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Champignons, 0.5g : Reset

HighFive

Neurotransmetteur
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16 Avr 2009
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Bonjour à tous

Me voila  pour vous parler de mon 4 ème voyage sous champi. Après les philosopher's stone et les thai par deux fois , je me suis attaqué aux Hawaiens.

On est donc Dimanche, il est environ 14 heures je suis levé depuis 1 heure et  j'ouvre le  sachet opaque qui protège les célèbres petit champignons séchés.

L'idée ne  me viens même pas de humer l'air pour vérifier ; je sais déjà qu'ils auront très mauvais goût ! Je me munis donc de l'arme légendaire anti-truc-pas-bon : la pince à linge.
Je ne sais pas  si c'est pareil pour tout le monde mais avec le nez bouché  mes papilles semblent rentrer en hibernation, et c'est bien la le but recherché.
Je mâche au total 0.5g avec quelques gorgées d'eau pour ordonner à la matière de descendre puis je vais m'allonger, avec comme à mon habitude une playlist de trance.

Me voila sous une couverture à attendre  et à espérer une belle grosse euphorie comme j'en avais eu une avec mon précédent voyage aux thai.
Cependant, cette euphorie je l'attend toujours...

Au bout d'une petit demi-heure je commence à avoir des effets visuels intéressants quand je ferme les yeux et me sens un peu bizarre, avec des petits spasmes qui traversent mon abdomen : ça vient !

Et la, comme le titre de ce post le laissait entendre : RESET !

Reboot du système à la sauvage, j'oublie instantané qui je suis, ce que je suis et à quoi je ressemble.

Au début j'ai l'impression que mes pensées sont ma seule forme physique je ne sais plus trop comment me situer dans l'espace.
Tout se déroule comme si mon cerveau avait soudain perdu toutes ses liaisons entre les différents types de mémoire.
je me rappelle que je dois avoir un visage mais je ne sais plus à quoi il ressemble, et alors que j'essaye de retrouver, mon cerveau semble y substituer toute sorte  de visage plus ou moins humanoïdes qu'il a en mémoire.
Pendant ce qui m'a paru quelques minutes j'avais l'impression de n'avoir qu'un menton à la Popeye et un dessus de visage bovin (c'est idiot je sais mais...)
avec un vide entre les deux.
Soudains  je me rend compte que j'ai des bras  *Est ce que c'est normal ça ?*
Plein de petit souvenir qui me semblent inconnus me reviennent.
hausser les sourcils, porter sa main à sa bouche, tirer la langue, se lécher les lèvres..ect mais je n'ai aucune idée quant à leur signification.

Soudain je décide de me lever et là je regarde vers le bas. Je vois un grand corps avec des poils au ventre et au patte ; j'ai l'impression d'être super grand. Je me mets à tourner en rond en testant un peu mon mode déplacement. Je "danse" un peu sur la musique puis soudain je ressens un inexplicable désir d'explorer, je veux découvrir des truc, voir dehors, fouiller des choses : tout de suite !
Je monte à l'étage chercher mes chaussure que j'avais monté pour nettoyer.
En passant je me vois dans un miroir mais l'image ne se fixe pas ; je sais que c'est moi mais c'est comme si cette certitude n'avait nulle par ou s'enregistrer. je ne sais toujours pas à quoi je ressemble. 
Je met mes chaussures, j'ai le cœur qui palpite : il faut que ça aille plus vite, j'en peux plus j'étouffe, il faut que je sorte.
Je vais enfiler un pantalon et un Tshirt au pif ( j'ai pris ceux qui m'avaient servis pendant que j'ai bossé dans la maison le jour d'avant ; je devais pas sentir la rose :-D) je prend mon téléphone mes clés et mon ipod avec mon casque (sans même m'en rendre compte ; réflexe j'imagine) et je sors.

Je me sens bien, je dois partir à l'aventure de ce monde. Je marche dans la rue, j'ai l'impression d'être très grand, carré d'épaule  et de marcher de façon stylée (mais entre nous je devais avoir l'air d'un parfait idiot -.-); Soudain j'aperçois deux personnes en face, un homme et une petite fille à côté de leur vélo.
Zut, je n'avais pas pensé à ça. une soudaine peur du regard des autres m'envahis. Après tout je n'ai aucune idée de mon apparence,   est ce que je suis beau ou moche ? merde je sais plus, que vont ils penser, comment vais-je paraitre.

Je décide de leur tourner le dos le temps de trouver une stratégie. Aussi illogique que ça puisse paraitre j'avais l'impression que seulement ce que j'avais en ligne de mire existait, alors tant que je ne les regardais pas, j'avais du temps !! J'ai du rester 1 minute ou deux à 10 metres d'eux le dos tourné.
Une espèce de sensation de dégout envers moi même commence à m'envahir, j'ai l'impression d'être laid et sale (alors que ce n'est pas du tout mon genre -.-) je ne sais plus trop quoi faire alors je décide de me précipiter dans une rue à ma gauche histoire de ne pas avoir à passer devant eux.
Je remonte la rue qui fini en L et donne dans la verdure (j'habite en campagne). Pendant ce temps je continue de réfléchir à 200 à l'heure pour tenter de reconstituer mon image.
J'arrive dans un petit carré de hautes herbe qui précède une grande étendue, partagée entre de l'herbe en friche et le terrain soigneusement tondu d'un petit aérodrome.
Le soleil tape et je me sens plutôt bien, j'ai envie de m'allonger dans l'herbe  haute.  J'aperçois le panneau "défense d'entrer terrain privé"  qui préviens du début de la piste de l'aérodrome.
Une  réflexion qui en temps normal aurait pris une fraction de seconde "interdit d'entrer + aérodrome = pas avancer" me prend plusieurs minutes.
Je me rends maintenant compte que je ressentais le monde exactement comme un enfant : cette excitation, cette envie de bouger, cet oubli total de la notion de conséquence : tout y est.
Et là se passe un truc étrange, mon ipod passe sur  un morceau d'Andy Mckee (
) et  mon cerveau se met à associer le rythme de cette musique avec la notion d'autorité.
Chaque note me rappelle à l'ordre : je me sens comme un petit garçon qui à fait une bêtise, je met mon doigt dans le coin de la bouche et je commence à me dandiner en regardant le sol ... Quand la musique change il me semble que j'oublie aussitôt cette sensation et je m'allonge dans l'herbe.

Je me sens super bien, le soleil tape et c'est bon, la sensation de l'herbe sous moi est délicieuse. Aucune idée de combien de temps je suis resté  là.

Soudain je ressent de nouveau cette sensation d'excitation, cette envie  de  découvrir des choses alors je reprend ma route, je prend un petit chemin qui contourne le village et je commence à ressentir cette notion du paraitre.
Je sens  une sorte  de bulle autour de ma pensée qui me dit  "il faut faire attention à comment les gens  te regardent, il faut être normal, si tu es normal alors les gens ne poseront même pas  leur regard sur toi"

Dans le même temps je me sens partagé entre deux sentiments, je ressens une sorte de culpabilité à être sorti comme ça, j'ai l'impression d'avoir fait une bêtise et puis  j'entends cette pensée qui me dit que je suis libre de faire ce que je veux, que je pourrait bien marcher sur la tête c'est mon droit : je ne la comprends pas.

Je rejoins la route et donc automatiquement  je vais devoir croiser des gens, car les dimanches ensoleillés sont propices à la promenade.

Je me dit "ok il faut être normal" mais je ne savais pas ce que c'était être normal, alors je décidais d'utiliser des réflexes que j'avais  mais dont je ne me rappelais plus l'utilité.  

Je croise un cycliste: je me met à frotter les yeux  en regardant le sol  comme quand on est fatigué.
A chaque fois que je croise une voiture je sort mon Ipod de ma poche, j'incline ma tête dans sa direction et je change le volume.

A chaque fois en me sentant honteux, comme si j'étais victime d'un bizutage douteux et qu'on avait dessiné un sexe sur mon visage ou ce genre de chose  >_>.

Il faut savoir aussi que ce que j'avais tenté de deviner comme étant la marche à pied normale consistait à régulièrement incliner sa tête sur le côté et à traverser la route tous les 10-20 metres. Ajouté à ça le fait que je ne regardais que mes pieds de peur de croiser le regard de quelqu'un et que j'avais  une démarche hésitante (petit zigzags et perte d'équilibre),
vous voyez le tableau.

je croise un couple à pied et je lui dit Bonjour,  par réflexe, je me surprends moi même, je n'avais pas encore entendu le son de ma voix, je ne me rappelait même pas que je pouvais parler.

Au moment ou je les croise je les vois se retourner avant qu'ils sortent de mon champ de vision, ils ont du me trouver bizarre (tu m'étonnes)

Mais pour moi, je ne les voyais plus alors ils n’existaient plus. Je m'arrête pour apprécier la musique, puis je décide de me retourner pour revenir sur mes pas.

Je recroise le couple et, sans réfléchir, je leur redis  " Bonjour !" et je continue mon chemin.

Ensuite j'ai déambulé pendant quelques  heures en redescendant petit à petit, avec des moments bien sympa à regarder les champs en écoutant de la musique.

Puis quand je suis redescendu complètement et que j'ai repensé à tout ça, et bun je me suis senti bien con...

Dommage que j'ai pas de sitter.



j'ai une question ; c'est normal que j'ai jamais aucune hallu visuelle ( ou alors très faibles ) ?

Par contre   lors de chacun de mes voyages j'oublie qui je suis, de façon plus ou moins profonde...
 

walser

Neurotransmetteur
Inscrit
5 Juin 2009
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36
Chouette T.R., ça m'a rappelé plein de souvenirs. J'en ai presque les larmes aux yeux :wink:
Merci.

HighFive a dit:
L'idée ne me viens même pas de humer l'air pour vérifier ; je sais déjà qu'ils auront très mauvais goût ! Je me munis donc de l'arme légendaire anti-truc-pas-bon : la pince à linge.
Je ne sais pas si c'est pareil pour tout le monde mais avec le nez bouché mes papilles semblent rentrer en hibernation, et c'est bien la le but recherché.

Mignon comme technique. Perso. pour masquer un goût détestable, j'utilise de la menthe fraiche dont je fais deux petites boulettes, une par narine. J'avais vu ça ado en visitant une tannerie au Maroc, où les ouvriers travaillaient toute la journée dans une atroce odeur de chairs en putréfaction. Ultra efficace.
Dans le même genre, pour éliminer l'arrière-goût des champis, tu peux mâcher un peu de gingembre frais : ça fonctionne très bien, et en plus ça prévient l'éventuelle nausée.




HighFive a dit:
Je décide de leur tourner le dos le temps de trouver une stratégie. Aussi illogique que ça puisse paraitre j'avais l'impression que seulement ce que j'avais en ligne de mire existait, alors tant que je ne les regardais pas, j'avais du temps !! J'ai du rester 1 minute ou deux à 10 metres d'eux le dos tourné.

:lol: J'imagine la scène...
Je déteste interagir avec des gens sobres que je connais pas alors que j'ai pris un hallucinogène. Pour moi, les champis c'est soit tout seul, soit avec des très bons potes, et toujours dans un lieu on risque de croiser personne (vive le recours aux forêts).



HighFive a dit:
Puis quand je suis redescendu complètement et que j'ai repensé à tout ça, et bun je me suis senti bien con...

Dommage que j'ai pas de sitter.

j'ai une question ; c'est normal que j'ai jamais aucune hallu visuelle ( ou alors très faibles ) ?

Par contre lors de chacun de mes voyages j'oublie qui je suis, de façon plus ou moins profonde...

Pourquoi se sentir con?! En lisant ça, et pour un trip seul dans l'espace public, j'ai plutôt l'impression que tu as très gérer ça...
Pour les visuels, je suppose qu'il n'y a pas de réponse définitive. Pour moi, les hawaïens ça a tjs été un feu d'artifice à ce niveau là, mais je prenais plutôt 1 ou 1,5 g secs.
Ceci dit, si tu as déjà des "problèmes" d'identités avec 0,5g, ne te dirige peut-être pas vers ces doses sans sitter ou compagnon de voyage...
Pour finir, un lien vers un doc d'arte sur les champis et leur redécouverte par Wasson, Heim, Hofmann :
http://video.google.com/videoplay?docid ... 769&hl=en#
Si tu ne l'as pas vu, je conseille, c'est pas mal fait du tout...
 

HighFive

Neurotransmetteur
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16 Avr 2009
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Merci pour le lien je vais me regarder ça ce soir = )

Bon à savoir le coup du gingembre ou des boulette de menthe, si jamais je décide de tripper avec quelqu'un ça sera plus discret :D
 
D

Deleted

Invité
c'est bon les champis , ça a un goût de bière ..
c'est pas des escares non plus ... je trouve un arôme de malt acidulé pas mauvais ..
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