Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

En vous enregistrant, vous pourrez discuter de psychotropes, écrire vos meilleurs trip-reports et mieux connaitre la communauté

Je m'inscris!

[LSD] Toute chose a un prix...

PaaD

Glandeuse pinéale
Inscrit
21 Nov 2009
Messages
104
Bon j'ai envie de raconter un peu ma vie ce soir et notamment une vie dans laquelle je me suis retrouvé en enfance sous LSD que j'ai eu à l'Astropolis cet été.

Tout commence quand je rejoins mon futur colloc L. sur le parking de l'Astro et où on s'est retrouvé avec pleins de potes. Naturellement on prend l'apéro violemment à coup de rhum, d'absinthe,... Tout ce qu'il faut pour être bien chaud surtout quand ça fait plus de 24h qu'on a pas mangé.

On est donc à l'Astro et évidemment y a beaucoup de personnes qui viennent te proposer différents trucs. Avec L. on se procure ce qu'il faut, c'est à dire deux buvards moyennement puissants. On prends l'apéro encore 20 minutes et on se décide de se casser vers les concerts vers 22h et c'est là qu'on prend nos premiers buvards. On fait un peu la queue, on visite un peu et on va voir les concerts. On voit une partie de Doctor Flake, c'est juste parfait. Pas trop d'effets pour le moment mais je sens que ça monte. Après ça L. me demande si j'ai envie de vivre quelque chose de fou ce soir et je lui réponds bien naturellement oui. Et c'est là qu'on part à la chasse d'autres buvards. On a donc maintenant notre matos (qui est bien plus fort que les premiers buvards) que le mec nous a conseillé de prendre en deux fois, voire n'en prendre qu'une moitié. La moitié est prise est on va voir Scratch Bandits Crew. 20 minutes plus tard, comme de parfaits idiots on se décide à prendre la deuxième moitié. Le temps passe un peu, et les effets se font de plus en plus forts. Et là BOOOM. Le son est juste génial, je me laisse emporter dans un autre monde où règne le scratch et la poésie... Cet effet n'a pas duré longtemps. Une fois le concert fini je parle avec L. et on décide que pour notre survie on doit quitter le site pour se poser tranquillement dans la nature. On se procure à peu près 2-3 litres d'eau pour survivre durant notre aventure.

Nous sommes à présent dans les champs et je me sens réellement mal, mais L. qui sait un peu comment ça marche me force à marcher et à aller toujours plus loin. Nous nous tenons main dans la main comme des frères qui veillent l'un sur l'autre. C'est là qu'on décide de s'arrêter et nous nous prenons dans les bras et pleurons tous les deux tellement ce que nous vivons est magique et exceptionnel. Un moment que je ne saurais expliquer, c'était juste de la simplicité et de la sincérité. On marche toujours plus loin, en traversant les champs, en profitant de la beauté et de la cruauté de la nature. On s'est aidé pour passer les grillages, des murs,... C'est là qu'on s'est retrouvé face à Brest avec une vue magnifique. Mais nous voyons malheureusement que nous n'avons plus beaucoup d'eau. Nous décidons alors de retourner à la civilisation en passant des chemins différents pour toujours découvrir.

On s'est retrouvé alors devant un champs de maïs qui ne demandait qu'à être traversé. Nous marchons tranquillement dedans et L. me dit : "COURS EN METTANT LES MAINS EN L'AIR !" Et je me suis mis à courir en le suivant et en fermant les yeux, tout en ayant l'impression que de des créatures végétales et enjouées me chatouillaient sous les bras, c'était magique. Mais, soudain de plus en plus de maïs nous font face et nous n'avons d'autre choix que d'avancer difficilement en les écartant et en marchant dessus. Les petites créatures amicales ont disparu pour faire place à des créatures qui n'ont que pour but de nous ralentir et de nous faire peur. C'était digne d'un cauchemar. Mais à force d'obstination, les maïs se font moins présent et les créatures que nous avions apprécié précédemment sont là pour nous féliciter de l'épreuve que nous venons de vivre en nous en nous chatouillant avec leur bras humidifiés par la pluie.

C'est la fin d'une épreuve difficile et nous voyons peu à peu la lumière au loin, comme si nous étions des ermites qui découvraient un camp de nomade. Avant de se diriger vers ce lieu, nous décidons de regarder le paysage et le ciel. Se produit quelque chose de magnifique devant nos yeux avec des nuages qui dansent, changent de formes,... La beauté de la nature. Mais à la vue de quelque chose de si grand, la peur s'empare de nous et nous décidons qu'il est nécessaire de rentrer. Les chemins ont fait place au bitume et j'ai alors une étrange sensation. Les êtres humains sont monstrueux, ils sont dans un état déplorable et n'ont plus rien de beau. Ce monde humain a l'air plus sûr, mais beaucoup plus fade aussi. Et je pense à Aldous Huxley. J'ai l'impression que le monde humain est drogué pour ne pas à avoir à gérer les choses avec toute la sensibilité de notre corps. Sous l'effet du LSD, je suis beaucoup plus proche de mon inconscient qui est plein de sensibilité et de peurs que je n'ai pas sans la prise de drogues. Comme si nous étions dans le meilleur des mondes mais que les drogues telles que le LSD étaient là pour nous ouvrir l'esprit.

Puis cette idée est partie aussi vite qu'elle est arrivée. J'ai l'impression alors d'être beaucoup plus petit et qu'il faut faire beaucoup plus d'efforts pour marcher. C'est très dur à vivre, d'autant plus que nous n'avons plus d'eau et que ma gorge commence à me brûler. Et nous demandons de l'eau à tout le monde, mais personne n'en n'a. Nous appelons nos amis au téléphone car nous commençons à nous sentir vraiment mal. Nous parlons à la sécurité, à la Croix Rouge, personne ne veut nous donner d'eau...

Je me déshydrate à petit feu et je demande à L. de me chercher une couverture de survie. Je me pose et commence à vomir ce que je peux. Quelques personnes me donnent de l'eau mais dans des quantités infimes. Je n'ai malheureusement aucun endroit où dormir convenablement à Brest (et je n'ai pas vraiment envie de gâcher le festi de mes potes). Je ressens alors peu à peu que je tombe dans les pommes et des gars des premiers secours viennent me donner de l'eau mais encore une fois dans une quantité minuscule. Et ça repars encore jusqu'au moment où les gars des premiers secours me parlent pour me faire la morale en faisant croire à des expériences qu'ils ont vécu alors que je sombre peu à peu. La paranoïa s'empare de moi, ces mecs sont insupportables et j'ai l'impression qu'ils jouent des publicités contre la drogue mais dans un style qui n'est plus d'actualité. Je leur dit d'arrêter avec leur baratin mais ils continuent, ce qui a beaucoup accentué mon bad trip. Je crois que je suis dans un cauchemar éveillé et je ne comprends pas le monde qui m'entoure.

C'est là que je me décide de me lever malgré la faiblesse de mon corps et de mon esprit, pour retrouver L. qui malgré une descente très difficile, essaye de gérer ça, car il n'a pas d'autre choix. Je le retrouve avec une petite quantité d'eau, sa copine et un ami. Je bois l'eau et son ami me propose de la bière. Le goût est immonde mais c'est mieux que rien. Je vomis quand je peux sur la route du parking. Nous sommes à présent à côté d'une voiture et on me passe une grande bouteille de coca. Encore une fois je bois et je vomis plusieurs fois, tout en hallucinant sur ce vomis et sur l'herbe qu'il y a autour. Ce spectacle n'est pas vraiment agréable à vois mais c'est juste le signe que je suis encore sous les effets du LSD.

Je décide de me poser tranquillement tout en essayant de m'endormir, ce qui est juste impossible à ce moment là. Mes pensées fusent et les remontées d'acide se font omniprésentes. Je n'en peux plus et c'est là que mes amis reviennent dans un sale état aussi, mais beaucoup plus soft. Je dois dire au revoir à L. et qu'il faudra reparler de ça la prochaine fois car à cet instant on part encore tellement loin dans nos pensées que ça en devient ingérable surtout du fait des remontées d'acide. Un de mes potes me dit qu'on pourra se poser tranquillement chez un ami à lui histoire de se reposer un peu. Là bas je fais ma douche, tout en essayant de vomir du fait de chaque remontée d'acide.

Les effets s'estompent peu à peu. Nous prenons le train vers Nantes et j'arrive enfin à dormir un petit peu. Mais les remontées sont toujours présentes tout au long de la journée si bien que tout a une odeur de LSD. Je bois de l'eau, mais c'est la seule chose que je fais. La nourriture ne veut pas rentrer, tant pis je vais subir encore.

Peu à peu tous les effets se sont arrêtés, malgré quelques remontées d'acides quelques semaines plus tard et encore récemment.

Bien sûr j'ai vécu des moments magnifiques, mais il y a eu aussi un prix à payer. Beaucoup de mauvaises conditions étaient réunies pour que cela foire d'un moment à l'autre :
- La fatigue physique due à un manque de sommeil et au fait que je n'ai pas mangé depuis plus de 24h avant la prise des buvards.
- Le fait que je ne me sente pas réellement bien dans ma vie et que j'ai encore beaucoup à travailler sur ce que j'attends par rapport à ma vie, mon avenir,... Bref une petite phase dépressive.
- Ne pas avoir mangé et prendre deux buvards... Bon là c'est vrai que c'est du n'importe quoi.
- Le manque de préparation du trip et le manque cruel de précautions. Tout aurait pu aller beaucoup mieux si on avait pu me passer de l'eau, mais ça aurait été encore mieux si on avait prévu beaucoup plus d'eau...
- Beaucoup d'autres choses je pense...

Tout cela a mené à un trip majestueux, monstrueux,... Tant de paradoxe. Cela a véritablement changé ma vision du monde. Mais jamais je ne pourrais conseiller de prendre du LSD tellement la chute a été difficile à vivre pour moi, mais je l'ai cherché?

Après, plus la montée est haute, plus le point de chute est bas et je l'ai bien compris (d'autant plus que la montée et le phase stagnante sont beaucoup plus courtes que la descente)...

Voilà, il y aurait tellement de choses à dire encore sur ce que j'ai ressenti, sur ce qui a changé en moins, ma vision des autres, du monde,... Mais je préfère en rester là.

Amis psychonautes, je vous salue !
 

nicolas09

Alpiniste Kundalini
Inscrit
19 Sept 2009
Messages
522
C'est cool de souligner les mauvais cotés. T'as trippé combien de temps ? ca semble super long..
 
G

Guest

Invité
T'as bien retranscrit tes trips et ouais, quand t'en prend trop t'as plus de chance d'être mal si tout n'est pas nickel.

Après, plus la montée est haute, plus le point de chute est bas et je l'ai bien compris (d'autant plus que la montée et le phase stagnante sont beaucoup plus courtes que la descente)...

Pour moi et la plupart des gens, ya pas de descente à l'acide. Du moins comparé à ce qu'est une vraie descente d'ecsta.

Les gens confondent le moment où il badent un peu avec une descente ou alors le moment où ils sont fatigués. Quand les effets s'estompent tu ressens la fatigue surtout si t'as tripé longtemps et là t'as tendance à te prendre la tête si t'as des raisons pour ça. Mais rien de comparable avec une descente où tu es obligé d'être mal. Même si il peut arriver d'être complètement ko et plus capable d'avoir une réflexion logique si on a passé 6h dans un son jouissif mais abrutissant. Mais dodo et ça passe tout seul.

C'est vrai que plus tu en as pris, plus tu seras sensible là semaine qui suit. Plus tu as trippé, plus tu seras conditionné par ton trip la ou les semaines qui suivent, un reste d'hypnose.

Perso quand ça ne part pas en couille, j'ai des montées pendant 6h et 2h après je dors nickel. A aucun moment je ne suis mal sauf des ptites paniques ponctuelles qui pimentent un peu le truc. La semaine qui suit je suis plus joyeux qu'en situation normale mais je suis aussi plus sensible.

lsd_finger_trippin_good.jpg
 

PaaD

Glandeuse pinéale
Inscrit
21 Nov 2009
Messages
104
@Quant : Perso, pour les ecstas et le MDMA, j'ai toujours une descente pas trop violente. Je m'hydrate pas mal et surtout j'en abuse pas non plus. Donc à part une grande fatigue et mon corps qui douille un peu, rien de bien difficile à gérer je trouve. Alors que sous LSD j'ai vraiment pas réussi, enfin je pense que je me pose trop de questions, qu'il y a tellement de choses dans ma vie qui ne vont pas dans le sens que je veux,... et un état d'esprit comme ça, c'est pas bon pour ce genre de trip !

@Nico : Quant aux effets, on a du rester dans les champs jusqu'à 3h du mat je dirais, et après bad trip jusqu'à 7-8h avec des remontées d'acide toute la journée, des petites hallus et un peu de paranoïa. Et comme toi je pense que c'est bien de montrer les mauvais points de mon trip, car les drogues ne doivent pas être prises à la légère et qu'il y a toujours un risque !
 
S

Styloplume

Invité
Merci pour le TR et le coté RDR de ton set and setting un peu moisi. Moi qui pensait le lsd magique et loin du monde matériel, je me rend compte qu'il faut bien boire et prendre soin d'etre en bonne forme avant.

Désormais je ferais d'autant plus attention lorsque je tenterai l'expérience lysergique. Prends soin de toi!
 

nicolas09

Alpiniste Kundalini
Inscrit
19 Sept 2009
Messages
522
PaaD a dit:
@Nico : Quant aux effets, on a du rester dans les champs jusqu'à 3h du mat je dirais, et après bad trip jusqu'à 7-8h avec des remontées d'acide toute la journée, des petites hallus et un peu de paranoïa. Et comme toi je pense que c'est bien de montrer les mauvais points de mon trip, car les drogues ne doivent pas être prises à la légère et qu'il y a toujours un risque !

Ouais c clair, ici je trouve que ca tourne trop autour de l'apologie par moment, ce qui est mauvais, dangereux car incitatif

Tout n'est pas rose ! loin de là, alors faut le dire, je kiff le TR pour ça!

Touchez donc pas à l'acide, c'est risqué. et ça fera chuter les prix du au surplus sur le marché mouahaha
 

animal

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
11 Jan 2005
Messages
1 564
incitatif je ne sais pas..
par contre, je remercirais de souligner que prendre de l'acide a dose importante sans avoir mangé et/ou dormi depuis 24h est stupide et risqué, ca c'est sur.
 

legrandoudini

Alpiniste Kundalini
Inscrit
1 Août 2008
Messages
676
Bon TR, effectivement. Les conditions n'étaient pas les meilleurs.
Juste pour déconner. j'ai versé un peu ma larme, par le romantisme de cette petite scène. Je vous ai bien imaginé dans ce paysage bucolique avec un sourire de trippé..

PaaD a dit:
Nous sommes à présent dans les champs et je me sens réellement mal, mais L. qui sait un peu comment ça marche me force à marcher et à aller toujours plus loin. Nous nous tenons main dans la main comme des frères qui veillent l'un sur l'autre. C'est là qu'on décide de s'arrêter et nous nous prenons dans les bras et pleurons tous les deux tellement ce que nous vivons est magique et exceptionnel. Un moment que je ne saurais expliquer, c'était juste de la simplicité et de la sincérité. On marche toujours plus loin, en traversant les champs, en profitant de la beauté et de la cruauté de la nature. On s'est aidé pour passer les grillages, des murs,... C'est là qu'on s'est retrouvé face à Brest avec une vue magnifique.

Sniff c'est beau le lsd.
Sans rire c'est quand même bien écrit (le report en entier) on perçoit vraiment les différentes phases de votre trip
 
Haut