Article intéressant Biquette, merci ! Depuis 2011, ces observations sont devenues encore plus valables.
Cairn a dit:
L’humain rencontre donc un environnement plus addictogène que les précédents...Alors que tout concours à instaurer cette culture de l’excès et du sans limite, il convient de souligner la fuite en avant qui consisterait à confier au seul progrès technologique et/ou chimique la responsabilité de contenir les excès qu’il provoque et les nécessaires adaptations des réponses éducatives et thérapeutiques. La réponse centrée sur la technique (radars, bracelets, vidéosurveillance mais aussi automate, médicament…), quand elle se substitue à l’éducation au lieu de l’étayer, risque d’en augmenter la déqualification.
Complétement. Plus l'individu est assisté (par ordinateur, smartphone, internet et bientôt l'implant cérébral d'Elon Musk), plus il perd en autonomie !
Cairn a dit:
Dans les années 80, les usagers aidés par des acteurs nouveaux ont bouleversé les politiques publiques instaurant une approche transversale dans laquelle la parole, la singularité et la trajectoire étaient entendues, reconnues et prises en compte par le médical et le politique. L’usager était reconnu au titre d’expert dans un formidable progrès en termes de santé publique. Aujourd’hui cette parole est circonscrite dans un espace institutionnalisé, organisé et contrôlé. Dès lors, ne risque-t-elle pas de perdre sa capacité à faire valoir des besoins « invisibles et pourtant bien réels » ?
C'est évident. La créativité née de l'auto-support n'est pas forcément applicable dès lors que l'intervenant est un "professionnel" de la santé publique. Ce n'est pas forcément le fait d'être pro en soi, car il y a des gens passionnés par leur boulot, mais le problème vient plutôt du fait que maintenant, il est quasi nécessaire d'avoir tout un tas de diplômes (ou du piston) pour exercer dans ce domaine.
Hors, les compétences requises pour obtenir certains diplômes (exemple : assurer en géométrie, etc. alors que ça ne sert pas vraiment dans la pratique) ferment les portes à plein d'usagers experts ! Enfin, c'est un problème général dans le marché du travail actuel, mais là ça impacte directement le développement d'actions bénéfiques pour les usagers.
Dans ce contexte, c'est encore plus important que des espaces comme Psychonaut continuent d'exister (et de rester indépendant)...car ça permet aux usagers de reprendre une partie de leur pouvoir.