Mr Sandman a dit:
Pour contrer une dérive il faut faire des ajustements tout doux et réguliers.
Hélas, quand la dérive a été négligé et qu'on ne sait plus comment on se retrouve à faire l'inverse de ce pourquoi on a été formé et pour lequel on se croit encore payé, il faut tout changer, et vite !
Mr Sandman a dit:
Et les soignants en maison de retraite ne sont pas des gens tristes sans compassion. C'est faux et cruel de dire ça.
La majorité d'entre eux sont surtout immensement fatigué par un rythme de travail inhumain.
Ils sont débordés, paperasses, baisse des effectifs, sous payé à cause de ces salauds qui ont gelé de fait les salaires à cause des 35h alors que la charge de travail ne fait qu'augmenter, à cause des deux effets délétères pré-cités, plus les soucis personnels, les embouteillages, passer 1h, 2h, dans les transports en commun ou sa voiture, des activités numériques chronophages et vaines qui rendent les gens encore plus speed et ces putains, ces putains de téléphones qui sonnent tout le temps, que les gens n'ont jamais le temps.
Le pire c'est ça, c'est qu'ilq n'ont tellement pas le temps, que tout se fait à l'arrache, je l'ai dit, j'ai choqué, les patients ne sont pas des vieilles mobylettes qu'on vient vite fait rafistoler de temps en temps. Mais les gens ont tellement besoin de moment à eux, tous les boulots sont devenus si horribles, en coulisse, ils ne se rendent plus compte qu'ils travaillent en contact avec des personnes, ils sont dans une logique de rendement, de rentabilité. Je l'ai vu, expérimenté, à de nombreuses reprises, j'ai des sources à l'höpital public, en cliniques privées, sur les HAD, les UMSP, tous ces mouroirs de la République.
Partout c'est la merde, partout, les plombiers, les charpentiers, ok y'a du boulot, mais pas vraiment pour le petit ou les indépendants. Pareil pour les boulangers, au SMIG pour une grande chaîne, sous filiale, certainenment, d'une de ces putains de multinationales par des ramifications savantes, qui fait que toutes nos eaux minérales appartiennent à un seul groupe, au final, que notre bouffe appartient à 2, que la moitié de l'eau douce de la planète est sous le contrôle d'un seul groupe, etc. Être ainsi écrasé par tout le poids d'une telle super-structure mercantile se ressent sur les individus, ils sentent le coup-fourré, ils sentent qu'ils sont des esclaves, chacun essaie de sauver sa peau, alors que, bien sûr, la bonne démarche serait de s'unir contre cette oppression latente, n'est-ce pas Sludge ? Mais tout est fait pour nous diviser et nous compartimenter, plus personne ne sait qui prend les décisions, tout est flou, il faut une tonne de paperasse et 50 interlocuteurs avant de dénouer le problème qui justement était lié à cette accumulation d'échelons qui écartent les gens les uns des autres, en promettant le rapprochement de tous avec tous ces gadgets internetoïdaux.
C'est un climat social. Il y a du dégoût. Du mépris.