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Première fois: Feu d'artifice et perdition dans une foret Quechua.

TheScarecrow

Glandeuse pinéale
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8 Août 2012
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Mon premier psychédélique. Enfin, pas tout à fait, j'avais eu une expérience assez spéciale à la DXM quelques mois auparavant, que je raconterai sans doute, et qui ne comptait pas vraiment pour moi.
C'était au festival Terres du Son, dans l'Indre-et-Loire, à côté de Tours. Très bon festival au demeurant, programmation vraiment cool, gens ouverts et sympas, ambiance de fête assez bon enfant.

On est samedi, et avec quelques amis, nous décidons de nous faire une petite soirée perche sympathique. Nous avions un ami qui pouvait, lui, nous fournir en produits divers et variés, et nous faisons nos emplettes dans la journée. Nous sommes 6: Deux amies, que j'appellerai Julie et Coraline, qui prendront de la psilocybine en para (préparé personnellement par l'ami cité précedemment) un couple d'amis, Alex et Christine, prendront de la M.D, mon meilleur ami Valerien, lui, aura droit à ses deux gouttes (oui, il a un super organisme qui le rend resistant à pas mal de drogues, et une goutte ne lui fait quasiment rien.) quand à moi, j'opte pour la psilo en para.

Nous gobons le tout vers 20h30. Très rapidement, alors que nous descendons du camping pour aller vers les concerts, Julie et Coraline montent. Il pleut, mais elle rient aux éclats en courant sous la pluie. C'est la première fois que Julie prend des drogues et sa découverte de la substance est géniale à voir; on dirait qu'elle découvre le monde. Elle nous regarde avec un regard tellement ahuri, elle ne s'attendait pas à avoir des visuels aussi poussés. Coraline, elle, est une habituée mais ça ne l'empêche pas de partager la joie de sa congénère.
Alex et Christine vont devant la grande scène, ou Charlie Winston est en train de chanter, et nous nous dirigeons vers un chapiteau.
Je n'avais pas fait très attention à Valerian jusque la.
Il prend cher. Ça se voit. Assis sur une chaise, sous le chapiteau rouge et jaune, dont la toile et parsemée de visuels psychédeliques, il prend cher, mais il gère. Il n'a pas l'air mal, ni particulièrement en train de phaser, donc ça me rassure.
La, je réalise qu'une heure après la prise, je ne suis pas monté.
Un peu déçu, j'accompagne Valerian qui remonte vers le camping.
"Il va faire froid cette nuit, il faut que je me prépare sinon ça va être affreux."
Nous croisons Christine, qui a quelques problèmes. Depuis quelques temps, elle n'a plus la MD aussi joyeuse qu'avant. Ca ne la booste plus, ça ne la rend plus euphorique, et ça lui donne des hallus. Elle décide de remonter au camping se poser un peu dans sa tente, et vient avec nous.

Arrivés au camping, je ne suis pas monté, et ça me vexe un peu. Pas d'euphorie, rien.
Je me pose avec Christine dans sa tente, on discute, elle me raconte ses hallus. Je crois avoir quelques visuels, mais je ne sais pas si la lumière me joue des tours et si je commence à monter.

En sortant de la tente, je croise un ami qui me propose de fumer un joint. J'accepte, et nous discutons un peu, nous fumons.
Je me lève, et regarde la mer de tentes Quechua qu'est ce camping.

Et là, je monte. D'un coup, d'un seul. Je vois le logo Quechua tourner d'une façon très mécanique. Tout d'un coup, j'ai l'impression d'être dans un campement ambiance Steampunk. J'entend un grondement au dessus de moi.
L'orage ? Il a plu toute la semaine et la veille, et le festival entier est couvert de boue. Je commence à me dire qu'un orage perché, ça doit être soit très drôle, soit très badant et j'ai peur de ma réaction.

Je lève la tête. Nous sommes le 14 juillet, et l'univers m'offre un petit cadeau: Ma première montée de champignons, sous le feu d'artifice.
Les mots me manquent pour décrire ce ciel. Une explosion de couleurs, je ne sais pas ce que j'hallucine et ce qui est vrai. Les explosions retentissent, et j'imagine un roi du ciel lançant ses éclairs sur le monde. Je vois les arbres qui entourent le camping devenir comme artificiels: comme s'ils étaient des maquettes de bois peintes.
J'ai toujours eu affreusement peur des feux d'artifice. Une peur irrationnelle que j'avais jamais su combattre. Malgré ça, je suis perché au milieu d'un camping et je regarde le ciel comme un gamin. Je vois la voie lactée tellement distinctement ... Le ciel m'apparait immense, infini, et l'espace, et l'univers, je me sens petit comme un atome en contemplant ça.

Le feu d'artifice fini, je retrouve mon ambiance Steampunk. Je marche, simplement. Sans savoir ou je vais, je me promène dans le camping -aucun danger, les gens sont particulièrement gentils ici-. Je regarde les tentes qui prennent les couleurs du chapiteau ou j'étais. Je marche, je croise des gens. L'un deux me semble avoir une tête de grand Lion Blanc. Mais je n'ai pas peur, je trouve ça tellement fascinant.
L'ambiance est à la fête. Je marche, je marche, seul. Je regarde, je pense. Sociologiquement, j'apprend beaucoup des gens. Plus que sobre. (oui, j'ai fait de la sociologie à la fac, avant.)
Je croise Alex.
J'avais oublié son existence, j'avais oublié mes amis, j'avais oublié qui j'étais, j'avais oublié d'ou je venais, et il me parle, il parle de ma soeur, je repense à ma soeur, à la maison d'ou je viens, j'ai l'impression d'être parti depuis des mois alors que je n'étais parti que depuis le début de la semaine. Mon ancienne vie paraît tellement loin.

J'erre dans le village du festival avec lui. Il parle -n'oublions pas qu'il était à bloc de MD-, et semble surkiffer sa MD.
Je lui parle de mes visuels, il trouve ça fascinant. (ceci dit, j'aurais pu lui parler de ma dernière visite aux toilettes, il aurait tout autant aimé, magie de cette chère molécule.)
Nous croisons B., un de mes camarades de classe. Il à l'air d'être un peu perdu au début, entre deux perchés, mais il finit par parler avec nous. On rigole, on fume des clopes, on doit rester assis une heure ensemble avant d'aller l'accompagner chercher une bouteille qu'il avait caché dans la foret.
Il emploie le mot "expedition".
Je marche dans la foret, et m'imagine entouré de gobelins, de nains, cachés dans les fourrés à m'observer. J'entend leur rire, parfois. C'est magique.

Nous repartons en direction du village, et la ...
Je dois passer à la fouille. Les vigiles du Festival sont très gentils, pas agressifs pour un sou, et nous laissent faire n'importe quoi tant que ça ne blesse personne et qu'il n'y a aucun danger, mais je me sens à peine capable de produire un "Bonsoir."
"Bonsoir !"
Ah, j'y suis arrivé. Il me fouille sommairement.
"Mais qu'est-ce-que c'est que ça ?"
Il a trouvé ma poche à citron. La veille, un ami bourré est venu me voir dans le camping à 4heures du mat' pour me tendre un citron en me disant "Ceci est ton citron, Charlie. Garde le, c'est le tien. Il te sera utile."
... Je mets au défi quiconque d'expliquer raisonnablement la présence d'un citron dans une poche, complètement perché en festival.
Mais j'y arrive tant bien que mal, et nous allons nous asseoir derrière le Chateau de Candé, car le festival se passe dans le domaine d'un chateau.

Il me parle, encore. Je l'écoute, d'une oreille, car la foret la nuit recelle de silhouettes fantomatiques. Je le coupe.
" Wow. Ces arbres partent en fumée. C'est impressionnant."
Le chateau éclairé me donne des visuels tellement clichés que je ne sais pas si je trouve ça génial ou si ça m'exaspère. Mais je kiffe, dans tous les cas.

Je pense à fumer. Je n'ai pas fumé une seule cigarette depuis le début de la soirée.
J'en ressens tout le gout, la saveur acre de la fumée.
Je sens la moindre meurtrissure de mes lèvres en y passant ma langue. Les sens sont surdéveloppés et fascinants.

Après l'avoir distraitement suivi alors qu'il parlait à des inconnus, MD oblige, nous rentrons.
Je parle un peu au camping avec des connaissances, et là j'entends une voix. Une voix familière.
Valerian. Il m'était sorti de l'esprit. De la tente de Christine j'entends sa voix crier un
"Roh mais c'est Charlie !". Je le retrouve, il est vraiment très trippé mais il adore ça. Nous parlons de nos soirées, et je finis ma descente seul dans ma tente, à réfléchir.

Verdict, des visuels hallucinants, une très bonne soirée.
Décidement, les psychés me vont bien.
 
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