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[Mais Tox !] La gomme suprême

Neuronal

Holofractale de l'hypervérité
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21 Août 2011
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INTRODUCTION

Un TR ?

Ca fait très longtemps que je n’ai pas fait de TR : mon dernier remonte à juin, "la forêt électronique".
J’ai depuis eu un certain nombre d’expériences et de découvertes que j’aimerais partager, et dont je n’ai toujours pas fait de TR, à cause d’une procrastination sévère qui me dérange pas mal.
J’ai eu l’idée de faire un topic unique reprenant toutes ces expériences en les résumant sous forme de mini-TRs, mais même ça je ne l’ai toujours pas fait.
J’espère cependant que cela ne saurait tarder, que je saurais trouver la bonne motivation, parce que j’ai quand même bien envie de vous partager ces vécus.

Déjà eu un trip de MXE.

Ce TR relate mon second trip à la MXE.
Mon premier était dans le même setting, à dosage 40 mg.
D’ordinaire je ne suis pas ultra-fan des dissos mais je voulais quand même tester celui-ci qui avait l’air si particulier.
Je n’ai pas trop été déçu, j’ai notamment apprécié l’euphorie qui est plutôt absente dans le DXM et apparemment avec la kéta, le bodyload pas trop violent, et la pensée prenant un peu des allures de perches aux psychés.
J’avais aussi apprécié un certain côté « créatif », de par les idées originales qui pouvaient surgir spontanément, et certaines phrases ou idées poétiques que je pouvais sortir de manière un peu spontanée également.
Cependant les visus yeux fermés étaient moins fortes que sous DXM malgré leur ressemblance, et je n’ai pas été vraiment transcendé par la sensation de dissociation avec la musique.
C’est pourquoi j’ai voulu expérimenter à dosage plus fort.

LE TRIP

Vendredi 23 novembre.
Arrivé chez Cleminou vers 21 heures, je salue également un autre camarade trippant avec nous : « T ».
Très vite, comme toujours à peine ais-je le temps d’observer son appart sobre que nous droppons presque immédiatement : MXE en sniff, 60 mg pour ma part. T, pour sa première fois aura une dose de 40 ou 50, Cleminou, ayant eu déjà plusieurs expériences se prend 60 (mais redroppera plus tard pour un total d’environ 90).
Cette fois, j’ai pris la précaution d’amener des bonbons à sucer, à défaut d’avoir des chewing-gums, pour compenser le drip infâme (ce qui s’avéra assez efficace).


Nous attendons alors patiemment la montée, tous les trois allongés côte à côte sur un clic-clac confortable dans le salon, chacun avec son oreiller, et avec une playlist spécial dissos que Cleminou gère : du Deep Forest, un peu d’Era, et d’autres musiques posées surtout mélodiques et pas trop complexes (difficile de me souvenir de l’ensemble, la musique est souvent restée de fond).
Petit à petit, vient alors la pure sensation de dissociation que je remarque surtout quand je me redresse, ce petit côté éthylique.
Doucement, la pensée commence à se moduler dans son WTF dissocié, pendant que la parole se torsade dans la langue semi-anesthésiée.
T tente d’exprimer son mécontentement de ne pas arriver à parler correctement, en le disant justement d’une manière dissociée, ce qui nous vaut une bonne tranche de rire, cette euphorie si particulière (comme si l’expression du rire se dissociait également, une sorte de décalage fun entre l’envie de rire et le son du rire en soi).
Je commence à rire tout seul de la sensation de dissociation.
A un moment la musique est incompréhensible dans sa structure bien que stylée, je notais à Cleminou qu’on a du mal à analyser la musique (différencier les sons dans son esprit) sous dissos notamment MXE, un peu le contraire de sous psychés : tout paraît un fluide musical unifié.
Mais en contrepartie, du fait que les émotions ne sont pas totalement inhibées, l’aspect mélodique et ambiant de la musique atteint nos ressentis d’une manière unique.


Puis, peu après ce début de trip plutôt calé, plus rien.
Je ne me souviens plus exactement comment je suis entré dans ce vide, c’est comme si j’avais réellement perdu conscience.
Je suis dans du blanc, le blanc universel de la réalité gommée par la MXE.
J’entends cependant des sons, je vois des images, mais tout est subtil et incompréhensible, je ne pourrais les retranscrire.
A ce moment la dernière chose que je me souviens est ma journée, au boulot.
Je pense alors au quotidien du boulot et je me demande bien qu’est-ce que je fous dans ce vide cosmique, je sais que je prends des hallucinogènes régulièrement, je dois aller trop loin.
Je ne comprends plus rien et plus rien n’existe, ma conso est un jeu dangereux car je suis dans un état entre la vie et la mort.
Tous les éléments de la réalité que je reconnais et qui défilent devant moi, sont totalement mélangés (personnes du boulot, ma psy, le jeu Prince of Persia premier du nom dont j’aurais regardé des vidéos dans la journée) et n’ont plus vraiment de sens à mes yeux, à tel point que je n’arrive pas vraiment à me situer dans le temps par rapport à la continuité de ma vie.

Cependant, dans cet hyperespace je perçois un élément qui suis le fil temporel de ma vie, une sorte de pilier structurel de la réalité, mais parallèle à cette étendue de vide que je suis.
Cet élément, c’est Cleminou, dont la voix a sûrement été un stimulus influençant mon trip.
Je me rattache à la notion d’existence de cette personne, comme pour me rattacher à la réalité, et je répète plusieurs fois son nom ; sachant qu’il est là, présent. J’ai dû demander qu’est-ce qu’on fout là (sous-entendu, dans ce vide cosmique).
Je me souviens plus bien de ses réponses.
Par moments l’idée qu’on avait organisé un trip me revenait, et la MXE me venait à l’esprit, j’ai dû poser la question pour en être sûr « On a pris de la MXE c’est ça ? » mais, peu importe les réponses, cela ne me paraissait tellement pas évident que c’était peu probable.
De toute façon, cette légère prise de conscience de la réalité s’évaporait rapidement.
Je du répéter plusieurs fois la question « C’est quoi la réalité ? ».

Puis, vint un moment où j’ai dû ouvrir les yeux.
Je faisais face alors à un amas de stimuli incompréhensibles, y compris mon corps.
Mille questions me sont venus à moi en un instant comme si je naissais : on est où, qu’est-ce qui se passe, qui je suis etc. mais une seule question m’est sortie de la bouche, comme la plus simple au monde : « C’est quoi ? ».
Comme si, dans mon esprit, j’avais englobé tous les concepts de l’univers en un seul point, et que je pointais du doigt « Le ÇA » avant de poser cette question.
Et alors, dans la seconde où je me suis retourné sur le clic-clac, tout un flux de connaissances m’est arrivé dessus à une vitesse fulgurante, comme un train à 500 km/h.
Tout se reconstruisait de manière exponentielle jusqu’aux atomes du clic-clac et ma possession des cellules de mes mains, et au moment où on peut dire que je suis « revenu à moi », je sentais que ce train, le train des effets de la MXE, continuait sa route mais allait partir dans une direction tout autre.
Alors, j’ai ressenti en cet instant toute la puissance, la violence des effets, mais les yeux écarquillés, mon « … … … ‘TAIN !!!! » était très loin d’exprimer cette intensité, qu’en fait aucune interjection ne pouvait traduire.


Heureusement, ce qu’on pourrait appeler le M-hole était à présent terminé.
Je pouvais à nouveau parler à Cleminou et à T et je me souvenais qu’on avait pris de la MXE, dans cet appart et ce soir-là.
Sortant de cette phase de dissolution de l’égo, l’idée que « c’était trop violent » m’est venue, et j’en ressentais dès lors une vision négative de la MXE, et des dissos en général.
Je reconnaissais bien là la « caractéristique » commune des dissos dans ces effets, et c’est quelque chose qui me dérange souvent.
Je n’avais jamais eu d’expérience aussi intense mais je reconnaissais bien la différence entre les dissos et les psychés dans cette « construction d’effets », ayant eu une expérience au DXM, une moyenne à la MXE et un certain nombre au protox avec son « P-hole » subtil mais non négligeable ; et chaque fois en sortant de quelque chose de trop fort dans les dissos, je me demande pourquoi je continue d’en prendre et que je devrais arrêter.

Ce feeling ne m’arrive jamais avec les psychédéliques, dont je trouve que la construction d’effets est plus nette, plus fluide, concrète, logique, stable, « honnête ».
Bon après un certain nombre de représentations font que je préfère les psychés que les dissos « dans l’absolu », mais ça s’écarte d’une analyse comparative efficace.

Dans ces moments où je me dis que je devrais arrêter de continuer à prendre des dissos, mon mauvais feeling entre souvent en phase avec le bodyload des dissos ainsi que d’autres aspects comme la lenteur de la pensée à certains moments, me rappelant l’alcool ; des détails dont je ne suis pas insensible.


La suite du trip sera peut-être un peu plus résumée dans ce TR, me souvenant moins de détails, et la globalité étant plutôt linéaire.
La plupart du temps je voyagerais avec la musique, yeux fermés, dans des visuels proches du DXM mais plus surréalistes, et avec une pensée analysant ces visuels d’une manière perchée, éloignée des concepts normaux de la réalité (reconnaissance de tel objet imaginaire comme ayant tel sens surréaliste et s’agençant avec tel concept imaginaire, etc.), en bref tout a un sens, mais ce sens m’échappant par la suite, il m’est difficile de me souvenir à quoi ça ressemblait exactement.
Dans ces délires avec les visuels les yeux fermés, les émotions étaient plutôt inhibées comme sous DXM, de telle sorte que parfois les visuels pouvaient être considérés comme baddants mais ça ne me dérangeais pas.

« C’est quoi c’te réalité de taré » ais-je dis un moment, dans l’esprit WTF.

Je me souviens avoir reconnu Shpongle dans la playlist, seulement lorsque l’album était limite déjà terminé (j’écoute quand même Shpongle presque quotidiennement).
A certains moments, il m’arriva de me lever, en général pour aller voir Cleminou ou T quand ils se sont levés pour aller dans une autre pièce.
Alors que d’ordinaire on trouve que la MXE a quand même un bodyload pas trop paralysant, pas trop cadavre par rapport au DXM notamment (que l’on peut se mouvoir pas trop difficilement), là… j’étais quand même un papy limace.
Parfois on a pu avoir de vraies petites discussions sur certains sujets qui nous revenaient en tête, mais cela s’inscrivait dans la mémoire d’une manière étrange, de telle sorte que vers la descente ou la fin du trip, je demandais souvent à Cleminou s’il avait bien dit telle chose.
Je m’en souvenais mais je n’étais pas certain que c’était « réel ».

A l’approche du début de la descente, nous mettions la TV en marche.
J’avais souvent la flemme d’exprimer ce que je ressentais, même quand je trouvais ça drôle j’avais parfois la flemme de rire, ce qui était légèrement frustrant.
De toute façon, progressivement le bodyload a été de plus en plus dérangeant au cours de la descente, ce qui diminuait le fun des éventuels trucs drôles ou stylés à la télé, notamment avec la vision double que je trouvais assez dérangeante.
Un moment marrant cependant était un passage faisant référence à un jeu vidéo, et sur le coup je me rappelais de Prince of Persia premier du nom dont j’avais regardé des vidéos durant la journée, et je me disais que Prince of Persia est le « vrai » jeu en quelque sorte, dont l’univers est quelque chose de primordial dans notre réalité.
Peut-être influencé par ça, plus tard j’ai eu l’impression de voir des pixels dans la réalité, comme de l’aliasing sur les rebords d’un objet.

Au final on a arrêté de zapper pour regarder surtout The Walking Dead.
On approchait les environs de 2 heures du mat, sur le coup je trouvais que le trip était plutôt long.
Pendant un long moment, je resterais à écouter les voix dans la série sans regarder, ayant trop la flemme de garder les yeux ouverts.
Cela donnait alors des visuels construits autour de ces voix avec un sens totalement surréaliste : quand un personnage parlait à un autre pour quelque chose de simple comme un reproche, j’avais l’impression que c’était le « grand meneur de la réalité » qui parlait avec son disciple moins influent au sujet de la manière dont l’univers est structuré.
Encore une fois, tout ça me paraissait normal.
Ce qui était assez drôle avec The Walking Dead était que l’animation était perçue comme lente, enfin, surtout très peu brutale, ce qui donnait des scènes d’action un peu « gentilles ».

A un moment, j’ai regardé un peu autour de la télé et les murs et le plafond blancs sont soudain devenus de plus en plus… blancs, les détails des motifs et impuretés ont disparu comme si ils étaient ultra-nets, et tout était alors d’un blanc éclatant, limite « médical », ça m’a fait assez tripper.
Un autre petit passage, je me suis tapé une hallu mi yeux ouverts mi yeux fermés, une sorte de liquide pâteux vert qui se solidifia pour prendre peu à peu la forme d’un tableau de peinture, tableau qui s’est alors approché d’un mur du salon pour s’y accoler, avant de s’y fondre et disparaître.
J’ai trouvé ça vraiment stylé, et ça m’a rappelé, par le contexte artistique, le côté « créatif » que j’avais trouvé à mon premier trip.


Les effets se sont alors estompés progressivement pendant qu’on regardait la série, jusque vers 3-4 heures apparemment (selon T) ou est on allés se coucher.
La vision double a mis beaucoup de temps à partir, par contre le bodyload, au lieu de partir, a carrément augmenté, de sorte que quand on commençait à ranger nos affaires, une violente nausée est arrivée et le vomi est monté brutalement dans ma bouche.
J’ai « couru », encore un peu dissocié, vers les WC, pour cracher ce vomi avec la pensée « voilà, tout simplement » qui m’est venue, comme pour marquer le plouf, avant de vomir les restes de mon dîner.
Faut dire que j’ai dîné vers 19h30, soit pas super longtemps avant la prise, et un peu copieusement.
J’ai alors cherché à dormir avec les narines pleines de mucus de rhume et de résidus de vomi, tellement pleines que je n’arrivais pas à déglutir.
Les visuels de la fusion de l’état hypnagogique et des résidus d’effets de MXE représentaient d’une manière stylée les narines, la bouche et les cloisons nasales en une sorte de maison avec plein de portes/fenêtres/plafonds coulissants, et plein de détails comme des échelles et personnages pour représenter les transferts de mucus, d’air etc.
Le lendemain, forte pâteuse du fait d’avoir dormi la bouche ouverte, mais surtout, résidus de bodyload dissocié qui a persisté jusque vers 16 heures : mal de ventre, flemme, tête un peu en vrac.
J’ai encore un peu la tête en vrac au moment j’écris ces lignes, 23 heures.


En conclusion, un trip un peu trop fort, mais je retiens quand même des moments stylés malgré la dissolution de l’égo perturbante et la pensée « j’en prendrais plus ».
Je me dis que quand j’en reprendrais sûrement mais peut-être pas à une dose aussi forte…
Enfin, je dois dire que c’est souvent la sensation de dissociation dont je ne suis pas toujours ultra-fan, avec son bodyload caractéristique.
 
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