Après avoir parcouru le topic assez attentivement, il y a quelque chose que ça m’a apporté mais que je ne crois pas avoir vu quelqu’un le relever grandement.
C’est avant tout de comprendre, ou du moins regarder avec un autre regard, les gens qui consomment des drogues. Rien que le fait de distinguer « consommateur » et « toxicomane », deux termes que j’ai lu dans ce post. Dans ma plus jeune jeunesse, je ne nie pas que mes pensées et représentations des drogués ne représentaient que des toxicomanes, comme si la drogue se subissait. Comme la société m’avait gentiment inculquée : « La drogue, c’est mal. »
Je me caricature un peu, mais dans les grandes lignes s’étaient plutôt ça. Je n’arrivais également pas à comprendre comment on pouvait devenir toxico, en reprendre même si ça pouvait entraîner une souffrance, etc.. Je voyais leur consommation comme une simple fuite de la réalité avant d’être un moyen de s’éclater en soirée par exemple.
Heureusement pour moi, avant même de faire mes premières expériences et de rencontrer des personnes consommatrices, j’avais compris que le monde n’était pas soit noir soit blanc, qu’il n’y avait pas soit le mal soit le bien.
Mais les personnes que j’avais rencontrées rentraient tout de même plus dans la catégorie « je consomme pour la défonce » que dans certaines catégories que j’ai pu lire ici qui ressemblent plus à « libérer ses sens ». Il est vrai aussi que je n’ai jamais eu un cercle d’amis consommateurs autour de moi avant d’en consommer moi-même.
Les premières fois que j’ai testé, ce fût par curiosité et aussi pour « voir ce que ça fait de se défoncer, d’être défoncée. » Comme un grand nombre de personne je pense.
Mais je fus surprise en découvrant la « libération des sens » ou la « perte de carapace » évoquée par certain. C’est surtout là que j’ai compris ce que produisaient les drogues sur nous.
Il est vrai que j’avais également peur de la drogue, d’en consommer et donc des gens qui en consommaient. Encore une fois je pense, la plus ou moins subtile et inconsciente propagande la société. Aussi la peur d’avoir entendu des choses telle que « Dès la première fois, on peut rester perchés ! LA PREMIERE FOIS ! », ou toute chose similaire que je pense qu’un grand nombre de personne a entendu au moins une fois au cours de sa vie. Mais la question qui m’intriguait plus était plutôt « C’est quoi ‘rester perché’ ? »
Toutes ses opinions négatives que j’avais pu entendre ou lire ne m’avaient pas empêchées de vouloir tester, voire m’en donnaient encore plus l’envie. Non une envie ‘rebelle’ de ne pas respecter les lois ou les règles mais une envie d’éclaircir les mystères par moi-même.
Dans un premier temps, j’ai appris à connaître et comprendre les personnes qui en consomment. Ma conclusion fut que, je pense, il y a plus de consommateurs que de toxicomanes. (J’espère ne pas me tromper dans ma conclusion.) Et surtout que tout le monde et n’importe qui peut en consommer. Là c’est la phase, encore une fois, sortir des stéréotypes.
Puis en testant, j’ai compris pourquoi on peut vouloir en reprendre, comment il est vrai que ça peut facilement rendre accro.
Tout ceci peut peut-être paraître stupide comme «conséquences globales», mais ça fait réellement partie des choses qui m’ont marquées.
Les conséquences sont aussi que maintenant, j’ai pu me surprendre à ‘défendre’ les consommateurs. Pas défendre dans le sens que j’incite à en prendre. Mais, lors de mon dernier repas de famille (racontage de vie désolée), tandis que la conversation a sans vraiment savoir pourquoi dériver sur « La drogue, c’est mal. Les jeunes qui en prennent blablabla. » Mon frère a, dans sa jeunesse, été arrêté en possession et c’est un sujet qui revient fréquemment chez moi. Je me suis réellement surprise à intervenir, et à intervenir pour contredire.
Tandis que depuis que j’étais jeune, je me disais juste « J’en ai jamais pris, j’y connais rien, j’en pense pas grand-chose, j’en pense carrément rien que ce soit en mal ou en bien. » Et là j’ai compris que ça avait apporté à ma vie quelque chose : une autre vision.
Mais ce n’est, heureusement, pas la seule chose que ça m’a apporté. Là mes propos vont se recouper avec des propos déjà lu.
Un autre point important ça m’a appris à être plus sûre de moi. Lors d’une prise surement un peu trop forte (racontage de vie encore), j’ai senti mon corps et mon cœur s’accélérer, à tel point que j’ai cru que j’allais faire une crise cardiaque. Et dans un même temps j’avais perdu le contrôle de mon corps et ne contrôlais plus mes gestes, j’ai réellement cru que je n’allais jamais retrouver le contrôle. Une personne inconnue autour de moi à ce moment-là m’a parlé me demandant comment ça allait, ça devait se voir que la réponse serait négative, puis m’a aidé à ‘reprendre le contrôle’ en quelque sorte. Cette expérience m’a apporté deux choses :
- D’abord, le fait qu’un parfait inconnu m’aide dans une situation où j’ai eu peur pour ma vie, m’a, si je peux dire, redonner un peu de foi en l’espèce humaine. Ça peut sembler exagérer comme propos, mais c’est pourtant totalement ce que ça m’a fait ressentir. J’ai bien conscience que c’est principalement le set & setting qui a fait agir comme ça, mais quand même ça m’a réconfortée sur l’Être humain.
- Et ensuite ça m’a fait prendre conscience que je ne suis pas si faible que ça. Qu’en réussissant à reprendre le contrôle de mon corps, et j’ai d’ailleurs ensuite passé la plus fascinante expérience de mon début de vie, j’avais l’impression d’avoir accompli une grande chose pour moi-même. Une expérience marquante et enrichissante, bien que je sache que ça aurait pu mal finir, qui maintenant quand un petit quelque chose me semble difficile m’entraîne à ne pas baisser les bras et à me dire « Si j’ai réussi à reprendre le contrôle ce soir-là, je peux bien réussir à faire ci ou ça. » Cela a entraîné que beaucoup de petites choses qui avant m’auraient affectées, maintenant je me dis « Sérieusement, c’est pas grave. »
Bon ces deux choses que ça m’a apportées, j’ai conscience que j’aurai pu les apprendre d’une autre manière, mais qu’importe ! C’est les psychédéliques qui me les ont apportés et je ne pourrais pas l’oublier.
Puis, peut-être étrangement, ça m’a appris à aimer ‘ma réalité’. Pour recouper avec les propos de Délimuscle, lors de ‘ma libération de sens’ où j’ai par exemple senti l’odeur des arbres, j’ai également pensé « Les arbres existent aussi dans ma réalité, donc je peux continuer à les sentir quotidiennement si j’en ai envie, je n’ai pas besoin d’être sous prod. » Et ça, ça m’a beaucoup apporté.
C’est peut-être en quittant ‘ma réalité’ que j’ai aimé y revenir. J’ai adoré voyagé, voir mes sens totalement libres, mais il est vrai que j’aime être dans ‘ma réalité’. ‘Ma réalité’, qui grâce à ses autres visions que les psychés m’ont apportés, je pense pouvoir améliorer.
Bref ce post est extrêmement long, je vais m’arrêter là.