[6-APB succinate puis 2C-I] la flemme

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Sorence

zolpinaute de la sapience
Équipe Psychonaut
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C'est une expérience en deux temps.
Tout d'abord, je voulais essayer mon 6-APB afin de savoir si ça vaut la peine d'en recommander avant le bannissement en Hollande. J'étais assez embêté par le flou qui entoure les dosages de la version succinate du 6-APB. Finalement, sur les bons conseils de Reddit, mon ami et moi (je l'appellerai ici Marsouin, car j'ai oublié son animal totem) choisissons de viser 150mg : ce sera au pire un peu bas, au pire un peu haut. Donc 140 pour moi et 170 pour lui.

Prod : 6-APB succinate, 140mg en oral
Corpulance : 50kg (donc 2,8mg/kg)
Expériences précédentes : je peux comparer avec MDMA, 5-MAPB et 4-FMA.
Set and setting : j'ai pas pris de libérateur de sérotonine depuis le nouvel an. J'ai hâte et je suis de bonne humeur. J'ai confiance en Marsouin. On est en train de réparer un doudou. On a juste envie de passer une bonne aprem.
Drop à 16h, après avoir mangé un peu de pain.

Effets :
Ça a été lent à monter. Il n'y a pas eu de rush. La montée m'a semblé plutôt psychédélique : j'avais des guiliguilis dans l'estomac, un goût bizarre dans la bouche, je me sens à côté de mes pompes, mais c'était agréable. On parlait plus fort que d'habitude. J'ai eu super froid, la régulation de la température corporelle était clairement explosée. Marsouin a énormément transpiré, moi j'étais glacé et j'ai tapé ma montée sous la douche.
Du trip lui-même, je retiens peu de choses. Dès que le prod a tapé, on a complètement oublié le doudou, qui est resté sur la table d'opération avec une aiguille plantée dans la patte. On avait du mal à se concentrer mais on était de très bonne humeur. On s'est beaucoup parlé, avec sincérité. On n'avait pas particulièrement envie de se toucher, mais quand on le faisait, c'était agréable. Nos personnalités n'ont pas changé. Je n'étais pas spécialement euphorique, mais je parlais avec beaucoup d'enthousiasme. J'étais stimulé physiquement, sans avoir non plus envie de sortir de l'appartement par exemple. La musique était agréable en général, mais je restais très picky sur les sonorités, j'avais besoin de timbres acoustiques et pas trop métalliques.

On a fait un ballon de protoxyde d'azote. C'était fort, j'ai eu des ressentis, des pensées très personnelles que je ne détaillerai pas ici. Ça m'a laissé très calme, comme "remis à ma place".

Conclusion :
En tant qu'empathogène, je ne trouve pas ce produit très intéressant. Il a un "toucher" assez froid, je n'ai pas vraiment ressenti les choses. Je ne l'utiliserais pas pour faire de la magie ou approfondir une relation, à moins de n'avoir que ça sous la main.
Pourtant la stimulation et la désinhibition sont là, et ne sont pas gênantes. Je pense que ça en ferait un bon prod de teuf. Ce serait possible de taper énergiquement du pied (pas comme sous 5-MAPB) sans aller raconter sa vie à n'importe-qui (pas comme sous MDMA). Avec un bémol pour la régulation de la température : ça présage des nuits glacées et des surchauffes en été.
Ensuite, le S&S n'était peut-être pas propice. Après tout, on n'était que deux potes dans un appart. Possible que dans d'autres contextes, j'aurai davantage trouvé cette touche d'exceptionnalité, de "wahou", d'émerveillement que je recherche dans les empathogènes.



J'avais envie de tester le mélange avec le 2C-I, car des TRs comme celui-là m'ont gravement alléché. On comptait en prendre à la fin du plateau pour prolonger et approfondir les effets. Mais il fallait d'abord faire une diluvolu et se concentrer était franchement difficile, + l'attente de la dilution complète du produit. Finalement, on a tapé à la première sensation de descente.

Prod : 2C-I 10mg en oral
Corpulance : toujours 50kg (donc 0,2mg/kg)
Expériences précédentes : j'en ai déjà pris jusqu'à 7mg. Je sais qu'il peut être un peu méchant, c'est moins anodin que le 2C-B, même à petite dose.
Set and setting : on a drop trop tard, ça monte pendant la descente de 6-APB. Au moment du présumé pic plasmatique, je ressens aussi un énorme coup de barre. Il est 1h du matin. Ah, bon ben va falloir assumer.

Effets :
Au bout de 30min, j'ai vu le mur onduler, ça m'a fait plaisir. La morosité de la descente a laissé place à de l'enthousiasme, sans chasser la fatigue.
Il ne s'est rien passé de particulier non plus, parce qu'on était déjà épuisés. On a juste écouté de la musique en oscillant entre la cuisine et le salon, plus ou moins emmitoufflés. Bizarrement, j'avais moins froid que sous 6-APB, en fait j'avais presque chaud.
Je n'avais pas du tout le headspace psychédélique, ni la stimulation des phéné. Seulement un calme un peu distant genre "sagesse", et de magnifiques CEV. On aurait pu s'attendre à ce que la descente rende le trip angoissant, mais au contraire, j'ai eu l'impression d'avoir carrément la flemme de psychoter. Les choses bougeaient et ondulaient, on échangeait des impressions, les pensées faisaient des noeuds, et je me contentais d'observer ça.

On a encore fait un ballon, c'était encore plus fort, ça m'a rincé. J'ai eu, l'instant du blast, l'impression de tout comprendre. J'ai aussi su qu'il n'y avait rien à comprendre. Et j'ai su que tout en sachant ce paradoxe, je continuerais de chercher à comprendre, jusqu'à la prochaine fois... Alors je me suis envoyé un message mémoriel, ce qui m'a donné mal à la tête, comme le prix à payer pour avoir voulu ramener quelque-chose de "l'autre côté". En m'envoyant ce message, je savais qu'une fois "revenu", je n'en comprendrais plus la signification, je ne saurais pas refaire le chemin mental. Du coup, c'était juste un message de "bienveillance", une sorte de : "sache que tout va bien, même si tu ne comprends pas". C'est marrant, c'est exactement ce qu'il se passe. Je me rappelle du trip mais l'impression du trip est intranscriptible... je sais seulement que je me suis adressé cela comme un acte de foi. En tous cas, ça m'a passé l'envie de retourner dans cet état, dans le blast. Comme si c'était trop dur à supporter pour un esprit humain, trop loin du réel. Une fois le message transmis, pas la peine d'aller s'y perdre. Ca sert à rien.

Après ça, Marsouin et moi étions quasiment muets, épuisés. Objectivement, on avait très faim et ça contribuait à notre atonie. Quand tout a semblé se calmer (vers 7h), j'ai essayé de manger. Mais impossible de finir mes nouilles insta, envie de vomir. Tout en sachant que je le regretterais le lendemain, j'ai vraiment galéré à absorber des nutriments. Cette impression d'estomac noué a persisté sur deux jours.

J'ai essayé de dormir, mais bien sûr, une fois nourri et au calme, mon esprit me semblait clair comme de l'eau de roche. Niglo me manquait, j'avais pas envie de réfléchir maintenant, je voulais juste déconnecter. Alors j'ai pris quadruple dose de benzo (6mg de broma). De manière assez rigolote, mes hallus hypnagogiques (celles qu'on a avant de dormir) avaient des formes très cheloues, avec des yeux et des antennes partout, ce qu'on pourrait attendre d'un rêve psychédélique finalement.

Conclusion :
On a dropé trop tard : au lieu de synergiser avec le 6-APB, le mix a allongé la descente sur un temps infini. En soi, on attendait la fin des effets pour dormir, et on essayait de profiter entre-temps, mais ce n'était clairement pas un S&S de folie. En plus c'était long, putain. Heureusement qu'on était ensemble.
Après, j'ai trouvé l'expérience intéressante, en particulier cette sensation d'avoir la flemme de bader.



Conséquences :
J'étais tout mou pendant deux jours, et pas très motivé pendant deux jours encore. 6-APB, psychédélique, faim, manque de sommeil... ça épuise.
J'ai assouvi ma curiosité mais je ne pense pas réitérer ce protocole.
Je retiens tout de même : ce calme dans les bourrasques psychédéliques, cette flemme de bader, cet acte de foi : "c'est OK".
 
Si je puis me permettre, ton IMC n'a pas d'importance, c'est ta masse qui en a. Le produit se dilue dans tout tes kilogrammes : si tu as un faible IMC mais une grande taille (ça peut faire bcp de kg) ça dilue plus que si tu as un fort IMC mais que tu est atteint de nanisme (où tu auras pê moins de kilo que dans le cas décrit ci-avant)
 
D'accord, 50kg du coup
 
J'ai eu, l'instant du blast, l'impression de tout comprendre. J'ai aussi su qu'il n'y avait rien à comprendre. Et j'ai su que tout en sachant ce paradoxe, je continuerais de chercher à comprendre, jusqu'à la prochaine fois...​

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Merci du retour détaillé sur un combo peu commun !

Perso, en empatho, je ne connais que la MDMA et la 5-MAPB à bas dosages, et de mes expériences, je vois tout à fait que passé la montée du 2C-I, t'aie eu la flemme de vraimment tripper en quelque sorte, moi typiquement, en fin d'ampatho j'ai juste envie de me bourrer de Benzo de Cannabis et de m'endormir dans un calin pas de me faire un trip, ça devait etre bien éprouvant, j'espère que la petite baffe du proto était pas trop méchante !

Mais malgré les 140mg, le 6-APB avait pas l'air très *fort*, tu décris peu d euphorie et peu d effets mentaux

Ça me fait dire que j'ai bien fait de prendre la 5-MAPB et pas le 6 ; moi ce que j'aime justement c'est plus le coté tout stone à fondre dans des câlins tout mous

A part le ventre, ça allait le Bodyload ? Pas trop stim le mélange ? Pas ce coté tout tendu qui serre là ? T'as rien senti de chelou au coeur ?
 
D'accord, 50kg du coup
ca me fait pensé au fait que j'ai pas pensé à te dire, quand j'ai precisé que l'IMC n'avait pas de valeur en soi, que pour plus d'anonymat tu pouvais indiquer ta prise en mg/kg : commme ca on a le rapport massique et ca anonymise ton poid
 
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