TheScarecrow
Glandeuse pinéale
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- 8 Août 2012
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EDIT: DESOLE POUR LE PAVE. J'offre une photo d'un lapin avec un rouleau de papier toilette sur la tete à celui qui aura le courage de le lire jusqu'au bout. 
aranoid:
Je connaissais le DXM de nom depuis longtemps. Certains de mes amis s'y adonnaient déjà trois ans avant ma première rencontre avec la bete.
C'était en Avril dernier, et, l'esprit plus ouvert sur les drogues qu'auparavant, je décidais avec mon meilleur ami, Valérian, familier de la petite molécule, et deux autres amis, Jérome et Lou, de m'initier.
Setting: dans l'appartement d'un ami, que l'on connaissait très bien. Aucune responsabilité le lendemain, si ce n'est un jeu de role prévu pour l'après midi.
Dosage: 360mg, pour 50 kilos. Un bon deuxième palier, quoi.
Après avoir passé un après midi assez banal ensemble, et après un test d'allergie, nous prenons nos pillules vers 21h30. Pas en une fois, nous les prenons deux par deux, en prenant notre temps. On met de la musique vaguement planante, en attendant les premiers effets.
Ceux ci se font sentir vers la demie heure suivante pour moi, un quart d'heure après pour les autres. Je commence à etre boosté, légère euphorie. Je fais un Chifumi avec Lou, nos mains bougent très vite et nous faisons à chaque fois la meme figure, systématiquement. Ca nous fait pas mal rire.
Valerian, lui, a une monté difficile. Après un passé médicamenteux assez houleux, gober des pilules lui fait bizarre: il vomit soudainement. Pas salement, ni rien, quelques taches à nettoyer mais ce n'est pas très grave. Je m'éloigne un peu pour éviter l'odeur, et m'allonge sur le lit.
La, je commence déjà à partir assez loin. Je sais que je suis allongé sur le lit, mais en meme temps je pense etre dans une grande pièce vide, entouré de cubes pour enfants gigantesques. C'est drole, et pas désagréable. Lou vient s'allonger à coté de moi, nous parlons un peu de ce qu'on ressent. Elle n'arrive pas à kiffer son trip. Je laisse Valerian s'occuper un peu d'elle et me dirige vers la cuisine.
Je croise Jerome. Il me regarde et me dit qu'il n'est toujours pas monté.
Derrière lui, je vois une jungle dense pousser derrière la fenetre de l'appartemment.
"Je pense que c'est bon, pour moi."
Je vais aux toilettes -qu'on ne ferme pas, par précaution-.
La, je trippe grave. Je vois, ou plutot je ne vois pas mais mon esprit se persuade, qu'il y'a une armée de petits soldats dans la baignoire. Je suis persuadé d'etre un chef de guerre, parti à l'assaut de Dame DXM.
Le chef Valerian est tombé ! Qu'importe, je suis toujours la, et je tiens bon.
Je me regarde dans le miroir. Je ne reconnais pas mon visage. Comme si je le regardais pour la première fois.
Mais qui es tu, toi ? Petit con aux cheveux longs, les yeux explosés par un psychédélique surpuissant. Je nous revois prendre les pilules, ou plutot préparer la bataille autour d'une table, avec la carte de l'appartement, qui n'est plus du tout comme je le connais. Etrange, étrange. Je me déplace sans problème dedans, et pourtant mon esprit n'arrive pas à le concevoir normalement. Comme si la géographie en avait été changée.
Je regarde la porte d'entrée, et pense au monde exterieur. Putain, il en existe un. C'était sorti du gouffre béant que j'osais encore appeler mon esprit.
Je retourne dans le salon, et me recouche dans le lit. Lou y est encore. Elle me regarde.
"Tu sais qu'on va mourir, ce soir."
Première erreur, petite sotte ! De tripé à tripé, la panique se transmet. Dans ma tete, la pensée s'installe insidieusement. En filigrane, toute la soirée, j'aurai à l'esprit "Tu vas mourir, ce soir." mais ce n'était pas grave, et mon moi du passé, ma ridicule petite enveloppe charnelle ne comptait pas le moins du monde.
Valerian s'est remis de ses émotions. Il me regarde fixement et me demande comment ça va.
"Je sais pas." je ne suis ni bien ni mal. Je suis, c'est déjà ça. Je ne bite rien à ce qui m'arrive.
Jérome, s'il n'était pas monté tout à l'heure, s'est ma foi bien rattrapé.
Il à les mains contre un mur et fais des grands cercles sur sa surface pendant qu'il semble skier avec ses pieds sur le sol. Assez étrange à expliquer. D'ailleurs il skie vraiment.
Il fait du ski nautique. Enfin, du moins le croit il. Ce bon vieux petit a le DXM festif.
Valérian me demande mes impressions. Je le fixe et tout ce qui sort de ma bouche c'est "Les mots... Le langage est un peu futile."
Je retourne m'allonger sur un canapé, cette fois, et je les regarde tripper.
Dans ma tete, c'est la foire, c'est indescriptible, ça part dans tous les sens. Je suis dans mille endroits à la fois, et pourtant j'arrive à suivre ce qui se passe devant moi. Je regarde dans le fond du canapé.
Une lumière. Oh, la lumière au bout du tunnel ? En manque de clichés ? Envoie DXM au 81212.
Qu'importe, bien allongé, calé au fond du canapé, je vais vers la lumière.
Une ville. Une putain de ville de lumière. En l'espace de 10 minutes, bloqué dans ce canapé, j'aurai l'impression de l'avoir visité pendant des jours.
Jerome rentre dans le salon. Il marche comme le docteur Zoidberg. Je bloque un peu. Il regarde Valerian, qui lui est mort de rire, et lui dit "C'est ma démarche naturelle. J'ai toujours marché comme ça."
Valerian hilare enclenche la caméra de son ordinateur, et lance de la musique.
The Model, de Kraftwerk. J'adore cette chanson en temps normal. La, je peux la supporter, elle ne me dérange pas plus que ça, je la trouve juste ... étrange. Lou, elle, n'en veut pas. Il change.
The Devil Got my Woman, un vieux blues. Il sonne fantomatique. J'aime bien. Tout le monde aime bien.
Jérome rentre dans une phase un peu étrange. Il se parle à lui meme. Il se demande pourquoi il fait de la musique, pourquoi il veut en vivre. Un monologue introspectif auquel j'assiste un peu médusé.
Toujours garder à l'esprit que je suis vraiment vraiment trop trippé pour biter quoique ce soit à la situation.
Il a envie d'un calin. Etrange, Valerian m'avait dit que sous DXM le contact humain était vraiment intolérable. Valerian lui fait un calin, ils parlent un peu. Ils me regardent. Je suis trippé, couché, avec un regard de fou sur le canapé, et ils viennent me parler. Ou plutot, ils parlent de moi à la troisième personne, devant moi.
"Ca doit quand meme le faire bader qu'on parle de lui comme s'il était pas là. Tu vas bien ?
-... Je sais pas."
A posteriori, là, j'allais plutot pas mal. J'étais juste en train de prendre ma première baffe psychédélique dans la gueule. C'était mon premier psyché, j'en menais pas large, mais je tenais quand meme bon.
Jusque là.
Ensuite, ça a été la pire erreur de ma soirée. Premièrement, j'ai refusé de jouer de la musique avec Valérian et Jerome.
Deuxièmement, j'ai été m'allonger sur le lit, à coté de Lou. Elle trippe grave, et pas tout le temps bien.
Armstrong passe. "La vie en Rose". Elle voit des pétales de rose tomber sur moi au rythme de la musique.
Quand je lui parle, elle voit les paroles s'enfuir de ma bouche et former un nuage au dessus de moi.
A partir de là, je n'ai plus vraiment d'accroche avec la réalité. Tout ce que je sais, c'est que je trippe. Je ferme les yeux, et je pars loin. Très, très loin. Un instant j'imagine etre un robot, envoyé sur Terre. Seule la DXM fait battre mon coeur. Si je descend, j'y passe.
Un autre instant, j'imagine que ma mémoire a été modifiée. Pas que mon entière vie est un mensonge, mais plutot que je suis mort dans l'après midi, et que cette pièce et l'endroit ou vont les gens en attente de leur mort.
Je pense ensuite que des scientifiques nous ont fait prendre de la DXM et nous observent. Jerome bégaie. Je phase sur son bégaiement, je l'entend en boucle, et je vois son visage tourner dans ma tete.
Je n'en suis qu'à trois heures de trip, et ça s'annonce long. Lou est vraiment mal dans ses trips. Mes trips sont ok, mais le bodyload est assez hard. Je ne suis pas actif, et mes muscles sont crispés. J'ai un spasme, de temps en temps.
Je veux que ça finisse, alors je ferme les yeux, je trippe une éternité et les ouvre dix secondes plus tard.
Eternité subjective, vilain petit pouvoir du DXM.
Je reste allongé deux ou trois heures, donc, pour moi, des jours entiers.
Plusieurs fois j'imagine le lendemain matin, la journée du lendemain. Je la vis, je rouvre les yeux et surprise, je suis encore là.
Puis je ne le suis plus, et je sombre.
Chaos, fatras. Visions, je vis un million de vies différentes dans ma tete. Je sais plus qui je suis, je sais plus ou je suis, je ne sais meme plus que j'ai pris quelque chose. Mais comment je pourrais avoir pris quelque chose, je ne suis simplement plus la.
Paie ton troisième plateau, petit merdeux. Je me vois. Tiens, je me vois d'en haut. C'est pas normal, ça.
Coucou la projection astrale.
J'ouvre les yeux. J'ai une chemise noire. Tiens ... Je connais cette chemise. Je l'ai enfilée, tout à l'heure, pour partir à une soirée DXM.
Hahaha, tout s'explique, je trippe violent !
Je me retourne, et apercoit une ville de filaments bleus dans un coin de la pièce. Flemme de la visiter, cette fois ci. Je demande l'heure toutes les quinze minutes.
Jérome trippe bien, en solo. Valérian s'occupe de nous, nous apporte un peu d'eau. Il me regarde avec un grand sourire.
"Alors, les portes de la perception ?
-J'emmerde tes portes de la perception."
Désolé Sir Huxley. Meme sur le moment, je ne le pensais qu'à moitié.
"Tu sais, normalement, les etres humains normaux ouvrent les portes de la perception assez calmement. Toi, tu les a défoncé à coup de rangers."
Oui, je sais, je suis parti loin, mais je commence à descendre. Toujours le bordel dans ma tete.
D'un coup, ma vision se floute, puis devient extremement claire. Je comprend mieux ce qui m'arrive.
"Je ... Crois que j'suis descendu d'un pallier." Il a pas compris. Moi non plus.
Je lance des phrases obscures. Je comprend la drogue. Je comprend les psychédéliques.
Tout le monde descend. Sauf moi. Je mange un morceau, encore totalement perché.
Nous nous couchons. J'ai peur de jamais redescendre. Je suis parti tellement loin ... Comment je pourrais revenir un jour ? Je m'endors tant bien que mal.
La nuit est affreuse. Je dors par bribes, me réveille pour boire en marchant comme un robot. J'ai quelques hallus. Je dois passer aux toilettes plusieurs fois.
Tout le monde se réveille vers 11h du matin. Première discussion, encore allongés dans nos lits.
"Tout le monde va bien ?
- Je. Suis. Encore. Perché."
J'entends Valerian étouffer un petit rire. Il me dit:
"Définitivement, tu prend cher. Mais t'inquiète, on redescend toujours. ... A moins que tu sois dans un reve, ceci dit.
-... Je suis quand meme pas assez perché pour croire à tes conneries."
On rigole un bon coup, on prend le petit dèj.
Descente très dure pour moi physiquement et psychologiquement car le trip a été assez hard.
Je ne m'attendais pas à une telle puissance. Jérome nous a dit que c'était le prod le plus puissant qu'il avait jamais pris. Et je n'étais qu'un novice, Lou aussi.
A posteriori, plusieurs erreurs. Je n'aurai pas du me coucher dans le lit. La présence de Lou m'angoissait et me rappelait ma mort prochaine. En plus, je n'ai pas occupé mes muscles, d'ou le bodyload affreux. Je pense que j'aurai du jouer de la guitare, ça m'aurait détendu et m'aurait mis dans une bonne optique.
Ceci dit ... Gardons la dose en tete. J'aurai du faire un plateau 2, et je me suis pas mal approché du 4ème, quand meme. Je pense donc également que j'ai une résistance nulle à la molécule.
Celà fait donc 4 mois, et je pense en reprendre un jour. Quand, je ne sais pas. Mais moins. Baisser la dose, pour trouver mon rythme, parce que j'ai trouvé ça interessant malgré la puissance du truc. J'ai également pris pas mal d'experience, de force d'esprit et de maturité, depuis. Peut etre 200mg. Dose ridicule pour quelqu'un de normal, mais j'ai vraiment, vraiment pris très cher, et j'ai mis quatre jours à m'en remettre vraiment. Le lendemain j'étais totalement off, capable de rien. La semaine qui a suivi a été plutot ... étrange. Légèrement deconnecté avec le réel.
J'ai perdu le premier round, certes. Mais je pense que la revanche sera à mon avantage.
aranoid:Je connaissais le DXM de nom depuis longtemps. Certains de mes amis s'y adonnaient déjà trois ans avant ma première rencontre avec la bete.
C'était en Avril dernier, et, l'esprit plus ouvert sur les drogues qu'auparavant, je décidais avec mon meilleur ami, Valérian, familier de la petite molécule, et deux autres amis, Jérome et Lou, de m'initier.
Setting: dans l'appartement d'un ami, que l'on connaissait très bien. Aucune responsabilité le lendemain, si ce n'est un jeu de role prévu pour l'après midi.
Dosage: 360mg, pour 50 kilos. Un bon deuxième palier, quoi.
Après avoir passé un après midi assez banal ensemble, et après un test d'allergie, nous prenons nos pillules vers 21h30. Pas en une fois, nous les prenons deux par deux, en prenant notre temps. On met de la musique vaguement planante, en attendant les premiers effets.
Ceux ci se font sentir vers la demie heure suivante pour moi, un quart d'heure après pour les autres. Je commence à etre boosté, légère euphorie. Je fais un Chifumi avec Lou, nos mains bougent très vite et nous faisons à chaque fois la meme figure, systématiquement. Ca nous fait pas mal rire.
Valerian, lui, a une monté difficile. Après un passé médicamenteux assez houleux, gober des pilules lui fait bizarre: il vomit soudainement. Pas salement, ni rien, quelques taches à nettoyer mais ce n'est pas très grave. Je m'éloigne un peu pour éviter l'odeur, et m'allonge sur le lit.
La, je commence déjà à partir assez loin. Je sais que je suis allongé sur le lit, mais en meme temps je pense etre dans une grande pièce vide, entouré de cubes pour enfants gigantesques. C'est drole, et pas désagréable. Lou vient s'allonger à coté de moi, nous parlons un peu de ce qu'on ressent. Elle n'arrive pas à kiffer son trip. Je laisse Valerian s'occuper un peu d'elle et me dirige vers la cuisine.
Je croise Jerome. Il me regarde et me dit qu'il n'est toujours pas monté.
Derrière lui, je vois une jungle dense pousser derrière la fenetre de l'appartemment.
"Je pense que c'est bon, pour moi."
Je vais aux toilettes -qu'on ne ferme pas, par précaution-.
La, je trippe grave. Je vois, ou plutot je ne vois pas mais mon esprit se persuade, qu'il y'a une armée de petits soldats dans la baignoire. Je suis persuadé d'etre un chef de guerre, parti à l'assaut de Dame DXM.
Le chef Valerian est tombé ! Qu'importe, je suis toujours la, et je tiens bon.
Je me regarde dans le miroir. Je ne reconnais pas mon visage. Comme si je le regardais pour la première fois.
Mais qui es tu, toi ? Petit con aux cheveux longs, les yeux explosés par un psychédélique surpuissant. Je nous revois prendre les pilules, ou plutot préparer la bataille autour d'une table, avec la carte de l'appartement, qui n'est plus du tout comme je le connais. Etrange, étrange. Je me déplace sans problème dedans, et pourtant mon esprit n'arrive pas à le concevoir normalement. Comme si la géographie en avait été changée.
Je regarde la porte d'entrée, et pense au monde exterieur. Putain, il en existe un. C'était sorti du gouffre béant que j'osais encore appeler mon esprit.
Je retourne dans le salon, et me recouche dans le lit. Lou y est encore. Elle me regarde.
"Tu sais qu'on va mourir, ce soir."
Première erreur, petite sotte ! De tripé à tripé, la panique se transmet. Dans ma tete, la pensée s'installe insidieusement. En filigrane, toute la soirée, j'aurai à l'esprit "Tu vas mourir, ce soir." mais ce n'était pas grave, et mon moi du passé, ma ridicule petite enveloppe charnelle ne comptait pas le moins du monde.
Valerian s'est remis de ses émotions. Il me regarde fixement et me demande comment ça va.
"Je sais pas." je ne suis ni bien ni mal. Je suis, c'est déjà ça. Je ne bite rien à ce qui m'arrive.
Jérome, s'il n'était pas monté tout à l'heure, s'est ma foi bien rattrapé.
Il à les mains contre un mur et fais des grands cercles sur sa surface pendant qu'il semble skier avec ses pieds sur le sol. Assez étrange à expliquer. D'ailleurs il skie vraiment.
Il fait du ski nautique. Enfin, du moins le croit il. Ce bon vieux petit a le DXM festif.
Valérian me demande mes impressions. Je le fixe et tout ce qui sort de ma bouche c'est "Les mots... Le langage est un peu futile."
Je retourne m'allonger sur un canapé, cette fois, et je les regarde tripper.
Dans ma tete, c'est la foire, c'est indescriptible, ça part dans tous les sens. Je suis dans mille endroits à la fois, et pourtant j'arrive à suivre ce qui se passe devant moi. Je regarde dans le fond du canapé.
Une lumière. Oh, la lumière au bout du tunnel ? En manque de clichés ? Envoie DXM au 81212.
Qu'importe, bien allongé, calé au fond du canapé, je vais vers la lumière.
Une ville. Une putain de ville de lumière. En l'espace de 10 minutes, bloqué dans ce canapé, j'aurai l'impression de l'avoir visité pendant des jours.
Jerome rentre dans le salon. Il marche comme le docteur Zoidberg. Je bloque un peu. Il regarde Valerian, qui lui est mort de rire, et lui dit "C'est ma démarche naturelle. J'ai toujours marché comme ça."
Valerian hilare enclenche la caméra de son ordinateur, et lance de la musique.
The Model, de Kraftwerk. J'adore cette chanson en temps normal. La, je peux la supporter, elle ne me dérange pas plus que ça, je la trouve juste ... étrange. Lou, elle, n'en veut pas. Il change.
The Devil Got my Woman, un vieux blues. Il sonne fantomatique. J'aime bien. Tout le monde aime bien.
Jérome rentre dans une phase un peu étrange. Il se parle à lui meme. Il se demande pourquoi il fait de la musique, pourquoi il veut en vivre. Un monologue introspectif auquel j'assiste un peu médusé.
Toujours garder à l'esprit que je suis vraiment vraiment trop trippé pour biter quoique ce soit à la situation.
Il a envie d'un calin. Etrange, Valerian m'avait dit que sous DXM le contact humain était vraiment intolérable. Valerian lui fait un calin, ils parlent un peu. Ils me regardent. Je suis trippé, couché, avec un regard de fou sur le canapé, et ils viennent me parler. Ou plutot, ils parlent de moi à la troisième personne, devant moi.
"Ca doit quand meme le faire bader qu'on parle de lui comme s'il était pas là. Tu vas bien ?
-... Je sais pas."
A posteriori, là, j'allais plutot pas mal. J'étais juste en train de prendre ma première baffe psychédélique dans la gueule. C'était mon premier psyché, j'en menais pas large, mais je tenais quand meme bon.
Jusque là.
Ensuite, ça a été la pire erreur de ma soirée. Premièrement, j'ai refusé de jouer de la musique avec Valérian et Jerome.
Deuxièmement, j'ai été m'allonger sur le lit, à coté de Lou. Elle trippe grave, et pas tout le temps bien.
Armstrong passe. "La vie en Rose". Elle voit des pétales de rose tomber sur moi au rythme de la musique.
Quand je lui parle, elle voit les paroles s'enfuir de ma bouche et former un nuage au dessus de moi.
A partir de là, je n'ai plus vraiment d'accroche avec la réalité. Tout ce que je sais, c'est que je trippe. Je ferme les yeux, et je pars loin. Très, très loin. Un instant j'imagine etre un robot, envoyé sur Terre. Seule la DXM fait battre mon coeur. Si je descend, j'y passe.
Un autre instant, j'imagine que ma mémoire a été modifiée. Pas que mon entière vie est un mensonge, mais plutot que je suis mort dans l'après midi, et que cette pièce et l'endroit ou vont les gens en attente de leur mort.
Je pense ensuite que des scientifiques nous ont fait prendre de la DXM et nous observent. Jerome bégaie. Je phase sur son bégaiement, je l'entend en boucle, et je vois son visage tourner dans ma tete.
Je n'en suis qu'à trois heures de trip, et ça s'annonce long. Lou est vraiment mal dans ses trips. Mes trips sont ok, mais le bodyload est assez hard. Je ne suis pas actif, et mes muscles sont crispés. J'ai un spasme, de temps en temps.
Je veux que ça finisse, alors je ferme les yeux, je trippe une éternité et les ouvre dix secondes plus tard.
Eternité subjective, vilain petit pouvoir du DXM.
Je reste allongé deux ou trois heures, donc, pour moi, des jours entiers.
Plusieurs fois j'imagine le lendemain matin, la journée du lendemain. Je la vis, je rouvre les yeux et surprise, je suis encore là.
Puis je ne le suis plus, et je sombre.
Chaos, fatras. Visions, je vis un million de vies différentes dans ma tete. Je sais plus qui je suis, je sais plus ou je suis, je ne sais meme plus que j'ai pris quelque chose. Mais comment je pourrais avoir pris quelque chose, je ne suis simplement plus la.
Paie ton troisième plateau, petit merdeux. Je me vois. Tiens, je me vois d'en haut. C'est pas normal, ça.
Coucou la projection astrale.
J'ouvre les yeux. J'ai une chemise noire. Tiens ... Je connais cette chemise. Je l'ai enfilée, tout à l'heure, pour partir à une soirée DXM.
Hahaha, tout s'explique, je trippe violent !
Je me retourne, et apercoit une ville de filaments bleus dans un coin de la pièce. Flemme de la visiter, cette fois ci. Je demande l'heure toutes les quinze minutes.
Jérome trippe bien, en solo. Valérian s'occupe de nous, nous apporte un peu d'eau. Il me regarde avec un grand sourire.
"Alors, les portes de la perception ?
-J'emmerde tes portes de la perception."
Désolé Sir Huxley. Meme sur le moment, je ne le pensais qu'à moitié.
"Tu sais, normalement, les etres humains normaux ouvrent les portes de la perception assez calmement. Toi, tu les a défoncé à coup de rangers."
Oui, je sais, je suis parti loin, mais je commence à descendre. Toujours le bordel dans ma tete.
D'un coup, ma vision se floute, puis devient extremement claire. Je comprend mieux ce qui m'arrive.
"Je ... Crois que j'suis descendu d'un pallier." Il a pas compris. Moi non plus.
Je lance des phrases obscures. Je comprend la drogue. Je comprend les psychédéliques.
Tout le monde descend. Sauf moi. Je mange un morceau, encore totalement perché.
Nous nous couchons. J'ai peur de jamais redescendre. Je suis parti tellement loin ... Comment je pourrais revenir un jour ? Je m'endors tant bien que mal.
La nuit est affreuse. Je dors par bribes, me réveille pour boire en marchant comme un robot. J'ai quelques hallus. Je dois passer aux toilettes plusieurs fois.
Tout le monde se réveille vers 11h du matin. Première discussion, encore allongés dans nos lits.
"Tout le monde va bien ?
- Je. Suis. Encore. Perché."
J'entends Valerian étouffer un petit rire. Il me dit:
"Définitivement, tu prend cher. Mais t'inquiète, on redescend toujours. ... A moins que tu sois dans un reve, ceci dit.
-... Je suis quand meme pas assez perché pour croire à tes conneries."
On rigole un bon coup, on prend le petit dèj.
Descente très dure pour moi physiquement et psychologiquement car le trip a été assez hard.
Je ne m'attendais pas à une telle puissance. Jérome nous a dit que c'était le prod le plus puissant qu'il avait jamais pris. Et je n'étais qu'un novice, Lou aussi.
A posteriori, plusieurs erreurs. Je n'aurai pas du me coucher dans le lit. La présence de Lou m'angoissait et me rappelait ma mort prochaine. En plus, je n'ai pas occupé mes muscles, d'ou le bodyload affreux. Je pense que j'aurai du jouer de la guitare, ça m'aurait détendu et m'aurait mis dans une bonne optique.
Ceci dit ... Gardons la dose en tete. J'aurai du faire un plateau 2, et je me suis pas mal approché du 4ème, quand meme. Je pense donc également que j'ai une résistance nulle à la molécule.
Celà fait donc 4 mois, et je pense en reprendre un jour. Quand, je ne sais pas. Mais moins. Baisser la dose, pour trouver mon rythme, parce que j'ai trouvé ça interessant malgré la puissance du truc. J'ai également pris pas mal d'experience, de force d'esprit et de maturité, depuis. Peut etre 200mg. Dose ridicule pour quelqu'un de normal, mais j'ai vraiment, vraiment pris très cher, et j'ai mis quatre jours à m'en remettre vraiment. Le lendemain j'étais totalement off, capable de rien. La semaine qui a suivi a été plutot ... étrange. Légèrement deconnecté avec le réel.
J'ai perdu le premier round, certes. Mais je pense que la revanche sera à mon avantage.
