Sludge
Holofractale de l'hypervérité
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- 17 Sept 2011
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Je m'inscris!Lullaby a dit:Uh uh.
Ca fait un moment que je cogite à ce propos. Comment je ferai quand je voudrai un gamin ? Idéalement, égoïstement, j'aimerais pouvoir élever mes enfants en ne me sentant pas obligée de leur choisir UN père, et donc de me choisir UN homme (déjà ça voudrait dire que la personne que je dois élire comme "personne de ma vie" ne peut pas être une femme, discrimination !). J'aimerais pouvoir les élever dans les meilleures conditions possibles pour leur développement et leur bien être en me sentant libre d'aimer qui je veux. J'aimerais que les hommes que j'aime, que je respecte, dont j'aime les valeurs, puissent chacun avoir un certain rôle dans l'éducation de mes enfants. Je me dis que même si pour le moment c'est un peu flou pour moi et que je ne vois pas encore bien comment, y a une probabilité non nulle pour que je sache donner à chacun une place qui convienne à tous. Après tout, si l'éducation des enfants ne devait être faite que par leur père et leur mère, ça se saurait.
Mais j'peux pas m'empêcher de me dire que j'y crois "pour me rassurer". Je ne peux pas m'empêcher d'envisager un jour me rendre malheureuse pour le bonheur de mes enfants, au cas où le meilleur schéma familial pour le développement soit effectivement celui de la famille nucléaire. Pourtant j'ai lu un paquet d'études montrant le contraire hein, mais j'me dis, "on sait jamais". "Je ne peux pas prévoir". Je ne peux pas m'empêcher d'appréhender et de repousser le moment où je devrais me pencher plus sérieusement sur la question.
Et puis un jour où j'y pensais, justement, je suis tombée là dessus:
https://lesfessesdelacremiere.wordpress.com/2013/05/06/il-faut-tout-un-village/
Ca m'a fait relativiser, un peu. Je verrai bien en temps voulu, y a tellement de paramètres qui entrent en jeu dans ce qui fait qu'un enfant a de "bonnes" conditions pour grandir, y a tellement de possibilités, ... Si au moment d'avoir des gamins je suis persuadée que le mieux pour eux soit que je fasse ce qui est le mieux pour moi, pourquoi est-ce que je serais nécessairement dans l'erreur ? Si personne n'essaye, comment on sait qu'élever un enfant à plusieurs le transformera nécessairement en attardé psychopathe juif et homosexuel ?
Et puis peut-être que d'ici là la question ne se posera pas. Peut-être que de toute manière, y a pas de parents parfaits, pas de famille parfaite, et que ce qui compte le plus c'est d'aimer ses gamins et vouloir le meilleur pour eux. Peut-être qu'ils seront tout aussi capables que moi, et que plein d'autres, de faire avec ce que la vie leur a donné.
Si je devais en tirer une conclusion raisonnable, c'est qu'il faut simplement écouter ses sentiments. Il n'est pas anormal d'avoir des sentiments pour plusieurs personnes. De fait, une société moins névrosé sur la question serait extrêmement profitable.
En effet, quoi de mieux de pouvoir parler librement du sujet a sa partenaire sans crainte une réaction de rejet ? Ne pas avoir a choisir entre ces amours ?
« - Toi, tu crois qu’il peut y avoir de l’amitié entre un garçon et une fille ? Quelle est la différence entre l’amitié et l’Amour ? »
La question est absurde, déjà parce qu’elle sous-entend que l’Amour ne peut pas exister entre garçons ou entre filles. Mais en même temps elle est révélatrice : notre pauvre vocabulaire ne met que deux termes à notre disposition pour parler de relations affectives. On ne dit pas « avec untel il y a des bisous, de l’écoute et de la complicité » ou « avec unetelle il y a un peu de sexualité et beaucoup de rires », on dit « avec untel il y a de l’Amour » ou « avec toi c’est juste de l’amitié » . On classe nos relations dans deux cases très réductrices. Et ces deux cases ne sont pas équilibrées, loin de là. « L’amitié » recouvre une énorme variété d’échanges affectifs. « L’Amour » , lui, n’est rien d’autre qu’un point culminant, une totalité, l’amitié au centuple, l’amitié à l’extrême. Il est à la fois énorme et rarissime.