kukulkan
Neurotransmetteur
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- 2 Mai 2014
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J'ai un peu survolé, je relirai plus en détail plis tard, mais juste un petit témoignage supplémentaire, assez proche de celui de tetrobecks en 1ère page.
Comme dit dans ma présentation, 10 ans de drogues diverses à l'époque, dont 7 ans d'héro quasi exclusive (une ligne de coke de temps en temps). J'ai sans doute eu la chance, d'une part de me contenter de sniffer au lieu de me piquer, et d'autre part de réussir à conserver une certaine sociabilisation. Néanmoins, c'était dope quasi tous les jours, et 7 ans c'est long. J'ai vu pas mal de potes mourir et d'autres partir en tôle. Là aussi, j'ai toujours cru en ma bonne étoile qui m'a toujours protégé du pire.
Et puis un jour, après déjà quelques temps de ras le bol et la prise de conscience que j'étais bel et bien dépendant, je me suis décidé et lancé : plus de dope, enfermé chez moi, calfeutré dans ma chambre. Une bonne semaine, voire 10 jours, sans dormir, sans manger, à transpirer, avoir des crampes, chialer, avoir chaud puis grelotter l'instant d'après, vomir sang et tripes, bref tout ce qu'on peut imaginer. Et puis, au bout de cette première phase de désintox à la rude, direction mon médecin de famille à qui j'ai tout déballer. Il en était baba mais a bien réagi. Je me souviens encore aujourd'hui de mes prescriptions : tranxène 50 et rohipnol 2mg, un des somnifères les plus puissants. Et je me souviens de la 1ère nuit, je me suis enfilé 3 ou 4 comprimés de rohipnol (là où en principe, un seul suffit à endormir un boeuf) et j'ai à peine dormi quelques heures, mais quel bonheur déjà !
C'était en octobre 1987 je crois. Il y a bientôt 30 ans. Je n'ai jamais retouché à une ligne de dope depuis, et ne le ferai plus jamais.
Voilà, c'est juste un petit témoignage sans aucune prétention. En aucun cas je ne dis que c'est comme ça qu'il faut faire. Je vous cite mon expérience, c'est tout. Et surtout je voudrais vous assurer qu'il est possible de s'en sortir, aussi dur que ce soit. Si mon inscription sur ce forum ne devait servir qu'à faire germer une petite graine de ce genre dans le cerveau d'un seul toxico, alors j'en serais grandement comblé. De même qu'un mec connu, sans le savoir, est à l'origine d'un gros déclic chez moi et m'a peut-être sauvé la vie. J'ai longtemps voulu lui dire et lui écrire, et puis j'ai raté le coche comme cela arrive souvent dans la vie, il est décédé récemment. Dommage, paix à ton âme Cavanna. Je n'oublierai jamais la mort par OD de ta fille fille à 18 ans, le même âge que moi, dans les années 80, et ton coup de gueule en larmes à la télé qui m'a retourné les tripes. C'est sans doute en partie à toi que je dois la vie.
Comme dit dans ma présentation, 10 ans de drogues diverses à l'époque, dont 7 ans d'héro quasi exclusive (une ligne de coke de temps en temps). J'ai sans doute eu la chance, d'une part de me contenter de sniffer au lieu de me piquer, et d'autre part de réussir à conserver une certaine sociabilisation. Néanmoins, c'était dope quasi tous les jours, et 7 ans c'est long. J'ai vu pas mal de potes mourir et d'autres partir en tôle. Là aussi, j'ai toujours cru en ma bonne étoile qui m'a toujours protégé du pire.
Et puis un jour, après déjà quelques temps de ras le bol et la prise de conscience que j'étais bel et bien dépendant, je me suis décidé et lancé : plus de dope, enfermé chez moi, calfeutré dans ma chambre. Une bonne semaine, voire 10 jours, sans dormir, sans manger, à transpirer, avoir des crampes, chialer, avoir chaud puis grelotter l'instant d'après, vomir sang et tripes, bref tout ce qu'on peut imaginer. Et puis, au bout de cette première phase de désintox à la rude, direction mon médecin de famille à qui j'ai tout déballer. Il en était baba mais a bien réagi. Je me souviens encore aujourd'hui de mes prescriptions : tranxène 50 et rohipnol 2mg, un des somnifères les plus puissants. Et je me souviens de la 1ère nuit, je me suis enfilé 3 ou 4 comprimés de rohipnol (là où en principe, un seul suffit à endormir un boeuf) et j'ai à peine dormi quelques heures, mais quel bonheur déjà !
C'était en octobre 1987 je crois. Il y a bientôt 30 ans. Je n'ai jamais retouché à une ligne de dope depuis, et ne le ferai plus jamais.
Voilà, c'est juste un petit témoignage sans aucune prétention. En aucun cas je ne dis que c'est comme ça qu'il faut faire. Je vous cite mon expérience, c'est tout. Et surtout je voudrais vous assurer qu'il est possible de s'en sortir, aussi dur que ce soit. Si mon inscription sur ce forum ne devait servir qu'à faire germer une petite graine de ce genre dans le cerveau d'un seul toxico, alors j'en serais grandement comblé. De même qu'un mec connu, sans le savoir, est à l'origine d'un gros déclic chez moi et m'a peut-être sauvé la vie. J'ai longtemps voulu lui dire et lui écrire, et puis j'ai raté le coche comme cela arrive souvent dans la vie, il est décédé récemment. Dommage, paix à ton âme Cavanna. Je n'oublierai jamais la mort par OD de ta fille fille à 18 ans, le même âge que moi, dans les années 80, et ton coup de gueule en larmes à la télé qui m'a retourné les tripes. C'est sans doute en partie à toi que je dois la vie.