a6D
Glandeuse pinéale
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- 20 Août 2012
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Aujourd'hui, ça doit faire bientôt une semaine que mon trip s'est passé. J'commence à un peu mieux décortiquer la chose c'est pourquoi je trouvais utile de vous en parler, de vous confier ce que j'ai vécu pendant ces quelques minutes. Même si je l'avoue, ce n'est pas très instructif sur le plan spirituel. C'est l'histoire d'un gars qui s'croyait prêt à mourir et qui s'en est mordu les doigts le moment venu.
Donc, pour commencer ce trip report, il m'est important un peu de parler de moi-même. Afin de vous faire comprendre les raisons et dans quelles circonstances ce trip a été réalisé :
Je suis tombé, il y'a environ 2 ans de ça sur un article parlant de la DMT. Je ne prenais pas d'autres prods que le cannabis à l'époque et pourtant, j'ai direct été interpellé par la couleur que dégageait mes recherches sur la molécule. C'est alors pendant 2 ans que j'ai gratté l'internet de toutes ces vidéos de trip report, autant en anglais qu'en français. Sur des forums, à épier les postes traitant le sujet ou encore à dévorer des pavés sur DMT-Nexus ou le bouquin de Rick Strassman. J'ai fais tout mon possible pour me préparer le plus possible à l'expérience qui allait changer ma vie.
A l'époque, je n'avais aucunes expériences avec les psychés. Je ne pouvais pas me lancer directement dans la gueule du grand méchant loup sans connaitre un peu la musique. C'est pourquoi je me suis dirigé premièrement vers l'enfant terrible d'Hofmann. Jusqu'à cet été où j'ai eut l'occasion de prendre une 10e de buvards répartis sur 3 mois. Puis de septembre à novembre où j'ai carburé à la psilocybine, tryptamine que je découvrais pour la première fois avec émerveillement. Pour ce qui est de mes expériences, j'ai jamais fais de doses léthales aux acides. Jamais dépassé les 400 micros d'un coup. Et pour les mushrooms, j'ai eut pris une fois 2g (300 champis d'un coup environ~) où je peux dire que ce fût plus qu'intense. J'ai beaucoup hésité à en parler dans un TR. Mais c'est encore incompréhensible dans ma tête. J'arrive pas à le mettre sur papier, à le retranscrire avec des mots.
M'enfin, voilà pour la brève introduction sur ma carrière dans le psyché. Je tiens à faire souligner que l'usage de ces prods étaient principalement dans l'intention de me préparer à la DMT et à explorer ma propre personnalité dans tous ses recoins. Etant bouddhiste pratiquant, végétarien, méditant tous les jours minimum 1 heure et ayant pratiqué du yoga pendant 1 ans, j'ai toujours cherché à me connaitre moi-même "pour connaitre l'univers et les dieux". Même si je ne les connais toujours pas. Bref, je me perds un peu. Passons au plat de résistance ; le TR.
Après 2 ans de recherche, j'ai enfin trouvé la prod que j'ai toujours cherché. Je l'ai gardé environ 2 mois de côté avant d'avoir les couilles ou l'opportunité de la gouter. Je voulais que tout soit parfait, que mon set & setting soit du beton et que l'expérience soit magique. Je rêvais un peu. Je suis un peu naif faut dire.
C'est donc après 2 mois que j'ai enfin trouvé l'opportunité. J'ai un samedi soir de libre avec ma copine, on a passé une belle journée ensemble. Je suis heureux. Tout se passe pour le mieux. Je me dis, let's go. C'est maintenant ou jamais. Je sors ma balance, j'pèse le prod. J'me dis qu'il faudrait d'abord commencer par quelque chose de pas trop violent. Je décide de mettre 20 milligramme sur la pesos. Je prépare une playlist de mes sons préférés de mon artiste favori sous psyche, Koan. Un artiste chillout incroyable. Je médite une heure avec ma copine. Puis je me lance. Je fume avec une méthode que j'avais trouvé sur le net. Un espèce de vapo fait avec une bouteille de 2l de Coca coupé en sa base et recouverte d'allu.
Ma copine n'a vraiment que trèèèès peu d'expérience alors j'ose pas vraiment lui demander quoi que ce soit. Et je me démerde pour m'occuper de tout tout seul. Ca me stress un peu. 2 ans d'attente et le moment fatidique est à quelques minutes près. J'suis déjà dans un retour de stress 5 minutes après avoir médité profondément pendant une heure. J'hésite à prendre la dose ou pas. Je me dis qu'après tout, pourquoi ? Est-ce que ça en vaut la peine ? Je chasse mes pensées et me lance pour finir. Je l'ai bien cherché. Je l'ai enfin sur le bout du doigt mon expérience. "Arrête de chier dans ton froque a6D."
J'allume le prod et direct il se vaporise en un liquide brun/orange me rappelant de la MDMA. La bouteille se remplit d'une fumée pas trop épaisse. Je respire un gros coup. Me concentre un coup. Me place bien dans mon lit. Et je tire une première latte. Je découvre le gout de la DMT. J'aime bien. Ca me dérange pas. J'avais lu pas mal de sujet sur son gout dérangeant. Je le trouve moins dégueux que la clope. Même si la fumée est un peu chaude. J'garde la fumée. Puis retire une 2e latte sur le reste de fumée contenu dans la bouteille. Puis je me pose dans mon lit.
La "montée" se fait très vite. J'ai des palpitations tryptaminiques au bout des doigts. Des espèces de lourdeurs dans le corps et une sensation agréable de fourmis aux extrémités de mon corps. Mon coeur tappe très fort dans ma poitrine. Je me dis que c'est plutôt pas mal. J'ai l'impression de flotter. Je baigne dans un cocon d'amour. Toutefois, je n'ai que très peu de visuels. Je me vois couché dans mon lit, avec mon âme qui flotte au dessus de mon corps. Mais c'est tout. Ca s'arrête là. La musique passe tout à fait avec le trip. Je suis vraiment bien détendu même si j'ai des frissons tryptaminés qui me parcourent de temps à autres l'échine. C'est assez désagréable. C'est une sensation qui m'arrive souvent sous acide. L'impression d'être ultra-sensible. Au moindre craquement sonore, genre la toiture de ma maison qui travaille sur elle même, ça m'envoit une décharge dans la nuque. De plus, la sensation de vertige au travers d'un trip est toute nouvelle pour moi, j'en apprécie les effets. Je redescends assez vite. (...)
En somme, je suis content mais trèèèès déçu. Toutefois, ça me rassure pour ma première prise. Je me dis que j'ai pas pris assez pour être vraiment dedans. Mais ça me donne un avant gout de la substance. Je prends note de ce qui s'est passé de sorte à améliorer le prochain trip. Je note qu'avec ma méthode pour fumer, je n'avais pas vaporisé tout le produit, car il avait coulé sur les bords de la bouteille. La prochaine fois je ferai un petit support en allu ou mettre tous les prods pour qu'il s'évapore bien tout en une fois. De plus, je note que l'écran de l'ordinateur m'avait pas mal dérangé lors du trip. Le fait que l'écran scintille ça m'envoyait des flashs dans la gueule même avec les yeux fermés. J'avais justement demandé à ma copine d'éteindre l'écran pour pouvoir profiter un peu plus des quelques légères hallus. Le prochain trip, je le ferai dans le noir. Ou avec trèèès peu de lumière, ça doit être beaucoup mieux.
5 jours après, tout se passe bien. J'ai passé une bonne journée. J'ai maintenu une bonne alimentation. J'ai médité. Je suis allé courir en forêt et j'ai bien dormi la veille. Je suis vraiment bien dans ma tête. Je me dis que c'est la chance que j'ai de retenter l'expérience un peu plus en profondeur, profiter d'être encore en vacances. Je me prépare donc une dose de 30 milligrammes sur ma pesos. J'fais en sorte que ma dmt soit dans un petit récipient en allu avec ma même méthode pour fumer, mais en plus optimisé. De sorte à brûler tous le prod cette fois. J'ouvre ma playlist dmt de l'autre jour. Je calme mes agitations mentales en méditant une demi heure avant la prise de la substance. Je suis déjà beaucoup plus détendu que la première fois. Etant donné que j'en gardais un très bon souvenir, même si je n'avais absolument pas expérimenté la chose dans son intégralité. On va dire que j'avais exploité 3% de la puissance de la molécule.
BORDELDIMETHYLTRYPTAMINESQUE :
C'est le moment. J'respire un bon coup. J'lance ma playlist pour que je sois déjà un peu baigné dans l'ambiance du son. (Koan - Avariel's Heaven City (Green Mix) - YouTube premier son que je passe)
J'éteins l'écran de mon ordi. Je ferme la porte de ma chambre à clef de sorte que ma famille ne rentre pas et ne me dérange pas. Il est important de vous faire remarquer que je suis seul. Ma copine est chez elle. Et je n'ai pas de siter. Un de mes meilleurs amis est au portugal et il n'est donc pas là pour m'assister lors de cette expérience. Un peu trop pressé, j'ai la flemme d'attendre son retour. L'avant gout que j'ai eut de la molécule me rend trop naif et hate mes actions.
J'allume le prod. Il se vaporise beaucoup mieux que la première fois. La bouteille devient vraiment laiteuse. Pleine de cette grosse fumée blanchâtre. Tout à coup, le bas en allu de ma bouteille tombe. Montée de stress. J'arrive vite à refermer sans perdre trop de fumée. J'perds genre 5% de sa contenance. Mais j'ai toutefois fais augmenter violemment mes palpitations cardiaques avec cette montée de stress. Je respire un bon coup. Tout en forçant le reste du produit à se vaporiser jusqu'à la dernière goutte. La bouteille est prête. La fumée n'attend plus que d'être fumée. Je me pose dans mon lit. Je respire un bon coup, j'régule mes battements cardiaques et j'controle mes respirations. "C'est parti ma poule. Allons à la conquête de mon subconscient!"
Je tire la première latte, la fumée est brûlante. Un peu plus dérangeante que la première fois. Il faut dire que je tire pour la première fois une VRAIE latte de DMT. La contenance en fumée de la bouteille est bien supérieure cette fois. Je garde la fumée le plus longtemps possible. Je me sens déjà partir. Je me sens tout "fuzzy", j'ai pas d'autre mot. Interprêtés le comme vous le souhaités. Mais je me sens déjà tout ouatteux, vision trouble etc. Je tire une deuxième bonne grosse latte et je la garde le plus longtemps possible. Mais très vite je perds le controle de mon corps. Je m'écroule dans mon lit. Je laisse tombé la bouteille. Et je pars pour le terrier du lapin blanc.
Un son sourd me prend l'ouïe. Un espèce de bourdonnement sourd. Ca se mélange à ma playlist. Le son que j'écoute n'a plus aucun sens. Qu'est-ce qui a un sens ? Plus rien. Je suis plongé dans un corps étrangé au mien. Je n'ai jamais ressenti auparavant des sensations identiques dans mon corps. J'ai l'impression d'être écrasé comme une paralysie du sommeil avant une projection astrale mais en beaucoup plus violente. J'arrive pas à accepter cette sensation. De plus, j'ai une sensation de vertige énorme. Comme si j'étais propulsé en dehors de mon corps. Mais d'une façon non consentante, je me sens arraché à moi-même, mon esprit à la lutte pour rester le plus ici et maintenant. J'ai tiré ma 2e latte il y'a même pas 5 secondes et je suis déjà dans cet état. Je panique. "a6D, ça a rien à voir avec la première fois. Mon dieu, je vais crever" Le mélange de toute ses sensations m'étaient insupportables. J'arrivais pas à me laisser aller. Le son sourd dans ma tête, la musique complètement désarticulée, le corps étrangé... Toutes ses choses m'ont poussées au fait de penser que ce qui m'arrive est grave. Que je vais peut-être claqué. Que j'aurais jamais du fumé. Que si que ça... Mon coeur s'emballe. J'ouvre les yeux. J'reprends conscience de ma chambre. Elle est toute déformée. Les murs sont sans dessus-dessous, plus rien n'est à l'endroit. J'ai l'impression de vivre dans "Un nu descendant l'escalier" de Marcel Duchamp. Je trouve ça beau, une fraction de seconde après, je repanique. Mon coeur tappe dans ma poitrine, seule sensation famillière à mon corps. Même si la violence de battement est tellement fort et rapide que j'ai l'impression que mon coeur va lacher. Qu'il ne va pas tenir la cadence.
A ce moment là, je sais que je suis foutu si je fais pas quelque chose. Que je vais pas mourir, mais que j'vais détruire ma santé mentale. Que j'en sortirai complètement grillé, traumatisé avec des syndromes de stress post-traumatiques etc. Je me lève pour ouvrir la porte que j'avais fermé à clef, au cas ou j'en venais à mourir et que j'aurais besoin d'aide. Je me lève tant bien que mal à l'aide de ce corps étrangé. La sensation de touché le sol est tellement étrange. J'ai l'impression qu'une part de moi flotte sur le parquet, mais qu'une autre, mon corps physique, y est écrasée. J'aurais bien voulu voir ma posture quand j'étais debout. Mais ça devait ressembler à un mec sous ké, j'avais vraiment du mal. Profitant d'être debout, j'allume mon écran et essaie de changer de musique. La musique que j'écoute, je la reconnais pas du tout. J'aime pas. Il me faut quelque chose d'autre. Je clique sur une autre de ma playlist (Koan - The Last Samurai - YouTube) , toutefois, je ne la reconnais pas non plus. J'ai l'impression que les chansons se sont inversés, je bug complet. Je décide donc d'enlever la musique. Ca va pas du tout. Il faut que je me couche. Il faut que je me calme.
Je me recouche sans musique, plongé dans le noir dans mon lit. J'médite dans mon lit pour essayer de chasser l'angoisse, de reprendre possession de mes moyens. Je sais très bien que le trip ne dure pas plus que 15 minutes. Que ça va passer. Que c'est juste un moment difficile. Mais ouais... vraiment difficile. Et le fait d'être seul et d'avoir à m'occuper de tout n'aide pas. Je pense que si je ne pratiquais pas la méditation régulièrement, j'aurais pas pu m'tirer de ça aussi facilement. Enfin "facilement". J'ai vraiment réussi à m'forcer à accepter ce qu'il m'arrivait. A ce moment là, je devais être à environ 2 minutes de mon trip. Je profite allant mieux pour refermer les yeux dans mon lit. Je précise qu'avant, je fixais mon mûr les yeux ouverts car j'osais pas les fermer. Il me fallait un ancrage sinon je flippais trop. En les fermant, je sais pas... Mais c'était surtout sonore. J'entendais un petit tic tic tic provenant (je l'ai constaté après mon trip en allant vérifier si ma déduction sous dmt était bonne) de ma prise électrique de chargeur de portable. En gros, j'entendais un truc que je ne peux quasiment pas entendre étant clean, même en collant mon oreille au dispositif. Alors que lorsque j'étais perché. Je me trouvais à environ 1m50 du chargeur. Et que j'avais des bourdonnements dans les oreilles.
Je me rappelle quelque chose que j'avais lu sur un TR de Terence McKenna comme quoi c'est difficile de parler sous dmt, alors j'essaie de marmonner quelque chose pour voir si c'est vrai. Ca m'a bien fait rire, j'ai bredouillé quelque chose de complètement inaudible. A ce moment là, je reprenais le contrôle de mes émotions. Celà fait environ 8 minutes que la prise s'est faite. J'commence à me faire avec les sensations corporelles. Je regarde la bouteille que j'ai utilisé pour fumé, je vois qu'il en reste un peu dedans. Ca brule très vite et ça refait un nuage dans la bouteille. Je me dis que maintenant que j'ai repris le contrôle, en fumant j'vais juste pouvoir préserver cette sensation pour pouvoir me mettre bien avec. Apprendre à la connaitre. De toute façon, le plus gros était fait. Je tire une grosse latte puis je me recouche dans mon lit. Je ferme les yeux. Et je repars. Beaucoup plus soft. Ca m'a relancé quoi. Un petit coup de fouet. Histoire de retarder la descente de quelques minutes. Mes souvenirs a partir de là sont très vagues et j'ai envie d'écourter un peu ce TR qui n'en finit plus mais ; j'avais surtout très faim enfaite. L'envie d'un croque-monsieur, alors que je suis végétarien depuis plusieurs mois, m'obscédaient. C'est comme si je revenais des morts et que j'avais BESOIN de manger. Retrouver de l'énergie et des forces.
Je suis gentiment redescendu. J'ai écris dans les grandes lignes dans un carnet ce dont je me souvenais. Puis j'ai été me faire un gros plat de Quinoa.
Si je dois en tirer un 2e feedback pour ma prochaine expérience, qui n'arrivera pas avant un certain temps je le pense ;
C'est :
Ne plus jouer avec de la DMT tout seul, surtout si j'veux faire un breakthrough.
Accepter pleinement l'éventualité de mourrir ; ou simplement la sensation.
Musique ambiant uniquement, musique méditative etc... Plus de chillout non plus. Vraiment des ambient c'est ce qu'il y'a de mieux. Plongé dans l'obscurité.
Avoir un rapport de respect encore plus grand pour la molécule.
En fait, je pense que j'aurais pu encore mieux m'en tirer et mieux profiter de l'expérience, mais c'était tellement nouveau pour moi. On ne peut simplement, peu importe la lecture, les infos et ce qu'on nous en dit, on ne peut simplement pas s'attendre à ce qui va se passer derrière la porte. Seul l'expérience mérite d'en donner une couleur ou une note. De plus, je trouve les mots tellement hors contexte lorsque l'on parle de DMT à présent. C'est tout simplement inexplicable. C'est surement pour ça que j'ai vraiment étiré ce TR le plus possible, tout en essayant de faire au plus court. M'enfin bref. Je remercie ceux qui ont eut le courage de me lire en entier, ou partiellement. Et j'espère que ça a pu vous donner quelques infos en plus sur le sujet.
(si j'écris, c'est aussi pour en garder pour moi une marque littéraire à quelque part. Sur mon carnet, j'ai vraiment écris brièvement. Ecrire ici me permet de garder une trace un peu plus longue de mon trip. Alors excusez-moi si c'est un peu indigeste et long.)
Namaste
Edit : J'relirai demain tout ça. Là je suis claqué. J'ai la flemme de revoir encore tout. Alors excusez les fautes et autres incompréhensions.
Donc, pour commencer ce trip report, il m'est important un peu de parler de moi-même. Afin de vous faire comprendre les raisons et dans quelles circonstances ce trip a été réalisé :
Je suis tombé, il y'a environ 2 ans de ça sur un article parlant de la DMT. Je ne prenais pas d'autres prods que le cannabis à l'époque et pourtant, j'ai direct été interpellé par la couleur que dégageait mes recherches sur la molécule. C'est alors pendant 2 ans que j'ai gratté l'internet de toutes ces vidéos de trip report, autant en anglais qu'en français. Sur des forums, à épier les postes traitant le sujet ou encore à dévorer des pavés sur DMT-Nexus ou le bouquin de Rick Strassman. J'ai fais tout mon possible pour me préparer le plus possible à l'expérience qui allait changer ma vie.
A l'époque, je n'avais aucunes expériences avec les psychés. Je ne pouvais pas me lancer directement dans la gueule du grand méchant loup sans connaitre un peu la musique. C'est pourquoi je me suis dirigé premièrement vers l'enfant terrible d'Hofmann. Jusqu'à cet été où j'ai eut l'occasion de prendre une 10e de buvards répartis sur 3 mois. Puis de septembre à novembre où j'ai carburé à la psilocybine, tryptamine que je découvrais pour la première fois avec émerveillement. Pour ce qui est de mes expériences, j'ai jamais fais de doses léthales aux acides. Jamais dépassé les 400 micros d'un coup. Et pour les mushrooms, j'ai eut pris une fois 2g (300 champis d'un coup environ~) où je peux dire que ce fût plus qu'intense. J'ai beaucoup hésité à en parler dans un TR. Mais c'est encore incompréhensible dans ma tête. J'arrive pas à le mettre sur papier, à le retranscrire avec des mots.
M'enfin, voilà pour la brève introduction sur ma carrière dans le psyché. Je tiens à faire souligner que l'usage de ces prods étaient principalement dans l'intention de me préparer à la DMT et à explorer ma propre personnalité dans tous ses recoins. Etant bouddhiste pratiquant, végétarien, méditant tous les jours minimum 1 heure et ayant pratiqué du yoga pendant 1 ans, j'ai toujours cherché à me connaitre moi-même "pour connaitre l'univers et les dieux". Même si je ne les connais toujours pas. Bref, je me perds un peu. Passons au plat de résistance ; le TR.
Après 2 ans de recherche, j'ai enfin trouvé la prod que j'ai toujours cherché. Je l'ai gardé environ 2 mois de côté avant d'avoir les couilles ou l'opportunité de la gouter. Je voulais que tout soit parfait, que mon set & setting soit du beton et que l'expérience soit magique. Je rêvais un peu. Je suis un peu naif faut dire.
C'est donc après 2 mois que j'ai enfin trouvé l'opportunité. J'ai un samedi soir de libre avec ma copine, on a passé une belle journée ensemble. Je suis heureux. Tout se passe pour le mieux. Je me dis, let's go. C'est maintenant ou jamais. Je sors ma balance, j'pèse le prod. J'me dis qu'il faudrait d'abord commencer par quelque chose de pas trop violent. Je décide de mettre 20 milligramme sur la pesos. Je prépare une playlist de mes sons préférés de mon artiste favori sous psyche, Koan. Un artiste chillout incroyable. Je médite une heure avec ma copine. Puis je me lance. Je fume avec une méthode que j'avais trouvé sur le net. Un espèce de vapo fait avec une bouteille de 2l de Coca coupé en sa base et recouverte d'allu.
Ma copine n'a vraiment que trèèèès peu d'expérience alors j'ose pas vraiment lui demander quoi que ce soit. Et je me démerde pour m'occuper de tout tout seul. Ca me stress un peu. 2 ans d'attente et le moment fatidique est à quelques minutes près. J'suis déjà dans un retour de stress 5 minutes après avoir médité profondément pendant une heure. J'hésite à prendre la dose ou pas. Je me dis qu'après tout, pourquoi ? Est-ce que ça en vaut la peine ? Je chasse mes pensées et me lance pour finir. Je l'ai bien cherché. Je l'ai enfin sur le bout du doigt mon expérience. "Arrête de chier dans ton froque a6D."
J'allume le prod et direct il se vaporise en un liquide brun/orange me rappelant de la MDMA. La bouteille se remplit d'une fumée pas trop épaisse. Je respire un gros coup. Me concentre un coup. Me place bien dans mon lit. Et je tire une première latte. Je découvre le gout de la DMT. J'aime bien. Ca me dérange pas. J'avais lu pas mal de sujet sur son gout dérangeant. Je le trouve moins dégueux que la clope. Même si la fumée est un peu chaude. J'garde la fumée. Puis retire une 2e latte sur le reste de fumée contenu dans la bouteille. Puis je me pose dans mon lit.
La "montée" se fait très vite. J'ai des palpitations tryptaminiques au bout des doigts. Des espèces de lourdeurs dans le corps et une sensation agréable de fourmis aux extrémités de mon corps. Mon coeur tappe très fort dans ma poitrine. Je me dis que c'est plutôt pas mal. J'ai l'impression de flotter. Je baigne dans un cocon d'amour. Toutefois, je n'ai que très peu de visuels. Je me vois couché dans mon lit, avec mon âme qui flotte au dessus de mon corps. Mais c'est tout. Ca s'arrête là. La musique passe tout à fait avec le trip. Je suis vraiment bien détendu même si j'ai des frissons tryptaminés qui me parcourent de temps à autres l'échine. C'est assez désagréable. C'est une sensation qui m'arrive souvent sous acide. L'impression d'être ultra-sensible. Au moindre craquement sonore, genre la toiture de ma maison qui travaille sur elle même, ça m'envoit une décharge dans la nuque. De plus, la sensation de vertige au travers d'un trip est toute nouvelle pour moi, j'en apprécie les effets. Je redescends assez vite. (...)
En somme, je suis content mais trèèèès déçu. Toutefois, ça me rassure pour ma première prise. Je me dis que j'ai pas pris assez pour être vraiment dedans. Mais ça me donne un avant gout de la substance. Je prends note de ce qui s'est passé de sorte à améliorer le prochain trip. Je note qu'avec ma méthode pour fumer, je n'avais pas vaporisé tout le produit, car il avait coulé sur les bords de la bouteille. La prochaine fois je ferai un petit support en allu ou mettre tous les prods pour qu'il s'évapore bien tout en une fois. De plus, je note que l'écran de l'ordinateur m'avait pas mal dérangé lors du trip. Le fait que l'écran scintille ça m'envoyait des flashs dans la gueule même avec les yeux fermés. J'avais justement demandé à ma copine d'éteindre l'écran pour pouvoir profiter un peu plus des quelques légères hallus. Le prochain trip, je le ferai dans le noir. Ou avec trèèès peu de lumière, ça doit être beaucoup mieux.
5 jours après, tout se passe bien. J'ai passé une bonne journée. J'ai maintenu une bonne alimentation. J'ai médité. Je suis allé courir en forêt et j'ai bien dormi la veille. Je suis vraiment bien dans ma tête. Je me dis que c'est la chance que j'ai de retenter l'expérience un peu plus en profondeur, profiter d'être encore en vacances. Je me prépare donc une dose de 30 milligrammes sur ma pesos. J'fais en sorte que ma dmt soit dans un petit récipient en allu avec ma même méthode pour fumer, mais en plus optimisé. De sorte à brûler tous le prod cette fois. J'ouvre ma playlist dmt de l'autre jour. Je calme mes agitations mentales en méditant une demi heure avant la prise de la substance. Je suis déjà beaucoup plus détendu que la première fois. Etant donné que j'en gardais un très bon souvenir, même si je n'avais absolument pas expérimenté la chose dans son intégralité. On va dire que j'avais exploité 3% de la puissance de la molécule.
BORDELDIMETHYLTRYPTAMINESQUE :
C'est le moment. J'respire un bon coup. J'lance ma playlist pour que je sois déjà un peu baigné dans l'ambiance du son. (Koan - Avariel's Heaven City (Green Mix) - YouTube premier son que je passe)
J'éteins l'écran de mon ordi. Je ferme la porte de ma chambre à clef de sorte que ma famille ne rentre pas et ne me dérange pas. Il est important de vous faire remarquer que je suis seul. Ma copine est chez elle. Et je n'ai pas de siter. Un de mes meilleurs amis est au portugal et il n'est donc pas là pour m'assister lors de cette expérience. Un peu trop pressé, j'ai la flemme d'attendre son retour. L'avant gout que j'ai eut de la molécule me rend trop naif et hate mes actions.
J'allume le prod. Il se vaporise beaucoup mieux que la première fois. La bouteille devient vraiment laiteuse. Pleine de cette grosse fumée blanchâtre. Tout à coup, le bas en allu de ma bouteille tombe. Montée de stress. J'arrive vite à refermer sans perdre trop de fumée. J'perds genre 5% de sa contenance. Mais j'ai toutefois fais augmenter violemment mes palpitations cardiaques avec cette montée de stress. Je respire un bon coup. Tout en forçant le reste du produit à se vaporiser jusqu'à la dernière goutte. La bouteille est prête. La fumée n'attend plus que d'être fumée. Je me pose dans mon lit. Je respire un bon coup, j'régule mes battements cardiaques et j'controle mes respirations. "C'est parti ma poule. Allons à la conquête de mon subconscient!"
Je tire la première latte, la fumée est brûlante. Un peu plus dérangeante que la première fois. Il faut dire que je tire pour la première fois une VRAIE latte de DMT. La contenance en fumée de la bouteille est bien supérieure cette fois. Je garde la fumée le plus longtemps possible. Je me sens déjà partir. Je me sens tout "fuzzy", j'ai pas d'autre mot. Interprêtés le comme vous le souhaités. Mais je me sens déjà tout ouatteux, vision trouble etc. Je tire une deuxième bonne grosse latte et je la garde le plus longtemps possible. Mais très vite je perds le controle de mon corps. Je m'écroule dans mon lit. Je laisse tombé la bouteille. Et je pars pour le terrier du lapin blanc.
Un son sourd me prend l'ouïe. Un espèce de bourdonnement sourd. Ca se mélange à ma playlist. Le son que j'écoute n'a plus aucun sens. Qu'est-ce qui a un sens ? Plus rien. Je suis plongé dans un corps étrangé au mien. Je n'ai jamais ressenti auparavant des sensations identiques dans mon corps. J'ai l'impression d'être écrasé comme une paralysie du sommeil avant une projection astrale mais en beaucoup plus violente. J'arrive pas à accepter cette sensation. De plus, j'ai une sensation de vertige énorme. Comme si j'étais propulsé en dehors de mon corps. Mais d'une façon non consentante, je me sens arraché à moi-même, mon esprit à la lutte pour rester le plus ici et maintenant. J'ai tiré ma 2e latte il y'a même pas 5 secondes et je suis déjà dans cet état. Je panique. "a6D, ça a rien à voir avec la première fois. Mon dieu, je vais crever" Le mélange de toute ses sensations m'étaient insupportables. J'arrivais pas à me laisser aller. Le son sourd dans ma tête, la musique complètement désarticulée, le corps étrangé... Toutes ses choses m'ont poussées au fait de penser que ce qui m'arrive est grave. Que je vais peut-être claqué. Que j'aurais jamais du fumé. Que si que ça... Mon coeur s'emballe. J'ouvre les yeux. J'reprends conscience de ma chambre. Elle est toute déformée. Les murs sont sans dessus-dessous, plus rien n'est à l'endroit. J'ai l'impression de vivre dans "Un nu descendant l'escalier" de Marcel Duchamp. Je trouve ça beau, une fraction de seconde après, je repanique. Mon coeur tappe dans ma poitrine, seule sensation famillière à mon corps. Même si la violence de battement est tellement fort et rapide que j'ai l'impression que mon coeur va lacher. Qu'il ne va pas tenir la cadence.
A ce moment là, je sais que je suis foutu si je fais pas quelque chose. Que je vais pas mourir, mais que j'vais détruire ma santé mentale. Que j'en sortirai complètement grillé, traumatisé avec des syndromes de stress post-traumatiques etc. Je me lève pour ouvrir la porte que j'avais fermé à clef, au cas ou j'en venais à mourir et que j'aurais besoin d'aide. Je me lève tant bien que mal à l'aide de ce corps étrangé. La sensation de touché le sol est tellement étrange. J'ai l'impression qu'une part de moi flotte sur le parquet, mais qu'une autre, mon corps physique, y est écrasée. J'aurais bien voulu voir ma posture quand j'étais debout. Mais ça devait ressembler à un mec sous ké, j'avais vraiment du mal. Profitant d'être debout, j'allume mon écran et essaie de changer de musique. La musique que j'écoute, je la reconnais pas du tout. J'aime pas. Il me faut quelque chose d'autre. Je clique sur une autre de ma playlist (Koan - The Last Samurai - YouTube) , toutefois, je ne la reconnais pas non plus. J'ai l'impression que les chansons se sont inversés, je bug complet. Je décide donc d'enlever la musique. Ca va pas du tout. Il faut que je me couche. Il faut que je me calme.
Je me recouche sans musique, plongé dans le noir dans mon lit. J'médite dans mon lit pour essayer de chasser l'angoisse, de reprendre possession de mes moyens. Je sais très bien que le trip ne dure pas plus que 15 minutes. Que ça va passer. Que c'est juste un moment difficile. Mais ouais... vraiment difficile. Et le fait d'être seul et d'avoir à m'occuper de tout n'aide pas. Je pense que si je ne pratiquais pas la méditation régulièrement, j'aurais pas pu m'tirer de ça aussi facilement. Enfin "facilement". J'ai vraiment réussi à m'forcer à accepter ce qu'il m'arrivait. A ce moment là, je devais être à environ 2 minutes de mon trip. Je profite allant mieux pour refermer les yeux dans mon lit. Je précise qu'avant, je fixais mon mûr les yeux ouverts car j'osais pas les fermer. Il me fallait un ancrage sinon je flippais trop. En les fermant, je sais pas... Mais c'était surtout sonore. J'entendais un petit tic tic tic provenant (je l'ai constaté après mon trip en allant vérifier si ma déduction sous dmt était bonne) de ma prise électrique de chargeur de portable. En gros, j'entendais un truc que je ne peux quasiment pas entendre étant clean, même en collant mon oreille au dispositif. Alors que lorsque j'étais perché. Je me trouvais à environ 1m50 du chargeur. Et que j'avais des bourdonnements dans les oreilles.
Je me rappelle quelque chose que j'avais lu sur un TR de Terence McKenna comme quoi c'est difficile de parler sous dmt, alors j'essaie de marmonner quelque chose pour voir si c'est vrai. Ca m'a bien fait rire, j'ai bredouillé quelque chose de complètement inaudible. A ce moment là, je reprenais le contrôle de mes émotions. Celà fait environ 8 minutes que la prise s'est faite. J'commence à me faire avec les sensations corporelles. Je regarde la bouteille que j'ai utilisé pour fumé, je vois qu'il en reste un peu dedans. Ca brule très vite et ça refait un nuage dans la bouteille. Je me dis que maintenant que j'ai repris le contrôle, en fumant j'vais juste pouvoir préserver cette sensation pour pouvoir me mettre bien avec. Apprendre à la connaitre. De toute façon, le plus gros était fait. Je tire une grosse latte puis je me recouche dans mon lit. Je ferme les yeux. Et je repars. Beaucoup plus soft. Ca m'a relancé quoi. Un petit coup de fouet. Histoire de retarder la descente de quelques minutes. Mes souvenirs a partir de là sont très vagues et j'ai envie d'écourter un peu ce TR qui n'en finit plus mais ; j'avais surtout très faim enfaite. L'envie d'un croque-monsieur, alors que je suis végétarien depuis plusieurs mois, m'obscédaient. C'est comme si je revenais des morts et que j'avais BESOIN de manger. Retrouver de l'énergie et des forces.
Je suis gentiment redescendu. J'ai écris dans les grandes lignes dans un carnet ce dont je me souvenais. Puis j'ai été me faire un gros plat de Quinoa.
Si je dois en tirer un 2e feedback pour ma prochaine expérience, qui n'arrivera pas avant un certain temps je le pense ;
C'est :
Ne plus jouer avec de la DMT tout seul, surtout si j'veux faire un breakthrough.
Accepter pleinement l'éventualité de mourrir ; ou simplement la sensation.
Musique ambiant uniquement, musique méditative etc... Plus de chillout non plus. Vraiment des ambient c'est ce qu'il y'a de mieux. Plongé dans l'obscurité.
Avoir un rapport de respect encore plus grand pour la molécule.
En fait, je pense que j'aurais pu encore mieux m'en tirer et mieux profiter de l'expérience, mais c'était tellement nouveau pour moi. On ne peut simplement, peu importe la lecture, les infos et ce qu'on nous en dit, on ne peut simplement pas s'attendre à ce qui va se passer derrière la porte. Seul l'expérience mérite d'en donner une couleur ou une note. De plus, je trouve les mots tellement hors contexte lorsque l'on parle de DMT à présent. C'est tout simplement inexplicable. C'est surement pour ça que j'ai vraiment étiré ce TR le plus possible, tout en essayant de faire au plus court. M'enfin bref. Je remercie ceux qui ont eut le courage de me lire en entier, ou partiellement. Et j'espère que ça a pu vous donner quelques infos en plus sur le sujet.
(si j'écris, c'est aussi pour en garder pour moi une marque littéraire à quelque part. Sur mon carnet, j'ai vraiment écris brièvement. Ecrire ici me permet de garder une trace un peu plus longue de mon trip. Alors excusez-moi si c'est un peu indigeste et long.)
Namaste
Edit : J'relirai demain tout ça. Là je suis claqué. J'ai la flemme de revoir encore tout. Alors excusez les fautes et autres incompréhensions.
