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LES MASQUES DE L’EGO (1) - Qu'est-ce que l'ego, quel est son rôle ?

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Deleted-1

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QU'EST-CE QUE L'EGO, QUEL EST SON RÔLE DANS LA PERSONNALITÉ ?





[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]L’esprit humain détient deux facultés créatrices pour interpréter le monde et s’en créer une réalité projetée dans la toile de fond de son esprit :

- L’intuition qui lui fournit l’inspiration
- L’imagination, l’instrument de l’intelligence, qui lui sert à former des moules de pensée via le mental

Dans cette dynamique, l’imagination non maitrisée gonfle le mental de prétentions et d’illusions au détriment des intuitions, ce qui engendre les débordements de l’ego producteur de masques derrière lesquels nous nous cachons, nous nous protégeons de nous-mêmes. Voyons comment cela se produit vis à vis de ses peurs, de son intellect, et de ses mécanismes de défense de la personnalité.[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]LES ORIGINES DE L’EGO

L’intelligence est notre aptitude à connaitre, saisir et comprendre par la pensée, pour s’adapter à la réalité. Elle privilégie l’intellect ou autrement dit le mental d’un individu (qui est source de l’imagination), pour créer dans son esprit un monde à son image et à sa ressemblance.

C’est à partir de ses sensations objectives (issues de ses cinq sens), que l’esprit perçoit les choses et objets du monde, puis que les perceptions de ses sensations sont interprétées en données intellectuelles subjectives, selon ses sensibilités propres, ses préjugés, ses expériences et connaissances. Les affections irrationnelles provenant de son monde sensible, sont donc traduites et représentées en images mentales par la raison rationnelle, dans son monde intelligible, où les idées et pensées prédominent sur les intuitions et les émotions. Ainsi l’intelligence grâce à l’intellect, a le pouvoir d’analyser les réalités en données intelligibles, et de conserver les faits observés dans sa mémoire. En outre, chaque individu a sa réalité propre selon la qualité de ses sens, et de ses interprétations produisant des représentations imagées dans son esprit.

Comment s’engendre l’ego dans l’intelligence

L’ego n’a pas de réalité physique, il s’apparente a un complexe produit par des constructions mentales et des fonctionnements psychiques spécifiques, dits égotiques. Il est une projection de l’idée que l’on se fait de soi, il est son moi, appartenant au registre de l’imaginaire en tant qu'objet de sa conscience donnant consistance à son individualité. Sa mécanique est telle qu’il est cette dynamique psychique faisant que l’on rapporte tout à soi, que l’on se prenne naturellement comme référentiel. D’après André Compte-Sponville, l’ego « est moins ce que je suis que ce que je crois être, moins le je que le me ».

Autrement dit, l’ego via le langage se présente dans chaque pronom personnel ramenant à soi (« me, ma, mes, m’ »), il permet à l‘individualité de se manifester dans la matière, pour exprimer les volontés de son psychisme et interagir avec les choses dans le monde physique. De fait l’ego fait croire à l’individu que son mental (la petite voix dans sa tête) est le sujet propriétaire de l’esprit qu’il occupe et croit contrôler, car le mental et sa faculté à forger des concepts/images est essentiellement égotique, en ce sens qu’il ramène tout à lui, comme s’il était le centre du monde, un référentiel indépassable autour duquel tout gravite (exemple de l'ethnocentrisme amenant à mettre la Terre au centre de l'univers, de représenter Dieu tel un humain dans un parfait anthropomorphisme, ou de croire qu'une race est supérieure à une autre, c'est une première illusion de l'ego laissant croire à l'individu qu'il est unique et vaut plus qu'un autre être vivant).

Plus à propos de l’intellect, et de l’utilité de l’ego

L’intellect renforce et sert l’ego pour organiser la psyché, en délimitant les choses et objets du monde, et en se représentant ses affects en les reconnaissant et les nommant. Il vagabonde sans cesse dans l’esprit, cherchant partout des explications logiques en élaborant des moules de pensées imagées, à partir de données acquises antérieurement et stockées dans sa mémoire (il s’agit des idées, des concepts, de tout ce qui touche au monde intelligible et à l’aspect rationnel de l’être). L’ego de part ses constructions mentales, produit donc des représentations illusoires de la réalité (interprétées d’après ce qu’il connait), mais aussi de soi, en tant qu’il donne à se rêver d’après une reconstitution de souvenirs et d’expériences personnelles nous arrangeant quand à l’image que l’on se fait de soi (que cette image soit positive ou négative, selon qu'on a une personnalité qui se survalorise ou se dévalorise en général).


CONSTRUCTION D’UNE ILLUSION - L'angoisse provient d'un manque de représentation, l'illusion est l'image idéale venant combler ce manque de représentation et calmer l'angoisse

Si d’une part le mental est l’instrument du discernement permettant de distinguer ce qui nous est bon ou mauvais, d’autre part il peut être psychorigide et viser à analyser et décortiquer son monde au lieu de vivre sa vie, à s’accrocher à de vieilles idées au lieu d’accepter d’évoluer en changeant de point de vue, de perspective, de manière d'être. Quitte à se bloquer dans des logiques de culpabilité inconsciente, de sentiment d’infériorité ou de supériorité, et de peur sclérosantes dont l’individu ne se rend pas compte, ou sur lequel il n’a aucune prise (il subit ses passions tristes, ses susceptibilités, ses inquiétudes diverses et multiples, mais en restant fier).

C’est donc sans plus de discernement, mais aussi du fait de son ignorance et d’un manque de clairvoyance, que l’ego de l'individu croyant tout savoir s’effraye lorsque son intellect n’arrive plus à correctement saisir ses affects, à se représenter ses ressentis, à écouter ses envies et répondre à ses besoins. Mais aussi face à un évènement qui le dépasse, à une situation qu’il ne maitrise pas, ou ne peut contrôler, alors l’ego qui n’arrive pas à s’étayer sur une compréhension adéquate et intuitive des choses en vient à élaborer une image édulcorée de la réalité. Si l’ego n’a pas assez de connaissance pour supporter et contenir son propre appareil intellectuel qui s'emballe (par exemple lors d'une découverte majeur d'un fait, ou face à un évènement imprévu et déstabilisant), ses idées et pensées se perdent dans des visions faussées du monde (des clichés), et ce à chaque fois qu’un manque de connivence advient entre sa vie affective, ses perceptions, ses représentations mentales, et sa raison logique.

Si l’irrationnel de son monde émotionnel prend le dessus sur le rationnel de son monde intellectuel, alors une absence de congruence entre ses intuitions, ses idées et ses pensées effraye l’esprit angoissé subissant ses propres peurs, ce qui pousse l’ego à faire preuve de toujours plus d’intellect afin de reprendre le contrôle du psychisme à l’aide de mécanismes de défense de sa personnalité. L’utilité première de ses mécanismes de défense étant de se préserver d’une vérité intolérable et risquant de grandement perturber son équilibre psychique, quitte à se raconter n’importe quoi pour esquiver ses peurs et ses colères, ses dégoûts et hontes. L’ego cherche à éviter tout déséquilibre entre ses émotions et sa raison, entre sa spontanéité et ses faux-semblant, amenant sa personnalité à se parer de masques idéalisés et trompeurs.

Se conformer en étant hypocrite assure une adaptation sans risque dans une réalité sociale inégale, où chacun instrumentalise autrui tout en paraissant cordial, et quand se draper d’apparence, se rêver autrement, ou se mirer dans des illusions trompeuses et des reflets narcissiques, permet de se leurrer soi-même. Ainsi l’intellect renforce et sert l’ego pour organiser la psyché en la préservant de sa part sombre et cachée, quitte à produire une image de soi biaisée, faussée par des déformations orgueilleuses ou vaniteuses. L'individu se ment à lui-même en croyant détenir la vérité, son unique vérité, à partir de ce qu’il voit, de ce que son esprit lui donne et permet de voir, mais ce sans critiquer cette vision construite à partir d’interprétations subtiles et trompeuses, et qu’il prend pour la réalité.

Ces jeux de masques et d’illusions étant multimodaux, ils se retrouvent dans trois principaux niveaux relationnels :

- Interpersonnel :

Vis à vis de soi, on se cache tout un passé indésiré, ses regrets, ses frustrations, ses susceptibilités, ses hontes et culpabilités, ses espoirs perdus, ses nostalgies et détresses enfantines, c’est la fonction de l’oubli assurant à l’esprit de pouvoir aller de l’avant sans se préoccuper d’’un passé plus ou moins traumatique, grâce à l’action clivante du refoulement et du déni. Les masque de l’ego protège l’individu de lui-même, mais par ailleurs l’empêche de s’émanciper quand à ce qu’il ne veut pas voir chez lui, ce qui lui fait défaut en le faisant répéter des schémas qu’il croit bon, alors que dans le fond ils lui sont néfastes (stagnants voire régressifs).

- Social :

Vis à vis d’autrui, on cache son intimité aux autres pour se préserver de leurs jugements, de leurs sarcasmes et moqueries, on arbore un faux-self selon les conditions rencontrées afin de s’adapter momentanément aux différentes situations où l'on est pas le plus à l'aise. On entretient ses apparences au travers de caractères égotiques, tels l’égocentrisme, l’orgueil, la vanité, l’égoïsme et le narcissisme. Les jeux relationnels mettant en confrontation les egos, de ses rencontres polies naissent des masques qui sont des liants sociaux.

- Sociétal :

Il y a une reproduction des relations interpersonnelles dans le social, qui se reproduit lui aussi dans le sociétal à une plus grande échelle, le tout s’imbriquant dans un fabuleux équilibre mouvant et précaire selon que l'on est dans des logiques pacifiques ou belliqueuses. Les structures des psychés individuelles et des sociétés se tenant sur des piliers éthiques et moraux qui régissent les relations entre les nations, chacun s'affirme ou se retient d’après les normes sociaux-culturelles et les lois propres à son pays, à sa région, à sa ville, à sa famille, à sa personne.


LES ASPECTS NÉGATIFS DE L’EGO

Pour formuler brièvement les nombreux défauts que l'ego peut entrainer dans la personnalité cherchant à se distinguer et accumuler

Il est souvent question d'une surestimation normale de soi, d'un égoïsme et d'un égocentrisme naturel, d'une vanité affirmant un orgueil poussant à la prétention, à l’arrogance, à la condescendance, à l’individualisme, à l’excentricité, au manque d'empathie à l'égard de la sensibilité et des réalités du vécu d’autrui. La tendance à se comparer, l'esprit de concurrence, les jeux de pouvoir et de marquage de territoire amènent à toute sortes d'oppositions et de rivalités. L'attrait de l'ego aux apparences mirobolantes entraine des identifications excessives à la matière (tout ce qui brille), à des icônes médiatiques (les stars du showbiz), mais aussi un attrait à la forme physique des choses, à leur aspect superficiel. L'ego porte aussi à croire que l'on prospère en accumulant des biens matériels ou financiers, et que le respect d'autrui n'est que secondaire, voire inutile tant ce serait une marque de faiblesse que de s'abaisser à un semblant de compassion, d'humanité. Cet état d'esprit amène à toujours imposer ses vérités, avoir le dernier mot même quand l'on a tort, faute de le reconnaitre par fierté.

Le mental parle sans cesse et sans relâche, jusqu'à induire en erreur dans de fausses croyances lorsque ses connaissances ne sont pas avérées

Le mental voulant toujours avoir raison même si ses vérités sont relatives, se montre tyrannique et impérieux en s'imposant autoritairement dans les discussions, quitte à effrayer ses interlocuteurs. En agissant ainsi la conviction tranchée et généralisée prend le pas sur ses doutes et ses intuitions, qui sont relégués par tant de jactance et de théâtralisation. Sans limite, l'ego recouvre donc de ses interprétations partiales ses intuitions, ce qui fait confondre à l'individu son jugement avec ce que son être intérieur, son intimité, lui communique. Ce qui pousse à des demi-réussites voire des échecs, tant l'individu est déconnecté de ses envies et besoins, et n'en fait qu'à sa tête en s'empêtrant dans ses contradictions qu'il dénie, dans des décisions ne lui apportant qu'une satisfaction immédiate et des regrets par la suite. Sans parler du fait de répéter ces schémas toxiques malgré soi.

Sans s’en rendre compte comme on baigne dedans, l'ego n'est bien souvent qu’une excroissance illusoire et dominatrice de ses cognitions

L’ego trop peureux ne peut tout saisir même s’il se laisse le croire, et pousse l'intellect à établir des normes rigides, conformistes, conventionnelles et stéréotypées pour se rassurer de clichés s'imposant comme des vérités. Partiel, l'intellect limite tout ce que l'intuition peut offrir comme ouverture d'esprit, rendant son esprit partial, subjectif et sa vision des choses relative. Ses visions rigoureuses et dogmatiques enferment l'esprit dans des coutumes, des usages et des modes imposés à la majorité par des lois légalisant et légitimant des inepties et des absurdités souvent causes de violences symboliques ou indirectes (exemple de l'inquisition torturant quiconque réfutait les dogmes catholiques, ou de l'idéologie capitaliste visant à toujours plus de profit quitte à détruire des équilibres naturels). Ainsi l'ego rejette la substance des réalités et perd le fond sacré de toutes choses en préférant les artifices, en s'attardant plus à la forme qu'au contenu, quitte oublier les relations de causes à effets liant tous les évènements de nos vies.


PLUS A PROPOS DE COMMENT L’EGO INFLUENCE SES VISIONS DES CHOSES - MORCELLEMENT ET DUALISME DU MONDE, DE SON MONDE

Le mental est nuisible à la créativité quand on se croit à l’origine de pensées déjà pensées bien avant soi

Une autre illusion de son ego serait d'agir comme un architecte rétrograde et nostalgique reproduisant les vieilles structures du passé dans un conservatisme se voulant progressiste (contradiction évidente). Il y a là un subterfuge intellectuel modifiant légèrement les ordres établis en visées connues mais ayant l’apparence de nouvelle réalité, que l’on aurait découvert lors de réflexion personnelle. L’ego fait siennes les choses et les idées, et c’est problématique de croire qu’on maitrise son monde, alors qu’en fait pas du tout.

Problème de différenciation entre expérience réelle et imaginaire

L’intellect recherche donc la facilité et ne réfléchit pas en terme de véracité d’esprit lorsque l’ego propose toujours des solutions toutes faites, fixées par sa science prétendue (croyance). Le problème étant que le mental ne différencie pas une expérience réelle d'une expérience imaginaire qu'il aurait lui-même produit, il croit naïvement ce qu'il voit en laissant son attention être monopolisée par telle ou telle expérience selon ce que son attention sélective lui privilégie pour s'arranger d'une réalité peu dérangeante, idéalisée. S'engendre alors des classifications arbitraires et conformes à ses préférences, ce qui morcelle le monde où les réalités sont disséquées afin de séparer les êtres et les choses en des camps distincts.

L’ego établit des barrières et rend difficile une approche globale et unitaire (accession au Tout)

L’intellect réduit son champ de vision en le dualisant, c’est à dire qu’il conçoit tout ce qui lui échappe en termes de paradoxes et de dualisme, dans une lutte du mal contre le bien, de la droite contre la gauche, des riches contre les pauvres, etc. Cette perception faussée inquiète le sujet rendu anxieux par ses mécompréhensions du monde, ce qui l’amène à un repli dans ses illusions, à la stagnation ou à l’attaque, selon la dynamique du sujet. Ces confusions déséquilibrent l'individu dont l’esprit est scindé, d’où une agitation mentale incessante poussant à se raconter des histoires pour se rassurer, pour remplir son esprit du vide existentiel qui l’habite, de l'absence de sens du monde et de l'absurdité de la réalité, faute de comprendre que dans le moment présent serein il n’y a rien à craindre, mis à part le fait de craindre.

Le mental est donc très réducteur en ce sens qu’il interprète tout à partir de règles s’établissant sur des extrêmes, et sans plus de nuance dépassant les clichés et généralités, l’ego fait percevoir ses extrêmes comme des oppositions irréconciliables, au lieu de les comprendre comme des réalités compatibles et complémentaires, qui ne représentent que l’envers d’un autre aspect, puisque tout reste dans l’unité de son tout et du Tout. L’ego est donc source de division au sein de notre esprit et de nos corps, lorsqu’il privilégie notre monde intelligible (idées, pensées, concepts) à notre monde sensible (émotions, sentiments, intuitions, sensations).

A trop insister sur les excès de l’ego, on pourrait le considérer comme un instrument totalement nuisible et le prendre en aversion. Pourtant, bien orienté, il peut devenir un ressort puissant de la motivation et de l’aspiration.


LES ASPECTS POSITIFS DE L’EGO

L’ego est par ailleurs le ferment de la motivation qui meut la volonté, et pousse l'individu à l’action selon ses intérêts. Il faut donc lui concéder une part de ses désirs et le laisser les satisfaire, pour éviter qu’il n’entre en dépression et suscite des malaises internes comme le mal de vivre (dépression essentielle où l’on a perdu tout son tonus de vie sans autre symptôme spécifique).

L’ego est important, il est cette instance permettant de se penser soi-même, de se sentir exister

En tant que fondation sur laquelle nous nous structurons en nous représentant mentalement, l’ego est essentiel à son propre développement personnel et identitaire, dans notre processus d’individuation. L’ego en tant que moi, fait tampon entre réalité extérieure et réalité intérieure, entre son environnement et son son esprit, donc il est préférable pour soi de travailler de concert avec lui, plutôt que de chercher à l’annihiler, ce qui reviendrait à s’en prendre à soi (ce que l’on fait régulièrement sans s’en rendre compte via ses hontes et culpabilités inconscientes faisant replier son agressivité sur soi). L’ego n’a donc aucune réalité en tant qu’il n’est rien d’autre qu’une expression dans la psyché, une projection de soi dans sa conscience qui sans cesse interprète et imagine les décors de nos vies, et les différentes facettes de sa personnalité présentées selon les situations. Mais il est indispensable parce ce que sans ego, l’être humain n’aurait pas d’attachement et d’identification aux conditions de l’expérience humaine.

Ne surtout pas chercher à tuer son ego
 
L’ego, fondement de l’affirmation de soi et de la découverte personnelle, ne doit pas être réprimé, annulé, annihilé, dissout, mais simplement être remis à sa place, ramené à l’ordre de son rôle fonctionnel en étant mis de côté quand il n’a pas sa place dans une expérience. S’en prendre à son ego c’est s’en prendre à soi. Ainsi le mental, support privilégié de l’ego, doit aider à analyser les faits pour tenter de rester objectif, conserver les faits dans la mémoire, fournir des alternatives à partir des expériences antérieures, aider à discerner ses valeurs de celles des autres, mais aussi engendrer des moules de pensée clairs, nets et précis. Tenter de faire taire son ego reviendrait à se priver d’un instrument essentiel puisqu’il participe à l’imagination créatrice, qu’il motive à agir, à connaitre et comprendre, ainsi qu’à renouveler son goût de vivre en expérimentant de nouvelles choses.

Travailler sur soi, pour ne pas tomber dans l'orgueil et la vanité

Ce sur quoi il faut travailler en calmant son ego, est lié à tout ce qui touche la sphère privé quand on entre dans le monde de l’indiscrétion, de la curiosité malsaine, du voyeurisme, du commérage excessif, qu’on se mêle des affaires des uns et des autres pour s’affirmer en les colportant, en les jugeant, en dévalorisant untel pour s’en sentir supérieur, ou de valoriser un autre pour en être apprécié. Il faut aussi travailler sur ses aptitudes à dominer autrui, à lui imposer sa vision des choses, ne pas l’écouter ou ne pas prendre en compte ses positions (manque d’empathie), le fait de couper la parole ou de la monopoliser, etc. Ce travail sur soi ne doit pas se faire dans la répression et la coercition, mais par la mise en place de règles éthiques amenant à des  comportements polis et respectueux, non intrusifs et assurant des habitudes de mentalisation saines.


APPRENDRE A COMBINER EGO ET INTUITION

Le mental renforce constamment l’ego si on l’utilise comme une fin et non un moyen, pour accumuler des connaissances, renforcer son pouvoir créateur et améliorer son coefficient mental dans une optique de satisfaire une demande extérieure, plaire aux gens. C’est en ça qu’il ne faut pas oublier l’éclairage de l’intuition, assurant de se respecter dans sa propre intimité que l’on ne peut connaitre qu’au travers du dialogue intérieur, d’autant plus lorsque l’on est adulte et surchargé par le poids des responsabilités ne permettant plus de prendre le temps de s’écouter.

Comprendre le fonctionnement de son intellect pour appréhender son ego et sa personnalité, une question de libre arbitre, ou pas

Quand on se place dans une vision d’un monde vivant et déterminé par les instincts et pulsions, par cette volonté de se reproduire pour perpétuer l’espèce coûte que coûte, il n’y a pas de libre arbitre en tant que tout être vivant est voulu et complètement déterminé par des matrices qu’il ignore, puisqu’il les reproduit inconsciemment et inlassablement de génération en génération. Les êtres humains étant doué de raison, ils ont cette faculté à se percevoir eux-même en se réfléchissant grâce à leur ego, ce qui leur permet d’analyser et comprendre leurs attitudes et comportements, leurs fonctionnements autant conscients qu’inconscients via la description de symboles et autres sens cachés dans nos agissements et nos activités intérieurs (émotions, rêves, lapsus, actes manqués, etc).

Dans une perspective de développement personnel, de réalisation de soi pour advenir à qui l’on est, à un moment il faut aller chercher les solutions à tous ses questionnements en soi, parce qu’elles ne sont pas dans les livres, et encore moins dans l’avis d’autrui. Alors l’intellect peut se mettre au service de la spiritualité et du libre arbitre, si grâce à lui l’individu arrive à se connaitre assez pour pouvoir choisir entre des alternatives de vie, entre des passions tristes ou des passions joyeuses, entre des motifs confus ou des motifs porteurs de sens, qui le guideront dans la construction de soi, dans l’édification de sa personnalité mouvante tout au long de sa vie. Alors par les effets de la synchronicité, de lui-même l’individu engendrerait les coïncidences de temps et de lieu qui l’aideront à atteindre ses objectifs de vie, son but, mais avant ça, bas les masques !
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Partie 2 : Les mécanismes de défenses de la personnalité

 
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