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[TR - HBW] Résumé de mes quelques derniers voyages

CelestialOwl

Glandeuse pinéale
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11 Août 2015
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Salut!
N'ayant pu raconter mes trips précédant car trop de flou, de misère, de galère, de rocambolesque dans ma vie, je profite de cette soirée seul chez moi pour raconter ce que j'aurais du vous confier depuis longtemps, chers psychonautes, chère conscience, à qui les mots manquent pour décrire tout ces évenements marquants de ma vie… J'aimerais même qualifier ce TR de “Quelques années resumées en quelques lignes”, la forme dense mais intense de ces phrases devraient vous parler.

 Un premier apercu des effets d'argyreia nevrosa eu lieu au mois de juin 2008. À cette époque, je n'était encore qu'un petit padawan, quelqu'un de très (trop) introverti, qui à la recherche d'un monde meilleur venait sur psychonaut, achetait des drogues sur le net, voyait le monde comme un grand jeu auquel il fallait se soumettre. J'aimais que tout change, j'aimais intensément ma solitude, mais j'aimais surtout l'indépendance supportée par mes parents.

 1 – Un premier voyage à l'éxterieur

     Par la force des choses et par le hasard des rencontres, une porte vers l'éxterieur lors de ma deuxième première année de DUT s'est ouverte. En effet, une fille que je connaissait du milieu militant et que je rencontrais lors des manifestations et occupations de l'université de Strass s'appelant Loreline se trouvait un soir que je sortait seul, en le beau lieu du Molodoi. Après quelques mots échangés, je lui parle de mon envie de changer de vie, cette envie naissant de mon premier trip avec les Argyreia Nevrosa. Elle me parle d'un lieu géré par une association appelée “Liens, Sens et Autonomie”, auquel un ami à elle va participer d'ici quelques mois. L'association autogérée par ses membres, des jeunes en difficulté et en recherche d'une alternative à la vie de travailleur salarié, se situe dans les Hautes-Alpes. Je la rejoins 2-3 mois plus tard dans l'optique d'y vivre quelques mois.

     Une fois là-bas, je m'installe, et me rend compte que les personnes vivant dans ce village sont majoritairement des urbains éxilés, et que les habitudes de la ville sont encore très présentes. Les rencontres affluent, la beuh se fume, l'alcool coule à flot, mais un jour, alors que nous accueillons des anciens de l'association et des personnes voulant collaborer à cette vie communautaire, je décide par instinct de prendre une dose non-négligeable de graines d'Argireya Nevrosa. 8 pour être précis. J'ai pratiqué avec la même méthode qui s'avérait marcher pour moi, broyage dans une tasse, crachat, laisser un peu infuser, puis l'après-midi, vers 13-14h j'ai bu ce que je peut aujourd'hui appeler “cette horreur”.
     Attendant la montée, et voulant aller me faire une petite ballade pour me détendre, je fume une grosse douille de shit dans un bang en plastique misérable (notre quotidien quoi!). Je m'en vais vers la montagne, puis au cours de la montée, des sensations de mal-être commencent à apparaitre. En gros j'ai mal au bide et je ressent le besoin de me poser. Néanmois je continue à monter, et à affronter ma douleur, jusqu'au moment ou j'entend un bruit sifflant, un bruit irritant, une sorte de truc se rapprochant de mes oreilles, et c'est là que la parano apparaît. J'ai cru que ce bruit provenait d'un serpent, et la tout est allé très vite, j'ai cru me faire bouffer par un serpent puis un aigle serait venu me dévorer (la région a une faune très variée). Je flippe tellement que le retour est obligatoire, je me retourne et courre dans la descente, très pressé de retrouver mes amis à la maison.
     En descendant je comprend que ce bruit n'était que celui d'un insecte innofensif, une sorte de grillon noir et rouge que je vois sauter devant moi. Et la je me marre et j'ai honte. Les mouches me tournent autour. Je commence à comprendre que mon animal pour se trip se sera la mouche, et qu'il sera basé sur la crasse qu'il y a au fond de moi, et non sur la compréhension de mon environnement.
     J'arrive à la maison, raconte en 2 mots ce qui s'est passé à un de mes amis, puis vait me fourrer dans mon lit, pour crever. Je parle de mourir au sens propre du terme, immobile, les mouches me tournant autour, les énergies partant de mon corps, une sensation au mieux désagréables, au pire très très flippantes. Cela semble durer des heures. J'éssaye de mettre mon casque avec un petit banco de gaia (le morceau “Maya”), mais c'est intolérable, je jette mes écouteurs par dessus le lit et fout ma tête dans le coussin, laissez moi crever!
     C'est la que je comprend l'intérêt de cette éxperience, mourir en soi, le vide absolu, est nécessaire pour renaître. Et d'un coup, je reprend courage. Mon ami arrive dans la chambre et commence à me proposer un joint, j'accepte, il ramène le livre des symboles et me lit des définitions : Matrice, Yin et Yang… Tout cela me parle et m'explique à quel point je suis entrain de remonter la pente, de recomprendre la vie. Avec beaucoup de peine j'arrive à descendre de mon lit d'ou je mourrais et me pose sur le lit d'en bas, puis fixe la porte d'une armoire. Là ce sont tout les morts, les esprits, les djinns que je vois et qui en tant qu'ombres se dessinent. Nous fumons le joint, les ombres se dessinent aussi dans la fumée de la weed, qui me calme, qui me fait rêver encore plus fort.

     Plus tard c'est la descente, je suis accroché à ma casserolle de pates, et gratte le fond, je mange de la pate séchée, je suis devant cette superbe vue depuis la maison, sur la banc de la cour, avec cette casserolle ou j'avais fait cramer les pates. Je ne m'attendait pas du tout à devoir vivre cette transition, un vrai clodo à gratter les restes. Je rentre à nouveau, et commence les discussions, avec mes amis nous élaborons des théories impossibles, dans la barbe de mon meilleur pote j'observe des dessins, au point ou je lui demande s'il à fait des motifs en se rasant, sa peau, ses yeux paraissent irréels, magiques.
     Je me rapelle ardument de la suite, entre fumer des bédots et mater “Le Grand Bleu”, la descente s'est amorcée aisément mais fut tout de même plutôt drole. Je voyais vraiment des motifs dans toutes les textures…

 2 - Mister Nature de retour chez les fous

     Suivant cette éxperiences, entre un trip champis-pastis qui s'est très mal passé, des abus de weed non négligeables ainsi que de bonnes cuites, une histoire d'amour de quelques jours, Malade Mental s'en retourna chez lui, dans son Alsace natale, ou des potes à lui fondèrent un squat justement dénommé “La Vie Sauvage”…
     Là-bas, les éxperiences ont afflué, entre les Daturesques soirées (auxquelles je n'ai pas participé), les Kétaminés ainsi que médicamentés, les soirées Sububu, je ne restait qu'au cannabis, ma drogue fétiche. Un jour j'ai tout de même trippé au DXM avec ce qui me restait mais tout ca n'était qu'idiotie de jeunesse, et 48h de bad après 24h de trip. Bref!
     Un jour avec un ami squatteur, Carl, nous décidons de partir dans un village environnant notre squat pour aller voyager avec mon amie Argireya Nevrosa, celles ci trempées un peu dans le Naphta, et avec quelques graines de rue de syrie infusées sur place. Les doses très légères furent senties par contre sur le long terme grâce à l'IMAO Harmaline contenu dans la rue de syrie. Ce jour la, en forêt, les pensées affluaient mais le trip en lui même fût plutôt difficile à capter. Les sensations étaient améliorées, à cette époque je lisait le bouquin de Fabrice Hadjadj “Réussir sa mort – Anti-methode pour vivre”, en voici le résumé :
 Ce n'est pas nous qui réussissons notre mort, c'est elle qui ne nous rate pas. À nous toutefois de ne pas la rater non plus. Que signifie dès lors réussir sa mort ? Avec verve, humour, espièglerie, mais vérité et sincérité, Fabrice Hadjadj nous invite à passer du confort au combat, à choisir la vie alors même que nous mourons et que nous mourrons.
 Ce n'est pas nous qui réussissons notre mort, c'est elle qui ne nous rate pas.

À nous toutefois de ne pas la rater non plus. Que signifie dès lors réussir sa mort ? Avec verve, humour, espièglerie, mais vérité et sincérité, Fabrice Hadjadj nous invite à passer du confort au combat, à choisir la vie alors même que nous mourons et que nous mourrons. Vous aspirez à la réussite mondaine ? Hélas ! y parviendriez-vous, plus dure serait la chute : votre dernière heure viendrait vous arracher à une position si chèrement acquise.

Mais sondez votre coeur, faites appel à vos rêves d'enfance... Ce n'est pas le confort que vous cherchez, mais une existence héroïque : être chevalier, mourir pour la justice, donner votre vie aux autres ! Attention ! Ce livre entend réveiller votre vocation première. Contre des guides qui réduisent l'existence à des recettes de succès, l'auteur propose une anti-méthode pour accueillir l'échec et la peur, et nous ouvrir à ce qui nous dépasse.

Car paradoxalement, une société qui fuit devant la mort ne peut que fabriquer une culture de mort, tandis qu'une société qui l'accueille engendre une culture de vie. Entre une liquidation technique et une vie offerte, il nous faut choisir. Il n'y a pas d'autre alternative : se donner la mort ou bien donner sa vie pour ce qui en vaut la peine.

     Je me rapelle très bien du chapitre, parlant du temps, et m'expliquant par a + b la perception non consistante de cette valeur fixe, et la facon dont nous l'interprétions. Par la suite en s'allongeant sur un matelas trouvé dans une petite remise à coté d'un chalet, nous regardions avec mon ami le toit tôlé sur lequel des milliers de grenouilles se mettaient à apparaître. Les visuels de ce trip furent relativement intense les yeux ouverts, ceci dû à l'IMAO je pense.

    Quand la pluie s'arrêta, nous sommes rentrés au squat, des étoiles dans les yeux, sur nos vélos qui paraissaient flotter sur le sol, à des centaines de km/h.    L'arrivée au squat, tout le monde avait compris, nous avons tiré quelques douilles d'herbe ce qui fit remonter le trip, et nous permit de fermer les portes de la perceptions qui à ce moment là n'étaient plus trop ouverte. Ce fut l'un de mes voyages ou le physique est resté maitre, et ou la transcendance n'a pas pu s'opérer, sûrement du fait que je n'en ai pas eu besoin à ce moment là.


 3 – Les graines ne font effet que lorsqu'elles le veulent

     Il fut cette fois dont j'ai du mal à me rapeller, le squat était fini, j'était devenu le vadrouilleur, l'éxperimentateur, et avec un minimum de matériel je suis parti chez un ami avec qui je comptait passer la soirée. J'éspérait m'amuser un peu grâce aux HBW, mais je me suis retrouver seul, à planter ma tente au milieu d'une forêt déprimante, de chasseurs sûrement, au milieu du Sundgau.

     Je pris cette fois uniquement 6-8 graines, du Ghana, mélangées à ma salive, dans un tube à cigare. Après avoir planté ma tente et médité quelques dizaines de minutes, je parti à la découverte de mon environnement. Une petite free party avait lieu à une poignée de kilomètres de mon campement, je décidais alors d'y participer, après avoir premièrement éxploré les alentours, la ville très glauque en jupe et lunettes de soudure, je me rapelle m'être dit “je suis un astronaute sur pluton”! Cette fois, la déception m'envahit, mais aujourd'hui je me dit qu'avec de vrais effets, c'eût été un calvaire bien plus intense. Cette phase de ma vie rhytmée par le shit pourri, les misères à l'alcool, et le vol dans les magasins n'était clairement pas propice au voyage psychédélique et à l'apprentissage.

 4 – MaladeMental se pert, la phase psychonautique s'éteint, la déprime prend le contrôle

     S'en suit une phase sans trip, assez longue, marquée par deux voyages champignonesques dans la ville de Strasbourg, lors de mes 2 ans de boulot, rythmés par les douilles de beuh, la déprime due aux conditions de travail misérables, pas grand chose à dire de cette période à part que mes amis ont été mon poumon et heureusement qu'ils ont été là. Merci à Ubik et Grivois et autres Larry Golade ;)

 5 – Les amours reviennent, la  nature rend mature

     À la fin de mon contrat j'ai réussi sans grand mal à tomber amoureux, une fille exceptionnelle, une psychonaute à ses heures perdues, un cadeau de la vie qui m'a sorti des mes années difficile.
     Nous avons voyagé ensemble, elle m'a permis de me reprendre à juste titre, d'oser retourner vers l'inconnu, j'ai pu entre autres reprendre de la Salvia, j'ai arrêté les douilles de weed et de shit, mon cerveau retomba sur ses pattes, et son jardin fût l'occasion de me dépenser sainement, dans un cadre, et avec un but : construire quelque chose ensemble. La construction alla jusqu'au point ou nous sommes allés voyager ensemble, dans mon camion, ces évènements sont maintenant datés d'un an.
     Je ressentis le jour des mes 25 ans le besoin inhérent de retrouver la plante qui me guida jusque-la, Argyreia Nevrosa, la belle, la maîtresse. La semaine suivante, septembre 2014, je pu alors retenter l'éxperience : une vingtaines de graines épluchées et mises dans l'alcool de dattes pendant 48h, et partagées entre moi et ma moitié, nous permirent de relier des liens qui jusqu'a lors étaient timides. Le psychédélisme, renaissant.
     Nous sommes partis, ma chérie, sa chienne et moi, en vélo depuis l'endroit ou notre van était garé, dans le Var (près de St. Maximin). La grosse descente fût très drôle en montée de LSA, mais les premiers gargouillis se firent sentir alors que nous n'étions pas encore arrivés au lieu prévu du trip. Nous arrivons quand  même dans la rue ou se trouvèrent de magnifiques fleurs de la passion, que nous observons assidûment avant de rejoindre le chateau qui se trouve à quelques centaines de mètres plus loin sur le chemin.
     Nous arrivons au chateau, les premières vagues psychés s'imposent, j'en ai encore un souvenir précis. J'ai du mal à tenir mon estomac, mon âme soeur souffre un peu, mais le fait de s'allonger devant une vue magnifique nous aide à tolérer la chose. Au bout d'un certain moment, c'est plutôt le monde minuscule qui nous impressionne. Les mille-pattes ondulent à nos côtés, le monde devient plus intense, plus fort, je sent monter l'ivresse et grimpe sur une muraille pour mieux ressentir le lieu. Au milieu des pierres se déssinent des visages, des souffrances ainsi que des plaisirs, je ressent le monde moyen-ageux comme s'il faisait partie de nous. La nature est très explicite, tout à un sens, et ma chérie vient se poser près de moi alors que je commence à ressentir la mort en moi-même. Je sais que ce voyage va être efficace à partir de ce moment là.
     Après une ou deux bonnes heures, tout est monté, la substance prend tout à fait le contrôle de nos esprits, et les nuages nous hypnotisent. Je suis heureux de retrouver l'Argyreia Nevrosa telle que je l'avait laissée, elle m'accepte encore, et par contre pour ce qui est de ma chérie c'est plus compliqué. Je m'improvise alors trip-sitter, et vais la faire vomir au milieu des fourrés, c'est à cet endroit que je comprend que je ne suis pas la pour rien, les mauvaises énergies, les bad qu'elle à vécu dans ses éxperiences, je suis le vecteur qui lui permet de les sortir, de trouver la force de se les éxtirper hors du corps. À ce moment là cet un vomi noir et blanc, gluant qui sort de sa bouche. Les mots que je lui dit lui permettent de se relever et de retrouver l'endroit ou nous nous sentions si bien, pour profiter encore du voyage. Je fait beaucoup de blocages visuels, part loin, sans pouvoir expliquer ce qu'il se passe, je comprend le ciel, les nuages. Mais la soirée se rapproche et nos forces nous reviennent grâce aux quelques gateaux que nous avons ramenés. Nous redescendons vers les fleurs, en y passant, nous restons au moins 30 minutes à les observer, quelle magnifiscence, la nature nous illumine, elle nous fait comprendre tout son fonctionnement. Au moment de partir, ma chérie laisse un souvenir belliqueux sous ces plantes, signe que le mal est sorti de son corps, qu'elle est prète à retourner vers le campement.
     Le retour en vélo se fait avec beaucoup de rires, la montée d'habitude impossible avec mon vélo n'ayant qu'une vitesse, je la fait avec toutes mes forces, je me tue à la finir, j'ai presque envie de vomir en arrivant au sommet tellement je me suis forcé, à ce moment là je descend en courrant chercher ma copine pour l'aider à monter avec son vélo. Je suis débordant d'énergie.
     Nous finissons la route vers le campement, puis je crois la personne chez qui nous squattions en arrivant, cool, on va pouvoir être un peu tranquille le temps de préparer à manger. La sensibilité que j'ai eu à préparer ce repas, à proposer plusieurs goûts, à vouloir profiter à tout prix de cette ambience particulière nous permis de réaliser un chef d'oeuvre, que tout le monde à apprécié. Le coucher de soleil fût aussi magique, si ce n'est pas fantastique. J'ai encore les sensations de bonheur de ce moment qui fourmillent en moi, je suis allé me couché peu après avoir mangé, car je ressentait vraiment la fatigue psychologique digne d'un trip de haute voltige. Tout cela fut l'un de mes meilleurs voyages, j'aimerais en avoir plus de souvenir, mais souvent le mystère est la clef d'un moment magique.

 6 – Le retour, l'hiver, l'existence, la mort

Le TR
 
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