J'ai commencé à me renseigner sur les drogues il y a un peu plus de 10 ans. Je venais d'arriver au lycée, je rencontrais pour la première fois des personnes qui consommaient, et j'étais moi-même confronté à la possibilité de consommer. J'avais une vision extrêmement négative des drogues, inculquée par mes parents et l'école, et j'en avais peur. Déjà à l'époque, les usager-e-s que j'ai rencontré-e-s ont pas mal déconstruit cette vision pour moi : iels étaient fonctionnel-le-s, voire certain-e-s avaient même de super résultats à l'école... Donc ça a un peu brisé l'image que j'avais de l'usager-e type, déjà. Mais ce qui a achevé de le faire, c'était... Wikipédia lol. J'ai religieusement lu les pages Wikipédia de toutes les drogues qu'iels me mentionnaient prendre, et toutes les autres grandes drogues connues aussi, j'en ai aussi découvert pas mal comme ça.
Je me souviens aussi avoir consulté des vidéos sur YT qui expliquaient le fonctionnement des neurotransmetteurs. Il y en avait une en particulier qui schématisait visuellement comment la cocaïne agit sur les récepteurs de sérotonine.
De fil en aiguille, je me suis retrouvé à faire des recherches plus spécifiques sur certaines substances, en particulier les psychédéliques, et c'est là que j'ai découvert le principe des trip reports, qui sont à mon sens aujourd'hui encore l'une des meilleures sources. En en lisant plusieurs on peut se faire une assez bonne idée et se préparer à ce qu'on va expérimenter. D'autant que la tradition du trip report anonyme invite à donner son âge, sa taille et son poids, la quantité précise de substance, la molécule exacte, etc. Une démarche assez scientifique finalement.
Aujourd'hui, il y a de facto plus d'informations en ligne, et elles sont plus facilement accessibles. Je n'avais jamais entendu parler des terpènes il y a 10 ans par exemple. L'information devait déjà exister mais elle n'était pas encore vulgarisée. Or la vulgarisation est selon moi hyper essentielle parce que sans elle on ne saute pas le cap de la littérature scientifique (à moins qu'on vienne d'un milieu qui a la chance de ne pas trouver ça giga austère). C'est aussi dû à la légalisation du cannabis et l'augmentation de produits légaux, et d'ailleurs il y a encore des tas de choses que je ne pige toujours pas lol (quand je vois les américains parler de leurs variétés de produits comestibles je suis assez confus vu que tout ça ne s'exporte pas du tout en Europe).
Des sites comme DMT Nexus, Erowid, Bluelight, ... sont très vieux, j'ai souvenir les avoir déjà consultés il y a une dizaine d'années. Mais les informations se sont entassées avec le temps donc c'est beaucoup plus fourni aujourd'hui qu'à l'époque. Il y a aussi Psychonautwiki que je n'ai découvert que récemment qui est, à mon sens, la meilleure base de donnée généraliste, avec la majorité des informations élémentaires sur les pages. L'espèce de petit glossaire des effets est hyper bienvenu aussi. C'est généralement ce site que je réfère aux psychonautes débutants pour commencer.
Il y a aussi la question des RC, sur lesquels on a beaucoup plus d'infos qu'il y a 10 ans je trouve. Cela dit, je reconnais aisément ne pas pouvoir donner d'avis éclairé dessus puisque je n'ai jamais souhaité en consommer, donc mes connaissances dessus restent maigres et en surface. Je me suis toujours cantonné à "ce sur quoi je tombais en soirée", en gros, et sinon à des psychédéliques et enthéogènes connus. Quelque part, je pense que le fait que les infos sur les RC soient moins accessibles que celles sur les drogues "établies" contribue à mon désintérêt de tester un jour. Ça entretient un peu cette idée de "roulette russe", on sait pas trop à quoi s'attendre ni sur quoi on tombe, etc... Mais c'est voué à continuer de se développer.
Il y a encore plein d'infos qu'on pourrait rendre plus accessibles, et le gouvernement reste encore assez fermé sur sa communication à ce sujet. C'est pas un scoop, tout ça s'améliorerait nettement s'il y avait un mouvement plus global de légalisation, et une fin à la guerre contre la drogue menée par la plupart des pays. Je pense que finalement, des ados un peu paumé-e-s comme moi à l'époque, qui se disent que le cannabis mène forcément à l'héroïne et que l'héroïne mène forcément à "l'échec", il y en a encore plein.