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[TR 2c-e] Cimetière et chatons

Biquette

Modo vache qui rend chèvre
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5 Fev 2013
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TR 2c-e


Dose : 13mg, offert par un psychopote afin que je découvre la molécule.

Set : Pas au top de la forme, las d'une vie creuse que je ne sais remplir qu'avec des joies trop courtes. Mais je suis stable et optimiste. Bref je vais ni bien ni mal, je ne cherche pas à tripper juste pour tripper. Volonté de découvrir ce que cette molécule a à proposer, d'apprendre des choses sur moi-même et réfléchir à ma situation sous un nouveau point de vue, mais aussi de renforcer l'amitié et la confiance avec mon camarade de trip, Nic - il prendra une dose forte de 2c-c, pour un trip +++. J'ai hâte qu'il découvre ça.

Setting : Un petit cimetière dans un quartier tranquille. L'ambiance du lieu n'est pas glauque, si côtoyer des cadavres ne vous dérange pas. Des fleurs partout, des tombes hétéroclites (mini-chapelles chic et grossiers tas de terre) pas forcément bien alignées. Un cimetière typé antillais, quoi. On a une bouteille d'eau avec nous, très important de penser à s'hydrater :p


Montée :

On escalade le mur entourant le cimetière après être venu en skate. On se trouve une tombe large sur laquelle s'asseoir, on papote pendant que je sors le pochon de 2c-c et le flacon de 2c-e.
Hop, j'avale, fronce les sourcils et me rue sur la bouteille d'eau, le 2c-e possède tout autant un goût de médoc que le 2c-c, pas de surprise.
On convient avec Nic qu'il prendra le 2c-c une fois que je serais dans le plateau, son trip devant durer moins longtemps. Il est 22h45, nous avons bien mangé une heure avant (je réalise que c'était possiblement une erreur et m'attend à avoir une montée plus longue, en espérant que ça n'enlève rien à la puissance du trip)
Nic cherche une façon de se faire un para, il est censé finir le pochon jusqu'à la dernière miette. Mais on a oublié de prendre une petite spatule, on galère. Finalement, tout en rigolant, on en arrive à la décision qu'il verse tout dans sa bouche et qu'il retourne le pochon comme une chaussette pour en sucer toute la moelle. Sales toxs jusqu'au bout.
Il est 23h, et évidemment, dans l'insouciance de l'ambiance qui s'est installée, on en oublie complétement l'idée qu'il devait consommer le 2c-c une fois que je serais dans le plateau. Il s'envoie donc tout le pochon avant de se ruer à son tour sur la bouteille et boire moultes gorgées de notre seule boisson.
Finalement, je suis content, on aura une montée simultanée et ça devrait être chouette.

On bavarde, on bavarde, il est T+30 et je ressens de plus en plus un subtil effet mental, qui ne tient plus du placebo.

On part dans une réflexion sur le système des boucles de pensées, je lui en avais déjà fait tout un exposé en étant foncedé. On s'amuse à essayer de créer des boucles, avant de se retrouver pris au piège de la boucle de notre propre jeu. Pourtant, le mental est encore très peu atteint, je suis content que mon hypothèse se vérifie : même sobre, on boucle, de façon plus "large", moins rapide, on en a donc moins conscience.
Ma synesthésie habituelle se renforce, plus la réflexion avance plus un schéma se dessine avec précision dans ma tête. T+45, pas d'effets visuels, sauf en me concentrant longuement. Nic voit déjà des trucs bouger.

A minuit, N m'annonce que sa vision commence à être bordélique, tout bouge, y a des dessins partout, totalement influencés par son imagination. De ce que je vois, la montée ne le dérange pas trop, pourtant il approche du pic.
De mon côté, visuellement c'est très faible mais corporellement ça devient intense. Tous mes sens investissent ma conscience, je ne réfléchis plus avec aucun détachement de mon environnement immédiat. Je ressens les choses et mon cerveau abandonne de lui même le réflexe de les nommer.
Néanmoins, j'ai des bouffées d'anxiété, d'angoisse, que je sais dues au produit. J'ai souvent entendu parler du côté froid du 2c-e, je me demande si c'est de cela que les nonautes parlaient. Ma montée semble toucher à sa fin, et pourtant j'ai une sensation d'inachevé, je ne reconnais pas là un plateau. Tout mon être est tendu, ma réflexion est bloquée sur l'instant pur, la situation est inconfortable. Y a des dessins sur les tombes mais sans plus. Auditivement, la musique (Eve de Emancipator) me transporte tout en étant distante, j'ai du mal à me focaliser dessus. Ma gorge se déssèche constamment, merci le côté amphét du produit. Mon empathie est nettement diminuée, mon égo est poussé dans ses retranchements, certains de mes gestes semblent instinctif. Le temps est compressé, concentré, ce qui se passe à l'extérieur de mon crâne se déroule vite, et ce qui est à l'intérieur semble très lent.
Néanmoins, ça reste parfaitement gérable, je réalise qu'en me focalisant sur la montée celle-ci prend de plus grande proportion. Je me focalise sur N et notre conversation, même si nous avons du mal à l'alimenter correctement. On part sur le sujet du cimetière, de l'ambiance du lieu, je lui expose mes ressentis comme je peux, je suis content qu'il soit là.
Soudain, il écarquille les yeux avec une expression de surprise et me sort, en réaction à mon air interrogateur "faut pas que j'te dise ce que je viens de voir, je préfère respecter ton état."

Evidemment, j'ai envie de savoir. Il m'explique qu'il a vu un fantôme rentrer dans la tombe derrière moi. Une onde glaciale me parcourt, j'ai beau être relativement rationnel, l'ésotérique est mon point faible, une chose dont j'ai peur car je ne la connais pas. Néanmoins, hormis ce frisson glacé, ça ne me pose aucun problème : Nic a eu une hallu, nous sommes deux trippés dans un cimetière, en pleine montée anxiogène, c'est normal que j'aie ce type de ressentis.

Plateau

Et là, pouf. Je me lève de la tombe où j'étais assis et sent la pression s'envoler. J'ai enfin atteint le plateau, à T+2h15 environ. Nic a finit sa montée depuis une vingtaine de minutes, elle aura bien été retardée. Il m'explique que le chemin du cimetière semble jonché de crânes et squelettes, d'humains comme d'animaux, et s'en amuse.
De mon côté, visuellement c'est plus fort que ce à quoi je m'attendais. J'aime voir le chemin onduler, les visus me paraissent plutôt organiques. Fermant les yeux, je contracte mes muscles, les relâche doucement, me déplace, dessine dans l'espace. C'est très psychédélique corporellement, mais un peu brouillon, il me faudra développer l'introspection "tactile".
Mon égo a pris de plus grandes proportions, quoique s'agençant en harmonie avec l'extérieur. Je me sens bien. J'aime rire avec Nic mais je n'ai pas envie de rire seul, j'ai envie de faire rire. On explore chacun notre état.

Alors c'est ça, le 2c-e. Je trouve l'aspect mental très plaisant, j'ai la sensation d'avoir affaire à un psychédélique complet, pas comme le 2c-c. Mes pensées sont très fluidifiées. Nic me fait remarquer la belle persistance rétinienne, on s'amuse de la traînée derrière les mouvements de nos ombres.
Je réfléchis par les sens. Mon empathie est exacerbée, me donnant accès à la compassion (au sens bouddhique du terme) à laquelle j'aspire en permanence. Toute chose mérite de l'amour et c'est une évidence, un vide en moi est comblé. Me focalisant sur une pierre tombale, j'en deviens la matière, la ressent en moi. Avec les plantes, c'est encore plus prenant. Certains appellent ça la perte des frontières de l'égo - pourtant mon égo est toujours là (à moins qu'il s'agisse simplement de mon Être ?), moi j'appelle ça l'empathie. Une sorte de connexion avec l'essence même des choses, que tout le monde pourrait avoir au quotidien.

Différemment du cannabis, qui me rapproche de l'infiniment petit, et du LSD, qui rapproche de l'infiniment grand, les 13mg de 2c-e correspondent pleinement à notre échelle. Je ne peux m'empêcher de rire, en nous voyant Nic et moi avec un regard externe, deux "drogués" dans un cimetière à 1h du matin, qui dessinent des arabesques dans l'air.
Je me sens pleinement moi-même. Tout comme avec le LSD, en moins complet, le 2c-e me fait vivre la conclusion, la finalité de ce vers quoi tendent mes réflexions introspectives de mon état d'esprit général. Il souligne la direction que prennent mes pensées, ma personnalité ; il met en relief des mécanismes internes que j'avais caché à ma vue, et me confronte à la réalité d'un point de vue inhabituel.
Raaah que c'est kiffant l'introspection psyché. La faible dose me permet de relativiser pleinement et ne pas prendre mes prises de conscience pour des vérités absolues. Je ne partage pas mon cheminement introspectif avec Nic, je n'en vois pas l'utilité. Sa présence est parfaite telle qu'elle est à ce moment. Je lui partage à quelques reprises la conclusion de mes raisonnements, il reçoit sans émmettre de jugement, une réaction idéale.
De toute façon, réfléchir ne m'empêche pas de danser un peu ou de m'amuser des visuels avec lui. Il me fait part de ce qu'il voit, j'envie un peu son stade +++, il a l'air d'y voir de sacrés trucs.

Tout le long, en surface de ma conscience, me caresse une sensation étrange due à l'atmosphère du lieu. Je n'y prête aucune attention, j'aime la façon dont elle influence le trip. Le cimetière est chaleureux, autant qu'un endroit où on entasse les morts peut l'être. J'ai de l'amour pour ces gens du passé. J'essaie de ressentir l'empreinte laissée par leur vie dans notre présent, mais il n'y a rien. Je tente, comme je parviens à le faire avec chaque chose dans cet état, "d'avoir de l'empathie pour la mort", de comprendre ce qu'elle est. Et je ne ressens rien d'autre qu'une sorte de vide habité de mystère, sur lequel je projette des croyances inconscientes et collectives. L'idée rappelle les archétypes de Jung.
Mais pourquoi chercher à comprendre la mort alors même que je ne comprends pas la vie ? Je retourne à l'instant présent aussi vite que je l'avais quitté, seules une dizaine de secondes ont passé.

Alors que je me suis à peine habitué au plateau, Nic me fait savoir qu'il est sur la redescente. On décide de rentrer chez lui.
Je suis euphorique, lui un peu moins qu'avant. Une fois sortis du cimetière, on l'observe. La chapelle du fond me regarde avec un sourire malsain et j'ai le sentiment perturbant qu'elle cherche à... communiquer. Ouh, la drogue c'est mal. Puis je me dis qu'au final, si elle ne m'aime pas, c'est son problème. Son sourire devient alors guoguenard et un champignon pousse sur son toit.
La drogue c'est vraiment pas bien les enfants, j'ai failli causer avec une chapelle.

Je n'ai pas une mémoire auditive, j'ai oublié la plupart des conversations avec Nic, c'est frustrant. On fait le chemin du retour en marchant, tout en discutant de la phase "cimetière". Le sujet dérive alors vers la croyance en les esprits. D'habitude, ce genre de sujet me fait automatiquement angoisser, pour des raisons personnelles. Mais là, curieusement, l'angoisse est parfaitement maitrisable, je cherche même à remonter à son coeur. Et la peur, la phobie habituelle, n'est pas présente. J'ai juste la poitrine un peu serrée. J'en suis content et me demande si l'angoisse est morte pour toujours.

Il est passé 3h du matin, nous sommes fatigués. Mon esprit est plus contemplatif, même si je ne peux m'empêcher de parler. Allons bon, moi qui ne suis pas un bavard d'habitude, ça fait bizarre. Nic a encore des visuels légers, typique de la descente. Quant à moi, j'vois encore du bordel partout, et réalise que j'aurais dû prendre le 2c-e plus tôt, je suis encore parti pour un bon moment.

Je suis frustré par la fatigue mentale, ma réflexion tourne en rond sans que je puisse l'arrêter. Les barrières de mon égo s'épaississent, malgré moi. Les idées vont plus vite que ma capacité à les comprendre, mais je ne suis pas encore dans la phase de saturation (typique des nuits d'insomnie ou l'esprit tourne en rond...).

Arrivé chez Nic, on se pose devant son PC avec des musiques calmes et on fume un pétard. J'espère que le cannabis fera bien remonter les effets psychédéliques du 2c-c, et je suis curieux de voir de quelle façon il réhaussera les miens.

Je suis satisfait, la weed me rend un cran plus euphorique et calme mes tensions musculaires. Je ne suis pas stone ni électrique. J'ai toujours vu le canna comme un potentialiseur des autres substances, et je le vis comme ça. Tous les effets gagnent en profondeur, mentalement comme sensoriellement. Je reconnais bien la métacognition, que je trouve bien plus appréciable sous 2c-e. J'ai l'impression de redécouvrir le cannabis, c'est plaisant et traître. Un zoom s'opère sur les idées, je gagne en détail mais perd d'autant l'idée globale, ce qui me fait partir dans des boucles mentales épuisantes. Visuellement, une sorte de toile visuelle, à la frontière de l'imagination, se tisse entre les motifs du 2c-e. Je vois la chambre comme une boîte psychédélique et lumineuse perdue dans un autre univers.

Je parle de l'empathie avec mon partenaire de trip défoncé. Je lui explique le fonctionnement des neurones miroirs, responsables de l'empathie et j'en viens à ma théorie sur la télépathie. Les neurones miroirs s'activent en réaction aux émotions et pensées d'autrui. Quand on voit quelqu'un pleurer de tristesse, les neurones miroirs s'activent selon une configuration qui correspond à l'activation des neurones de la tristesse, par exemple. Et il en va de même pour toutes les émotions.
Des gens ont tenté de mettre au point une télépathie avec des moyens scientifiques, en activant par un biais technologique des régions précises de neurones dans le cerveau, qui correspondent aux régions volontairement activées par l'émetteur. Mais ce n'est pas assez précis. Tandis que, par empathie, on active les neurones exactement correspondant à l'émotion/pensée d'autrui. Communiquer par télépathie ne serait donc qu'une affaire d'empathie couplée à un peu d'imagination pour se représenter ce que pense l'autre.
(Le hic, c'est qu'il est dit que l'empathie ne concerne que les sensations, pas les pensées - mais sous psyché, on semble réfléchir bien plus avec nos sens qu'avec notre raison pure, d'où des expériences télépathiques !)
(vive les théories de perché)


On se tape des fous rires avec Nic, je savoure tout le bonheur et la simplicité de l'instant présent. Je n'avais pas eu de fou rire aussi sincère et incontrôlable depuis une éternité. On approche les 5h du matin, mon camarade psychonaute abandonne la partie et s'allonge sur son lit. Je me laisse bercer par la musique et m'étonne de l'absence de synesthésie les yeux fermés. Sûrement parce que j'ai la tête trop pleine de pensées pour que les sons occupent tout l'espace de ma conscience.
Je me promène un peu dans la maison, respire et observe l'air nocturne. Le jardin est un peu effrayant.
J'observe le comportement des animaux domestiques, un jeune chien, une chatte et deux chatons presque adultes. Je prends conscience avec culpabilité du manque d'intérêt que je portais jusqu'alors aux animaux. Des idées sur la façon de les dresser, les élever me viennent, je comprends beaucoup mieux leur comportement, leur réaction, leur façon de communiquer. Je sais exactement comment caresser le chien et quelle attitude adopter pour qu'il reste auprès de moi, plutôt que d'aller jouer avec les chats malgré sa tentation évidente.
Plaçant une main sur sa tête, je tente de ressentir ce que c'est qu'être un chien. Une foule de sensations me viennent. Même si je ne peux reproduire les schémas mentaux de l'animal, je vis dans les grandes lignes ce qu'il vit peut-être.
Je suis bluffé par la puissance de l'empathie couplée à l'imagination active.

Finalement, au dodo. Mon corps est épuisé mais refuse de dormir, il est 6h du matin, la luminosité augmente. La nature se réveille. Les effets sont bien moins présents, j'ai un léger mal de crâne. Pensées qui tournent en rond.
Un chat grimpe sur le lit et vient me renifler la main. Je le caresse et me met totalement à l'écoute de ses réactions. S'ensuit une sorte de symbiose avec l'animal, je me recroqueville en position foetale et l'incite par des sons et des petits gestes à venir se coucher contre moi. Je me sens renouer avec une nature ancienne, oubliée. Un grand bien être m'habite. Le chat ronronne alors que je ne le touche plus, je ronronne aussi, à ma façon. Il s'endort et je veille sur lui, ne cherchant même plus le sommeil.

Ma conscience se dilue doucement, des images hypnagogiques envahissent le rideau de mes paupières closes, je rêve sans dormir. Soudain, je m'éveille un peu, ressent le besoin de me déplacer et d'aller manger, sans que cela ne vienne tout à fait de moi. J'ouvre les yeux et vois le chat se redresser. Il me renifle le nez, frotte sa tête contre la mienne et s'enfuit dans le petit matin.

Je me suis endormi 1h plus tard, d'un sommeil pas très réparateur, les effets ayant presques tous disparus. 4h plus tard, au réveil, un certain mal de crâne, épuisé, et baignant dans une douce nostalgie positive.


Conclusion

Un trip satisfaisant, avec le sentiment de ne pas m'être drogué pour rien. L'enrichissement est venu de lui-même, grâce à un set&setting simple et sans cahots. La molécule n'a pas attendu que je comprenne un minimum son fonctionnement pour m'apporter des choses. Le dosage était nickel pour une première fois, mais si je devais faire découvrir le 2c-e à quelqu'un n'ayant jamais trippé, 10 ou 11mg seraient suffisant j'pense.
L'introspection mêlée d'extraversion grâce au rapport de confiance avec Nic a porté ses fruits. Depuis, mes angoisses concernant la mort se sont tues. Mon empathie s'est nettement développée et d'une façon nouvelle, axée sur les sensations plus que la compréhension pure. Je parviens, avec moins d'intensité peut-être, toujours à "vivre" à travers les choses, ressentir les matériaux et l'énergie qui coule en eux.
Ma "méta-cognition" - l'analyse de la façon d'analyser, en quelques sortes - s'est stabilisée, je me perds beaucoup moins facilement dans les différents niveaux de profondeur entre des idées similaires. Aussi, ma synesthésie s'est amplifiée durablement.

Après, je rappelle que tout ça c'est dû au set & setting, et surtout que c'est l'aboutissement de tout un cheminement qui m'est propre. Je te vois, toi, là, qui voit en la drogue des pouvoirs miraculeux. Les psychés nécessitent un travail sur soi avant le trip, pendant et surtout après. Mais attention, faut pas se forcer, plus ça vient naturellement mieux c'est. [/RDR]

En espérant que vous ayez lu jusqu'au bout, merci si c'est le cas ! :D
 

Nahmého

Elfe Mécanique
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Joli TR, merci de ton partage. On sent le "travail" que tu as accompli, et le fait d'avoir quelque peu "évolué" mentalement ne peut me paraitre que réjouissant. En tout les cas, c'est quand même balèze d'aller tripper dans un cimetière. Perso, je ne m'y risquerais pas :mrgreen:
 

Crounz

Holofractale de l'hypervérité
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Bien sympathique tout ça. J'aime l'approche de la sublimation de son être et de son ressenti, ça donne une dimension très hédoniste (spirituellement parlant).
 

Crounz

Holofractale de l'hypervérité
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J'ai fait selon mes capacités. Je n'ai pas ton aisance à l'écrit
 

Psilosophia

Holofractale de l'hypervérité
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Fallait oser le 2-C-E dans un cimetière. :paranoid:
 

Tisalut

Holofractale de l'hypervérité
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:Oo: bandes de tarés, le cimetière non mais sérieusement :mrgreen: !

Super Tr sinon !! On s'y crois vraiment ! J'aime bien ton approche de l'empathie, et de tout le bazar qui va avec, que tu montres dans le récit.
J'ai vraiment kiffé le Tr :drool:.

Sinon en ce qui concerne la perte de l'égo que tu caractérise plus comme une empathie exacerbée, je me demande si ça viendrait peut être pas du fait que justement ce n'était pas une perte de l'égo au sens où d'autres l'entendent. Perso je trouve que le 2c-e a du mal à attaquer l'égo justement, par contre il crée une sorte de connexion avec les objets, c'est possible que tu sois allé plus dans ce sens là.
Surtout que la dose est quand même réduite, d'ailleurs on voit que ton set te fait partir loin quand même, t'as des réflexions vachement poussées, c'est cool !
 

puki

Alpiniste Kundalini
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Tu écris toujours des tartines, et pourtant on ne s'ennuie jamais, parce que tu as un bon style de narration !

EmpathoCouac a dit:
Je réfléchis par les sens. Mon empathie est exacerbée, me donnant accès à la compassion (au sens bouddhique du terme) à laquelle j'aspire en permanence. Toute chose mérite de l'amour et c'est une évidence, un vide en moi est comblé. Me focalisant sur une pierre tombale, j'en deviens la matière, la ressent en moi. Avec les plantes, c'est encore plus prenant. Certains appellent ça la perte des frontières de l'égo - pourtant mon égo est toujours là (à moins qu'il s'agisse simplement de mon Être ?), moi j'appelle ça l'empathie. Une sorte de connexion avec l'essence même des choses, que tout le monde pourrait avoir au quotidien.
Intéressant, ça. J'ai déjà eu ce sentiment, mais jamais encore en étant défoncée. Plutôt dans des moments de plénitude intense, les tensions corporelles disparues, et l'esprit pleinement (et béatement) ouvert. D'accord avec toi, l'égo reste bien entier, c'est juste qu'il s'élargit comme une onde bienveillante sur la nature (un paysage, un rocher, mais aussi des choses minuscules comme un insecte), du genre "bonjour, ça va vous tous? Je vous sens bien! )


EmpathoCouac a dit:
La chapelle du fond me regarde avec un sourire malsain et j'ai le sentiment perturbant qu'elle cherche à... communiquer. Ouh, la drogue c'est mal. Puis je me dis qu'au final, si elle ne m'aime pas, c'est son problème. Son sourire devient alors guoguenard et un champignon pousse sur son toit.
J'adore ta pirouette pour te sortir d'une pensée potentiellement anxiogène : Le dédain !

EmpathoCouac a dit:
Evidemment, j'ai envie de savoir. Il m'explique qu'il a vu un fantôme rentrer dans la tombe derrière moi. Une onde glaciale me parcourt, j'ai beau être relativement rationnel, l'ésotérique est mon point faible, une chose dont j'ai peur car je ne la connais pas. Néanmoins, hormis ce frisson glacé, ça ne me pose aucun problème : Nic a eu une hallu, nous sommes deux trippés dans un cimetière, en pleine montée anxiogène, c'est normal que j'aie ce type de ressentis.

Huhu, moi aussi je suis réceptive aux sciences "occultes",au para-normal, dans le sens où je pense qu'on peut co-exister avec des entités autres qu'humains vivants, je ne sais pas si j'aurai assumé ça avec autant de tranquilité que toi !

Fascinant les Morts ahah. Pas vraiment peur, puisque je pense qu'ils sont parmi nous et que la plupart sont des entités bienveillantes. Et pourtant ...mais c'est cool que tu aies réussi à maîtriser cette peur, sans beaucoup d'effort,visiblement. Comme si c'était l'achèvement d'un processus.


Bref, merci pour le partage 8)
 

Biquette

Modo vache qui rend chèvre
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Faudrait que je prenne une photo du cimetière, il est franchement pas effrayant ! Surtout à deux. Bon peut-être que si ça ne nous dérangeait pas, c'est aussi parce qu'on a eu un rapprochement forcé avec la mort il y a quelques années. Ca aide à relativiser.

Tisalut a dit:
Sinon en ce qui concerne la perte de l'égo que tu caractérise plus comme une empathie exacerbée, je me demande si ça viendrait peut être pas du fait que justement ce n'était pas une perte de l'égo au sens où d'autres l'entendent. Perso je trouve que le 2c-e a du mal à attaquer l'égo justement, par contre il crée une sorte de connexion avec les objets, c'est possible que tu sois allé plus dans ce sens là.
Surtout que la dose est quand même réduite, d'ailleurs on voit que ton set te fait partir loin quand même, t'as des réflexions vachement poussées, c'est cool !

Merci mec ! J'espérais que tu lises le TR et que tu donnes ton avis haha. Ce que tu dis concernant cette "connexion" m'éclaire un peu, et du coup ça me rend curieux de vivre cette perte des frontières de l'égo que les gens décrivent. Sous canna, c'était trop hardcore pour que je puisse bien garder en mémoire le fonctionnement du processus. Donnez moi de l'aciiiiide /o/

@Puki :

D'abord merci de tes commentaires et d'avoir répondu !

Intéressant, ça. J'ai déjà eu ce sentiment, mais jamais encore en étant défoncée. Plutôt dans des moments de plénitude intense, les tensions corporelles disparues, et l'esprit pleinement (et béatement) ouvert. D'accord avec toi, l'égo reste bien entier, c'est juste qu'il s'élargit comme une onde bienveillante sur la nature (un paysage, un rocher, mais aussi des choses minuscules comme un insecte), du genre "bonjour, ça va vous tous? Je vous sens bien! )
C'est exactement ça haha. La conscience qui s'élargit, quoi. "Extend your mind".

J'adore ta pirouette pour te sortir d'une pensée potentiellement anxiogène : Le dédain !
Par contre, ça, je réalise que ça peut être un piège. L'acceptation reste la meilleure façon de se débarrasser d'une pensée, à mon avis. Là, la chapelle était loin, mais si j'avais été à côté...

Sinon concernant les morts, tu mets les bons mots encore une fois, quand tu parles d'achèvement d'un processus. Fin de la montée + acceptation entière de l'environnement.
 

Tisalut

Holofractale de l'hypervérité
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Donnez moi de l'aciiiiide /o/
Le cris qui vient du cœur :mrgreen:

Mais ouais ta perte de l'égo sous weed est quand même assez caractéristique : c'est super difficile de se rappeler concrètement de ce que ça fait, j'ai vécu le truc deux fois pendant un moment et une fois plus courte les yeux fermés, et j'ai toujours du mal à voir vraiment ce que c'est en fait.

Leary disait qu'on se rappelle vraiment ce qu'est un psychédélique uniquement lorsqu'on en reprend. J'ai longtemps considéré cette phrase comme débile, mais en fait ça s'applique plutot sur les dosages élevés, et là ça prend son sens, en mode "ah bordel maintenant jme souviens de ce que ça fait en fait !".
Pour la perte de l'égo c'est la même un peu je pense, en mode "putain jme souvient maintenant, mais je pensais pas que c'était aussi ouf !!"

M'enfin bon tu dis que le cimetière était pas effrayant, mais il suffi qu'il y ait un voisin qui trouve bizarre d'entendre des voix venir d'entre les morts, et qu'il vous surprenne en plein plateau allongé sur une tombe pour que ça devienne très comique XD.
 

Biquette

Modo vache qui rend chèvre
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5 Fev 2013
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Aha j'me disais la même chose au sujet de cette phrase jusqu'à ce que je le vive moi même xD

Oui pour le voisin on a envisagé cette éventualité, d'ailleurs des gens nous ont remarqué à plusieurs reprises mais personne a osé nous déranger :'D
 
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