Re-salut les copains. Double post pour marquer le coup. Aujourd'hui j'ai cogité deux trois trucs qui expliquent pourquoi je suis passé à côté de la teuf. Je partage, p'tet bien que vous comprendrez mieux pourquoi j'ai tout pris de haut dans mon TR.
Edit pour Sludgy: ceci devrait répondre à ton post je pense bien
L'enfant a peur d'être comme les autres
Le TR de la teuf est assez clair: j'ai eu les boules de devenir un teufeur trancé, comme les autres. Et à aucun moment de la teuf je ne me suis confié à quelqu'un d'autre que moi-même. Je n'ai accordé de confiance à personne. Même pas à Ilona.
Voyons à quoi ça me fait penser? Creusons un peu. Voyons ce que j'ai écrit sur la fin de ma descente de LSD pendant le Hadra, il y a 10 mois:
"12h. Quelque chose ne va pas, décidément. Je monte plus haut sur la montagne, là où je peux être seul. Conversation avec l'enfant intérieur.
L'enfant s'est mit à chialer comme pas possible: "Dieu, pardonne-moi, je me suis perdu, j'ai été vaniteux, je voulait faire l'expérience de toi, et tu as été un son brutal"
Moi: "Bon, ça va, Stylo, c'est moi, j'ai pas pris la drogue comme il fallait, sans te laisser dormir..."
L'enfant: "C'est vrai, je voulais dormir, et tu as pris la drogue. Maintenant on est crevé, et le son s'arrête pas. Mais j'en ai assez de la drogue. Je n'en veux plus, je ne veux pas faire comme les autres, je veux dormir en paix. Je les hais tous! Je hais leurs visages laids! Je me déteste car je suis comme eux! Dieu, pardonne-moi! Vanité des vanité, tout est vanité! Dieu, tu m'aimes?"
La réponse était claire. Dieu t'aime, Stylo, Dieu est là. Dieu est là! Dieu m'aime! J'ai pleuré, de soulagement cette fois, l'amour-propre revenait, et c'était meilleur que le LSD."
On retrouve le même "marre de la drogue" qu'à la teuf. Et surtout, on retrouve ce refus de faire comme les autres, refus qui se mue en haine des autres puis en haine de soi.
Love'mind a raison: c'est un manque de confiance en soi.
Aujourd'hui j'ai capté un truc, j'ai capté d'où ça vient.
Revenons encore un peu en arrière, à l'époque où quelques semaines avant d'avoir gobé le LSD au Hadra j'ai emmené l'enfant intérieur dans la campagne pour parler de l'enfance.
Une fois bien posé dans un endroit où je pouvais être tranquille, j'ai reculé dans le temps pour me retrouver à mes 4-5 ans.
À cette époque, les autres enfants jouaient au foot mais moi pas. À l'époque j'étais pas intégré aux garçons de mon âge, en fait, je l'ai jamais été de ma vie, et ça a commencé avec le foot. Pourquoi? J'ai construit ma personnalité d'adulte sur une fausse explication: j'ai mis comme raison que je vaux mieux que les autres, que je suis plus malin, plus spécial, plus intelligent, et donc que seuls les crétins jouent au foot. J'ai gardé ça toute mon enfance, prenant le foot en horreur et n'en jouant qu'à de très rares exceptions.
D'accord, alors on parle de cette époque de l'enfance, et qu'est-ce qu'il fait l'enfant? Ah! Voilà qu'il chiale comme une madelaine et braille: "Laissez-moi jouer avec vous!" Je le laisse chialer, au bout d'un moment ça va mieux, et je finit par chanter Hare Krishna dans les champs, tout va bien.
Ah, merde, c'est exactement la même chose qui a percé pendant la crise en teuf: je voyais les autres s'amuser, et je me suis interdit de m'amuser avec eux. Tout simplement parce que toute ma chienne de vie je me suis interdit de partager des plaisirs simples avec les autres. Ah, chanter en chorale, faire de la musique, ouais ouais, c'est assez intelligent pour moi. Mais alors, jouer au foot, prrrfffflllll, c'est pour les nazes. Danser sur du gros son c'est pour les nazes?
Putain en fait j'aurais bien aimé faire comme eux. En fait pendant la teuf je l'ai senti mais je n'en ai parlé à personne: j'aurai voulu partir en guerre sur le son. J'aurais voulu rejoindre les autres. J'aurai voulu partager leur délire, la simplicité de leurs transe, de leurs mouvement. J'aurai voulu jouer au foot avec eux. Et je me le suis refusé, comme je me suis refusé tout ce genre de trucs pendant toute ma putain de chienne de vie.
Bordel, les gens, quand j'irai au Hadra ça va être du lourd à débugger avant que je me retrouve à lâcher prise et à kiffer le son comme tout monde. J'vais avoir besoin de toute l'aide de mes chers naunautes pacientissimes. Mais bon, en attendant, je vais continuer de creuser la piste.