Władysław
Matrice périnatale
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- 6 Mai 2023
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Il y a deux ans, je commençais un petit peu à boire mais le dernier joint que j'ai fumé à cette époque-là devait remonter à mon année de seconde et j'ai clairement crapoté durant cinq minutes pour impressionner les copains, rien de plus. Je n'ai jamais eu aucune expérience avec le cannabis.
TR : Petite balade dans la capitale avec ma compagne. À l'époque nous étions dans une relation à distance et elle venait me voir dans mon petit appartement étudiant pour profiter du week-end... Sauf que cette fois-ci, elle a ramené un sac entier de cannabis. Je ne pourrais pas vous dire le dosage ni la variété (je ne suis pas du tout un connaisseur, étant plutôt entiché des opiacés/opioïdes) mais je trouvais ça intéressant de vous faire partager à quel point une grosse dose de cannabis sur quelqu'un sans aucune tolérance et expérience peut agir...
Bref, nous allons dans un restaurant (russe, de surcroît) et après pas mal de vodka nous rentrons en métro. Nous sommes un peu (très) éméchés, nous nous arrêtons pour squatter un photomaton, je ramasse un cône de chantier pour le monter au septième étage de mon appartement, un couple normal dans un environnement tout-à-fait sain et paisible... Je me pose sur le lit et elle déballe un énorme sachet bourré à craquer de cannabis et commence à rouler un énorme joint. Sans tabac, ni rien d'autre. Exclusivement du cannabis...
Un joint entier à nous deux. Ça me casse la gorge, je bois au moins trois ou quatre verres de jus de fruit frais (pour faire redescendre l'alcool de plus) avant chaque bouffée, sinon j'ai envie de vomir. On discute et je ne me rappelle même pas de quoi nous étions en train de parler, je commence à paniquer un peu mais elle me dit que c'est tout-à-fait normal, je dois juste me détendre et ça ira un peu mieux. Je commence à l'écouter et je la vois en rouler un deuxième; je me dis que les effets ne sont pas tout-à-fait probants alors autant mettre le paquet... Au bout de la moitié du deuxième joint, je commence à réellement me sentir très bizarre. Je plane sur la veilleuse bleue qui colore ma chambre et je me sens un peu en dissociation de mon corps (ceux qui ont déjà vécu de la déréalisation/dépersonnalisation comprendront un petit peu ce vécu).
Ma copine met de côté le joint et me demande de m'allonger. On discute, tout semble très joli mais j'ai l'impression que mon cerveau est dans la salle de bain et que moi, je suis là dans le lit à la regarder, tout empaffé. Elle m'embrasse longuement et je ferme les yeux. Et je trouve ça assez répugnant, j'ai l'impression d'embrasser un squelette et je la repousse en disant qu'il me faut un peu de temps, que je suis extrêmement défoncé. Elle me dit qu'il faut peut-être mettre une distance physique et continuer à parler.
C'est ce que nous faisons.
Je ferme les yeux, elle me caresse la main. Et là, je vois une lumière jaune, je me sens sortir de mon corps et tomber. Comme si j'étais propulsé dans l'espace où j'en sais rien, mais c'était comme si ma conscience mourrait, j'avais clairement l'impression de mourir. Je me suis redressé après cinq minutes de torpeur extrême (comme après une paralysie du sommeil), et ma compagne voyait que je faisais un très gros bad. Je la voyais tourner autour de moi comme une vidéo au ralenti "Ça va aller, ça va aller, ça va aller...", "Vlad, Vlad, Vlad...", "Tu m'entends, tu m'entends, tu m'entends ?". J'avais l'impression d'être resté bloqué au ralenti à vie.
À un moment j'ai fermé les yeux et je me suis dit "Ok, c'est qu'un gros bad, t'aurais pas du prendre autant, ok ça rigole pas du tout. Calme toi..." et juste après j'ai pu me lever, m'enfermer dans la salle de bain (à ne pas faire au cas-où il vous arrive quelque chose et que personne ne peut vous atteindre) et me calmer.
Je suis retourné dans le lit et je me suis écroulé après mon Xanax du soir.
Le lendemain, elle m'a dit que pendant mon bad, j'ai couru partout dans mon 10m2, que j'avais des énormes yeux terrifiants et que j'ai crié. Elle regrettait beaucoup (pour une première fois) de m'avoir fait fumé autant. Depuis, je n'ai pas retouché au cannabis.
Merci de m'avoir lu !
TR : Petite balade dans la capitale avec ma compagne. À l'époque nous étions dans une relation à distance et elle venait me voir dans mon petit appartement étudiant pour profiter du week-end... Sauf que cette fois-ci, elle a ramené un sac entier de cannabis. Je ne pourrais pas vous dire le dosage ni la variété (je ne suis pas du tout un connaisseur, étant plutôt entiché des opiacés/opioïdes) mais je trouvais ça intéressant de vous faire partager à quel point une grosse dose de cannabis sur quelqu'un sans aucune tolérance et expérience peut agir...
Bref, nous allons dans un restaurant (russe, de surcroît) et après pas mal de vodka nous rentrons en métro. Nous sommes un peu (très) éméchés, nous nous arrêtons pour squatter un photomaton, je ramasse un cône de chantier pour le monter au septième étage de mon appartement, un couple normal dans un environnement tout-à-fait sain et paisible... Je me pose sur le lit et elle déballe un énorme sachet bourré à craquer de cannabis et commence à rouler un énorme joint. Sans tabac, ni rien d'autre. Exclusivement du cannabis...
Un joint entier à nous deux. Ça me casse la gorge, je bois au moins trois ou quatre verres de jus de fruit frais (pour faire redescendre l'alcool de plus) avant chaque bouffée, sinon j'ai envie de vomir. On discute et je ne me rappelle même pas de quoi nous étions en train de parler, je commence à paniquer un peu mais elle me dit que c'est tout-à-fait normal, je dois juste me détendre et ça ira un peu mieux. Je commence à l'écouter et je la vois en rouler un deuxième; je me dis que les effets ne sont pas tout-à-fait probants alors autant mettre le paquet... Au bout de la moitié du deuxième joint, je commence à réellement me sentir très bizarre. Je plane sur la veilleuse bleue qui colore ma chambre et je me sens un peu en dissociation de mon corps (ceux qui ont déjà vécu de la déréalisation/dépersonnalisation comprendront un petit peu ce vécu).
Ma copine met de côté le joint et me demande de m'allonger. On discute, tout semble très joli mais j'ai l'impression que mon cerveau est dans la salle de bain et que moi, je suis là dans le lit à la regarder, tout empaffé. Elle m'embrasse longuement et je ferme les yeux. Et je trouve ça assez répugnant, j'ai l'impression d'embrasser un squelette et je la repousse en disant qu'il me faut un peu de temps, que je suis extrêmement défoncé. Elle me dit qu'il faut peut-être mettre une distance physique et continuer à parler.
C'est ce que nous faisons.
Je ferme les yeux, elle me caresse la main. Et là, je vois une lumière jaune, je me sens sortir de mon corps et tomber. Comme si j'étais propulsé dans l'espace où j'en sais rien, mais c'était comme si ma conscience mourrait, j'avais clairement l'impression de mourir. Je me suis redressé après cinq minutes de torpeur extrême (comme après une paralysie du sommeil), et ma compagne voyait que je faisais un très gros bad. Je la voyais tourner autour de moi comme une vidéo au ralenti "Ça va aller, ça va aller, ça va aller...", "Vlad, Vlad, Vlad...", "Tu m'entends, tu m'entends, tu m'entends ?". J'avais l'impression d'être resté bloqué au ralenti à vie.
À un moment j'ai fermé les yeux et je me suis dit "Ok, c'est qu'un gros bad, t'aurais pas du prendre autant, ok ça rigole pas du tout. Calme toi..." et juste après j'ai pu me lever, m'enfermer dans la salle de bain (à ne pas faire au cas-où il vous arrive quelque chose et que personne ne peut vous atteindre) et me calmer.
Je suis retourné dans le lit et je me suis écroulé après mon Xanax du soir.
Le lendemain, elle m'a dit que pendant mon bad, j'ai couru partout dans mon 10m2, que j'avais des énormes yeux terrifiants et que j'ai crié. Elle regrettait beaucoup (pour une première fois) de m'avoir fait fumé autant. Depuis, je n'ai pas retouché au cannabis.
Merci de m'avoir lu !
