Gurk
Neurotransmetteur
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- 27 Jan 2014
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Hello, je voudrais vous faire par de mon petit trip sous LSD ;
On est jeudi, j’ai passé mon entretien d’entrée pour l’école d’art mardi, c’est l’heure de la détente. J’ai ainsi prévu un petit trip au LSD, mon premier bien que les champignons commencent à devenir familiers pour moi. J’avais le choix entre jeudi ou samedi mais finalement, jeudi le soleil rayonnait et il m’a semblé être le bon moment pour avaler un buvard. D’autant plus que mon père partait ce jour là de 17h à 24h, j’avais donc tout mon temps et la paix dans la maison. Mon frère avait le rôle de sitter, il n’en voulait pas. J’étais ensuite censé aller en boite à la Grav pour le festival Electron vers 23h pour rejoindre Kal.
Donc il est enfin 15h, le jeudi, je descend chercher mon carton dans le congélateur. Mon frère me voit sortir le petit sachet contenant mon buvard et me suis dans ma chambre pour assister à la prise. Je coupe le carton en deux, j’en avale une moitié et range l’autre dans un tiroir. Je propose à mon frère d’aller chercher des provisions au supermarché en attendant la montée. En 15 minutes on est de retour avec des pommes, du jus d’orange, des bières et un redbull. Je lui dis que j’aimerais bien mixer un coup mes vinyls en attendant la montée, mais que avant ça on pourrait aller fumer une clope dans le jardin. Finalement on est resté dans le jardin, face à la rivière, et le pont. Il est 16h10 et je ne ressens toujours rien, quoi que un petit changement physique. Je demande à mon frère si mes pupilles sont dilatées, quedalle. À 16h30 je décide d’aller faire le tour du quartier, je sens que ça monte et j’ai besoin de m’isoler. Je roule une cigarette et je m’en vais. J’ai senti à ce moment la phase de transfert vers le « monde psychédélique », j’étais en chemin. Le sourire au lèvre je marche, avec des lunettes rayban trouvées dans la maison auparavant pour cacher mes pupilles des gens que je croiserais potentiellement. Je retourne dans le jardin, mon frère est toujours là. Je lui dis que ça commence à monter mais que je n’ai rien de visuel pour l’instant. Il roule un joint, je me pose sur la couverture les écouteurs aux oreilles. J’avais vraiment besoin de m’isoler pour la montée. Le joint est allumé, j’en tire juste une barre, pour le goût et pour lancer cette montée qui me semble un poil lente. On reste là pendant un bon moment, de 15h30 à 17h15 environ en fait.
À 17h15 on rentre car j’ai envie d’écouter un morceau de goa sur mes enceintes, la montée devient intense, je sens que je suis réellement en train d’oublier la réalité. On ouvre la porte de la maison, avec toutes nos affaires ; jus, mac, sacs, bières, etc, je croise mon père mais je ne le regarde pas, je file dans ma chambre, je sais que mon frère va me suivre.
Quand j’arrive dans ma chambre, les visuels arrivent enfin. Les posters se mettent à bouger, les couleurs se renforcent. On met alors une track de Goa (
), et là j’ai commencé à péter le feu, je crois que je n’ai jamais dansé aussi énergiquement. Là je me suis dit qu’en fait pourquoi pas prendre ça en boite, finalement. On enchaine sur d’autres tracks Goa, puis Neurofunk bien sale. Mon frère tire des lates sur mon bong, je me roule une clope, je m’allonge, je danse, les hallus deviennent de plus en plus fortes. Je prend mon appareil photo et je photographie mon frère, mon mac, ma sono, etc. Mon frère me dit qu’il va me laisser tripper seul maintenant, ça me va. Il part et je réécoute un peu de goa, puis je décide d’essayer les tracks ambient que j’avais préparée à l’avance. J’ai du mal à naviguer sur mon mac, ma vision est tellement troublée par toutes les couleurs de l’écrans et les déformations. J’arrive finalement à mettre la playlist faite sur youtube. (Immense merci à vous sur psychnonaut pour le partage de son ambient). La playlist commence par ceci Antonymes video for Field Rotation's Acoustic Tale 9 - YouTube, je me couche sur mon lit, la musique m’emporte, j’observe mon plafond, les noeuds du bois tournent, la couleur ne cesse de changer entre bleu, rouge, vert, jaune, rose, je suis très calme. J’attrape mon appareil à bout de bras et décide d’enregistrer une vidéo, je voulais me filmer, avoir une trace de mon aspect extérieur. 15 secondes seulement, il n’y a plus de place sur la carte, tant pis. S’en suit le morceau qui a eu une importance énorme pendant mon trip et qui m’a énormément affecté (en bien), il s’agit de
. Tout mon corps a frissoné lorsque ce morceau a commencé, j’ai ressenti en sentiment d’apaisement énorme, comme si j’étais libéré de tout mal, je respirais profondément, savourant chaque respiration. Ce morceau me donnait l’impression d’une éclosion, comme si un moi intérieur, caché, éclosait, comme un oeuf. J’ai regardé mon vélux qui était ouvert, le soleil frappait contre le bois clair, je voulais absolument voir ce qu’il y avait à travers ce vélux. Je me suis levé, attiré par la lumière, debout sur mon bureau, accoudé sur le bord du vélux, je voyais la rivière en bas de chez moi, le arbres, le soleil, les maisons, qui semblaient toutes petites, la nature, la beauté. J’ai pleuré tellement c’était beau, tout cela m’apparaissait comme un tableau. J’ai observé cette scène pendant tout le morceau, et j’ai passé un des meilleur moment de ma vie. Je me suis dit qu’il fallait absolument que je me trouve à cet endroit, qu’il fallait que j’aille dans mon jardin, au soleil. Il y avait un problème car l’ambiance dans ma chambre était extrêmement importante, écouter ces sons ambiants au casque n’auraient pas la même signification, la même sensation produite. J’ai mis environ 10 minutes à me décider à sortir avec mes casques. Je me suis retrouvé alors dans mon jardin, sur le seul carré de soleil qu’il restait en face de la rivière et du pont. (voir photo) J’ai mis un mix d’ambient au casque
. Je me suis perdu dans les hallus à la première track (écoutez la vous comprendrez), j’ai été forcé de retirer mon casque parce que je sentais que ça partais beaucoup trop loin. Je regardais le pont et tout a commencé à trembler, les couleurs bougeaient de partout, ça partait en couille, vraiment. J’ai retiré mes casques, et je me suis allongé pour regarder le ciel. Ouf libération, j’ai fermé les yeux quelques secondes mais ça allait beaucoup trop vite pour moi. J’ai vu des fractales bleues, rouges et blanches, ressemblant bizarrement au bouclier de captain america, finalement c’était effectivement ce bouclier (pourtant je déteste les comics). J’ai réouvert les yeux et regardé les nuages pendant quelques minutes. Je me suis ensuite roulé une cigarette mais je ne voulais pas l’allumer tant que je n’avais pas bu un peu d’eau. J’ai alors laissé toutes mes affaires dans le jardin pour aller boire de l’eau dans la cuisine. Après ça j’ai eu envie d’une pomme qui se trouvait dans mon sac, dans ma chambre. Je ne suis pas retourné dans le jardin, j’ai remis de la Goa dans ma chambre et y suis resté pendant un bon moment.
J’ai ensuite décidé d’aller chercher la cigarette que j’avais roulée dans le jardin et de sortir la fumer en faisant le tour du quartier. Tout d’abord je me suis changé, j’ai mis un pantalon plutôt que mon saroual, ce qui a changé une partie de moi. Je me suis senti tout d’un coup sérieux, moins hippie, je me sentais « droit ». Je suis alors allé cherché ma cigarette et le reste des affaires que j’avais laissé dans le jardin et je suis allé me promener. J’ai mis mes lunettes RayBan ce qui a renforcé cet sensation de sérieux. J’avais le sourire au lèvre, je me sentais comme un enfoiré de cow-boy avec ces lunettes. Je sors alors de chez moi tout fier, clope au bec. Après une centaine de mètre je me retourne et je vois un ami et voisin qui est à vélo et s’approche de moi. Il me sourit, ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, mais quel étrange moment pour se croiser, enfin pour moi. Je lui souris aussi « Eeeeeh bien mec ?! » me dit-il. Tout ce que je lui ai dis c’est « Regarde mes yeux » en enlevant mes lunettes, il n’avait pas très bien compris, puis « Je suis sous LSD » « Hein ? Mais y’a personne chez toi ? » je met un petit temps à répondre « Ah non y’a juste mon frère, c’est pour ça… » « Ah ok » « Ah merde tu m’as cassé dans mon trip hahaha j’suis désolé j’dois marcher je fais ma promenade là » et je suis parti spontanément, lui n’avait certainement rien compris à cette scène un peu étrange. Je continue alors de marcher. J’avais une sensation vraiment d’assurance pendant cette promenade, je me sentais vraiment très fier, très bien, classe avec mes lunettes RayBan. Arrivé au carrefour où j’ai le choix soi de rentrer chez moi, soi d’aller ailleurs, je me suis demandé si ce ne serait pas sympa d’aller se balader bien plus loin, voire jusqu’en ville, mais je me suis vite ravisé, je n’avais que ma bouteille de jus d’orange et mon iPhone sur moi.
Arrivé chez moi je me pose dans le canapé du salon, un de mes chat est là (Lily), elle me regarde avec un air maternel. J’ai ainsi eu l’impression que tout le temps que je me suis posé dans le salon qu’elle avait veillé sur moi. C’était rassurant. J’avais peur de la caresser pour ne pas lui « transmettre » le LSD, je transpirais beaucoup, surtout des mains. Je me suis alors assis sur le canapé, j’ai allumé la télé, c’était Le Grand Journal. J’ai coupé le son et mis un son ambient sur mon iPhone. C’était assez drôle de voir tout ces connards de politiciens déformés par les hallus que j’avais. Il y avait une fille dans le public qui me plaisait et j’ai eu l’impression qu’elle me fixait. Les visages ondulaient et des couleurs s’y ajoutaient. La musique collait parfaitement et je distinguais la psychologie et le ressentis de ces intervenant juste avec leurs mimiques du visage. J’ai éteins la télé car ce qu’il y avait derrière la fenêtre m’intéressait plus. Le soleil était presque couché et j’ai regardé ce paysage pendant un petit moment, j’ai eu un sentiment énorme de bonheur, de calme, de tranquillité.
Après ça je suis retourné un moment dans ma chambre, j’ai écouté de la musique, je me suis assis sur mon lit et mon frère m’a rejoins avec un des chats que je n’ai pas osé caresser. On a discuté un peu, il m’a demandé si ça allait. Il est allé faire des pâtes, à notre accord. Je suis descendu dans la cuisine un petit moment plus tard. Avant j’ai pris une douche, la vue de mon corps m’était très étrange, j’étais complètement difforme, c’était un peu angoissant. J’ai fermé les yeux lorsque l’eau coulait de mes cheveux à mes pieds et j’ai eu des visions horribles. Un type avait la gueule grande ouverte et semblait gueuler, suivis de flashs rapides, j’ai du ouvrir les yeux parce que c’était trop.
Les pâtes étaient prêtes, j’ai mis la table mais j’avais du mal. J’avais toujours l’impression qu’il manquait quelque chose, j’ai fait des aller-retours à plusieurs endroits. J’étais un peu trop spontané. Mon frère a servi les pâtes, mais impossible de manger. À ce moment je lui explique que pour moi, là où je me trouve et la Grav ce sont deux bulles différentes au niveau du temps et de la distance, et que je ne voyais aucun moyen d’aller de l’une à l’autre (bref le concept de la Grav m’était inconnu). Mon frère me sort alors « Bah tu prends le bus ». Fou rire, où comment narguer un perché en cassant ses idées profondes. J’ai donc bien ris et suis retourné dans ma chambre. Je me suis alors assis sur le sol, l’unique endroit qui me semblait confortable et agréable. C’était un peu comme un « retour aux sources » en s’asseyant par terre. J’ai lancé la track goa, pris mon carnet de dessin et j’ai dessiné en tournant en rond dans ma chambre. Je faisais juste des traits arrondis, droits, bref très abstrait mais ces formes me rassuraient, je les trouvais magnifiques. Je les voyais bouger. Je me suis rassis par terre, j’ai mis de l’ambient et j’ai roulé un joint. J’ai alors écrit une phrase qui me tient bien à coeur expliquant l’instant présent : « Cette vision idyllique du type posé par terre dans sa chambre sur ses draps en fumant un joint sur un air de Boards (+jus d’orange) ». Je n’ai pas senti d’effet marquant avec le joint. Je me suis couché après avoir éteint la lumière. Être dans le noir était bien, comme une sorte de retour au calme. J’ai un peu fermé les yeux mais les hallus étaient trop flippantes, j’étais obligé des les ouvrir. Je suis alors resté là pendant une demi-heure, j’ai beaucoup réfléchi mais n’ayant pas partagé grand chose étant tout seul tout ça est un peu resté flou en moi. Je ne saurais l’expliquer mais ça a laissé une trace. Après ça mon frère est venu fumer une clope dans ma chambre, assis par terre comme moi. Il est rentré dans le trip et ça faisait plaisir. Je suis ensuite aller faire le tour du quartier en fumant une clope. Tout était calme, les sons environnants que j’entendais créaient une musique. Le bruit d’un avion pour les basses, les oiseux les aigus, bref, c’était un plaisir d’entendre la nature après toute la musique que j’avais écoutée. Retour à la maison, je commence à me préparer pour aller à la Grav, RDV avec Kal à 23h devant et il est 22h10.
Comme quand j’étais dans la cuisine je deviens impulsif, j’oublie toujours un petit truc et je fais mille aller-retour. Tabac, fafs, filtres, briquet, porte-monnaie, MD, ah merde la MD, est-ce que j’ai vraiment envie d’en reprendre après ? Je sais pas, on verra. Je me fais alors deux petits para avec un gros para. C’était 0.06*2 en gros, j’en prend un pour Kal en entier aussi. Je m’en vais, c’est bizarre de s’en aller de chez soi alors qu’on trip encore. Je marche heureux, j’ai embarqué un redbull avec moi que j’hésite mille fois à ouvrir. Finalement je l’ouvre. Je prend le tram, il y a trop de gens, j’angoisse un peu et je descend un arrêt plus tôt qu’il ne faudrait pour aller à la Grav. Tant mieux ça me fera marcher. Je me perds dans la zone industrielle, j’arrive plus à savoir dans quel sens est quoi (j’ai perdu le nord). Heureusement que Apple est là.
23h15 je retrouve Kal qui vient aussi d’arriver. Je trip encore un peu mais je n’ai plus de visuels, j’ai du mal à parler, je finis pas mes phrases par contre. J’essaye de lui expliquer le trip mais c’est pas facile. Je me rend compte que je ne sais plus du tout comment est l’effet de la D sur le moment, même celui de l’alcool ou de la beuh, j’ai oublié ces effets avec le LSD. On drop nos paras, lui 0.12, moi 0.06. On entre vers minuit, y’a personne, c’est parfait. On va danser, il me dit qu’il monte comme un porc, moi rien pour l’instant. 10 minutes plus tard il me dit qu’il a jamais été aussi perché et me demande si y’avait vraiment 0.12 dedans, je lui explique que je sais plus que c’était peut-être 0.16 ou un truc comme ça, bref mais moi je sens rien, rien de concret en tout cas. Vers 2h on va se poser dehors et j’en redrope un, je vais prendre une bière, je bois deux gorgées et là je me dis qu’il faut que j’y aille. C’était pas à cause de la bière mais tout d’un coup gros coup de barre, je me sens bizarre, j’ai envie de retrouver le monde réel, mais la MD fait effet même si je ne l’ai pas sentie venir, du coup je ne peux pas échapper à ce monde psychédélique. Je dis à Kal qu’il faut vraiment que j’y aile. Je m’en vais alors. J’ai marché pendant 45 minutes, j’ai roulé un joint pendant le trajet, mais je me sentais vide, vraiment vide. « T’en as trop pris mec ». J’arrive chez moi et je m’étale sur mon lit. Je me suis endormis direct, tout habillé et les écouteurs aux oreilles.
Le lendemain j’étais au bout de ma vie, complètement dépressif, j’appelle une amie pour aller la voir. Je m’habille et je file la retrouver devant chez elle. Je voulais pas parler de mon trip, et de la connerie d’avoir pris de la D par dessus, je voulais juste discuter de tout et de rien. Après ça je me suis sentis vraiment mieux, j’ai ensuite dormis pendant l’aprem. Le soir j’étais motivé à retourner à l’Electron, j’avais déjà payé. Ce soir j’ai dropé deux paras de 150 et je ne les ai presque pas sentis, c’est là où j’ai vraiment compris qu’il fallait que je fasse une grosse pose sur la D (je m’étais déjà un peu dis ça « grâce » au LSD).
En conclusion c’était un trip très bien. Ayant consommé des champis plusieurs fois auparavant j’ai pu sentir les différences des deux produits et en somme je trouve que le LSD est beaucoup plus rassurant que les champis. Sinon la dose de LSD que j’ai pris par rapport aux champis m’a semblé beaucoup plus forte. C’est aussi une question de produit, surtout niveau durée, mais bref. Pendant ce trip j’ai vraiment perdu beaucoup de concept sur les choses qui m’entouraient. Je ne savais plus vraiment qui j’étais, ce que j’avais fait le jour-même, ce qui allait venir. Le temps était vraiment dissolu, imperceptible. Les hallus étaient très fortes par rapport aux champis aussi, mais comparé à celle de la MD qui sont absolument terrifiantes, c’était tranquille là. Je pense que ce trip m’a apporté une nouvelle manière de voir la nature, ou surtout les belles choses qui pouvaient se trouver à côté de chez moi et que je n’avais jamais remarqué. Chaque fois que je vais fumer une clope chez moi je retourne devant le pont. C’est devenu un endroit un peu « historique ».
Ce trip m’a aussi fait me questionner sur la quantité de drogues que j’ingurgite chaque semaine ou chaque jour, entre les joints, la bière et la MD. Depuis ce trip j’ai baissé ma consommation des joints et de la bière, et pris une résolution de pause pour la MD. Je pense retenter l’expérience d’ici un ou deux mois, à voir si j’ai la possibilité de le faire à nouveau surtout.
Le prochain trip ne sera pas solitaire par contre. Même si le trip s’est bien passé tout seul, j’avais quand même envie d’avoir quelqu’un avec qui discuter des effets et partager des idées en direct à certains moments. Surtout de ne pas se sentir comme l’unique personne au monde qui ressent des effets forts sur ses sentiments et se ressentis.
J'ai conscience d'avoir vraiment abusé avec la MD, je tiens à le dire, et je déconseille.
On est jeudi, j’ai passé mon entretien d’entrée pour l’école d’art mardi, c’est l’heure de la détente. J’ai ainsi prévu un petit trip au LSD, mon premier bien que les champignons commencent à devenir familiers pour moi. J’avais le choix entre jeudi ou samedi mais finalement, jeudi le soleil rayonnait et il m’a semblé être le bon moment pour avaler un buvard. D’autant plus que mon père partait ce jour là de 17h à 24h, j’avais donc tout mon temps et la paix dans la maison. Mon frère avait le rôle de sitter, il n’en voulait pas. J’étais ensuite censé aller en boite à la Grav pour le festival Electron vers 23h pour rejoindre Kal.
Donc il est enfin 15h, le jeudi, je descend chercher mon carton dans le congélateur. Mon frère me voit sortir le petit sachet contenant mon buvard et me suis dans ma chambre pour assister à la prise. Je coupe le carton en deux, j’en avale une moitié et range l’autre dans un tiroir. Je propose à mon frère d’aller chercher des provisions au supermarché en attendant la montée. En 15 minutes on est de retour avec des pommes, du jus d’orange, des bières et un redbull. Je lui dis que j’aimerais bien mixer un coup mes vinyls en attendant la montée, mais que avant ça on pourrait aller fumer une clope dans le jardin. Finalement on est resté dans le jardin, face à la rivière, et le pont. Il est 16h10 et je ne ressens toujours rien, quoi que un petit changement physique. Je demande à mon frère si mes pupilles sont dilatées, quedalle. À 16h30 je décide d’aller faire le tour du quartier, je sens que ça monte et j’ai besoin de m’isoler. Je roule une cigarette et je m’en vais. J’ai senti à ce moment la phase de transfert vers le « monde psychédélique », j’étais en chemin. Le sourire au lèvre je marche, avec des lunettes rayban trouvées dans la maison auparavant pour cacher mes pupilles des gens que je croiserais potentiellement. Je retourne dans le jardin, mon frère est toujours là. Je lui dis que ça commence à monter mais que je n’ai rien de visuel pour l’instant. Il roule un joint, je me pose sur la couverture les écouteurs aux oreilles. J’avais vraiment besoin de m’isoler pour la montée. Le joint est allumé, j’en tire juste une barre, pour le goût et pour lancer cette montée qui me semble un poil lente. On reste là pendant un bon moment, de 15h30 à 17h15 environ en fait.
À 17h15 on rentre car j’ai envie d’écouter un morceau de goa sur mes enceintes, la montée devient intense, je sens que je suis réellement en train d’oublier la réalité. On ouvre la porte de la maison, avec toutes nos affaires ; jus, mac, sacs, bières, etc, je croise mon père mais je ne le regarde pas, je file dans ma chambre, je sais que mon frère va me suivre.
Quand j’arrive dans ma chambre, les visuels arrivent enfin. Les posters se mettent à bouger, les couleurs se renforcent. On met alors une track de Goa (
J’ai ensuite décidé d’aller chercher la cigarette que j’avais roulée dans le jardin et de sortir la fumer en faisant le tour du quartier. Tout d’abord je me suis changé, j’ai mis un pantalon plutôt que mon saroual, ce qui a changé une partie de moi. Je me suis senti tout d’un coup sérieux, moins hippie, je me sentais « droit ». Je suis alors allé cherché ma cigarette et le reste des affaires que j’avais laissé dans le jardin et je suis allé me promener. J’ai mis mes lunettes RayBan ce qui a renforcé cet sensation de sérieux. J’avais le sourire au lèvre, je me sentais comme un enfoiré de cow-boy avec ces lunettes. Je sors alors de chez moi tout fier, clope au bec. Après une centaine de mètre je me retourne et je vois un ami et voisin qui est à vélo et s’approche de moi. Il me sourit, ça fait longtemps que je ne l’ai pas vu, mais quel étrange moment pour se croiser, enfin pour moi. Je lui souris aussi « Eeeeeh bien mec ?! » me dit-il. Tout ce que je lui ai dis c’est « Regarde mes yeux » en enlevant mes lunettes, il n’avait pas très bien compris, puis « Je suis sous LSD » « Hein ? Mais y’a personne chez toi ? » je met un petit temps à répondre « Ah non y’a juste mon frère, c’est pour ça… » « Ah ok » « Ah merde tu m’as cassé dans mon trip hahaha j’suis désolé j’dois marcher je fais ma promenade là » et je suis parti spontanément, lui n’avait certainement rien compris à cette scène un peu étrange. Je continue alors de marcher. J’avais une sensation vraiment d’assurance pendant cette promenade, je me sentais vraiment très fier, très bien, classe avec mes lunettes RayBan. Arrivé au carrefour où j’ai le choix soi de rentrer chez moi, soi d’aller ailleurs, je me suis demandé si ce ne serait pas sympa d’aller se balader bien plus loin, voire jusqu’en ville, mais je me suis vite ravisé, je n’avais que ma bouteille de jus d’orange et mon iPhone sur moi.
Arrivé chez moi je me pose dans le canapé du salon, un de mes chat est là (Lily), elle me regarde avec un air maternel. J’ai ainsi eu l’impression que tout le temps que je me suis posé dans le salon qu’elle avait veillé sur moi. C’était rassurant. J’avais peur de la caresser pour ne pas lui « transmettre » le LSD, je transpirais beaucoup, surtout des mains. Je me suis alors assis sur le canapé, j’ai allumé la télé, c’était Le Grand Journal. J’ai coupé le son et mis un son ambient sur mon iPhone. C’était assez drôle de voir tout ces connards de politiciens déformés par les hallus que j’avais. Il y avait une fille dans le public qui me plaisait et j’ai eu l’impression qu’elle me fixait. Les visages ondulaient et des couleurs s’y ajoutaient. La musique collait parfaitement et je distinguais la psychologie et le ressentis de ces intervenant juste avec leurs mimiques du visage. J’ai éteins la télé car ce qu’il y avait derrière la fenêtre m’intéressait plus. Le soleil était presque couché et j’ai regardé ce paysage pendant un petit moment, j’ai eu un sentiment énorme de bonheur, de calme, de tranquillité.
Après ça je suis retourné un moment dans ma chambre, j’ai écouté de la musique, je me suis assis sur mon lit et mon frère m’a rejoins avec un des chats que je n’ai pas osé caresser. On a discuté un peu, il m’a demandé si ça allait. Il est allé faire des pâtes, à notre accord. Je suis descendu dans la cuisine un petit moment plus tard. Avant j’ai pris une douche, la vue de mon corps m’était très étrange, j’étais complètement difforme, c’était un peu angoissant. J’ai fermé les yeux lorsque l’eau coulait de mes cheveux à mes pieds et j’ai eu des visions horribles. Un type avait la gueule grande ouverte et semblait gueuler, suivis de flashs rapides, j’ai du ouvrir les yeux parce que c’était trop.
Les pâtes étaient prêtes, j’ai mis la table mais j’avais du mal. J’avais toujours l’impression qu’il manquait quelque chose, j’ai fait des aller-retours à plusieurs endroits. J’étais un peu trop spontané. Mon frère a servi les pâtes, mais impossible de manger. À ce moment je lui explique que pour moi, là où je me trouve et la Grav ce sont deux bulles différentes au niveau du temps et de la distance, et que je ne voyais aucun moyen d’aller de l’une à l’autre (bref le concept de la Grav m’était inconnu). Mon frère me sort alors « Bah tu prends le bus ». Fou rire, où comment narguer un perché en cassant ses idées profondes. J’ai donc bien ris et suis retourné dans ma chambre. Je me suis alors assis sur le sol, l’unique endroit qui me semblait confortable et agréable. C’était un peu comme un « retour aux sources » en s’asseyant par terre. J’ai lancé la track goa, pris mon carnet de dessin et j’ai dessiné en tournant en rond dans ma chambre. Je faisais juste des traits arrondis, droits, bref très abstrait mais ces formes me rassuraient, je les trouvais magnifiques. Je les voyais bouger. Je me suis rassis par terre, j’ai mis de l’ambient et j’ai roulé un joint. J’ai alors écrit une phrase qui me tient bien à coeur expliquant l’instant présent : « Cette vision idyllique du type posé par terre dans sa chambre sur ses draps en fumant un joint sur un air de Boards (+jus d’orange) ». Je n’ai pas senti d’effet marquant avec le joint. Je me suis couché après avoir éteint la lumière. Être dans le noir était bien, comme une sorte de retour au calme. J’ai un peu fermé les yeux mais les hallus étaient trop flippantes, j’étais obligé des les ouvrir. Je suis alors resté là pendant une demi-heure, j’ai beaucoup réfléchi mais n’ayant pas partagé grand chose étant tout seul tout ça est un peu resté flou en moi. Je ne saurais l’expliquer mais ça a laissé une trace. Après ça mon frère est venu fumer une clope dans ma chambre, assis par terre comme moi. Il est rentré dans le trip et ça faisait plaisir. Je suis ensuite aller faire le tour du quartier en fumant une clope. Tout était calme, les sons environnants que j’entendais créaient une musique. Le bruit d’un avion pour les basses, les oiseux les aigus, bref, c’était un plaisir d’entendre la nature après toute la musique que j’avais écoutée. Retour à la maison, je commence à me préparer pour aller à la Grav, RDV avec Kal à 23h devant et il est 22h10.
Comme quand j’étais dans la cuisine je deviens impulsif, j’oublie toujours un petit truc et je fais mille aller-retour. Tabac, fafs, filtres, briquet, porte-monnaie, MD, ah merde la MD, est-ce que j’ai vraiment envie d’en reprendre après ? Je sais pas, on verra. Je me fais alors deux petits para avec un gros para. C’était 0.06*2 en gros, j’en prend un pour Kal en entier aussi. Je m’en vais, c’est bizarre de s’en aller de chez soi alors qu’on trip encore. Je marche heureux, j’ai embarqué un redbull avec moi que j’hésite mille fois à ouvrir. Finalement je l’ouvre. Je prend le tram, il y a trop de gens, j’angoisse un peu et je descend un arrêt plus tôt qu’il ne faudrait pour aller à la Grav. Tant mieux ça me fera marcher. Je me perds dans la zone industrielle, j’arrive plus à savoir dans quel sens est quoi (j’ai perdu le nord). Heureusement que Apple est là.
23h15 je retrouve Kal qui vient aussi d’arriver. Je trip encore un peu mais je n’ai plus de visuels, j’ai du mal à parler, je finis pas mes phrases par contre. J’essaye de lui expliquer le trip mais c’est pas facile. Je me rend compte que je ne sais plus du tout comment est l’effet de la D sur le moment, même celui de l’alcool ou de la beuh, j’ai oublié ces effets avec le LSD. On drop nos paras, lui 0.12, moi 0.06. On entre vers minuit, y’a personne, c’est parfait. On va danser, il me dit qu’il monte comme un porc, moi rien pour l’instant. 10 minutes plus tard il me dit qu’il a jamais été aussi perché et me demande si y’avait vraiment 0.12 dedans, je lui explique que je sais plus que c’était peut-être 0.16 ou un truc comme ça, bref mais moi je sens rien, rien de concret en tout cas. Vers 2h on va se poser dehors et j’en redrope un, je vais prendre une bière, je bois deux gorgées et là je me dis qu’il faut que j’y aille. C’était pas à cause de la bière mais tout d’un coup gros coup de barre, je me sens bizarre, j’ai envie de retrouver le monde réel, mais la MD fait effet même si je ne l’ai pas sentie venir, du coup je ne peux pas échapper à ce monde psychédélique. Je dis à Kal qu’il faut vraiment que j’y aile. Je m’en vais alors. J’ai marché pendant 45 minutes, j’ai roulé un joint pendant le trajet, mais je me sentais vide, vraiment vide. « T’en as trop pris mec ». J’arrive chez moi et je m’étale sur mon lit. Je me suis endormis direct, tout habillé et les écouteurs aux oreilles.
Le lendemain j’étais au bout de ma vie, complètement dépressif, j’appelle une amie pour aller la voir. Je m’habille et je file la retrouver devant chez elle. Je voulais pas parler de mon trip, et de la connerie d’avoir pris de la D par dessus, je voulais juste discuter de tout et de rien. Après ça je me suis sentis vraiment mieux, j’ai ensuite dormis pendant l’aprem. Le soir j’étais motivé à retourner à l’Electron, j’avais déjà payé. Ce soir j’ai dropé deux paras de 150 et je ne les ai presque pas sentis, c’est là où j’ai vraiment compris qu’il fallait que je fasse une grosse pose sur la D (je m’étais déjà un peu dis ça « grâce » au LSD).
En conclusion c’était un trip très bien. Ayant consommé des champis plusieurs fois auparavant j’ai pu sentir les différences des deux produits et en somme je trouve que le LSD est beaucoup plus rassurant que les champis. Sinon la dose de LSD que j’ai pris par rapport aux champis m’a semblé beaucoup plus forte. C’est aussi une question de produit, surtout niveau durée, mais bref. Pendant ce trip j’ai vraiment perdu beaucoup de concept sur les choses qui m’entouraient. Je ne savais plus vraiment qui j’étais, ce que j’avais fait le jour-même, ce qui allait venir. Le temps était vraiment dissolu, imperceptible. Les hallus étaient très fortes par rapport aux champis aussi, mais comparé à celle de la MD qui sont absolument terrifiantes, c’était tranquille là. Je pense que ce trip m’a apporté une nouvelle manière de voir la nature, ou surtout les belles choses qui pouvaient se trouver à côté de chez moi et que je n’avais jamais remarqué. Chaque fois que je vais fumer une clope chez moi je retourne devant le pont. C’est devenu un endroit un peu « historique ».
Ce trip m’a aussi fait me questionner sur la quantité de drogues que j’ingurgite chaque semaine ou chaque jour, entre les joints, la bière et la MD. Depuis ce trip j’ai baissé ma consommation des joints et de la bière, et pris une résolution de pause pour la MD. Je pense retenter l’expérience d’ici un ou deux mois, à voir si j’ai la possibilité de le faire à nouveau surtout.
Le prochain trip ne sera pas solitaire par contre. Même si le trip s’est bien passé tout seul, j’avais quand même envie d’avoir quelqu’un avec qui discuter des effets et partager des idées en direct à certains moments. Surtout de ne pas se sentir comme l’unique personne au monde qui ressent des effets forts sur ses sentiments et se ressentis.
J'ai conscience d'avoir vraiment abusé avec la MD, je tiens à le dire, et je déconseille.
