(bon, je me suis perdu sur les fil des posts entre l'englobement des divers sujets, très psychonautique tout ça. Je vais faire comme une réunion de drogués anonymes et partager
)
Cette question est comme une chatouille mentale pour moi. En fait, vu que j'ai commencé "assez" tardivement certains stuffs (fumette à 18 ans, psyk à 24 ... oh, j'oubliais : une période tramadolée au lycée), peut-être (et j'insiste sur le coté plus probable que certain) avais-je un déjà développé une personnalité. Qu'elle est-elle ? Une boule de névroses, écrivant avec le sang de son âme et adepte de certains excès. Bref, la boucle drogue-création-drogue était déjà un peu installée. J'ai connu la déprime très jeune déjà. Vous savez, le gosse qui reste dans un coin de la cours, récitant son rêve à lui-même ou réalisant des films que lui seul voyait. D'un autre point de vue, un intello dans un milieu écolier ouvrier ... Si certains voient le tableau. J'ai brisé une première boucle en figeant ma pensée par écrit et j'ai commencé tardivement un début de socialisation. Heureusement, j'ai la foi de croire que certaines rencontres sont magiques et valent mieux qu'une constellation de centaines d'amis fb (oulà, la caricature).
Après le bac, une interdiction de mes parents amateurs de H fut levée : la fumette. Ceci dit j'ai eu suffisamment de premiers tards pour ignorer celui qui m'a "mis dedans". Avec le cannabis, la "descente" est plus longue et subtile. Dans mon cas, la morsure de la drogue a commencé par une piqure de moustique pour évoluer à la morsure d'une bête ... Je me suis mis aux clopes roulées pour calmer les tards. Entre autre, décaler l'addiction. Puis, B, l'ami d'un ami de la fac, m'a parlé de ses exp psyk. Je savais que mes parents avaient pris du LSD a 20 ans et l'exp me rendait curieux depuis des années. Donc, près d'une année après la clope, j'ai passé le pas. Trypa synth et champis, combos, un poil de dissos puis phénés ... J'en suis toujours à 14 voyages. Ma sécurité de départ, compter le nombre d'exp. Si je n'arrive plus à faire le compte, ce serait mauvais signe.
Un peu de background ? Mon but initial initial quand j'ai commencé les études, c'était pour de l'astrophysique. Puis, j'ai découvert la guitare et mon oreille musicale. En meme temps que la fumette, d'ou la première boucle. L'écriture, je pratiquais depuis le début du lycée. Mais beaucoup de circonvolutions fractales (déjà ?). Mon coté créatif ne faisait parti que de mon jardin personnel. Au fil des études, les reves d'astrophysique se sont dissipés au gré des lois de la réalité (les profs ont bien aidé). Pour le domaine de travail futur, je jonglais entre les thèmes. Fusion nucléaire d'abord, procédés industriels de pointe après ... J'avais décidé qu'au final, tout cela n'était que de la prostitution mentale. Je le penses encore aujourd'hui. Seul la survie aux études, alimenté de mon jardin personnel. J'ai bossé, et je bosse toujours, la guitare, le piano (merci la SNCF lol) et l'écriture. Je publie sur des forums pour casser les boucles du projet trop secret et perpétuellement réécris. Bref, les boucles, j'ai connu avant les psyk.
Ceci-dit, dans le meilleur des cas, les psyk confortent ma position. La fumette reste un démon pour moi que j'essaie bêtement de contrôler sans songer à le quitter. Les parents dealos, et cotrippeurs potentiels, c'est une drole de base, j'avoue. Quelque part ... je dois me construire seul. Pas de frères, ni de soeurs. Je suis l'ainé et le cadet, pouet. Pour ma vie, je dois rompre avec mes parents, trouver un boulot et procéder comme tout le monde. Ceci étant dit, même la distance ne m'as pas empeché de retomber. Rompre n'empêche pas la drogue de nous suivre. Pensée créatrice ? Magnétisme ? Bref ... il y a bien une intégration de la drogue au lifestyle. Pour le meilleur ou (et) le pire.
Au dela des psyk, être un artiste est souvent synonyme de marges. Jouer, fumer dans la rue, cela attire ... relous des cités, alcoolos nocturnes, belles inconnues, fans de progressifs. Tout est possible. Les problèmes de "bouclier brisé" par la drogue, j'ai connu avant les psyk. Leur présence sur ma vie déjà décalée a débloqué certains verrous. Ma posture suivante : je cherche des trucs, j'étudie retranché derrière mon ami connaisseur. Je ne suis pas forcément autodestructeur, mais quelque part ... j'attends toujours le bad, comme la gachette (Le fameux "t'en as trop pris"). La mise en abime induite par les psyk est sans doute ce que je recherche le plus. Une introspection violente qui briserais certaines boucles. Pour l'instant, je continue, avec une nourrice "structurante" (attends tu parles de drogues et de cotrippeur et tu emploies le terme "structurant" ... bin oui, je ne pratique pas seul, un autre mécanisme de défense (et de défonce)). Le THC est déjà suffisamment présent dans mon background.
En tout cas, les psyk ne sont pour moi qu'une épice sur un fond déjà chargé. Comme ce post ... (dommage qu'on ne possède pas de boutons OFF, pas vrai ?). Et je n'ai pas tout raconté ...
Bonne quête à tous les psychonauts