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[DXM] Le marteau hallucinatoire

Veilleur

Alpiniste Kundalini
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25 Mar 2010
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Premier vrai trip DXM hier : je me suis fait retourner comme une galette, je me suis fait concasser par la machine à rêve. C'était plutôt agréable, mais j'ai senti que ça pouvait à tout moment déraper vers quelque chose que je ne préfère pas imaginer. En tous cas, je contrôlais plus rien du tout. La dose était plutôt faible pourtant : 5 mg/kg. Soit je suis très sensible au produit, soit d'autres facteurs ont joué : par exemple le fait que j'avais pas bouffé depuis 24 heures et que j'avais dormi trois heures par nuit depuis trois jours (et bossé tous les jours). En tous cas je suis parti beaucoup plus loin que le gentil plateau 2 qu'on m'indiquait à cette dose.

Je vais sortit une évidence, mais j'ai trouvé que physiquement c'était comparable à la kétamine, mentalement aux champignons. La différence avec les champignons, c'est la vitesse vertigineuse à laquelle ont défilé les visions, c'était pas du tout contemplatif, plutôt un mix de montagnes russes et de train fantôme que tu prends complètement bourré pendant qu'un pélican violet te bouffe les viscères. Truc du genre. L'impression de plus rien maîtriser, et que les pensées s'insèrent de force dans mon crâne, que ça déborde de partout.

Quarante-cinq minutes après la prise, plateau 1 typique : tout est un peu de traviole, je marche comme un débile, je m’amuse bien. J’en profite pour préparer quelques playlists pour plus tard. Peu à peu ça s’aggrave, c’est marrant de bouger, c’est n’importe quoi, mon champ de vision commence à saccader, à se séquencer en tableaux enchevêtrés. Je m’amuse bien mais je suis frustré d’être enfermé seul chez moi. J’avais prévu une longue soirée sans activités particulières pour bien en profiter, et je me retrouvais avec l’envie de bouger, de tester mes nouveaux membres en caoutchouc en conditions réelles. Alors je tourne en rond dans l’appart, je sautille à moitié, je m’ennuie vaguement. C’est drôle mais ça va cinq minutes. Je parle à la Loutre sur msn pour lui raconter. Elle me demande où j’en suis avec la nausée. Tout va bien de ce coté, je lui dis, et puis je me lève, et là d’un coup non : ça va plus. Direction les chiottes, bonjour la cuvette. J’ai les sueurs froides et le poignard dans l’estomac, je sais ce que ça veut dire. Mes chiottes, c’est devenu Silent Hill : les murs dégueulasses et crasseux (alors que j’avais fait le ménage trois heures auparavant) et mon champ de vision qui passe du jaune gluant au rouge sang. Blourg bouaarg. Ca y est c’est passé. Bon goût de bile entre les dents.
Ca va beaucoup mieux. Tout s’éclaire un peu, mon esprit se dépouille d’un peu de sa confusion naissante et je sens des vagues de soulagement déferler. Très agréable.

Peu à peu, ça s’accélère. J’essaye un peu de marcher, mais ça devient casse-gueule. Je vois les choses différemment, sous un autre angle, shroom-like. C’est comme si on avait demandé de peindre un intérieur de piaule à un céramiste grec, à un peintre de la renaissance, à un impressionniste puis à un artiste contemporain. Un même tableau mais très différent à chaque fois, et tout ça se succède dans ma tronche à vive allure, ça se chevauche, je comprends plus rien. Quand je bouge, je laisse derrière moi des traînées de visions qui s’effacent peu à peu comme des échos. Quand je m’arrête, les échos se stabilisent et m’entourent, me persécutant de visions difformes.
Aaah, la fente lumineuse sous mes stores… Je l’ai vue de manière très différente successivement, agréable puis pénible, fascinante puis dégoûtante. J’aurais du faire ça de nuit. Là j’y vois trop clair, ça m’empêche de laisser mon esprit voguer sans entraves. Globalement, je suis un peu trop déstabilisé pour trouver le trip agréable ou désagréable. Je me contente d’avoir froid ou d’être bien, d’être assis en position inconfortable ou allongé à l’aise, c’est ça qui colore le trip et le rend agréable ou pas. A ce stade, je préfère de loin mes trips aux chapignons : doux, contemplatifs, plein de vérités cachées qui se dévoilent. Là c’est un martèlement de visions absurdes dont je ne retire rien, et qui changent si vite que je n’ai pas le temps de les retenir. Je ne me sens ni bien ni mal, à peine intéressé. Je me force à me concentrer sur des visions pour le retenir plus tard.

Je m’allonge et mets un film. Au bout de dix minutes je m’aperçois que je n’y comprends rien et que j’ai envie de changer d’ambiance, alors je change. Pareil dix minutes plus tard. En fait je vois même plus l’écran, trop parasité par les visions. Quand je ferme les nuits, je sombre dans un étang de fractales rouges très mignonnes. Je laisse tomber les films et je mets la musique. Dark Ambiant, Inade (http://www.myspace.com/audiomythology titre Aion Teleos pour vous faire une idée) à tous les étages. Ca commence à être nettement plus intéressant. Dans la pénombre, au calme, les visions ont tendance à se stabiliser un peu, à être plus lentes et plus compréhensibles. Comme la surface d’un lac après qu’on ait jeté un caillou dedans. En fermant les yeux, elles se déploient et passent de l’abstrait au figuratif. Ca ressemble à l’hypnagogie, quand on s’endort et qu’on commence à rêver à demi-éveillé. Plusieurs fois, je me retrouve sur une sorte de balancier de métal avec Shiva à mes cotés. Puis dans une forêt de lierre, putain ça commence à être vraiment bon, la musique entre en résonance avec les visions, ça commence à tourner au mystique. Ca se synchronise, je grogne de plaisir, ça vibre de partout. Je passe de portes de verre, traverse des champs de bataille hantés de mendiants, je vois des mutilés, des gens dont les jambes viennent d’être fracassées par des mines. Il m’est donné de comprendre (pas ressentir, mais entrevoir) la quantité incroyable de souffrance physique qu’on peut alors ressentir. Quand les larmes explosent hors du corps sans qu’on puisse les retenir. A ce stade, je n’en suis plus à me demander si le trip est agréable ou pas, je ne suis tout simplement plus là. Mon organisme a faim et mon estomac gronde, mais c’est loin, tout ça. La faim est couverte par les visions. Je suis au centre de tout, entouré de cercles rougeâtres ondoyant, et le monde entier tourne autour de moi, mais non, j’ai un mur derrière ma tête, ma couverture de traviole, ça colle pas avec la symétrie parfaite de la vision. Hélas, je ne me sens pas en mesure de retirer de signification profonde à ce que je vois, contrairement à mes voyages sous champignons. J’ai juste une ou deux révélations de ci de là, l’une concernant le soleil et la lune, l’autre sur ma place en ce monde, et la manière dont j’ai laissé les mutilés derrière moi pour me retrouver au centre de l’univers. Aujourd’hui, si j’essaye d’exprimer ces vérités, elles ne veulent plus rien dire. L’ensemble était pas très introspectif finalement.
Je tripe à bloc.

On change. Je vais prendre une douche, pour voir, parce que j’ai encore un peu froid et j’ai envie de faire différent. Pleine lumière ce coup-ci. Evidemment les visions deviennent moins cohérentes, et je recommence à partir dans le kaléidoscope de l’après-midi, un puzzle de souvenirs, de visions déformées et de pensées aléatoires qui défilent à grande vitesse. Je me demande ce que ça ferait de bouffer du gel-douche. Je sens que ça commence à se tasser un peu, et les moments de lucidité se font plus présents. Là encore je serais bien en peine de dire si tout ça est agréable ou pas, je le prends juste comme ça vient, sans chercher plus loin.

Je retourne me poser devant un film, la descente est lente, très progressive, pas désagréable. Je me sens physiquement épuisé. Je renvoie un message à Epsil et je perds un peu les pédales en tentant de lui raconter. Me souvenir du champ de bataille me fait m’effondrer, je pleure à chaudes larmes. J’ai entrevu cette souffrance, cette horreur absolue où la mort est une délivrance. Sur le moment, ça m’avait pas marqué, mais là ça me chamboule.

Je fais un effort pour me calmer et rassurer la Loutre (et merci pour l'accompagnement à distance, au passage), puis me couche pour m’endormir. C’était intéressant. Plutôt violent, plutôt intrusif, très rapide, et j’ai pas pu en retenir grand-chose de valable. L’impression de m’être retrouvé sur une enclume et aplati à grand coups de marteau hallucinatoire. La sensation d’un trop-plein de pensées qui m’a écrasé. Aujourd’hui, le monde ne m’a pas semblé différent. Mais les visions étaient extrêmement présentes, d’une intensité redoutable et rien que pour ça, j’aurai peut-être l’occasion de remettre ça, une autre fois. Dans quelque temps, histoire de digérer.
 

Atlantis

Holofractale de l'hypervérité
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3 Déc 2009
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1 190
Je me demande ce que ça ferait de bouffer du gel-douche.

Mal je crois, et pas qu'un peu.
Merci pour ton Tr, qui montre encore une fois que le Dxm ce n'est pas rien.
 
P

PaRaLLeL

Invité
Bonjour,

Comme le dit Atlantis, le DXM ce n'est pas rien. Je pense que pas mal d'utilisateur de cette molécule ont vécu au moins une fois ce "viol" de l'esprit.
Le fait que tu n'es pas manger depuis 24h, plus le manque de sommeil, confirme se qui a été dit dans le topic "jeûne et veille". J'ai cru comprendre que tu avais sous-estimé le 2e plateau (
en tous cas je suis parti beaucoup plus loin que le gentil plateau 2 qu'on m'indiquait à cette dose.
). Ne pas oublier que celui-ci est déjà très déstabilisant, et qu'il y règne une confusion sans précédent. J'ai vu Alice au pays des merveilles il y a quelques temps, sous DXM et a la même dose que toi, je me suis retrouvé en plein milieu du film a ne plus savoir se que je faisais la, ni ou j'étais, ni quel était le but de la manoeuvre.

Il y a quelque chose qui ressort vraiment bien dans ton trip report, c'est cet état presque de soumission dans lequel nous plonge le DXM. Celui-ci nous enlève nos sentiments et nos sensations pour mieux nous faire subir les pires tortures. Les délires qui se mettent en place sont souvent assez glauque, très sombre. Quelque chose qui me fait souvent marrer quand j'y repense, c'est le plaisir que je prend a me faire "écarteler, démembrer, déchiqueter" quand je suis en montée violente.

Merci pour le partage de l'expérience.
 

Veilleur

Alpiniste Kundalini
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25 Mar 2010
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En l'occurence, c'était pas glauque et plutôt agréable (sauf par instants), j'ai eu cette chance-là. Mais oui, j'ai clairement sous-estimé le produit. Ce que j'ai lu jusqu'ici dans les TR et les FAQs diverses ne donne pas cette impression qu'on ne maitrise plus rien et qu'on nous force à voir des choses, qu'on le veuille ou pas. Je repense à Styloplume qui disait que sous DXM tout était cool... Putain moi c'était l'inverse.
J'ai également sous-estimé le truc vu que j'avais l'habitude des trips champis, dans lesquels on maitrise quand même pas trop mal le cours de ses pensées. Si on veut pas voir quelque chose, on pense simplement à autre chose. Là c'est une autre histoire.
La prochaine fois que j'essaye, ce sera la même dose, mais dans de bonnes conditions niveau jeûne et veille, je suis sûr que c'est en partie ce qui m'a fait perdre un peu le contrôle. Encore une fois j'ai de la chance de pas être tombé dans un truc négatif.
 

taAke

Holofractale de l'hypervérité
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25 Août 2007
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2 226
bah l'idée de soumission est très présente pour moi aussi avec le DXM. Et avec le temps, le coté dark s'est bien développé. Pas de bad trip, ou forcement désagréable, mais dark. Tu sens que t'es soumis et que t'es parti un moment. J'ai parfois des flash d'image qui défilent mentalement a grande vitesse, sans prod. Sous DXM ce coté la est décuplé, et c'est parfois assez flippant, surtout quand on maitrise rien.
 
S

Styloplume

Invité
Mouais, pour moi tout est cool quand j'ai mangé, dormi, et que je suis gentilment resté à 5 mg/kg.
J'ai vu comme 5,8 mg/kg, soit légèrement plus, pouvait me déstabiliser: Plateau 2 confus, embrouillant toutes sensations, et je suis pas sûr d'avoir atteint son sommet de ce plateau. Alors grâce à tout ce que vous dites je vais bien faire gaffe la prochaine fois, car je compte monter la dose.

PaRaLLeL a dit:
J'ai vu Alice au pays des merveilles il y a quelques temps, sous DXM et a la même dose que toi,

Dans mes bras! Même chose pour moi à 5 mg/kg. J'ai pas du tout décollé, moi, pas assez à mon goût..
Par contre, le Guerrier Silencieux à 5,8 mg/kg m'a scotché un truc de malade (Valhalla Rising, allez voir ce film), sans ne plus savoir ou j'était, j'ai remit toute ma vie en question, revu mes rapport relationnel, et bien été pris dans le trip délirant du film (sans bader non plus, en fait c'était génial, une autre expérience quoi. Difficile à décrire, mais instructif, c'est sûr).

Pour moi l'idée de soumission rejoint plus celle d'humilité, je met ça en rapport avec la religion quand je me rends compte que la drogue me scotche, que je dois me laisser faire, ça m'a éviter de la peine déjà. Question de disposition d'esprit. Mais un jour je vais me prendre une claque, ça va me calmer.
 
S

Styloplume

Invité
Laisse tomber ce que j'ai dit.
entre temps je l'ai expérimenté ton marteau hallucinatoire (voir mon dernier TR en date, c'était vraiment que des hallus tout le temps) et je vois plus rien de divin là-dedans, c'est juste un délire comme tu racontes, l'économiseur d'écran en permanence.
Je crois qu'il y a vraiment un pas à faire, encore pour atteindre ce plateau 3 qui me nargue.

Veilleur a dit:
Je repense à Styloplume qui disait que sous DXM tout était cool... Putain moi c'était l'inverse.

Voilà. Entre-temps je ne redirai plus quelque chose comme ça.

DXM, faut faire gaffe à son mental.
 

ToToro

Holofractale de l'hypervérité
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30 Mai 2006
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Pour le DXM il est préférable de manger un petit peu 4H avant la prise (et de la nourriture "saine", ou des pâtes, ça repasse bien les pâtes si gerbouille doit être faite), ça diminue très fortement les nausées et le mal de ventre, même si ça fait monter moins vite.

Perso je n'ai jamais ressentis de soumission avec le DXM, mais après c'est parce que c'est mon pote, je vais le voir pour jouer avec lui dans un monde de folie ondulatoire, je ne subis pas son monde, vu que je l'ai désiré.
Par contre les champis je ne supporte pas beaucoup et là je subis un max, je ne maitrise rien et lors de mon avant dernière prise il y a de ça quelques années j'en venait même à insulter le visuel qui venait me narguer alors que je baddais à fond.

Donc je pense que ces sensations dépendant des personnes et leurs rapport avec la substance, même si le DXM est une molécule qui est supportée difficilement par plus de monde que les champis.

Je vous rejoins carrément pour la noirceur du DXM; pour moi le DXM est d'un noir très pur d'une très grande beauté, (en comparaison les champis sont d'un blanc cotonneux, et la ketamine est jaune).
Mais bon, après il n'y a pas d'opposition blanc/noir, bien/mal, c'est juste quelque chose de différent, le DXM est une molécule de la nuit ce qui est clair et net (essayez les nuits sans lune, la puissance est augmentée, comme les tryptamines lors des nuits de pleine lune), mais cette noirceur ne la rend pas plus "mauvaise", c'est juste un autre état d'esprit.

Veilleur, le côté "visions trop rapides est embrouillées", c'est le plus souvent lorsqu'on se cale sur un espace/temps "terrestre" et non sur l'espace/temps du DXM.
En se reposant et en changeant sa vision de l'espace temps, comme tu l'as fait dans le noir par la suite, le temps perçu est très fortement ralentit, ce qui permet de pouvoir voir les visuels à une vitesse plus appréciable.

En tout cas bon petit trip, merci pour ce TR, après le DXM n'est vraiment pas fait pour tous le monde, mais pour pouvoir apprécier au maximum l'expérience, il faut totalement se laisser aller dans la vague qui t'emporte vers le monde du DXM, ne rien tenter de contrôler et se laisser submerger, c'est seulement à partir de ce moment qu'il deviens possible d'agir sur le trip, de comprendre son fonctionnement et d'en jouir au maximum :wink:
 
S

Styloplume

Invité
Je plussoie.

J'ai remarqué que chez moi en tout cas le DXM a le don d'amplifier le set & setting comme un overdrive mal réglé, et je compte pas le crunch. Sans sentir de soumission non plus.

Intéressant la synesthésie des couleurs. Et merci pour le truc des pâtes 4 heures avant. Et merci pour les tips que je garde.
 

Quetzal

Holofractale de l'hypervérité
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19 Mai 2008
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3 436
Bon.
J'avais loupé ce TR. J'ai bien aimé l'approche, la facon de décrire, et surtout le contenu. c'est ce genre d'infos que je cherche dans un TR, a savoir : ce qui se passe dans ton cerveau, mais pas que le contenu, la forme, ce qui plus difficile et tu fais ca bien.

Je viens de prendre la décision interieur de Tester le dxm. J'en ai marre de lire des TR comme je lisais les TR champis,salvia ou LSA avant, en essayant d'imaginer et sans jamais rien capter. Faut tirer cette affaire au clair.
Le Pulmo en Belgique? oui? non ?
 
S

Styloplume

Invité
Yep, je comprends ce que tu veux dire par ce qui se passe dans le cerveau. Pour le DXM je résume comme ça: Une immense perte de recul sur les émotions et la pensée, ce qui amplifie tout les états d'esprit. Un concert se transforme en rêve, un film angoissant se transforme en cauchemar, c'est assez simple et assez puissant.

Tient, c'est vrai, selon les pays les médocs sont pas les même.

Fais gaffe à toi tu veux bien? Enfin toi t'es aguerri ;)
 
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