise de MD, jusqu'ici j'avais même pas eu à y faire attention mais d'avance, 6 semaine c'est trop court, 3 mois peut-être que ça pourrait le faire... De toute façon je sais que mes signaux d'alarme me préviendront si je m'approche ne serait-ce que d'un poil d'une consommation abusive.
- Les psychés me fond un peu peur, j'attends le moment parfait et il est bien rare... Je suis attirée mais pour l'instant je ne risque pas d'abuser.
- Le cannabis? MDR, j'y touche pas.
- L'alcool, un soir par semaine (et autant d'eau que de vin).

Je suis sujette à des phases dépressives et, dans ces moments-là je m'autorise à franchir ces barrières (je préfère prendre des risques que souffrir inutilement).
Par exemple, cet été j'ai vécu une phase dans un contexte où je ne pouvais littéralement demander d'aide à personne, et c'est l'alternance d'oxazépam et de codéine qui m'a permis de passer trois semaines, je vais pas dire supportables, mais survivables admettons. Ca ne m'a pas sauvé la vie mais ça m'a épargné une souffrance continuelle, en me permettant de souffler de temps à autres.
Mais dès que la situation s'est légèrement arrangée, j'ai arrêté net. Quitte à reprendre après, il fallait contrecarrer cette vilaine envie de proder qui, je le savais, n'était plus justifiée uniquement par la dépression. J'ai repris quand la dépression est redevenue intenable ; j'ai arrêté à nouveau, ça a coïncidé avec ma sortie de phase, et je n'y ai plus touché pendant un mois, sinon pour apaiser des migraines.

En conclusion, ma conso a une place importante dans ma vie mais je lui ai mis des brides très sévères.

Ton message, Laura, me fait penser que j'ai souvent, dans des moments de désespoir, eu envie de me détruire de cette manière. Et pourtant, ce que le cannabis m'a fait entrevoir de ce qu'il y a au fond de moi me suffit. Un être vivant, conçu en vue de sa propre survie, est porté à se prendre pour un dieu, et lorsqu'il vacille, à se prendre pour le contraire d'un dieu (ce qui est encore une déification). Pour moi, le plus important, ce n'est pas l'opinion que l'on a de soi, c'est prendre conscience et savoir saisir cette flamme de vie pure qu'on a au fond de soi: aussi tremblotante soit-elle, ça reste du feu. C'est à cette occasion qu'on redécouvre ce que l'on veut, ce dont on a besoin, ce qu'on peut, ce qu'on aime (et au fond, tout se résume à ça. Non?).
 
Tridimensionnel a dit:
Pour moi, le plus important, ce n'est pas l'opinion que l'on a de soi, c'est prendre conscience et savoir saisir cette flamme de vie pure qu'on a au fond de soi: aussi tremblotante soit-elle, ça reste du feu. C'est à cette occasion qu'on redécouvre ce que l'on veut, ce dont on a besoin, ce qu'on peut, ce qu'on aime (et au fond, tout se résume à ça. Non?).

Le truc c'est que pour saisir cette flamme de vie pure, il faut assez d'estime de soi pour avoir une bonne opinion de soi, sinon tu te mets en échec toi-même, c'est le phénomène que tu décris avec la dépression qui pousse à consommer. Le problème étant de répéter la boucle frustration-déception- dépression-consommation pour retrouver la flamme grâce aux prods, quitte à en dépendre.

L'idéal étant d'y arriver sobre, mais c'est pas toujours facile...
 
Écoute, les moments où j'ai le plus saisi cette flamme, c'était dans des moments de détresse intense, comme le lendemain d'une tentative de suicide, ou après m'être fait larguée. Je ressentais alors une sorte de sursaut: "Quoi? À quoi je me suis attachée? Au regard d'autrui? À l'amour d'autrui? Au regard du monde? À la bienveillance du monde? Mais non, le plus important, c'est moi, c'est d'avancer, c'est de mordre dans la pureté de l'existence". Je pense qu'on a besoin d'un choc pour retrouver l'instinct de survie en nous, oui, mais de bonheur, pas forcément (sinon ce serait circulaire et ça ne servirait à rien).
Je crois que ça a un rapport avec un sentiment de dignité intrinsèque, de tout ce qu'on se doit (n'oublions pas: "nous sommes des êtres conçus en vue de notre propre survie"). Pour moi c'est au fond de chaque créature vivante, mais peut-être que je me trompe et que cette expérience n'est pas généralisable... Mais me répéter la phrase du dessus comme un mantra a souvent aiguillé ma combativité.
 
Tiens je me retrouve assez dans ton mode de conso Tridimensionnel.

De mon coté j'ai posé des limites fortes à ma conso, pour ne jamais la laisser m'envahir, ne jamais vivre la dépendance et garder le "contrôle de ma vie".
Je me suis fait avoir aussi par la caféine, j'ai passé 8 ans à a la consommer régulièrement, j'ai pris conscience de cette addiction seulement au bout de 3-4 ans, et ça m'as permis d'avoir un exemple à ne pas répéter, ne pas dépasser.
Aujourd'hui j'ai plus ou moins arrêté, je dois en consommer environ 2-3 fois par semaine, et avec des objectifs concrets associés et des quantités largement diminuées.

J'ai toujours fais attention à ma santé psychique, je sais que la drogue peut être une roulette russe, et que la réduction des risques n'est la que pour réduire et non annihiler les dangers liés à la conso. Du coup, j'ai créer ma propre conduite de vie face aux prod, avec mes règles certaines étant absolue et d'autres plus flexibles/évolutives.

Mais je ne voila pas la face, c'est pas parce-que je contrôle toujours aussi bien cette conso quelques années plus tard que je ne tomberai pas dans le pièges de l'addiction, qu'elle soit physique ou psychologique. Pour le physique, ça devrait aller, je consomme peu de substances addictives, et le peu que j'en consomme se fait dans des cadres précis, avec des règles précises: (lieux, durée, temps de repos, contexte social etc .. )

Je suis aussi un peu maniaque du dosage, il m'est arrivé une expérience très désagréable la seule fois ou j'a laissé quelqu'un doser pour moi, du coup, tout ce que je ne peux pas peser ou mesurer (sauf weed et alcool, c'est assez simple). Je refuse systématiquement l'offre. Ce qui me permet aussi de faire de temps en temps un check up "suis je capable de refuser ?".

Je m'impose aussi des soirées a contexte festifs sobre (grosse soirées, festivals, teuf etc ..) Puis je encore m'amuser sans consommer ? Oui, c'est cool, profitons en . Non ? Si la soirée ne semble pas être le problème de mon ennuis, alors il est temps de faire une grosse pause sur les prod.
La MDMA de part son coté très directif m'as rapidement incité a me poser une limite essentielle en soirée. Si au bout de 3h, je me fais chier, même si j'avias prévu de proder, j'annule. Je veux pas tomber dans ce piège de consommer pour que la soirée soit bien. Je veux consommer pour amplifier quelque chose qui me plait déja (et tout particulièrement avec les psychés). Je sais pas combien de soirées j'ai passé sobre car j'aimais pas l'ambiance et que proder me semblait être une mauvaise idée.

Du coup j'essaie aussi d'espacer les prises au maximum, la MDMA avant c'était une fois toutes les 6 semaines, mais maintenant c'est au plus tot une fois tous les 3 mois. J'ai réalisé que ce rythme convenait sur une très courte durée, mais sur une dizaine de mois, c'est pas viable. D'ailleurs, au final ça fait bientôt un an que j'ai pas consommé de MD, le fait de l'espacer autant me fais moins attendre la prochaine prise, et ça permet de la réserver pour quelque chose qui convient parfaitement, plutôt qu'un événement ou ça fera l'affaire.

Au final, pour l’instant j'ai l'impression d'avoir le contrôle. Je reste loin de tout ce qui pourrait vraiment trop me plaire et compenser des points noirs de ma vie. J'espère juste pouvoir continuer sur cette lancée que je maintiens sans accrochages majeurs depuis maintenant une dizaine d'année.
 
C'est cool Cookies, commençant tout juste à m'insérer dans le milieu festif je me posais des question sur comment gérer la profusion de prods qui s'y écoule, et ton témoignage me donne des idées de règles que je pourrais me fixer pour gérer ce tournant.
 
Pas lu les autres posts, je le ferais plus tard mais franchement je pense avoir le contrôle depuis genre un an...

J'ai fait quelques bêtises, dont une bouffée délirante aiguë à cause d'un combo peu recommandable il y a quelques années,

Maintenant ça va, je tire quelques puffs sur les joints mais j'achète plus, j'ai arrêté la clope depuis 3 ans, je peux voir des gens sniffer de la ketamine sans ressentir de craving mais je peux aussi prendre un truc à l'occasion avec des amis pour passer une soirée marrante... Le speed ne me fait plus vraiment envie, les psychés m'angoissent rapidement et je n'ai quasiment jamais l'occasion d'en prendre dans un contexte qui me convient, j'ai jamais pris de cocaïne ni d'opiacés et les ecstas j'aime bien à très (très) petite doses, ça me rends vite dysphorique.

Je sais à quel point la drogue peut être nocive et à quel point on peux se mentir en se disant qu'on gère. Et puis bon, plus de tabac, plus de cannabis, plus de ket... Ca fait de sacrées économies.

Juste l'alcool je commence à me méfier parce que j'ai tendance à m'alcooliser très vite puis à faire n'importe quoi et je peux plus trop m'amuser à faire ça, donc je commence à essayer de prendre des demis au lieu de prendre des pintes, d'espacer mes verres etc...
 
Cookies a dit:
De mon coté j'ai posé des limites fortes à ma conso, pour ne jamais la laisser m'envahir, ne jamais vivre la dépendance et garder le "contrôle de ma vie".
Je me suis fait avoir aussi par la caféine, j'ai passé 8 ans à a la consommer régulièrement, j'ai pris conscience de cette addiction seulement au bout de 3-4 ans, et ça m'as permis d'avoir un exemple à ne pas répéter, ne pas dépasser.
Aujourd'hui j'ai plus ou moins arrêté, je dois en consommer environ 2-3 fois par semaine, et avec des objectifs concrets associés et des quantités largement diminuées.

C'était quoi ton rythme de croisière avec le café, et t'en prends en quelle quantité aujourd'hui ?

Je me rappelle avoir fais quelques abus avec le café quand j'ai commencé à en boire, mais ça s'est vite arrêté là, enfin avec des prods à côté j'avais l'attention portée ailleurs.
 
J'étais à 300-500mg de cafeine par jours, maintenant c'est maximum 200 mg sur une journée sinon ça me rend un peu trop nerveux. C'est aussi pour ça que je reste loin des stims hors occasions particulières et purement récréative, ça pourrait vite devenir une habitude que je ne souhaite pas prendre.

Mais je pense que la caféine à débordé car je n'ai pas su la surveiller. Que j'avais pas conscience de ce qu'elle était (Forcément quand c'est socialement accepté et encouragé d'en consommer pour être productif, ou est le mal ? )
 
J'ai sans aucun doute le contrôle sur mes consommations, qui sont d'ailleurs de plus en plus sporadique (merci les psychés). Les moyens que j'ai mis en œuvre pour garder le contrôle et que je trouve plutôt satisfaisant sont d'une part de ne jamais consommer seul. Règle que j'ai enfreint plusieurs fois, surtout avec le cannabis lorsque la situation me le permettait (même situation que Tridi) et que j'avais un set&setting satisfaisant pour le trip que je prévoyais (un film bien cool).

Concernant la gestion de l'abondance de la drogue et de la pression sociale. Je suis parti du principe il y a quelques temps déjà de consommer au maximum ce que je peux moi-même produire, donc exit les drogues de rue et les RCs. Par ailleurs je me suis refuser certaines classes de molécules (notamment les plus conventionnelles et les plus festives), chose qui a toujours été compris dans mon entourage vu que j'ai été l'un des premier/seul à produire/consommer des psychés.

Après philosophiquement je suis parti du principe qu'étant donné que chaque montée de plaisir a sa contrepartie de déplaisir il valait mieux éviter les ascenseurs émotionnels purs, puisque je ne les supportais pas. Certains trips apportent manifestement du plaisir mais les circuits neurochimiques ne sont pas tout à fait les mêmes (sérotonine > dopamine) et il y a une myriade d'autres composantes qui s'ajoutent au trip et qui le rende à mon sens utile.

Pour questionner mes amis sur leur consommation je leur ai demandé ce dont il se rappelait d'une grosse teuf qu'on avait fait il y a quelques années de cela où ils avaient prodder tout ce qui leur étaient passés sous le nez. Ils m'ont témoignés qu'ils avaient bien bien kiffer mais qu'ils ne se rappelaient plus trop de la soirée (en tout cas moins que moi qui tournait au canna). Lorsque j'ai demandé ce que ça leur avait apporter aucun n'a été capable de me répondre concrètement. Alors que lorsque j'ai reparlé de certaines sessions psychés qu'on avait fait ensemble le constat était tout autre. Des souvenirs inoubliables de visions ou de prises de conscience. Alors bien sur tout n'est pas si manichéen. J'ai deux amis qui ont profité des psychés jusqu'à en pleurer de rire sans rien en tirer, tandis qu'un autre a bader et à compris beaucoup de choses de lui-même.

Pour autant j'ai aussi eu des échos de gens qui ont des prises de consciences avec tout type de drogue (et même sans drogue du tout ! Sisi j'vous jure !). Mais je pense que cette tendance des psychés à ressortir plus grand lorsque le cadre est maitrisé me conforte dans l'idée de ne pas rentrer dans une optique de "consommation" de quelques drogues que ce soit, et notamment des soirées où "il faut à tout prix s'amuser", quitte à se retrouver dans la merde (psychologiquement comme financièrement).

Dorénavant les soirées (ou même les passages au bar) sont plus un moyen de retrouver mes amis qu'une fin en soi. Alors que beaucoup de mes amis considérait l'amusement et donc la soirée et la drogue comme une fin en soi. Socialement idéalisée et à laquelle il fallait absolument s'y soustraire chaque week end.
Après je me suis protégé de ça par le choix d'une certaine marginalisation sociale. Je m'essaie souvent de m'offrir des week-end seul dans lesquelles je pourrais avancer sur ce qui me plait ou sur ce dont j'ai besoin. Alors que beaucoup de mes potes (et ça s'élargit à mes collègues/camarades) ont cette pression de devoir faire une soirée pour pouvoir s'afficher dans leur story snapchat.

Après si je gère plutôt bien côté drogue, ces concepts sont encore loin d'être parfaitement exploités dans ma vie en générale. J'ai encore pas mal de difficulté à avancer socialement/professionnellement, c'est aussi dans ma personnalité d'être un "zappeur" qui n'arrive pas à concrétiser son intérêt sur ce genre de considérations.
 
Cookies a dit:
J'étais à 300-500mg de cafeine par jours, maintenant c'est maximum 200 mg sur une journée sinon ça me rend un peu trop nerveux. C'est aussi pour ça que je reste loin des stims hors occasions particulières et purement récréative, ça pourrait vite devenir une habitude que je ne souhaite pas prendre.

Mais je pense que la caféine à débordé car je n'ai pas su la surveiller. Que j'avais pas conscience de ce qu'elle était (Forcément quand c'est socialement accepté et encouragé d'en consommer pour être productif, ou est le mal ? )

Ah ouai t'as bien carburé, j'ai fais la même quand j'ai découvert le café/thé y a deux ans, au point de ressentir une boule au ventre et devoir attendre que ça passe. C'est cool que vous ayez réussi à entrevoir l'addiction et ses méfaits avec le café avant les drogues, avec Tridi. Je me dis que ça aurait pu changer pas mal de chose dans mon comportement, ou pas lol.



Xochipilli94 a dit:
Dorénavant les soirées (ou même les passages au bar) sont plus un moyen de retrouver mes amis qu'une fin en soi. Alors que beaucoup de mes amis considérait l'amusement et donc la soirée et la drogue comme une fin en soi. Socialement idéalisée et à laquelle il fallait absolument s'y soustraire chaque week end.
Après je me suis protégé de ça par le choix d'une certaine marginalisation sociale. Je m'essaie souvent de m'offrir des week-end seul dans lesquelles je pourrais avancer sur ce qui me plait ou sur ce dont j'ai besoin. Alors que beaucoup de mes potes (et ça s'élargit à mes collègues/camarades) ont cette pression de devoir faire une soirée pour pouvoir s'afficher dans leur story snapchat.

Mais c'est trop ça ! ce besoin de raconter sa vie de triste drogué (mais hype) prit dans le carrousel des évènements pseudos dramatiques de sa vie. C'est du pur mimétisme social que de faire comme les autres, voire plus que les autres en se déglinguant d'autant plus, ça renforce l'ego et on passe pour un warrior de la défonce, le mec qui encaisse.

Alors qu'en fait on est juste un mec paumé qui se détruit dans une compétition qu'il ne s'avouera jamais à lui-même pour ne pas se rendre compte de ses insuffisances à exister de par lui-même. Bon c'est durement jugé, parce qu'à côté de ça il y a quand même un mal être existentiel à prendre compte, et qui pousse à se défoncer en étant tendance, c'est une forme d'approbation social que de se la mettre en soirée.

Le problème c'est de se leurrer dans les apparences des rires vaniteux ou forcés sous MD, et de s'enfoncer tous ensemble et joyeusement dans la déglingue, et un beau jour de se rendre compte qu'on est addict. A la drogue, et aux regards d'autrui, parce qu'on est prit dans un schéma qui fait de nous un drogué dépendant de l'approbation des gens pour se sentir exister et reconnu, genre : "ah mais t'as rien ramené ce soir ?! tu prends rien t'es sur ? allezzz gros"....tout est une question de cadre et de conditionnement.
 
Entre mon addiction et ma volonté on a trouvé un deal et on cohabite plus trop mal. Je cède à certains cravings sans condition et en échange j'ai des périodes de sobrieté. Y'a plus de lutte ni d'un coté ni de l'autre, j'ai decidé que okay, je resterais consommateur mais moderé.

A coté de ma conso je compense par une alimentation saine, beaucoup de boulot et de sommeil.

Il y'a des chances que ça déraille violemment sous un impact extérieur mais pour l'instant ça va nickel, l'équilibre est respecté.

Les micro doses de champis me font un bien fou d'ailleurs c'est à noter ça aussi.
 
Pas facile comme question ça !
J'ai lu vos histoires et je suis content de voir qu'il y en a qui ont pu trouver leur équilibre, l'harmonie est donc possible :)
Pour répondre au sujet je dirais que ça dépend mais qu'en général c'est ma conso qui me contrôle. Je me reconnais pas mal dans ce que tu décris Laura bien que j'ai toujours eus un quelque chose qui m'a empêché de totalement me laisser alller. Je m'étais aussi fixé beaucoup de règles à la base et sur certains points je le ais respectés ( pas de cc ni d'opi jamais jamais) et ça c'est cool mais y'en a d'autres comme l'espacement des prises je le ais un peu violées x)
Après j'ai toujours eus une personnalité porté sur l'addiction quand quelque chose me plait j'en abuse et ça marche avec tout la musique la fête les potes et du coup la drogue.
Il y a le bédo dont je n'arrive toujours pas à me détacher et ça reste ma plus grosse addiction avec le tabac (le record en 1an et demi de tentative d'arrêt en est à 3 semaines). L'alcool tient pas mal de place aussi mais je le gère celui la je m'impose de ne jamais boire seul et pour l'instant sauf rupture et autres dépressions subites çà passe.
Je sors juste d'une phase d'abus assez violent avec les tazs ( la typique année l'une de miel qui est une phase je pense) avant de me rendre compte que bah j'étais entrain de faire une dépression et de gâcher ma vie. La md à eus ce pouvoir sur moi de rendre triste et gris toute vie en dehors d'elle. Le genre de vie ou rien ne te touche plus et où ton seul souhait ce serait de te démonter la tête avec tout ce qui passe, ou plus rien n'a de goût, ou la seule chose qui demeure c'est une tristesse sans nom qu'on saurait même pas éxpliquer.
Actuellement je sors de ça et je ne pense pas en reprendre avant un moment et même si je fais un peu le cochon avec la ké ces derniers temps je suis redevenu positif et j'entrevois une vie plus modéré et saine poindre le bout de son nez et ça c'est plutôt cool :)
Voilà désolé encore de vous avoir déblatéré lma vie mais ça m'a fais du bien de vous l'écrire. Au plaisir de vous lire encore et pour longtemps <3
 
Je ne consomme que du cannabis, ou plutot je ne consommais que du cannabis :D.
Lors d'un violent badtrip sous DOx biensûre vendu comme du LSD sinon c'est pas marrant, j'ai prit conscience de ma consommation et de sa dangerosité (je ne vivais plus que pour fumer, ça ne me convenait plus), j'ai arrêté net depuis ce jour, ça fait 2 semaines et contrairement à mes tentatives précedentes, je ne ressent même plus l'envie de fumer, juste un peu plus nerveux et des cauchemars la première semaine...
Je ne réfléchi jamais autant à ma consommation que sous psychédéliques et je trouve que dans chaque bad il y a du bon à prendre, une remise en question s'impose presque toujours pour moi :).
 
Moi. Plus rien depuis un bout de temps (à part des petites sessions "coton" par ci par la). Bizarrement ça ne me manque pas. Je crois que j'ai tourné une page. Je pense que ça arrive quand on tire trop sur la corde. Au final on finit tellement écœuré que c'est le fait d'être sobre qui devient reposant. La thérapie par l’écœurement j'ai appelé ça.
Et je remarque que ça s'applique pour plein de trucs. Quand t'es gavé, genre bien. Au bout du compte tu finis par tout lâcher. Et après tu glisse sur les choses, pas de manière légère ou futile mais de manière juste. Je suppose que ça s'appelle la maturité. Ça rend la vie plus fade mais paradoxalement plus facile à vivre.
 
Si je me souviens bien tu consommais des opiacés ? et je me suis demandé si la loi faisant passer la codéine sur ordonnance à influencer ton arrêt ?
 
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