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Bouddhisme

Ouroboros

Holofractale de l'hypervérité
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1 Déc 2010
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Y'en a qui pratiquent par ici ?
Sinon ceux qui ne connaissent pas, c est quoi votre vision de la chose ?
Et ceux qui s'y interesse, pourquoi ?

Je vous expliquerais ma vision des chose plus loin dans le thread, mais j'attend d'abord vos réponses.
 

Neuronal

Holofractale de l'hypervérité
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21 Août 2011
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1 385
Je m'intéresse à toutes les spiritualités mais le bouddhisme est de celles qui attirent le plus mon attention,
pour 2 principales raisons:

- morale
Elle est telle que beaucoup défendent que l'on parle de religion et préfèrent parler de philosophie par exemple.
J'aime beaucoup ce concept, parce que je fait vraiment une séparation entre spiritualité et dogmes et c'est pour ça
que je n'aime pas trop le terme de religion qui regroupe les deux.
La spiritualité m'attire du fond de mon être, tandis que j'exècre les dogmes, prosélytismes etc. Bref.
J'étalerais pas tout mais beaucoup d'idées morales sont plutôt proches de mes visions des choses, et peu présentes dans les autres religions
connues (à part le taoïsme etc.) du moins de manière sincère :
au niveau liberté de penser, suivre son propre chemin, appliquer les principes du bouddhisme en fonction de sa propre
personnalité etc.
C'est aussi je trouve sans doute la religion la plus pacifique qui soit, justement par cette philosophie.

- principes métaphysiques
Une des rares forme de spiritualité sans divinité (bien que certains courants du bouddhisme en vénèrent quand même
il me semble), ce qui donne du divin intrapersonnel en quelque sorte, ce que je rapproche à la philosophie
noétique
, le divin est en chacun de nous, la lumière au bout du tunnel est celle de nos chakras (perspicace interprétation
d'un trip ancestral de DMT ?).
Après, je ne suis pas totalement athée (...), mais en tout cas cette forme de spiritualité est plutôt originale.
Lisez Le Symbole Perdu de Dan Brown , aucune référence directe au bouddhisme (il me semble), mais au final tout
se rejoint...


Après, je trouve que le bouddhisme fait partie des spiritualités qui attirent le plus d'adeptes des
psychédéliques, et dans ce contexte l'esthétique y est pour beaucoup je pense, une esthétique
particulièrement psychédélique de mon point de vue (comme dans l'hindouisme par exemple).
 
S

Styloplume

Invité
Je m'y suis intéressé tout théoriquement, puis j'ai voulu apprendre à méditer avec des bouquins pendant ma première période DXM. Résultat : raté.

Pendant ce temps je me suis forgé ma propre spiritualité en faisant les ponts théoriques entre christianisme et bouddhisme. syncrétisme représente.

Enfin, je me suis retrouvé à Berlin à la maison bouddhiste, avec un mec Sri Lankais et des occidentaux qui enseignaient la méditation. Ils n'en avaient rien à foutre des dogmes, traditions, règles, etc. Pour eux le seul truc le plus important c'était : Dharma et méditation. J'ai appris à poser mon cul pendant une demi-heure et c'était déjà un exploit. Ensuite, grosse poussée d'euphorie. Pendant une semaine j'ai médité une demi-heure par jour, puis j'ai passé une nuit sous speed et ça a tout cassé.

Donc, pour moi, Bouddhisme = méditation si on s'intéresse vraiment au truc.

Après, il y a l'aspect théorique : la doctrine de la vacuité, de la coproduction spontanée, plus le fait que le bouddhisme est intégré dans le Dharma (réincarnation, karma, libération, etc... plein de mots-clés communs). La théorie ça ne sert à quelque chose que quand c'est mis en pratique.

Aujourd'hui, je médite de temps à autre, surtout quand j'ai trop de pensées parasites. Je médite de dix minutes à une demi-heure, voir une heure des fois (avec de la musique, ce qui adoucit le truc). Plus ça va, plus ça dure, mieux ça se passe, et plus je me rends compte que si la musique aide à se poser, elle n'aide pas à bien se concentrer. Mais là je parle de méditation, plus de bouddhisme.

On peut méditer sans être bouddhiste. Mais si je veux apprendre la méditation, je vais trouver des bouddhistes direct, soyons clair.

Difficile de dire ce que je pense sur le bouddhisme. Je pense clairement que ça peut être autant un chemin spirituelle excellent pour celui qui a compris le truc, qu'une dangereuse illusion pour le judéo-chrétien en rébéllion avec le Christianisme.

Une fois y'a un Juif qui est allé voir le Dalaï-Lama pour s'intéresser au bouddhisme, tellement c'est cool. Le Dalaï-Lama lui a dit : "Mais votre peuple est connecté directement à la Source... pourquoi vous avez besoin du Bouddhisme ? Retournez chez vous et devenez un bon Juif !"

Donc, pour moi, le Bouddhisme c'est : une super école de pensée, une pratique géniale et bourrine, une source d'inspiration sans fin. Mais : je ne suis pas bouddhiste. J'ai grandi dans le catholicisme et je vais essayer d'en faire quelque chose de bien.
 

Le-Père-Chè

Holofractale de l'hypervérité
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19 Mai 2012
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Etant athée je ne pratique pas cette religion, par contre depuis l'âge de 20 environ je m'y suis intéressé de plus en plus, au point d'en intégrer une partie dans mon approche de la vie. Au début la branche zen m'a petit a petit fait découvrir plusieurs grands maîtres (Deshimaru, Dogen, Ryokan). Puis, par la suite, j'ai ressenti le besoin de remonter à la source ultime d'où tout a commencé : "Bouddha".

Alors, je me suis plongé dans pas mal de lectures sur la vie et les paroles du Bouddha et là .... J'ai littéralement été convaincu par l'infinie sagesse du Maître. Les nombreux suttras qui composent la base de cette religion, regorgent d'anecdotes sur bouddha et de messages de sagesse d'une très grande profondeur philosophique.

Certe, j'étais conquit par la pensée, mais hélas je n'ai jamais vraiment pris le temps de me lancer dans ce qui pour moi est un secret ultime d'équilibre dans la vie, à savoir "la méditation". Par la suite j'ai trouvé sur le net une source inépuisable pour approfondir ma connaissance. De là j'ai découvert toute une pléiade de maîtres, mais je me suis concentré sur ceux qui sont le plus proche de la branche dite du "petit véhicule" : le bouddhisme Theravada, la « doctrine des Anciens » (Tipitaka). Un des grands maître moderne dans cette branche fut Ajahn Cha (1918-1992), issu des moines de la forêt en Thaillande.

La charnière de cette pensée, qui m'a le plus transformé dans mon approche du quotidien est simple et commence ainsi :

Anicca. Toute chose est limitée à une certaine durée et par conséquent, amenée à disparaître.« Il n'existe rien de constant, si ce n'est le changement. »


Dukkha. Toute chose est insatisfaisante. Il n'y a rien sur quoi on peut se fier de façon absolue, il n'y a rien qui peut apporter un vrai bonheur constant et définitif.

Anatta. Toute chose est dépourvue d'en-soi. Il n'y a pas d'entité propre, rien ne peut être contrôlé totalement. C'est ce qui explique que tout n'existe qu'en interdépendance. C'est la Vacuité.

Le bouddhisme reste pour moi une énorme source d'énergie positive dans mon quotidien, savoir relativiser, voir les causes des choses, les anticiper, ne pas m'attacher aveuglement, ne pas nuire. Bref "j'essaye" par mes actes de rester "sur le chemin du milieu" décrit par le bouddha autant que possible mais pas religieusement non plus.

Pour ceux ou celles qui cherchent un forum qui traite de toutes les formes de bouddhisme je recommande chaudement le forum "Nangpa" : Forum Bouddhiste Nangpa • Page d.

Le Bouddhisme est une philosophie fascinante à découvrire, puis à expérimenter.
 

dehn

Sale drogué·e
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20 Mar 2010
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Du peu que j'ai lu sur le sujet, le bouddhisme comprend tout de même (mais ça varie d'une branche à l'autre évidemment) une cosmologie, des sortes de divinités (deva, asura), la croyance en la réincarnation, une forme de prière (la méditation), une sorte de culte des saints ou des ancêtres, des préceptes moraux (pas de sexe et pas de viande c'est mieux par exemple), des lieux de culte, un clergé (même s'il n'est pas très organisé), etc. Il n'y a pas un concept précis de "dieu" comme dans les religions occidentales, mais il y a tout de même la croyance dogmatique en des phénomènes surnaturels (ce qui pour moi est caractéristique des religions).

Je sais bien que de nombreux bouddhistes occidentaux ne gardent que quelques uns de ces éléments (la méditation et la recherche d'une "paix intérieure" par exemple), mais ce n'est pas tellement différent des nombreux chrétiens qui te diront que l'important dans leur religion c'est "aime ton prochain" et que la bible n'est qu'une métaphore. Beaucoup de personnes se considérant bouddhistes ne croient pas en la réincarnation de même que beaucoup de personnes se considérant chrétiennes ne croient pas à l'arche de Noé.

Donc pour moi ça reste une religion avant tout, tous les ingrédients y sont, en fait je trouve que c'est une vision très occidentale des choses que de considérer que "religion = un ou des dieux" et que s'il n'y a pas vraiment de dieu ce n'est pas une religion mais une "philosophie/spiritualité" (je pense que dans de nombreuses langues asiatiques il n'existe même pas de distinction claire entre religion/philosophie/spiritualité).

Bref c'est pourquoi ça ne m'intéresse pas (enfin la pratique du bouddhisme ne m'intéresse pas, son histoire par exemple est intéressante), c'est que "j'y crois pas", je suis quelqu'un de très cartésien et je trouve que le bouddhisme (ou autre religion/spiritualité, orientale ou occidentale) c'est trop de superstitions pour moi.
 

CastlesMadeOfSand

Holofractale de l'hypervérité
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15 Juin 2011
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Je pratique au quotidien, c'est simplement ce qui me fait le plus de bien dans la vie.

Je suis pratiquant mais je ne me considère pas croyant.
De nombreux allé-retours entre étude, pratique et confrontation avec la vie de tous les jours m'ont donné une confiance très profonde.
Mais je pense être moins croyant que quand je m'imaginais la mort comme la fin de toute expérience.
Moins de fixation intellectuelle et plus d'expérimentation "tel que c'est", voilà la direction de mon cheminement je dirais.

Je n'ai jamais ressenti la tradition tibétaine du Bouddha comme dogmatique.
C'est arrivé que je découvre une pratique et que je me dise "mmm c'est sûrement très bien mais ce n'est pas pour moi".
Ensuite je l'ai découverte de l'intérieur et c'est aujourd'hui une pratique quotidienne.

J'étais très anti-religieux et je peux comprendre les points de vue de ce type.
Maintenant je suis toujours autant anti-dogmatique (voir plus) mais j'ai ouvert mon regard vis à vis des religions.
Je pense qu'elles ont un fondement spirituel bénéfique majeur.
Cependant lorsqu'une religion s'implante elle a tendance a être mystifiée, à être mêlée à des superstitions culturelles, à devenir un objet de pouvoir, d'exploitation, de conflits, etc

Wikipédia a dit:
La littérature latine de l'Antiquité a transmis deux étymologies de religion : relegere signifiant « relire » et religare signifiant « relier »
Si religion = voie permettant de se re-lier à l'essence de la vie, à la nature de l'expérience alors je suis religieux.
Si religion = Ensemble déterminé de croyances et de dogmes définissant le rapport de l'homme avec le sacré (cf LAROUSSE), alors pas vraiment.
Je ne souhaite pas avoir une définition idéale de la vie mais avoir une vision réaliste.
Ma recherche de la réalité passe surtout par la déconstruction de mes illusions (et j'ai du boulot ^^).

Il peut être très utile d'avoir des hypothèses de travail.
Mais prendre ces hypothèses pour une réalité gravée dans le marbre c'est une déviation problématique.
Plus généralement croire posséder la vérité semble être néfaste.
La direction que je tente de suivre est celle de l'ouverture.
S'enfermer dans un système, quel qu'il soit est toujours s'enfermer et j'ai le goût de la liberté.

Bouddha a dit:
J'ai enseigné une doctrine semblable à un radeau - elle est faite pour traverser et non pour la porter (lit. pour la saisir). Vous, qui comprenez que l'enseignement est semblable à un radeau, vous devriez abandonner même les bonnes choses, et combien plus encore les mauvaises.
Il est bien clair, d'après cette parabole, que l'enseignement du Bouddha vise à conduire l'homme à la sécurité, à la paix, au bonheur, à la compréhension du Nirvâna. Toute la doctrine qu'il enseigne tend vers ce but. Il n'a pas dit des choses destinées simplement à la satisfaction de la curiosité intellectuelle. Il était un instructeur pratique et n'enseignait que ce qui apporterait à l'homme paix et bonheur.
source : "L'Enseignement du Bouddha, d'après les textes les plus anciens" de WALPOLA RAHULA
 
J

Ji-doo

Invité
Neuronal31 a dit:
- morale
Elle est telle que beaucoup défendent que l'on parle de religion et préfèrent parler de philosophie par exemple.
J'aime beaucoup ce concept, parce que je fait vraiment une séparation entre spiritualité et dogmes et c'est pour ça
que je n'aime pas trop le terme de religion qui regroupe les deux.
La spiritualité m'attire du fond de mon être, tandis que j'exècre les dogmes, prosélytismes etc. Bref.
J'étalerais pas tout mais beaucoup d'idées morales sont plutôt proches de mes visions des choses, et peu présentes dans les autres religions
connues (à part le taoïsme etc.) du moins de manière sincère :
au niveau liberté de penser, suivre son propre chemin, appliquer les principes du bouddhisme en fonction de sa propre
personnalité etc.
C'est aussi je trouve sans doute la religion la plus pacifique qui soit, justement par cette philosophie.

N'oublie pas l'histoire l'histoire des 5 préceptes (Cinq Préceptes - Wikipédia) qui sont plus qu'une philosophie...
Même si beaucoup d'occidentaux aime cette idée (et pratiquent à leurs sauce).
Et sinon, en terme de pacifisme y a quand même eu quelques guerres aussi:
Les massacres bouddhistes - ECBATANE sur LePost.fr (15:32)

Styloplume a dit:
Donc, pour moi, Bouddhisme = méditation si on s'intéresse vraiment au truc.

On peut méditer sans être bouddhiste. Mais si je veux apprendre la méditation, je vais trouver des bouddhistes direct, soyons clair.

Et oui, ce qui m'intéresse le plus dans cette tradition c'est aussi cet aspect de la méditation.
Et tu a raison de le souligner, l'avantage est qu'on peut méditer en étant bouddhiste, juif, chrétien, musulman ou athée !
 

Ouroboros

Holofractale de l'hypervérité
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Rhaaa ca fais plaisir a lire tout ca, j'i envie de rebondire sur plein de truc, mais vu que j'ai pas encore donné mon avis ( vous me connaissez je suis reservé comme garçon) , je vais me contenter d'essayer de faire passer ma vision des choses.


J'ai été initié au Dharma il y'a 4 ans, je suis parti faire un retraite dans un temple bouddhiste spécialisé dans le traitement de la toxicomanie, en thailande.

Je suis parti avec mes propre soux, un slip une brosse a dent comme disais l'autre, et j'ai débarqué a Tham Krabok.

J'ai passé un mois la bas, et pour moi ca a été le début du changement, de l'ouverture de mon esprit vers la compréhension de l'existence.

Si vous vous renseignez sur Tham Krabok vous pourrez voir le chemin que j'ai parcouru, mais a cette époque j'etais encore fougeux, et completement a la masse.

Mais ca a posé les bases.

Enfait je me suis reconnu dans le bouddhisme, Le Dharma resonnais en moi avec un air de déja vu, j' ai su qu'il fallais que j'approfondisse.


Pour l'instant je suis encore beaucoup en recherche, je pratique la méditation d'une maniere tres personelle, pour moi c'est toujours revenir au moment présent, etre concentré et ouvert, ne pas se laisser embarrassé par les pensée inutiles, ne pas ecouté le va et viens des pensée qui ne s'arrete jamais, observer ma conscience tout en etant en detachement ( d'ou mon amour pour les disso ) .
Et toujours poussé vers le positif, le sincere. c'est pas facile.

J'ai pris aussi mon premier cours de yoga hier, et je trouve ca tres interessant.
 

Shaman_fred

Holofractale de l'hypervérité
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18 Sept 2011
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Je m'interesse grandement a cette philosophie, je n'ai pas encore eu d'entrainement pour la meditation poussée mais j'aimerais vraiment apprendre les techniques, car quand je médite le soir c'est presque le seul moment de la journée que j'apprecis.

Je m'y interresse car je suis la personne la plus gentille que je connaisse, jai un etat d'esprit vraiment zen et je veux pousser la "zenitude".
 

RedKaktus

Glandeuse pinéale
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24 Oct 2012
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Cool le sujet ! :D

Je vais raconter comment j'y suis venu.
Pour ma part,toute ma vie, des "indices" m'ont pointé vers cette direction, vers cette "philosophie", et non pas religion puisqu'il n'est pas question dans le bouddhisme d'affirmer qu'un Créateur a fait tout "ça". La question de l'existence de Dieu étant LA question aporétique par excellence.
Mes parents se sont longuement intéressés au bouddhisme quelques années avant que j'arrive, et ont suivi quelques temps les enseignements de Arnaud Desjardins. Mon père a décelé des failles chez ce Guru, c'est à dire que Desjardins était : "Faites ce que je dis, pas ce que je fais", et s'est ensuite tourné vers la philosophie occidentale.
Quand je suis venu au monde, je n'ai pas pleuré le jour de ma naissance. Mon père me dit que lorsque j'étais petit, j'étais très calme, que je savais d'instinct, ce qui était bon ou mauvais, pour moi et pour les autres. En gros, j'avais instinctivement des idées de justice, sans que personne ne me fasse "la morale" au préalable. J'ai toujours été naturellement empathique et enclin à aider les autres. Je ne me suis jamais bagarré de ma vie, puisque j'ai toujours détesté la violence. Je me rappelle la première fois que j'ai entendu du sitar, et j'ai été fasciné. Comme si ce son, je l'avais déjà entendu. Ou que cela faisait référence à quelque chose, avant cette vie. Ce "bourdonnement" caractéristique de cet instrument me fait penser, que l'Univers quelque part, produit lui aussi une sorte de son similaire. (Tout est vibrations, fréquences et ondes !) Comme le son Ohm chanté par des moines...

Et puis... La crise d'adolescence passant par là, je deviens con, égoïste et prétentieux. Jusqu'à mon année de terminale. Un prof de philo génial qui me redonne le goût de savoir, et me remet sur le chemin de la curiosité intellectuelle.

Et enfin, ce jour de novembre aux Pays-Bas, sous philosopher's stones, qui me plonge dans un état jamais (ou déjà ?) vu encore. Je comprends enfin que le Monde n'est pas simple. Mon esprit tombe dans une pièce infiniment grande, lumineuse et sereine. Je me sens bien. Je reviens enfin à la maison, comme j'aime le dire. Je me retrouve, moi et l'Univers. Je suis nous, je suis tout, et rien. "Rien n'est réel" me saute aux yeux. Je sens que je découvre quelque chose de très important. Tout est une somme incommensurables de causes et d'effets. La loi de causalité me saute aux yeux. Tout comme nous devons chercher le bonheur en nous-même et non à l'extérieur. Mais, manquant de bases solides, tout s'effondre, et une spirale de : "Je suis une fourmi perdue dans l'Univers, seule avec mon esprit, enfermé en moi-même. Je vois ces hommes robots, ne cherchant même pas à savoir qui ils sont..." Bref, je deviens dépressif.

Et puis, mes parents ayant de nombreux livres sur le bouddhisme, d'auteurs renommés, me passent un livre, puis deux... Krishnamurti, le Dalaï-Lama, Sogyal Rinpoché, Pema Chödrön... Et quelque chose se passe...

ENFIN !!! Ce que j'avais toujours su, ou senti instinctivement, est maintenant là devant mes yeux. Ces concepts que j'appliquais (souvent très maladroitement) étaient maintenant LA, SOUS MES YEUX. Les préceptes de vie qui m'avaient toujours semblé bons et justes, mais que je n'avais jamais pu réussir à exprimer, ou même les penser correctement, étaient maintenant couchés sur papier d'une façon claire, logique, justes... et approfondis d'une façon magistrale par ces maîtres à penser. Je me suis nourri durant ma dépression de cette philosophie, pour m'aider, d'abord à aller mieux et retrouver la joie de vivre, mais surtout parce que cette philosophie est infiniment riche et, quelque part, Vraie.
Néanmoins, gardant mon côté "Oui c'est génial, mais je ne veux pas devenir un ayatollah, ni un mouton esclave de dogmes", je n'ai jamais pratiqué de manière "carrée". Il m'arrive de méditer, mais je le fais selon mes méthodes. Comme cela me convient. Sans obéir à des "procédures" ou à des "techniques". Bien sûr, je ne renie pas les effets potentiellement très bénéfiques que certaines peuvent avoir, mais je me pardonne, et j'avance à mon rythme, en essayant le plus possible de ne pas avoir peur.

Du coup, le bouddhisme m'a éclairé sur énormément de choses, et me fait penser que cette philosophie est la plus proche de la Vérité que n'importe quelle autre religion, ou dogme.
J'ai maintenant ce sentiment que, j'ai été moine ou philosophe dans une autre vie, et que j'ai choisi cette famille (un terreau fertile pour me permettre de re-fleurir intellectuellement) pour me reconnecter à ces Vérités, et continuer sur le chemin de la sagesse et de l'Eveil spirituel. Je suis personnellement persuadé que le Samsara, le Nirvana, l'Eveil, l'Unité, sont des choses réelles. Mais bien sûr, tout en prenant du recul et en acceptant de faire changer ce point de vue si l'expérience me démontre autre chose.
De plus, je suis convaincu que TOUT ce qui se passe dans ma vie, et autour, a une raison. Des coïncidences, des synchronicités, des rencontres... J'en suis à un point dans ma vie, ou je ne changerais rien à ce qu'a été ma vie, même mes échecs, car TOUT m'a amené sur le chemin que j'arpente encore, et que je n'arrêterais jamais d'arpenter. "Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter." disait Confucius (je crois).
Fun fact : Strassmann dans une interview rapporte que de nombreux moines bouddhistes ont pris des psychotropes une ou plusieurs fois dans leur vie, afin qu'ils aient une meilleure idée de l'état d'Eveil. Ca ne m'étonnerait pas, car ce qui est rapporté notamment dans "Le livre tibétain de la vie et de la mort", a tout d'une expérience psychédélique...

Voilà, j'espère pas passer pour un type qui raconte sa vie, mais c'est mon approche... :yawinkle:

Peace sur les hommes de bonne volonté !
 

(Sally's)WasteBoy

Glandeuse pinéale
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Sympa redkaktus, je suis en train de lire le livre des morts...oui c'est une experience psychédélique et je doute pas que les apprentis bouddha soient tombe sur quelque graines ou champi bien spécial ;) le truc de la destine ca me le fait aussi, tout les livres que je lis (1 par semaine en ce moment) c'est exactement ce que je pense, je citerais Hesse par exemple.
Sinon je suis athée, mais je suis en accord avec beaucoup de point du bouddhisme ( enfin je ne lis que le livre des morts), je le vois comme une philosophie pas comme une religion, qui tend vers la paix et l'amour,la découverte de soi,... ayant des idéaux hippies je m'y retrouve. Je pense que ca dépend des gens, ca ne sert a rien de dire tel religion et mieux qu'une autre, le truc c'est de trouver la philosophie qui correspond le mieux a ce que tu pense et ressent.
 

l'ancien

Elfe Mécanique
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24 Juin 2016
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dehn a dit:
Du peu que j'ai lu sur le sujet, le bouddhisme comprend tout de même (mais ça varie d'une branche à l'autre évidemment) une cosmologie, des sortes de divinités (deva, asura), la croyance en la réincarnation, une forme de prière (la méditation), une sorte de culte des saints ou des ancêtres, des préceptes moraux (pas de sexe et pas de viande c'est mieux par exemple), des lieux de culte, un clergé (même s'il n'est pas très organisé), etc. Il n'y a pas un concept précis de "dieu" comme dans les religions occidentales, mais il y a tout de même la croyance dogmatique en des phénomènes surnaturels (ce qui pour moi est caractéristique des religions).

Le bouddhisme c'est avant tout le Dharma, l'enseignement du Bouddha. Les formes dégénérées régionales peuvent prendre des extérieurs folkloriques, la base est la même, le Dharma.

Il n'y a pas de dieux dans le Dharma. L'enseignement du Bouddha n'était pas excluant, il a laissé la possibilité que des dieux existent, mais eux-mêmes sont soumis au samsara, le cycle des existences conditionnés, ils ne sont pas un refuge fiable, leur adresser des prières ne nous sauvera pas.

Le terme de réincarnation est faux. Il vient de l'interprétation chrétienne d'un concept qui lui est étranger. Il serait plus juste de parler de transmigration. C'est très différent. Encore une fois, le Bouddha a proposé un enseignement non sectaire, non excluant, mais le coeur de sa doctrine (Dharma) est l'anatman, l'inverse de la croyance védique de l'époque qui a donné lieu à la transmigration : l'atman. En l'absence d'âme, de permanence, qu'est-ce qui transmigre ?

Il faut bien comprendre que l'enseignement du Bouddha s'est fait dans une civilisation totalement sous le joug des brahmanes, il se devait d'être très prudent, il n'a rien exclu ou dénigré. Il a en revanche posé les bases d'une réflexion à laquelle chacun peut se livrer. Les conclusions dépendront avec quelle assiduité nous nous livrons à ces réflexions.

La méditation n'est pas la prière. La méditation est l'état naturel de l'esprit, libre des concepts, par delà la dualité. Ce n'est ni penser, ni ne pas penser. C'est un yoga, une union entre corps et esprit. Une position physique particulière est nécessaire, le corps ne doit être ni relâché, ni tendu.

Pas de culte des saints ou des ancêtres, ce sont des coutumes animistes locales en Asie, rien à voir avec le Dharma.

Les seuls préceptes moraux sont : ne pas tuer, ne pas voler, ne pas mentir, avoir une conduite sexuelle correcte, ne pas consommer d'intoxicant. Le dernier principe est peut-être apocryphe, il ne semble pas que ce fut une question du temps du Bouddha. Avoir une conduite sexuelle correcte signifie ne pas provoquer de souffrance dans la relation. Seul les moines et moniales ont des voeux de chasteté. Rien dans l'enseignement du Dharma n'interdit de manger de la viande. C'est encore une fois des coutumes locales et une influence du Jaïnisme, doctrine qui partage beaucoup de similarité avec le Bouddhisme.

Les lieux de culte vont à l'encontre des derniers souhaits du Bouddha. Ainsi sont les hommes, à peine était-il mort qu'ils se déchiraient pour se partager ses reliques afin d'établir des stoupas. Puis vinrent les temples, les décorations, l'or... Une version asiatique du mythe universel du Veau d'Or.

Le clergé est un élément essentiel du Bouddhisme, il fait partie du Refuge, c'est à dire de l'engagement sur la voie du Dharma. Le Refuge est triple, Bouddha (celui qui a montré la voie), Dharma (son enseignement) et Sangha, la communauté des pratiquants, plus précisément, les moines et les moniales. Il n'existe pas d'équivalent du Pape dans le Bouddhisme, le Dalaï-Lama n'est pas le pape du Bouddhisme.

Il n'y a aucune croyance dogmatique dans des phénomènes surnaturels, encore une fois, ce sont l'apport des coutumes locales qui n'ont rien à voir avec le Dharma.

Pour résumer, le Dharma repose sur des concepts très simples et expérimentables par la pratique de la méditation :

- la causalité des phénomènes (karma)
- l'interdépendance des phénomèmes
- l'impermanence des phénomènes

Le Bouddhisme c'est souvent plus du folklore hindouiste-animiste que de Dharma, sa grande tolérance intrinsèque lui ayant fait prendre des formes très diverses.

Karl Marx disait de lui-même, je ne suis pas marxiste. Bouddha dirait sans nul doute, je ne suis pas bouddhiste.
 

fake.buddha

Glandeuse pinéale
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23 Juin 2016
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Pour moi, le bouddhisme (la philosophie aussi bien que la religion) n'est qu'un mot pour désigner ce qu'il ressort de la méditation, ce que la méditation a apporté à l'humain et qu'il nomme de cette façon. Je pense aussi que le bouddhisme est très proche des religions principales en occident, mais qu'il s'en distingue par une honnêteté dans ses ensignement, et une vérité accessible par tous, contrairement au christiannisme qui par exemple dépeint plusieurs états très proche de la méditation mais à travers une vision très fantastique et surhumaine. C'est pour cette raison que, à mes yeux, le bouddhisme est infiniment plus intéressant à pratiquer, et plus satisfaisant à vivre que toutes les autres religions existantes.

A mon sens, on ne peux dissocier le bouddhisme de la méditation, on peut cependant faire l'inverse et méditer sans se ressentir "bouddhiste". Pour aller plus loin donc, que ce mot, le "bouddhisme", il faut reporter tout son sens sur la méditation.

La méditation (quel que soit son type, transcendentale, zen, taoiste, bouddhiste, vipassana, shamata j'en passe et des meilleures, j'ai jamais su ce que ca voulait dire.) permet d'éclaircir l'esprit. Sans diriger sa reflexion vers le bonheur ou la plénitude, la méditation permet l'exercice pur de la raison humaine, ce qui mène à la résolution de n'importe quel problème. Dans sa pratique quotidienne, la méditation laisse l'homme libre de toute contrainte mental. J'ai parfois l'impression, après avoir médité, que je peux tout comprendre au monde, qu'il n'y a rien qui ai de l'importance à l'extérieur de moi, et que le monde est tout simplement parfait, dans chacun de ses traits.

Le bouddhisme pour moi est la méditation paisible, tout doit se faire dans la paix, l'humilité et l'apprentissage. Il n'est jamais trop tard ou tôt pour méditer.
 

l'ancien

Elfe Mécanique
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24 Juin 2016
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324
fake.buddha a dit:
[...]

A mon sens, on ne peux dissocier le bouddhisme de la méditation, on peut cependant faire l'inverse et méditer sans se ressentir "bouddhiste". Pour aller plus loin donc, que ce mot, le "bouddhisme", il faut reporter tout son sens sur la méditation.

[...]

Le bouddhisme pour moi est la méditation paisible, tout doit se faire dans la paix, l'humilité et l'apprentissage. Il n'est jamais trop tard ou tôt pour méditer.

La méditation est l'essence même du Bouddhisme, c'est toute l'histoire particulière de Bouddha.

Je nuancerais "il n'est jamais trop tard ou tôt pour méditer" avec ceci qui provient de ce topic:

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Un bouddhiste ne parle jamais du Bouddhisme mais du Dharma. Un bouddhiste emploie rarement le mot méditation mais use du terme de pratique. C'est une des traductions possible de méditation, s'entrainer, s'habituer à, mettre en pratique.

Un bouddhiste est quelqu'un qui a pris refuge dans les Trois Joyaux et qui s'engage sur la voie de l'éthique, de la compassion et de la méditation jusqu'à l'Eveil.

On ne s'auto-proclame pas bouddhiste tout seul chez soi après avoir lu un bouquin, enfin, si, justement, beaucoup le font, mais ce n'est pas sérieux et ça ressort d'une attitude New Age envers cette tradition deux fois millénaire.
 

fake.buddha

Glandeuse pinéale
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Ton dessin traduit simplement l'état de notre mentalité de consommation, toujours à la recherche de plaisir, de sensations, de biens matériels, toujours dans la course vers l'avenir. La méditation permet l'éloignement de ces maux. "Trop de soucis pour méditer" sans doute la phrase avec le moins de sens que je n'ai jamais lu.
Je rejoins en partie ta conception du bouddhisme, meme si tu semble avoir le don de rendre la chose inaccessible. Je ne prétend pas être bouddhiste, je ne connais rien au dharma, je ne sais pas ce qu'est l'Eveil, ni les trois joyaux dont tu parles, tout cela me semble plus proche de la religion que de la philosophie. Je ne sais que méditer.
 
J

Ji-doo

Invité
Peut-être faut-il aussi dissocier bouddhisme et méditation...? Aujourd'hui, la méditation (notamment de type "pleine conscience") est aussi utilisée comme "outil" par des psychiatres, dans des hôpitaux, etc.
 

amicale_du_pc

Holofractale de l'hypervérité
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c'est vrai que la méditation bouddhique originale s'applique à échapper à la misère et composer avec la fatalité. Le Boudhisme plonge ses arcanes dans des lieux et un temps où l'on devenait moine à cause de circonstances associées à la mort dans les rues au quotidien. Il y a encore quelques décennies c'était toujours comme ça. En Inde il n'y a pas si longtemps on mourrait sur les trottoirs des grandes villes. C'était banal. Un peu comme sur les tableaux de Breughel chez nous avec les croquants et les créatures mal formées, les culs de jatte... Le moyen-âge. En Inde c'étaient les hommes-jarres pour la curiosité malsaine et faire la mendicité. Cela ce sont les chemins du monde qui arrivent jusqu'à nous... Notre examen de maturité.

L'occidental est venu là et s'est accomodé de cette culture par un phénomène de mode suscitant de l'engouement par son authenticité brut, crue, enjolivéé de tout un tralala d'artéfacts chatoyants.
 

fake.buddha

Glandeuse pinéale
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Jhi-dou a dit:
Peut-être faut-il aussi dissocier bouddhisme et méditation...? Aujourd'hui, la méditation (notamment de type "pleine conscience") est aussi utilisée comme "outil" par des psychiatres, dans des hôpitaux, etc.

C'est vrai. C'est d'ailleurs selon moi un progrès fantastique que de conseiller et d'enseigner la méditation dans un cadre médical/psychiatrique. Effectivement la méditation n'est pas un art inventé par le bouddhisme, on en retrouve des traces dans nos religions monothéistes occidentales. Il n'y a qu'à voir certains tableaux représentant des scènes de prière catholiques, ou musulmanes pour y reconnaître une concentration et une libération. L'image de Dieu n'est alors qu'un détail , qu'un mythe destiné à sublimer l'acte de dévotion ?
 

l'ancien

Elfe Mécanique
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fake.buddha a dit:
Je rejoins en partie ta conception du bouddhisme, meme si tu semble avoir le don de rendre la chose inaccessible.

N'est-ce pas ? Le bouddhisme c'est quelque chose de précis, de ritualisé, on pourrait dire de dogmatique et même sectaire, c'est pas un gloubi-boulga new-age, je prends ce qui me plait, je rejette ce qui me déplait. Déplait à qui ? Soit dit en passant. Qui déplait à l'ego peut-être ?

C'est pour cela que :
fake.buddha a dit:
Effectivement la méditation n'est pas un art inventé par le bouddhisme, on en retrouve des traces dans nos religions monothéistes occidentales.

Le Bouddha lui-même (il y a environ 2500 ans) n'est pas à l'origine de la méditation. Des traditions méditatives existaient déjà depuis longtemps, l'histoire traditionnelle veut qu'il les ait toutes pratiquées jusqu'à leur complète réalisation sans pour autant satisfaire la quête dans laquelle il s'était lancé, toujours selon l'histoire traditionnelle, après la vision d'un malade, d'un vieillard et d'un cadavre.

L'apport du Bouddha et donc du Bouddhisme n'est pas la méditation, le véritable apport, c'est le Dharma. La méditation n'est qu'un outils sur le chemin du Dharma. Dans le Bouddhisme, d'autres outils existent et bien sûr, des dizaines de formes de méditation existent qui n'ont pas de lien avec le Dharma ou le Bouddhisme.
 
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