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La liberté selon la Constitution

Seyren

Neurotransmetteur
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1 Avr 2010
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La Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen de 1789 « reconnaît et déclare » dans l'article 4 que « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui [...]».
Le préambule de la Constitution de 1946 « réaffirme solennellement les droits et libertés de l'homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 » (ci dessus).

Mettons nous dans le contexte (celui qui m'intéresse) où la majorité d'entre-nous consomment (ou consommaient) des prod's "licite" (Ex : médicaments en vente libres) ou "illicite" (Ex : LSD).

Les réactions du gouvernement face aux diverses drogues prohibées ne va t'elle donc pas à l'encontre de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen et de sa définition de la liberté en l’occurrence ?

A partir du moment où notre consommation n'empiète pas sur la liberté d'autrui, le gouvernement peut-il nous interdire de passer à l'acte et surtout, le sanctionner ?

Je reprends les termes d'une personne (rappel : je ne tient pas a faire du plagiat, cela ne vient pas de moi mais je trouve ce point de vue intéressant) :

"Sur un plan juridique, sur le plan des libertés individuelles, la question n'est pas de savoir si telle ou telle substance est plus dangereuse ou moins dangereuse que telle autre. La question est de savoir si le gouvernement a des droits sur le corps du citoyen ; de savoir si le corps du citoyen appartient au citoyen ou au gouvernement."

En comparaison, l'état à t'il le droit de laisser un citoyen, l'esprit embrouiller par la drogue, de se détruire physiquement et psychiquement ? C'est évidemment un cas extrême, sachant que beaucoup (j'en fait partie), consomment des prod's pour atteindre un état d'esprit différent, que se soit pour la fête (rave), l'introspection ou autres.

C'est un sujet très polémique. Entre les valeurs morales que nous pouvons nous imposer et la liberté personnelle de chacun, donner une réponse claire et carré est impossible. Entre noir et blanc il existe une multitude de couleurs. L'alcool ou l'euthanasie par exemple illustre parfaitement cette question. Entre le droit / l'interdiction / la moralité / les moeurs etc, on n'a de quoi naviguer !

Je ne descend pas le gouvernement, je ne fait pas d'apologie sur les prod's. Mais ce sujet me semble très important et intéressant. Et j'aimerais avoir également vos avis.

Bonne soirée ;)
 

Tago

Elfe Mécanique
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4 Mar 2010
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Je pense, très personnellement, que personne n'a le droit de me dire ce que je peux/ne peux pas faire, du moment que ça n'a pas d'incidence sur la vie des autres. Je me crois assez responsable pour juger de ce que je peux me permettre de faire ou de na pas faire.

Maintenant c'est vrai qu'il y a les cas où le consommateur à complètement perdu pied, et là je ne sais vraiment pas ce qu'il convient de faire. C'est assez délicat, étant donné qu'on ne peut pas se mettre à sa place, qu'on ne peut avoir des lois à deux vitesses (si on est dans une optique de liberté totale vis-à-vis de la drogue, on ne peut pas commencer à dire « pour toi, ok, on dirait que tu gère. Par contre toi là, t'as pas l'air de gérer, mais t'inquiète, on va le faire pour toi... ») etc...

Il faudrait y réfléchir vraiment à fond, penser à toutes les éventualités, et je ne sais pas si le pouvoir en serait capable, ou s'il en aurait même juste envie.

'fin j'sais pas trop, pour moi comme je sais que j'ai pas de soucis avec les prods, bah j'dirais que l'interdiction est une injure à ma liberté. Maintenant pour les autres, j'en sais rien. Mais j'aime bien ce sujet, c'est à creuser j'trouve.
 

Crazy_French

Elfe Mécanique
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2 Avr 2010
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A mon avis faudrait déjà définir ce qu'est une drogue et un psychédélique (le terme du moment c'est enthéogène si je ne me trompe point) Si on base cette définition sur l'altération de perception, l'addiction physique et/ou psychique, la dangerosité pour le consommateur. Je pense que déjà avec ces 3 critères (y'en a surement d'autres) on peut faire un certain tri à partir des conclusions scientifiques du moment.
Concernant ta question je considère que c'est moi aussi une injure à ma liberté. Jamais je ne prendrais de produits devant des personnes que je ne connait pas ou qui ne comprendrais pas, ça me viendrais pas à l'esprit. C'est un respect que j'ai acquis, à mon avis, par l'éducation et une réflexion personnelle sur, entre autre, mes valeurs. Après qu'en est-il des autres ? Pour le peu que j'en est parlé avec ceux qui ne consomme pas, ils comprennent pas et te classe presque en tant que paria (Bon j'exagère quand même un peu). Après c'est pas tant le respect des gouvernements que j'attends en premier, pour le peu que j'en est à faire, mais surtout le manque de respect de cette liberté que j'ai par les personnes que je connais qui me semble le plus dramatique.
 

Supervixen

Holofractale de l'hypervérité
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5 Fev 2009
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"La liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres"... moi aussi, je considère certaines lois comme une atteinte ridicule à ma liberté (c'est pourquoi je m'abstiens de les respecter), MAIS il faut tout de même considérer le fait qu'on vit en SOCIÉTÉ. Et que, par conséquent, il est relativement compréhensible que certaines drogues reconnues comme plutôt destructrices (les consommateurs "raisonnables" d'héro, de crack ou de meth ne doivent pas constituer un pourcentage très élevé de leur "clan" d'usagers...) ne soient pas autorisées, tout simplement parce qu'elles sont globalement potentiellement extrêmement nocives à cette société. Après, certains arguent que c'est priver les gens de leur libre-arbitre, et dans le principe, je suis d'accord... mais pas dans les faits. Laissez la rabla couler à flot, comme le font déjà l'alcool et (dans une moindre mesure) les anxios, le résultat sera le même qu'avec la liche : beaucoup de gens qui contrôlent, certes, mais aussi beaucoup qui abuseront, que ce soit ponctuel (risque d'OD) ou au long terme (risque de dépendance, entrainant un risque de désociabilisation, donc un "poids" pour la société*).

* je préfère parer à l'avance à d'éventuelles râleries : je sais qu'on peut être relativement voir complètement dépendant à l'héro et avoir un boulot/une vie sociale. Je ne fais qu'évaluer le risque qui accompagne la consommation de ce produit.
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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19 Mai 2008
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je suis du même avis que Vixen;
A quoi j'ajouterai le pragmatisme, non seulement si on autorise, mais aussi quand on interdit ; il y a peu etre des manières différents d'interdire, mais ce qui est sur, c'est qu'actuellement, c'est pas la gloire. Alors si, avec un but sain (éviter de peser sur la société, éviter les grso risques...) on crée qqchose de pire (qualité des produits, mafias, etc ), ce n'est pas la bonne voie.
Plutot que de tenter de séparer "les bonnes drogues gentilles" des "mauvaises", je pense qu'on devrait peser le poids du pour et du contre GLOBAL d'une interdiction/tolérance/autorisation , et ce par produit!
 

Seyren

Neurotransmetteur
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1 Avr 2010
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"J’aurais dû commencer cette conférence en rappelant qu’il n’existe pas de définition objective de " la drogue ".

Crazy_French a dit:
A mon avis faudrait déjà définir ce qu'est une drogue et un psychédélique (le terme du moment c'est enthéogène si je ne me trompe point)"
Il explique que sa conférence aurait du commencer par cette explication : "Mon livre de référence, l’Encyclopedia Universalis, définit la drogue comme " une substance naturelle ou synthétique, inscrite sur une liste annexée à une convention internationale et soumise à réglementation ". En d’autres termes, une drogue est ce qu’un gouvernement déclare être une drogue. Ainsi le président des États-Unis vient de décréter que le tabac est une drogue; mais le tabac n’est pas une drogue pour le reste du monde. Depuis des siècles, les indiens des Andes mâchent de la feuille de coca; la plupart des gouvernements ont déclaré que mâcher des feuilles de coca est un crime. La législation des pays musulmans range le vin parmi les drogues et en punit la consommation ; celle des pays européens encourage la consommation de vin, subventionne sa production et protège les marques. La metanone et le DHEA sont vantées comme des molécules " miracle " et proposées en vente libre dans tous les drugstores aux États-Unis, mais figurent sur la liste des substances interdites en France."


Source originale : http://www.liberalia.com/htm/cm_interdire_drogues.htm
L'auteur de ce texte, Christian Michel, a traité le fond du sujet.
Je vous encourage à le lire, car très intéressant. Je n'approuve pas tout ses dires mais une grande partie ;)
J'aurais pu reprendre les termes les plus intéressants mais je pense que c'est à lire dans son ensemble. Le démembrer morceau par morceau ne ferait que le séparer de son contexte.
 

Tago

Elfe Mécanique
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4 Mar 2010
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Oui, merci pour la lecture, fort bien écrit et très intéressant :mrgreen:
 
T

Towelly

Invité
Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen et liberté dans la même phrase ? Désolé mais à mes oreilles ça sonne pas.

" Save us from this masquerade of lies "
 

5tr4t0

Holofractale de l'hypervérité
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18 Août 2009
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stoned-fr a dit:
" Save us from this masquerade of lies "
[HS]C'est les maroles de "masquerade" de Symphony X, tu tires ça de là?[/HS]
 
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