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histoire de la prohibition, la prohibition est elle raciste???

dowdidik

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20 Juin 2023
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Salut !

En effet, la prohibition a de solides bases ancrées dans le racisme (dans le sens où le racisme est plus un prétexte qu'une fin en soi).


“Nous savions que nous ne pouvions pas rendre illégal le fait d’être contre la guerre ou d’être noir, mais en amenant le public à associer les hippies à la marijuana et les noirs à l’héroïne, puis en criminalisant lourdement les uns et les autres, nous pouvions perturber ces communautés. Nous pouvions arrêter leurs dirigeants… Savions-nous que nous mentions à propos des drogues ? Bien sûr qu’on le savait.” 
– John Ehrlichman

Le racisme a été utilisé pour légaliser tout un tas de choses, et la prohibition en fait partie.

"Le blâme est au cœur de la guerre contre la drogue. Rétrospectivement, on ne peut s’empêcher de conclure des réactions des politiciens face à la restructuration économique et à la fermeture de nombreuses grandes usines américaines dans les années 1970 et 1980, que la peur du crack a rendu inutile l’élaboration de politiques efficaces pour lutter contre le chômage de masse. Tant que l’accent était mis sur la vente et la consommation de drogue, les habitants des quartiers défavorisés pouvaient être tenus pour responsables de la pauvreté dans laquelle ils avaient été plongés. Les sempiternelles histoires d’épouvante à propos du crack ont facilité l’adoption de lois qui limitaient le versement de l’aide sociale aux chômeurs et permettaient de déguiser des sanctions en incitations. Le refus de l’aide sociale aux chômeurs n’a fait qu’alimenter l’économie de la drogue, mais cela a été considéré comme accessoire, ce qui, dans un sens, était le cas. Les centres-villes allaient être abandonnés de toute façon ; ce que les politiciens devaient faire, c’était convaincre le public américain que les centres-villes méritaient d’être abandonnés." 
- Feiling, T. (2009). The candy machine: How cocaine took over the world. Penguin UK, p. 67.

De la même manière qu'on entend souvent aujourd'hui que l'économie va mal parce que "les gens ne veulent plus travailler", ou que "les chômeurs abusent et gagnent plus qu'en travaillant", le discours anti-drogue a énormément servi à dévier le regard des vrais causes des problèmes rencontrés par la société. Il est plus simple à gérer pour un gouvernement de dire qu'une petite population marginale casse les couilles à tout le monde (ce qui fait souvent plaisir à la majorité qui du coup n'a rien à remettre en question de son côté), plutôt que d'assumer sa responsabilité dans les problèmes économiques, environnementaux et sociaux par exemple liés au capitalisme. La drogue, les orientations sexuelles, les couleurs de peau, etc, ne sont que des épouvantails utilisés pour éviter d'avoir à réellement enclencher des changements profonds dans la société qui sont nécessaire à l'intérêt commun.

Et tout ça c'est sans parler de by-products liés à tout ça, comme le fait que lutter contre le traffic de drogue permet de justifier les financements de certaines brigades qui ont du coup tout intérêt à ce que la drogue continue d'être trafiquée. Ajoutée à cela une panique morale dûe à la croyance que la drogue véhiculerait, en tant que telle, des choses horribles (ça rendrait les gens violents, ça propagerait tout plein de maladies, c'est contre la volonté de Dieu, blablabla).

Bref, la prohibition est d'abord un moyen de détourner le regard des vrais problèmes. Et la réaction de nos dirigeants politiques face aux preuves scientifiques qui les contredisent constamment ne fait que démontrer cela chaque jour. Ce n'est pas une politique ancrée dans le réel, et malheureusement elle tient en partie, effectivement, sur le racisme déjà présent des gens qui supportent cette politique et de ceux qui l'appliquent.
 
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