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Les conséquences globales des psychédéliques sur votre vie

Lysergiquarium

Neurotransmetteur
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30 Oct 2013
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Je pense que les psychédéliques (dissociatifs compris) sont bon pour la santé mentale a long terme et si on en abuse pas c'est très avantageux:
Ouverture de l'esprit, capacité de voir les choses d'un point de vue différent.
Vous percevez la vie différemment, vous réfléchissez plus souvent et vous vousposez plus de questions, votre cerveau s'ouvre comme avec la meditation, etc... En bref vous êtes plus intelligent. Mais si vous abusez des psychédéliques, vous pouvez vous faire des dégâts irreversible au cerveau!

-Lysergi
 

voyageur

Glandeuse pinéale
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Comme je le mets dans ma signature:

"Rien n'a d'importance, et le fait que ça n'a pas d'importance n'en a pas non plus, ce qui ouvre toutes sortes de nouvelles possibilités et permet une incroyable ouverture d'esprit
Et par la même occasion c'est un véritable coup de pied au cul"

Voila ce que m'ont appris les psychédéliques
Alors qu'avant j'essayais de donner de l'importance aux choses tout en me rendant compte qu'au fond elles n'en avaient pas, et ça me faisait mal parce que du coup j'avais plus envie de rien

Autres conséquences des psychés et dissos:

Je me remet ENCORE PLUS en question (positif mais aussi négatif)
J'ai appris qui j'étais
Je veux me forcer à vivre les choses plus à fond

Je veux me stabiliser et me mettre à fond dans mes passions, plus de gouter un peu ci, puis un peu ça, pour finalement se dire : "voila maintenant je sais ce que c'est" et je déprime tout seul dans mon coin en me sentant vide, parce que je goute vaguement et j'abandonne vite

Ben non! Maintenant je veux m'investir, et je suis en attente pour le moment, pour que la situation me le permette enfin

Ah et Pulse, je sais pas si c'est très clair pour tout le monde, mais moi je vois malgré tout de quoi tu parles parce que j'ai déjà ressenti ça
 
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18 Juil 2014
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(bon, je me suis perdu sur les fil des posts entre l'englobement des divers sujets, très psychonautique tout ça. Je vais faire comme une réunion de drogués anonymes et partager ;) )

Cette question est comme une chatouille mentale pour moi. En fait, vu que j'ai commencé "assez" tardivement certains stuffs (fumette à 18 ans, psyk à 24 ... oh, j'oubliais : une période tramadolée au lycée), peut-être (et j'insiste sur le coté plus probable que certain) avais-je un déjà développé une personnalité. Qu'elle est-elle ? Une boule de névroses, écrivant avec le sang de son âme et adepte de certains excès. Bref, la boucle drogue-création-drogue était déjà un peu installée. J'ai connu la déprime très jeune déjà. Vous savez, le gosse qui reste dans un coin de la cours, récitant son rêve à lui-même ou réalisant des films que lui seul voyait. D'un autre point de vue, un intello dans un milieu écolier ouvrier ... Si certains voient le tableau. J'ai brisé une première boucle en figeant ma pensée par écrit et j'ai commencé tardivement un début de socialisation. Heureusement, j'ai la foi de croire que certaines rencontres sont magiques et valent mieux qu'une constellation de centaines d'amis fb (oulà, la caricature).

Après le bac, une interdiction de mes parents amateurs de H fut levée : la fumette. Ceci dit j'ai eu suffisamment de premiers tards pour ignorer celui qui m'a "mis dedans". Avec le cannabis, la "descente" est plus longue et subtile. Dans mon cas, la morsure de la drogue a commencé par une piqure de moustique pour évoluer à la morsure d'une bête ... Je me suis mis aux clopes roulées pour calmer les tards. Entre autre, décaler l'addiction. Puis, B, l'ami d'un ami de la fac, m'a parlé de ses exp psyk. Je savais que mes parents avaient pris du LSD a 20 ans et l'exp me rendait curieux depuis des années. Donc, près d'une année après la clope, j'ai passé le pas. Trypa synth et champis, combos, un poil de dissos puis phénés ... J'en suis toujours à 14 voyages. Ma sécurité de départ, compter le nombre d'exp. Si je n'arrive plus à faire le compte, ce serait mauvais signe.

Un peu de background ? Mon but initial initial quand j'ai commencé les études, c'était pour de l'astrophysique. Puis, j'ai découvert la guitare et mon oreille musicale. En meme temps que la fumette, d'ou la première boucle. L'écriture, je pratiquais depuis le début du lycée. Mais beaucoup de circonvolutions fractales (déjà ?). Mon coté créatif ne faisait parti que de mon jardin personnel. Au fil des études, les reves d'astrophysique se sont dissipés au gré des lois de la réalité (les profs ont bien aidé). Pour le domaine de travail futur, je jonglais entre les thèmes. Fusion nucléaire d'abord, procédés industriels de pointe après ... J'avais décidé qu'au final, tout cela n'était que de la prostitution mentale. Je le penses encore aujourd'hui. Seul la survie aux études, alimenté de mon jardin personnel. J'ai bossé, et je bosse toujours, la guitare, le piano (merci la SNCF lol) et l'écriture. Je publie sur des forums pour casser les boucles du projet trop secret et perpétuellement réécris. Bref, les boucles, j'ai connu avant les psyk.

Ceci-dit, dans le meilleur des cas, les psyk confortent ma position. La fumette reste un démon pour moi que j'essaie bêtement de contrôler sans songer à le quitter. Les parents dealos, et cotrippeurs potentiels, c'est une drole de base, j'avoue. Quelque part ... je dois me construire seul. Pas de frères, ni de soeurs. Je suis l'ainé et le cadet, pouet. Pour ma vie, je dois rompre avec mes parents, trouver un boulot et procéder comme tout le monde. Ceci étant dit, même la distance ne m'as pas empeché de retomber. Rompre n'empêche pas la drogue de nous suivre. Pensée créatrice ? Magnétisme ? Bref ... il y a bien une intégration de la drogue au lifestyle. Pour le meilleur ou (et) le pire.

Au dela des psyk, être un artiste est souvent synonyme de marges. Jouer, fumer dans la rue, cela attire ... relous des cités, alcoolos nocturnes, belles inconnues, fans de progressifs. Tout est possible. Les problèmes de "bouclier brisé" par la drogue, j'ai connu avant les psyk. Leur présence sur ma vie déjà décalée a débloqué certains verrous. Ma posture suivante : je cherche des trucs, j'étudie retranché derrière mon ami connaisseur. Je ne suis pas forcément autodestructeur, mais quelque part ... j'attends toujours le bad, comme la gachette (Le fameux "t'en as trop pris"). La mise en abime induite par les psyk est sans doute ce que je recherche le plus. Une introspection violente qui briserais certaines boucles. Pour l'instant, je continue, avec une nourrice "structurante" (attends tu parles de drogues et de cotrippeur et tu emploies le terme "structurant" ... bin oui, je ne pratique pas seul, un autre mécanisme de défense (et de défonce)). Le THC est déjà suffisamment présent dans mon background.

En tout cas, les psyk ne sont pour moi qu'une épice sur un fond déjà chargé. Comme ce post ... (dommage qu'on ne possède pas de boutons OFF, pas vrai ?). Et je n'ai pas tout raconté ...

Bonne quête à tous les psychonauts
 

OWazabi

Glandeuse pinéale
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Qu'est ce que les psychédéliques ont changé dans ma vie... Bonne question...
Je ne pense pas être prêt a y répondre tout de suite, je ne suis pas assez loin dans mes réfléxions, j'ai encore des choses que je souaithe vivre et découvrir. Il me reste des questions a me poser, et encore plus de réponses a trouver.

Tout ce que je peux dire, c'est que depuis mon premier trip au LSD (soit mon 2ème trip aux psychés, j'avais testé les champis pour la première fois 2 jours avant), ma vision du monde as changé, je vois tout tellement plus éphémère, je me sens plus ouvert a la vie, l'amour, les connexions entre les êtres humains etc.

Quelque chose qui me trouble aussi, c'est que j'ai la nette impression que ma vue as changé. Mes yeux se fixent beaucoup plus sur les couleurs, je trouve tout plus beau et vif. J'ai même parfois l'impression que les choses bougent dans un coin d'ma vue, et quand j'regarde HOP saboug'plu héhé.
 

elpablow

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A avoir 9 contacts dans mon répertoire répertorier par un répertoire lui même.
 

Kethrope

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J'ai toujours plus ou moins été un gros handicapé social, mais depuis ma petite révolution psychédélique la solitude est devenue une certitude. J'en souffre encore parfois, mais beaucoup moins qu'avant. Avant je mentais comme je respirais et je faisais le fier à bras pour m'intégrer ou me mettre en valeur (et ce genre de procédés ne peuvent fonctionner qu'un temps).

Maintenant je suis taiseux comme une carpe et très fuyant dans les rapports humains. Les relations superficielles ne me dérangent absolument pas, je suis même très affable et cordial, mais dès que ça creuse un peu ou qu'on commence à attendre quelque chose de moi, je me rétracte. Je ne reproche rien aux gens, j'ai conscience que le problème vient de moi. Je ne me considère même pas comme misanthrope: j'aime les gens, mais de loin. Je pense comme Jean-Louis Costes qu'internet est un moyen formidable pour vivre en anachorète tout en conservant le minimum syndical de rapports sociaux -puisqu'il semble qu'être seul soit à terme destructeur pour la psyché humaine.

Plus aucun goût à la sexualité, ça fait plus d'un an que je ne jette même plus un coup d'œil à mon zob; ce qui n'empêche pas les images et les pensées de revenir de temps à autre, notamment au réveil. Dans cette société j'imagine que ça me classe parmi les frustrés phase terminale, mais moi je trouve que cette paix du slip n'est pas sans agrément.

Intellectuellement ça m'a remis à la lecture, que j'avais déserté depuis pas mal de temps. Je ne supporte plus les films hollywoodiens, les séries ricaines lambda: leur vulgarité morale et esthétique me saute aux yeux cash. Je ne mate jamais la télé mais je doute d'être le seul dans ce cas là ici.

Côté hormones mon humeur en dents de scie s'est stabilisé, les idées noires se font plus rares, je tâche d'être d'humeur égale avec tout le monde et moi-même en premier lieu. Vérité, stabilité, perpétuité.

Pas sûr que le bilan soit très positif: j'ai perdu beaucoup de ma vitalité au final, et y'a du taf avant que je sois de nouveau capable de rassurer et de m'entendre avec mon Enfant intérieur. Par contre, pourvu à la base d'un côté féminin très développé et d'un côté masculin resté atrophié, ça m'a permis de développer majestueusement mon Anima, et (paradoxalement ?) de conquérir de la virilité (de la maturité) à travers lui; et bien sûr d'affiner ma personnalité.

Bilan mitigé, mais quand je me souviens du déchet humain que j'étais jusqu'à 25/26 ans et que je vois le type tout à fait fréquentable que je suis aujourd'hui, j'ai zéro regret.
 
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Tu en dirais plus sur la manière dont s'est déroulée ta petite révolution psychédélique, genre avec quoi et comment ?
 

Sandman

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Kethrope a dit:
J'ai toujours plus ou moins été un gros handicapé social, mais depuis ma petite révolution psychédélique la solitude est devenue une certitude. J'en souffre encore parfois, mais beaucoup moins qu'avant. Avant je mentais comme je respirais et je faisais le fier à bras pour m'intégrer ou me mettre en valeur (et ce genre de procédés ne peuvent fonctionner qu'un temps).

Maintenant je suis taiseux comme une carpe et très fuyant dans les rapports humains. Les relations superficielles ne me dérangent absolument pas, je suis même très affable et cordial, mais dès que ça creuse un peu ou qu'on commence à attendre quelque chose de moi, je me rétracte. Je ne reproche rien aux gens, j'ai conscience que le problème vient de moi. Je ne me considère même pas comme misanthrope: j'aime les gens, mais de loin. Je pense comme Jean-Louis Costes qu'internet est un moyen formidable pour vivre en anachorète tout en conservant le minimum syndical de rapports sociaux -puisqu'il semble qu'être seul soit à terme destructeur pour la psyché humaine.

Plus aucun goût à la sexualité, ça fait plus d'un an que je ne jette même plus un coup d'œil à mon zob; ce qui n'empêche pas les images et les pensées de revenir de temps à autre, notamment au réveil. Dans cette société j'imagine que ça me classe parmi les frustrés phase terminale, mais moi je trouve que cette paix du slip n'est pas sans agrément.

Intellectuellement ça m'a remis à la lecture, que j'avais déserté depuis pas mal de temps. Je ne supporte plus les films hollywoodiens, les séries ricaines lambda: leur vulgarité morale et esthétique me saute aux yeux cash. Je ne mate jamais la télé mais je doute d'être le seul dans ce cas là ici.

Côté hormones mon humeur en dents de scie s'est stabilisé, les idées noires se font plus rares, je tâche d'être d'humeur égale avec tout le monde et moi-même en premier lieu. Vérité, stabilité, perpétuité.

Pas sûr que le bilan soit très positif: j'ai perdu beaucoup de ma vitalité au final, et y'a du taf avant que je sois de nouveau capable de rassurer et de m'entendre avec mon Enfant intérieur. Par contre, pourvu à la base d'un côté féminin très développé et d'un côté masculin resté atrophié, ça m'a permis de développer majestueusement mon Anima, et (paradoxalement ?) de conquérir de la virilité (de la maturité) à travers lui; et bien sûr d'affiner ma personnalité.

Bilan mitigé, mais quand je me souviens du déchet humain que j'étais jusqu'à 25/26 ans et que je vois le type tout à fait fréquentable que je suis aujourd'hui, j'ai zéro regret.

La même.

Sauf que moi j'ai toujours l'espoir que ça change tout un jour. Genre que j'ai un destin. Que gâcher autant de temps à vivre juste pour vivre c'est un drame.
Mais bon chuis un fragile j'ai besoin de ça pour me lever le matin.

En ce qui me concerne les psychédeliques m'ont appris que j'étais déjà sacrement perché de base même sobre, que c'était pas grave, que je pouvais assumer ma différence. Ha il m'ont aussi appris que la plupart des gens sont secrètement perchés et qu'il te font culpabiliser de l'être parce qu'ils ont peur de leurs propre faiblesse. Que derrière chaque masque d'humain civilisé, y'a une forme névrotique qui se regarde dans une glace.

Ils m'ont aussi appris d'une certaines manière à surmonter l’anxiété. Quand tu fais bad sur bad, revenir au réel deviens un réflexe de survie.

Ils m'ont aussi sociabilisé. Sans la récompense d'une perche, je serais pas sorti de chez moi pour rencontrer des gens.

Dans les mauvais côtés y'a le repli sur son intériorité à déplorer. Et parfois ça t'amène une vision du monde un peu trop perceptive. Toutes ces couleurs, ces sons. C'est cool quand t'es def mais dans la réalité quand t'es déjà sensible ça te sature dès fois. Et cette sensibilité perceptive peut parfois te faire bader parce que l'état des psyché se retrouve dans ton monde réel sans être invité. Comme la parano par exemple. Autant j'étais déjà perché avant de découvrir ce monde, mais la parano ça j'ai découvert en même temps. Et j'ai toujours des séquelles.

Ça peut aussi te blaser. Quand t'as ressenti tout un monde, revenir bosser entre 9 et 17 ben sans dire que ça mine, disons que ça n'as pas tendance à apaiser les natures "existentialistes".

Si tout était à refaire je le referais. Parce que derrière la souffrance que ça cache et les problèmes évoqués, pour moi la drogue c'est comme l'amour. Ça fait souffrir mais c'est une expérience de vie très puissante. Qui se doit d'être vécu si on veut profiter un max de ce que la vie peut cracher. Mais faut faire très gaffe et pas s'emballer. Comme n'importe quelle expérience intense, ça peut te submerger et parfois te noyer.

vala
 

Kethrope

Glandeuse pinéale
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Dans les mauvais côtés y'a le repli sur son intériorité à déplorer.

Yep... INFP, je vous salue !


Ça peut aussi te blaser. Quand t'as ressenti tout un monde, revenir bosser entre 9 et 17 ben sans dire que ça mine, disons que ça n'as pas tendance à apaiser les natures "existentialistes".

Yep, yep, yep... surtout qu'ayant lâché les études y'a longtemps (ça ne marchait pas de toute façon) je suis cantonné à des tafs dans la logistique ou l'agro-alimentaire, sans doute pas ce qu'il y a de plus indiqué pour un psycho... à vrai dire j'alterne missions d'intérim et périodes sous perfusion étatique (rsa), donc si j'ai fait du chemin dans ma tête, ma vie est toujours au point mort.

Je vois un peu les psychés comme un concentré de vie (de puissance, d'intensité): t'as été branché sur du 100 millions de volts quelques heures, c'est parfois délicat de revenir à l'ampoule basse consommation du quotidien -surtout qu'on oublie tôt ou tard les belles résolutions vitalistes qu'on y prend.

Mais d'un autre côté, ça donne de belles armes pour supporter ce quotidien: équanimité, consience qu'il n'y a rien en dehors de l'instant présent, conscience de faire partie d'un truc grand beau et sauvage qui n'a ni début ni fin... ne plus être le clébard de ses névroses et de ses pulsions. Ca m'a permis de comprendre que la joie c'est la satisfaction d'être et que le plaisir c'est la satisfaction d'avoir, et que pour avoir l'un il faut bien souvent renoncer à l'autre.



Tu en dirais plus sur la manière dont s'est déroulée ta petite révolution psychédélique, genre avec quoi et comment ?

Bien sûr. Le point zéro ça a été une nuit peu après mon 25e anniversaire, où avec une dose pourtant pas énorme d'acide (très peu d'effets, sans doute pas plus de 100ù sur le buvard) je suis resté complètement bloqué sur un morceau de Carbon Based Lifeforms, World of Sleepers. Je l'ai écouté en boucle pendant des heures et des heures... et pendant un an ou plus c'est resté mon morceau préféré, il était complètement indépassable à mes yeux.

La mélodie, le "I'll be your religion, your only endless ideal..." pour une raison ou pour une autre m'a littéralement hypnotisé. J'y percevais quelque chose que je serais incapable de décrire, et j'y associais la construction d'un idéal féminin qui devenait une rêverie de tous les instants, une consolation mystique. J'ai compris plus tard que cet idéal c'était moi, enfin mon anima, mon pôle féminin.

D'ailleurs je l'ai compris en écoutant "I am You" de Shpongle, ce qui m'amène au point suivant: les expériences lysergiques sont maintenant dans mon esprit totalement associées à ce groupe puisque son écoute chépèr m'amène dans des états complètement extatiques et euphoriques... et bordel, ces coïncidences des fois... "Divine Moments of Truth" qui passe à un moment où je capte quelque chose de fondamental à propos de mon enfance... et qu'accessoirement on trouve dans les états psychés essentiellement ce qu'y projette notre inconscient. J'adore cette façon qu'a l'acide de jouer avec nos têtes.

J'ai du prendre peu ou prou une quinzaine de trips en deux ans, mais ce furent surtout les deux derniers qui m'ont marqué: première expérience de "NDE" pour le 1er, mais je ne suis pas allé jusqu'au bout (je me suis quand même pissé dessus), dose trop faible sans doute.

Le 2ème ça a recommencé (tout allait de mieux en mieux, puis tout va à 200 à l'heure dans ma tête et je commence à me sentir pas très bien physiquement, j'entends, pareil que l'autre fois, un truc du genre "and you will know that my name is..." mais je suis pas sûr du tout que ce soit ça, ça reste confus), comme c'est très impressionnant comme sensations j'ai flippé et j'ai voulu couper court au truc en coupant la musique: ce qui a flingué mon plateau et m'a mis extrêmement mal pendant 1 heure ou plus. Et je me suis encore pissé dessus, d'ailleurs... De mémoire, ce qui me "condamnait" dans le délire, c'était d'avoir compris le secret de la vie (lal), je ne sais pas si c'est courant comme ressenti dans ce genre d'expériences.

Ah bordel je me serais tapé la tête contre les murs ce jour là, gros regret de ne pas être allé jusqu'au bout: j'ai l'intention de me laisser complètement faire la prochaine fois, je pense que j'ai besoin de cette expérience de renaissance (je trouve le terme d'expérience de mort imminente maladroit).

Ca m'a néanmoins permis de découvrir que persuadé de crever, la seule chose qui m'épouvantait c'était le chagrin que ça aurait causé à ma famille et tout spécialement à ma mère. Ce qui n'est je crois pas sain du tout, puisque ça laisse entendre que je n'ai plus vraiment d'attaches dans ma réalité. :-/

Sur ces deux années d'expériences psyché où je me suis reconstruit progressivement une personnalité (qui ne pourrait pas être plus à l'opposé de ce que j'étais avant, ça m'a longtemps troublé de me dire que je suis devenu une autre personne, même si on a toujours tendance à exagérer) j'ai également pas mal pris de kéta (rah, ces états de béatitude... par contre il y a dans la kéta un côté "défonce" que je ne ressens pas avec le lsd) et de la DMT à 3-4 reprises: expériences pas très concluantes, j'ai tendance à flipper et je ne me souviens de rien sinon d'un gigantesque mindfuck kaléidoscopique.

Ah, et j'oublie le canna, mes premiers essais psychés au final, avant même mes 25 ans. Le shit a fini par complètement remplacer l'alcool qui était très problématique chez moi, et... hum, a fini par devenir tout aussi problématique, je me suis calmé et je n'essaye dans l'idéal de ne fumer que de la verdure.

De manière générale les psychés sont chez moi totalement associés à l'écoute de musique: je prends mes trips seuls dans ma chambre, vautré sur mon lit, et je rêvasse ou m'introspectionne en écoutant le florilège de ma bibliothèque musicale et en dansant avec toute la grâce dont je suis capable (pas beaucoup).

 

Sandman

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Kethrope a dit:
Le 2ème ça a recommencé (tout allait de mieux en mieux, puis tout va à 200 à l'heure dans ma tête et je commence à me sentir pas très bien physiquement, j'entends, pareil que l'autre fois, un truc du genre "and you will know that my name is..." mais je suis pas sûr du tout que ce soit ça, ça reste confus), comme c'est très impressionnant comme sensations j'ai flippé et j'ai voulu couper court au truc en coupant la musique: ce qui a flingué mon plateau et m'a mis extrêmement mal pendant 1 heure ou plus. Et je me suis encore pissé dessus, d'ailleurs... De mémoire, ce qui me "condamnait" dans le délire, c'était d'avoir compris le secret de la vie (lal), je ne sais pas si c'est courant comme ressenti dans ce genre d'expériences.

C'est marrant c'est courant ce genre de témoignage mais j'ai jamais ressenti ça pendant mais souvent je le sens après le trip.

C'est jamais une révélation absolue mais plus un étrange constat qui me frappe dans la journée.
Genre tu te lève le matin et dans la glace tu vois ce changement subtil. C'est comme revenir à la source, je détecte une façon plus naturelle de me mouvoir. Je redécouvrir la surface des objets. Un reset temporaire.

Parfois c'est agressif quand je sors. Le monde est plus dur, les voix plus acérées. Une sorte de dissonance s'installe entre ton nouveau statut d'enfant et le reste. Les conventions sociales paraissent plus violentes et il faut les réapprendre. Les relations sont teintées d'une espèce de manque, plus distantes, réduites à des échanges courtois et feutrés. Le délire, anguleux et labyrinthique, parfois désastreux mais toujours humain fait place à un monde lisse, froid et fragile. Parfois je parle à des gens et j'ai l'impression de jongler sur une plaque de verglas. Ou de me tenir sur un fil. Comme si j'avais oublié le début de la discussion avant même qu'elle commence.

Je m'amuse à compter le nombre de "et", de "donc" et "d'alors", dans la conversation. Je sens le parfum, je me laisse hypnotiser par un bruit répétitif. Les concepts deviennent lointains et rassurants.

Ouais je crois qu'on peut dire que c'est une façon de vivre l'instant. D'être avec l’instinct, le flow. En fait c'est comme être très fatigué, mais pas mort.
 

Sludge

Holofractale de l'hypervérité
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Le passaque quoté ça me fait penser à un trip un peu "biblique" ou "coranique" ou ce que tu veux comme j'avais fait, au terme duquel je m'étais aussi pissé dessus. XD
Je sais plus mais je crois que je voyais la naissance d'un bébé prophète style Mahommet ou un truc du genre. Tout le trip était teinté d'un truc super épique et super "divin" mais surtout super sale et ultra violent. Ca faisait remonter les trucs qui me remontent souvent en rêve, mes grosses frustrations, etc. Je me rappelle qu'on m'a dit après que j'ai bad tripé dans le camion "t'inquiète tout ce qui s'est passé dans ce camion restera dans ce camion". Alors je sais pas si on faisait référence au fait que je me sois pissé dessus (chose qui me fait plus marrer qu'autre chose) que mes lamentations en mode "pourquoiiiii ?". XD

Du coup Sandman j'ai l'impression que tu rebondis sur un truc qui n'a rien à voir même si c'est particulièrement intéressant ce coup du post trip où tu réapprends ce que ça veut dire être vivant dans une société qui te maintient bien souvent dans un état de non vie. Perso c'est un des trucs qui me frustre le plus, j'arrive pas dans mon mode de vie actuel qui est largement subi à me connecter avec ce truc. Ceci dit on devrait sans doute pouvoir le sentir n'importe comment mais clairement vu que je suis très isolé et que je passe trop de temps sur des machines, à stresser sur le temps et l'agenda, je suis complètement déconnecté du réel.

Après avoir vu une pièce de théâtre sur le sujet je pense clairement que la mesure du temps, la planification calendaire de tout ce qu'on fait, le stress des rendez-vous, la culpabilité de pas bien utiliser son temps, etc. Tout ça contribue à nous déconnecter totalement du moment présent. Et même quand je suis au jardin en train de faire mille et une choses, je pense que je continue de gamberger.

Et quand j'ai une conversation, difficile d'écouter par exemple. Trop dans mes pensées, trop ailleurs. J'aurais besoin d'une vie collective quotidienne et libérée des stress du temps et compagnie pour réapprendre à juste sentir ce qui se passe autour de moi avec mon corps.

Bon du coup pour revenir aux conséquences des psychés sur ma vie. J'avoue que maintenant que ça fait 5 ans (je crois. 5 ou 10 ?) que j'en fais l'expérience, et que ça marquait un tournant dans ma vie (gros chamboulement mentaux sur comment je veux vivre), ben je peux plus dissocier ce que je suis de ce que je suis devenu.
 

Sandman

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Sludge a dit:
Du coup Sandman j'ai l'impression que tu rebondis sur un truc qui n'a rien à voir même si c'est particulièrement intéressant ce coup du post trip où tu réapprends ce que ça veut dire être vivant dans une société qui te maintient bien souvent dans un état de non vie. Perso c'est un des trucs qui me frustre le plus, j'arrive pas dans mon mode de vie actuel qui est largement subi à me connecter avec ce truc. Ceci dit on devrait sans doute pouvoir le sentir n'importe comment mais clairement vu que je suis très isolé et que je passe trop de temps sur des machines, à stresser sur le temps et l'agenda, je suis complètement déconnecté du réel.

Après avoir vu une pièce de théâtre sur le sujet je pense clairement que la mesure du temps, la planification calendaire de tout ce qu'on fait, le stress des rendez-vous, la culpabilité de pas bien utiliser son temps, etc. Tout ça contribue à nous déconnecter totalement du moment présent. Et même quand je suis au jardin en train de faire mille et une choses, je pense que je continue de gamberger.

Et quand j'ai une conversation, difficile d'écouter par exemple. Trop dans mes pensées, trop ailleurs. J'aurais besoin d'une vie collective quotidienne et libérée des stress du temps et compagnie pour réapprendre à juste sentir ce qui se passe autour de moi avec mon corps.

Ouais depuis l'apparition d'internet beaucoup de gens ressentent ça.

Mais c'est pas insurmontable. Pour redécouvrir son corps il suffit de bouger. Genre tu sors et tu te déboite bien. Tu rentre que quand t'en peux plus. Et le lendemain tu recommence.
Au bout d'un mois tu commence déjà à trouver ridicule le fait de regarder un écran pendant des heures. L'homme s'habitue à tout.

Moi mon problème c'est que je suis accro. Je peux pas concevoir une journée sportive sans ma récompense virtuel à la fin. Mais en même temps faut avouer que la réalité c'est bien pour te sentir mieux, mais après c'est pas hyper intéressant. Je m'ennuie vite. Et puis en tant que fan de ciné et de musique, internet est un gouffre tellement immense que c'est dur de pas tomber dedans avec ce genre de passion.
Les menuisier on moins ce problème ^^

Et puis nan mais franchement. La vie c'est badant sans vidéos d'unboxing de David Lafarge.

:mrgreen:
 

Trickster

Holofractale de l'hypervérité
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En lisant le topic je me suis rendu compte que les psychés n'avaient aucun impact concret sur ma vie si ce n'est foutre encore plus le bordel dans ma tête. Du coup je sais pas pourquoi je continue, le fossé entre ce que je vis/"apprend" sous psyché et ce qu'attend la société de moi est tellement grand que ça en est déprimant.

Ok ça m'a permit de comprendre quelques trucs et de m'intéresser à plein de sujets différents mais ça n'a aucun intérêt, c'est plus frustrant et handicapant qu'autre chose au final.
 
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