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LSA - HBW, la leçon des méchantes graines

TwymX

Alpiniste Kundalini
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22 Avr 2008
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594
Le LSA est souvent considéré comme un hallucinogène relativement doux, comparé aux champis, au LSD ou à la mescaline. Pourtant, je viens de comprendre qu'il est capable de nous faire vivre une très "mauvaise" expérience.

Hier, vers 16:00, je vais chercher Telico à la fac et décide de me préparer pour un "bon" trip au LSA. A 17:00, je prends 5 graines que je mâche soigneusement en les imbibant d'un maximum de salive, avant de les avaler sans aucune préparation préalable. Une heure plus tard, je suis pris d'une nausée terrible, incomparablement plus grande que lors de mon premier trip au LSA. Je décide de manger un peu de charcuterie, histoire d'avoir quelque chose à vomir. Mais ça ne me soulage pas pour autant. Les maux de ventre deviennent très vite insupportables, sans effets psychédéliques notoires. Vers 20 : 30, je propose à Telico de me laisser seul, sentant le besoin d'une profonde introspection et voulant souffrir seul.

Je me mets dans mon lit et me résous à supporter le calvaire sans même avoir droit à des effets psychédéliques. Pourtant, je me "réveille" très bientôt dans un monde que je reconnais très vite à ma grande stupéfaction : "ça fait des heures que j'ai pris ces graines, qu'est-ce que je fous là?!". Je ferme les yeux, et là j'ai droit à des visuels assez faibles mais indubitablement psychédéliques : cercles noirs et blancs, fontaines, quelques fractales peu colorées. Des visages du type smiley-msn se superposent et quelques visages de ma connaissance apparaissent puis se décomposent, je sens mon visage se rallonger et prendre diverses formes, carrées puis rectangulaires...J'ai conscience de l'existence des plus insignifiantes parties de mon corps, la structure de mes narines, de mes dents. Je me sens flotter dans un espace infini, parfaitement conscient de l'introspection qui s'imposait à ce moment-là, malgré les maux de ventre et le fait que je me sentais très mal.

Mais les quelques faibles effets psychédéliques dont je parle et les petites hallucinations peu dignes des magnifiques distorsions visuelles et auditives qu'a pu m'offrir le LSA sont loin de constituer l'intérêt principal de ce trip. Pendant que Telico préparait un nième voyage salivorin, identique et toujours fidèle à lui-même ( :roll:), j'assistais à de nombreuses images de ma vie qui défilaient devant mes yeux, au sujet de mes amis les plus proches ou de mes plus grandes déceptions ou fiertés. Je n'ai pas du tout conscience d'avoir dormi une seule minute, et pourtant je me souviens bien m'être réveillé vers 8:00 ce matin. Malgré le faible potentiel hallucinogène apparent de ces graines, j'ai pu vivre une expérience en tous points supérieure au rêve éveillé, à la fois par sa durée (de longues heures) et par son intensité. A cette réflexion active sur ma vie s'ajoutaient de longues spéculations sur la vie et la mort, en dehors de tout modèle théorique que j'utiliserais en temps normal, souhaitant à la fois mettre fin à la douleur physique et psychique qui s'emparait de moi et dépasser ce profond mal être pour mieux profiter de la vie et des choses que j'affectionne.

Comme quoi les mauvaises expériences avec les psychédéliques sont loin d'être inutiles. Un autre détail important, bien que (relativement) peu puissant - mais incroyablement éprouvant, c'était un trip "intérieur", alors que d'habitude mes voyages sont essentiellement orientés vers l'extérieur, où mes pensées et mes sentiments sont plus ou moins projetés sous forme d'hallucinations vers les objets qui m'entourent (rideaux, moquette, posters,...). Je ne regrette pas cette expérience, mais ce qu'elles peuvent être cruelles ces petites graines...
 

Napew

Glandeuse pinéale
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6 Juil 2007
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Tres beau témoignage mon ami, je songeais justement à remettre ca bientot le lsa
 

DruGs

Sale drogué·e
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28 Sept 2008
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si ma commande arrive bien ce matin bien c'est opé pour cte aprem :)
j'espere que je n'aurais pas de mal de ventre :p
 

MiaouMiaou

Neurotransmetteur
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21 Sept 2008
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42
Oui, un constat avec le LSA, c'est que les pensées, sans être altérées, sont accélérées. Il y a un phénomène d'idéation, donnant l'illusion d'une meilleure construction d'idées alors qu'il s'agit juste d'une prestesse accrue, similaire en vérité au phénomène bien connu sous cocaïne. Si bien qu'il arrive un moment où on ne peut plus s'empêcher de penser à tout et n'importe quoi, ça en devient insupportable, et ça tourne en bad trip. On devient également très sourcilleux et soucieux (et lent, mais ça ça vient des fonctions motrices), on craint que notre pensée soit moins effective qu'à l'accoutumée, et du coup, lorsqu'on écrit une dissertation ou un aphorisme sous LSA, on est très prévenant, très bilieux ; ainsi, quand on se relit une fois sobre, on s'étonne de notre rigueur quasi-kantienne.

Le LSA, bien qu'à base d'ergine, est véritablement différent du LSD en ce sens que les hallucinations possibles dérivent en général de cette idéation (ça expliquerait les souvenirs qui défilent dans le cas présent).

En fin de trip également, le côté orgasmique (sensation de "plein" fort agréable dans les glandes séminales dirons-nous) a tendance à s'atténuer et on se surprend à être pris de convulsions et contractures passives proches de celles que nous avons sous amphétamines (tiens, ma main bouge toute seule et à une vitesse incroyable), mais on peut transvaluer fructueusement ces tics nerveux (brossez-vous les dents à la fin d'un trip sous LSA, elles seront éburnéennes, opalines, blanches comme jamais elles ne l'ont été, ou sinon, jouez au piano, des trucs très simples comme des arpèges, que vous pouvez boucler et faire progresser simplement : la vitesse d'exécution sera incroyable). Je me filmerai en fin de trip de LSA et vous ferai un montage vidéo dessus si vous voulez, afin de donner de bonnes idées pour louvoyer tout ce qui pourrait amener un bad trip.

Concernant les maux d'estomac... on peut diviser un trip sous LSA en quatre phases :
01 - Les deux heures suivant ingestion, des maux de ventre terribles.
02 - Puis, si on a réussi à ne pas vomir, huit heures de trip. Sinon, huit heures à continuer à vomir...
03 - Une bonne journée de descente.
04 - Pour ceux qui s'intéressent aux onirogènes et enthéogènes (et qui n'aiment pas les infusions de Calea Zacatechichi), la fréquence des rêves lucides sera accrue les trois ou quatre jours suivants, avec intensité et continuité oniriques également accrues.

Le problème vient donc de la première phase : la digestion. Parce qu'une graine de LSA (que ce soient les HBW ou les MG d'ailleurs) contient beaucoup de composés hétérogènes qui font très mal à l'estomac, composés que les sucs gastriques ont également le plus grand mal à éliminer (d'où les diarrhées carabinées du lendemain, et les risques de dyspepsie et de dysenterie). Deux solutions :
- la solution "prophylactique", pour éliminer totalement le problème, consisterait à extraire le LSA pour le prendre pur sous la forme d'une pâte flavescente pâle. Il faut compter deux jours pour cela, et être en mesure de se procurer de l'éther et de l'éthanol, bref, pas donné à tout le monde. Ça m'est arrivé une fois seulement d'avoir tous les éléments nécessaires pour réussir une extraction.
- la solution "curative", qui contourne le problème et ne l'élimine pas, mais qui mitige et tempère suffisamment les maux de ventre pour les rendre beaucoup plus supportables. Plutôt que de broyer les graines de LSA avec ses dents, on le fait avec un poids, un mortier, un livre pesant. Ainsi, le LSA sera davantage réduit en poudre que dans une pâte mâtinée de salive plus difficile à digérer. Ensuite, on presse deux citrons, ou on met du jus de citron, sur la poudre. On mélange bien (ne vous inquiétez pas, les seules pertes de LSA s'opèrent lors de la réduction en poudre, et elles sont infinitésimales). On attend quelques heures, puis on boit.
 
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