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L'ADDICTION 13 - Les paradoxes du tox (PART 4) - Prendre du recul

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Deleted-1

Invité
[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]LES PARADOXES DU TOX (PART 4) - Prendre du recul[/font]
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Article précédent : http://www.psychonaut.fr/thread-31793-post-592679.html#pid592679

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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Très brève histoire du capitalisme[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Pour en arriver dans une société marchande comme la notre, il a fallu transformer les mentalités des individus en les poussant à consommer des biens dont il n’avait ni envie, ni besoin. Ce processus s’est effectué sur des générations dans une succession de révolution industrielle (https://www.sentryo.net/fr/quand-revolutions-industrielles-amenent-industrie-4-0/), et par l’avènement du marketing ainsi que de la publicité au service d’actionnaires et de grands patrons ayant besoin que les citoyens achètent les marchandises que l’industrie avait enfin réussie à produire en masse, au cours du 19ème siècle. A toute production de masse doit se succéder une consommation de masse, afin que les industriels et boursicoteurs s’y retrouvent quand à leurs investissements initiaux, avant d’engranger un profit maximal sur le dos des citoyens contraints à un modèle de vie urbain. Mais pour que la majorité des individus consomme dans l’ensemble, une fois que l’on eut donné un pouvoir d’achat minimum à chacun, il fut nécessaire que les désirs des citoyens se conforment aux désirs du capital, donc à l’achat compulsif de biens inutiles au premier abord (par exemple le Tour de France a été inventé pour promouvoir le vélo, parce que les gens y étaient réticents au départ).[/font]

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PARADOXES ET ADDICTIONS SUR LES PLANS COGNITIFS ET COMPORTEMENTAUX
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[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Le capitalisme a un caractère totalitaire lorsqu'il a intention de remodeler de l'intérieur l'imaginaire collectif, les désirs et les affects de chaque citoyen, promu au rang de consommateur. Il faut que chacun ait envie de posséder ce que le marché propose, quitte à accumuler des biens matériels dans leur garage ou leur grenier, tant que les logiques d’avidité et de possessivité entretiennent la production de masse et engrangent des parts de marché. Aussi il faut bien comprendre que lorsqu’une personne veut faire quelque chose qui nécessite d'être plusieurs (un industriel voulant produire des voitures en série, un politique voulant conquérir le pouvoir), il implique obligatoirement des puissances tierces dans l'accession à son propre désir, en leur faisant désirer la même chose que lui ("on va se faire du pognon les gars"). Par exemple l’industriel cherche des partenaires financiers, comme des ingénieurs et des ouvriers, ou le politicien des soutiens financiers aussi, des cadres pour tenir le parti, des publicitaires, de l'audience télévisuelle, et des électeurs. D’autre part, à un niveau général l'activité salariale est devenue une composante dirigée vers le profit, quand l'individu lambda n'a pas le choix que de travailler pour survivre en gagnant sa croûte, tout en permettant à son patron de faire des bénéfices. Ainsi la société marchande existe que parce qu’elle contraint la majorité des individus à y consentir dans l’instant présent, dans la consommation plus ou moins immédiate. Déjà en 1576 ces logiques étaient repérables, ici par Étienne de La Boétie : "Soyez donc résolus à ne plus servir, et vous voila libres" - Discours de la servitude volontaire.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Il y a un discours ambiant prônant l'avidité et l'enrichissement sans frein[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Chaque individu est assujetti à ses passions, et guidé par ses affects. Au travers de ses sensibilités, il reçoit des stimulations du monde extérieur, provenant des politiques en vigueur et du discours sociétal général, qui nous commande d'agir de manière passionnelle, irrationnelle, et émotionnelle. Ce faisant la réflexion n’est pas de mise, lorsque l’impulsivité est préférée, poussant à l’achat compulsif. L'addiction à la consommation en tout genre est une des variantes des effets du monde libéral, qui rend anxieux les individus en les isolant, en les mettant en concurrence dans un marché compétitif et dérégulé permettant à la loi du plus fort de s'appliquer (t’es un winner ou un looser selon ton patrimoine monétaire). Le problème à ce niveau là n'est pas tant la société capitaliste et son modèle libéral, mais la modulation et l’instrumentalisation des passions et désirs qui ont permit au fil des siècles l'instauration de cette société narcissique, et produisant violences et inégalités via des politiques et des structures institutionnelles et idéologiques individualistes. S’il y a quelque chose à changer, ce sont donc les mentalités et les politiques légitimant notre société nihiliste d'une part, mais aussi les comportements et tendances qui lui sont inhérentes (l’omniprésence et la prédominance de l’ego, à tous les niveaux).[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Toujours ce problème de remise en cause, de manque de dialogue intérieur, d'insensibilité, favorisé par la passivité[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Si les mouvances populistes de tout bord dénonce l'odieuse mentalité de l'avidité et du profit, trop peu souvent sont remises en cause les conduites consuméristes des individus eux-mêmes, au point de saisir en eux la structure psychologique incarnant le modèle libéral et capitaliste. Dénoncer la société marchande ne fait pas sortir de sa servitude passionnelle lorsque par ailleurs l'on continue de consommer, de travailler pour survivre dans une entreprise entretenant la grande machine, et de voter par opposition à un parti, et non par conviction (autrement on vote pour l'image médiatique d'un candidat, et non pour ses idées politiques). Combien de personnes prônant sur les réseaux sociaux la liberté de penser et de s’exprimer, ainsi que le respect des Droits de l’Homme et du social, ont voté pour Macron aux dernières élections ? Alors que l'on sait bien par les faits que cette marionnette ne respecte ni les libertés de penser, ni le social au vu de ses politiques migratoires, de ses coupes budgétaires, et de l'état actuel de la presse en France. On a beau se raconter des histoires, la réalité nous rattrape toujours, Macron fait du libéralisme, et pas du social, c'est un homme de droite se faisant passer pour un socialiste afin de récupérer le plus grand nombre de voix. [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]Infantilisation et transcendance, un problème de dépendance, de manque de responsabilisation[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] L'individu moderne habitué à être noté, à ce qu'un maitre lui dise quoi penser ou quoi faire, ne prend ni initiative ni décision, en manquant de volonté d'entreprendre. L'alternative est très limitée, ainsi seuls une poignée de fonceurs vont reproduire le modèle actuel en entreprenant de projets désastreux pour l'écologie, le réchauffement climatique étant une aubaine pour les géants des énergies fossiles, qui déjà se précipitent dans l’arctique afin de s'en approprier les richesses minières et gazières. Les écologistes constateront les dégâts pendant que les téléspectateurs se diront que c'est dommage. Le problème est donc que les principaux acteurs comme les suiveurs sont dans l'ensemble déresponsabilisés, lorsque les premiers agissent sans éthique ni morale pour faire du profit, et que les derniers se sentent incapables d'eux-mêmes. L'enfant roi pigne, exige, se plaint, mais ne se prend pas en main, ou alors s'il suit ses ambitions, il devient président et pense refaire le monde à lui tout, quitte à détruire la Libye ou mettre en place des politiques favorisant les plus riches (CICE, etc).[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Quand on vante l'âme de son entreprise en la voulant sienne, il est déjà trop tard[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] L'esprit capitaliste veut saisir les individus singuliers dans la totalité de leur être, dans leur esprit et leur corps, pour les uniformiser dans des logiques consuméristes et idéologiques communes. Il s’agit de faire en sorte que l’employé lui-même adopte les apparences vestimentaires et les modes de pensée de son entreprise, de son milieu. Il ne faut pas le contraindre par une force coercitive, mais jouer avec la morale, le mimétisme et la culpabilité, pour que de lui-même il adhère volontairement à la politique de sa boite, aux compromis qu’il faut faire pour être bien vu de son patron, et ainsi respecter la loi du marché interdisant toute critique, tout écart de conduite. Ainsi on se coupe les cheveux de telle façon selon des codes très précis, on porte tels habits, on maigrit ou grossit pour se donner tel genre, on badge autant de fois qu'il sera demandé. Il faut que chaque employé dise « Merci Patron » à la fin de sa journée, et avec le sourire. Maintenant si vous êtes un rebelle, soyez certain d’être maté en temps voulu, votre révolte est connue et prévisible, prochainement récupérée par la machinerie capitaliste, incorporée et moulée dans une pensée qui fera de vous un gentil cadre visant à assurer la logique productrice en place, toujours au nom du progrès technologique et d’un hédonisme privilégiant le confort matériel (l'avoir prime sur l'être). Inutile d’être un grain de sable, vous y perdriez votre salaire, bref vous n’avez pas le choix que d’être un rouage dans le grand engrenage.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Modeler son corps - la publicité et ses frustrations poussent l’individu narcissique à être plus qu’il n’est, dans une exacerbation de soi[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Le rôle de la publicité est de marquer les esprits, d'orienter les idéaux et fantasmes du plus grand nombre, en créant des effets de mode, des tendances auxquelles correspondre au risque d'être marginalisé. L'imaginaire individuelle et collectif est donc imprégné de millions d'image publicitaire dès le plus jeune âge (mais aussi de dessins animés et de films prônant indirectement l'état d'esprit libéral), présentant des femmes et hommes retouchés sur Photoshop, et frustrant au fond de lui quiconque ne ressemblera pas à une gravure de mode. Qu'il est affligeant d'entendre des petites filles dirent qu'elles se trouvent moches, parce qu'elles ne ressemblent pas à des princesses avec des corps hors normes. La haine de soi est omniprésente, parce que la frustration est le carburant de notre société moderne, elle excite les pulsions, déçoit de n'être que ce que l'on est, et pousse impulsivement au besoin de réconfort, que l'acte d'achat vient combler momentanément. La vanité et l'orgueil font le reste, quand on se pavane dans des centres commerciaux, pour afficher son luxe et ses apparences les plus conformistes qui soit. Mais la mode se démode plus vite qu'on use ses vêtements...donc on ne les porte qu'un temps court, avant de les stocker dans ses armoires.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] L'individu moderne est fatigué de vivre pour en arriver au point de regarder passivement une publicité, comme on regarderait un film. D'autant plus que la majorité des téléspectateurs savent que les publicitaires s’appuient sur des techniques de neuro-marketing afin d'influencer le téléspectateur dans ses actes d'achat, ou ses choix de vote. La publicité use de musique et d'image spécifiques qui suscitent la nostalgie ou attisent son imaginaire, et met en exergue des icônes du showbiz, auxquelles les téléspectateurs s'identifient sans jamais s'avouer qu'ils espèrent au fond d'eux être choisis, mis sous les feux des projecteurs. " L’objet de consommation, en effet, détermine non seulement la jouissance propre du sujet, la satisfaction du désir, mais aussi la place sociale du sujet, celle qui le représente auprès des autres. « Dis-moi ce que tu consommes, je te dirai qui tu es », la formule peut être vérifiée facilement dans le cadre de la toxicomanie, dans tous les enjeux de la publicité et de la mode qui organisent les réseaux de consommation postmodernes des sociétés occidentalisées." Sans parler du coût environnemental de la publicité bien sur...[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] CES CHERS JEUX VIDÉOS DONT ON NE PEUT SE PASSER - La nouvelle addiction mondialisée qui génèrent des milliards de bénéfices[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Une autre manière d'intérioriser dans ses structures psychiques le modèle libéral, est de s'abandonner aux divertissement que proposent les jeux vidéos, sans se rendre compte des mécaniques et logiques à l’œuvre qui se trament dans cette industrie omniprésente. La scopophilie fait la loi dans nos psychés. Comme dans toute addiction, le jeux-vidéos rend impulsif et pousse à la consommation déraisonné, lorsque l'on ne peut plus s'arrêter de jouer, ou que l'on attend que de pouvoir s'oublier devant sa console. L'imaginaire du jeu virtuel est porteur d'un message souvent machiste et belliqueux, lorsqu'il s'agit de tuer, massacrer, ou écraser un adversaire, en préférant incarner des personnages féminins aux énormes seins, ou des bonhommes très musclés. Autrement la logique d'achat habitue dès le plus jeune âge l'individu à consommer son produit dans le but d'en acquérir un autre puis un autre, lorsque tout est fait pour que l'usager soit poussé à l'acte d'achat. La tension générée par le jeu pousse à l'impulsivité, et le scénario entretient généralement une certaine volonté individualiste de gagner, de mater son adversaire, au lieu de véhiculer des messages d'entraide collective. D'un côté les jeux-vidéos permettent donc de canaliser ses colères et sa haine dans une destruction virtuelle, mais d'un autre côté cette rage mi-contenue est entretenue dans l'addiction laissant anxieux les joueurs frustrés de jouer seuls ensemble.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Plus généralement, les logiques d’avidité virtuelles légitiment dans l'esprit confus des individus les agissements réels des politiques. L'appât du gain, la volonté de s'enrichir, de dominer, sont incorporés par chaque joueur qui sera plus ou moins critique vis à vis du modèle économique friand des recettes engrangées par l'industrie du jeu vidéos, donc critique de lui-même. Un autre exemple choquant serait ces jeux de guerre ultra réalistes, que certaines armées produisent afin que le joueur moyen trouve ça cool de tuer des méchants islamistes, d'autant plus lorsqu'une vraie guerre tue de vrais gens au Moyen Orient. Ainsi le joueur peut confondre ce qu'il voit dans les grands médias et dans ces jeux-vidéos morbides, qui excitent les pulsions de mort et légitime la violence. L’important étant que l'idéologie libérale soit préservée de manière à ce que le naufrage des guerres successives au Moyen Orient, mais aussi à travers le monde depuis un demi siècle, continuent d'être légitimé au nom d'un humaniste des plus mortifère. La confusion entre le virtuel et le réel fait que notre boite noire mentale a beaucoup plus de mal à analyser l’impact dans notre société des dégâts invisibles des guerres se déroulant "ailleurs", ainsi que la menace qu’ils font peser sur notre démocratie, lorsque le retour de bâton fait que l'occident est victime d'attentat sanglant. [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Ainsi l'on bombarde et vendons des armes au nom des Droits de l'Homme, parce que la guerre est rentable. La guerre sera donc toujours de la partie. Je n'ai rien contre le fait de produire du matériel militaire afin de se défendre de pays belligérants, mais je ne peux fermer les yeux sur l'hypocrisie qu'il y a à prôner publiquement le respect entre les nations et la paix, tout en vendant des armes à des dictatures, et taire les opérations militaires menées dans des contrées où nous avons des intérêts économiques majeurs (c'est à dire en chaque lieu où nous intervenons militairement). [/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] LE BIG DATA - Jamais l'Homme n'a eu autant connaissance de lui-même[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Qu'il s'agisse de donner des informations personnelles sur les réseaux sociaux ou sur les supports des jeux-vidéos (mais aussi partout où nous allons via nos smartphones interconnectés, etc), la guerre de l'information a déjà commencé, et nous y participons tous d'une manière ou d'une autre. Seul l’ermite dans sa montagne est détaché du modèle capitaliste, quand aujourd'hui même dans les pays pauvres d'Afrique, les télécoms qui ont installé des antennes téléphoniques, vendent aux démunis de quoi s'appeler, sans pour autant que les infrastructures nécessaires au bien être collectif ne soient construites. Ainsi l'idéologie capitaliste se répand de part le monde, quitte à ce que des populations entières vivent dans des poubelles à ciel ouvert parce que le ramassage des ordures n'existent pas, l'important étant que chaque individu paye ses communications, son addiction qui lui est imposée. En occident nous sommes bien trop occupés et divertis par nos comptes personnels en tout genre (Gogole, Fesselivre, touiteur, amazone...), et en toute ignorance, ou par "nécessité" sociale, nous fournissons gratuitement à tous les géants du web des données qu'ils revendent à prix d'or. Nous sommes les objets généreux et dociles du grand capital.[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] LA MALBOUFFE - Le gaspillage généralisé[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,] Les chiffres donnent le vertige, quand on apprend que près d'un tiers de la production globale de denrées alimentaires dédiée à la consommation est jetée à la poubelle. Autrement les plus éveillés souhaitent une nourriture "naturelle", biologique, mais la grande distribution embrouille les consommateurs avec des labels douteux, et par facilité les clients optent souvent pour des légumes sous plastique. Bien sur l'attrait économique pousse aussi à acheter les produits les moins chers, et ainsi seuls les plus aisés peuvent se permettre de manger "correctement". Sans parler du temps que cela prend d'acheter des légumes bios et provenant d'un agriculteur local. Les gens sont aujourd'hui bien trop pris par la vie pour ne pas faire toutes leurs courses dans un même supermarché.[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]EN PRENANT DU RECUL SUR TOUTES CETTE MERDE - LE GRAND TÉLESCOPAGE DU VIVANT A L'INDIVIDU - Source : Waking Life, de Richard Linklater [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]"Si on regarde les grands moments du développement humain, il faut regarder l'évolution de l'organisme et puis le développement de son interaction avec l'environnement. L'évolution de l'organisme commence avec l'évolution de la vie, continue avec l’humanoïde, et l'évolution de l'humanité avec l'homme de Neandertal, l'homme de Cro-Magnon. Il est intéressant d'observer trois tendances : biologique, anthropologique (développement des villes, des savoirs), et le culturel, qui est une expression humaine. Maintenant ce qu'on a vu, c'est l’évolution des populations, pas tellement l'évolution des individus. De plus si l'on considère l'échelle du temps en question, ça fait deux milliards d'années pour la vie, six millions d'années pour l’humanoïde, cent mille ans pour l'humanité telle qu'on la connait, on commence à voir le télescopage dans la nature du concept d'évolution. Et alors, quand on arrive à l'agriculture, les révolutions scientifiques, suivit des révolutions industrielles, on considère 100 000 ans, 10 000 ans, 400 ans, 150 ans. On voit un plus grand télescopage du temps dans l'évolution.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]Ce que ça signifie, c'est que lors de la prochaine évolution, ça va se télescoper au point qu'on va pouvoir le voir se manifester au cours de notre vie, au cours notre génération. Cette évolution actuelle vient de deux genres d'information : numérique et analogue. Le numérique est l'intelligence artificielle. L'analogue est la biologie moléculaire, le clonage de l'organisme. On les réunit tous les deux avec la neurobiologie. Auparavant, d'après le vieux concept d'évolution, l'un mourrait et l'autre se développait et dominait, mais avec le nouveau concept, ils existeraient en s'aidant mutuellement par un groupement non compétitif, indépendant de l'extérieur. Ce qui est intéressant, c'est que l'évolution devient maintenant un processus centré sur l'individu, émanant des besoins et des désirs de l'individu, et non plus un processus externe, passif, où l'individu n'est que le jouet du collectif. Donc on produit un néo-humain, avec une nouvelle individualité, et une nouvelle conscience. Mais ce n'est que le début de ce cycle d'évolution, car avec le cycle suivant, les données viennent de cette nouvelle connaissance, alors que la connaissance s'entasse sur la connaissance, alors que les aptitudes s'entassent sur les aptitudes, la vitesse change.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]Jusqu'à quand ? Jusqu'à ce qu'on atteigne un crescendo.[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]On pourrait imaginer là une réalisation quasi instantanée du potentiel humain et néo-humain. Cela pourrait être quelque chose de totalement différent, ce pourrait être l'amplification de l'individu, la multiplication des existences individuelles, des existences parallèles, maintenant que l'individu n'est plus limité par le temps et l'espace. Les manifestations de ce type de néo-humain pourraient être dramatiquement paradoxales, c'est la partie intéressante. La vieille évolution est froide, stérile, efficace, et ses manifestations sont celles de l'adaptation sociale. On parle de parasitisme, de dominance, de moralité, de guerre, de prédation. Tout ça serait soumis à un déclin, à l'inverse de l'évolution. Ce nouveau concept d'évolution nous donnerait les traits humains de vérité, de loyauté, de justice, de liberté. Tout ceci serait la manifestation de la nouvelle évolution. C'est ce qu'on aimerait voir, ce serait bien."[/font]


[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]CONCLUSION - Quelle part a son libre arbitre ? [/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]Quand on se rend compte de son monde, de la société dans laquelle on vit, du pays qu'on habite, de sa ville, de sa famille, de ses amitiés, de soi, de ses dépendances, on comprend alors que l'on est déterminé par son environnement et son génome, et que le libre arbitre n'existerait pas. Mais le reconnaitre est une première forme de liberté, quand on accepte sa nécessité à être au monde malgré soi. Alors la philosophie, et plus généralement la culture, est une voie permettant d'apprendre à vive avec soi-même, en étant conscient, lucide. Et peu être qu'il serait même alors possible d'orienter ses choix de vie afin de décider comment l'on adviendrait à soi, comment l'on tâcherait d'être cohérent entre son discours et ses actes, comment l'on ferait pour tendre vers plus de liberté, en étant moins dépendant...[/font]

[font=Calibri, Helvetica, sans-serif,]A voir..[/font]
 
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