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[2C-E] Les abattoirs

NeoNono

Holofractale de l'hypervérité
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4 Déc 2008
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« Arnaud ? Arnaud »

Je me tourne et repère une petite vieille qui s'excite à la fenêtre, je lâche mon gâteau et ouvre un battant pour qu'elle ne se foute pas à crier derrière le carreau.

« Bonjour !

-Bonjour.
»

Sourire. Il faut toujours sourire à la proprio.

« J' ai encore reçu un paquet pour vous dans ma boîte aux lettres, le facteur s'est enc[Blabla] »

AHAH. Vu à quoi la lettre ressemble, je me doute bien de ce que ya dedans, l'ancêtre. La vieille se tire, je choppe la lettre et arrache frénétiquement le papier bulle. OHOH. Le coup de fil ne tarde pas :

« On l'a.

-C'est 2C-Eiesque (A l'anglaise).
»

Le para est avalé pour nous deux et c'est parti. Les montagnes russes commencent et c'est pas comme si elles allaient s'arrêter rapidement. Parce que bon, avant de dévaler les rails du psychédélisme, on se doit d'affronter la gerbe. Moment très amusant quand on est à une expo :

« J'vais dégueuler ... Ah non, ça va. Ahhh, ça revient, bouaaaarrrrrr, ah non ça va », et l'artiste dans le coin qui sourit, satisfait. Après cette petite expo, on se promène sur le Capitole de la ville rose; c'est ça le 2C-E ? Bizarre. Je regarde mon camarade, qui semble soucieux. Il revient un peu à lui et m'annonce qu'il vient de sentir une décharge d'oxo et ya pas à chier, c'est bien une putain de décharge d'oxo qui me prend quelques secondes plus tard. C'est vicieux, bordel, on s'y attend pas mais, c'est bien ça, on est sur un petit nuage, tout devient cotonneux et on oublie pourquoi on marche en plein centre-ville. On décide de rentrer pour bouffer un truc et aller à l'expo suivante (Nocturnes de Toulouse). Dans le métro, je continue de grimper et descendre ces foutues montagnes russes grappillant quelques précieux échelons à chaque tour de manège, c'est pas mauvais cette merde. En regagnant la surface, je me rend compte que tout bouge, ondule, se déforme, ... Putain, on est ché-per. On rentre rapidement à la maison et on s'écoute un peu d'Aphex, Boards of Canada et LFO ... Jouissif, cette zik. Les idées fusent, pleins de dessins s'offrent à moi sans que je puisse les capturer : des couleurs « acides », des formes « acides », une ambiance « acide ». Est-ce que ce sont les 20 dernières années qui m'ont foutu ces images dans la caboche (Tout ce qui avait un lien avec la drogue, rangé sagement dans le dossier « Images de perchés » puis revomit ensuite) ou alors est-ce que je suis en train de rejoindre les sphères déjà bien explorées du psychédélisme qui ont été reproduites par la suite sur tous les supports imaginables ? En tout cas, je suis en terrain connu, du moins en papier-peint connu; le sol n'est plus ce qu'il était. Le temps s'étire et on décide de se faire une petite sortie au carrefour du coin, histoire de s'offrir un rafraîchissement. Les micros descentes ponctuant le trip sont plus qu'hilarantes, le temps de laisser une bouteille à la mer pour l'autre : « Fiouu, attends, j'ai les idées claires. On va prendre par là. Non mais, jeuuh ... », que c'est reparti pour un PUTAIN de tour. On crapahute, on échafaude, on se prépare; faut pas se louper ... On a un billet de 50€ pour une bouteille qui en vaut deux. Va falloir que je prépare mon porte-monnaie. Et mes mains.

« Bonsoir !

-
ShamrockSmileyHappy.gif


-Tenez, votre monnaie
»

Je prends la bouteille, et je brandis le billet. La femme semble agacée, elle est russe; c'est certain. Elle a les cheveux blonds et des ongles longs. Elle m'insulte « Grichka », elle vient d'une zone pauvre de Russie. Elle avait fuit son pays pour se débarrasser des fumeurs de crack qu'elle devait servir en petite tenue tous les soirs. Et là, c'était un ras-de-bol, encore des drogués. « Grichka ». Je marmonne un truc en russe, un truc finissant par 'a' quoi.

« Te-nez.

-Mmmh -scrutant mes mains, attendez.
»

Je prends les billets et les place avec difficulté dans mon larfeuille. Je la regarde avec un sourire pour éviter de lui faire penser aux fumeurs de crack et j'effleure sa main pour prendre la monnaie restante au creux celle-ci. Je la dégoute. La pute. Je brûlerai ton office, connasse. Je pendrai tes gosses, tuerai toute ta famille russe et éradiquerai ton nom.

« T'as l'oasis ?

-Cette pute de russe ... Bordel, ouais, je l'ai

-Quelle Russe ?

-Ouais, allons-y.
»

On se casse. Et c'est parti pour l'expo. Les abattoirs, expo contemporaine assez barrée; qu'on avait pas encore faite. Une artiste japonaise rentre en même temps que nous, elle est avec son mari qui a pas mal la classe et une sorte de traducteur français anorexique. Il doit être 21h et les abattoirs accueillent leur prochaine victime. Un mec avec des yeux de chauve-souris nous tend un petit billet, il semble y avoir du sang dessus. Il ondule, bouge. Du sang. Le hall de l'expo est rempli de caisses. Des caisses de mort. Surement pour stocker les victimes. On entend des bruits de perceuses, des cris, ... Nous sommes dans des salles de torture, difficile de discerner le faux du vrai. Difficile de voir ce qui est là pour « nous » spectateurs, de ce qui est 'là'. On rentre dans une salle reposante. Une salle-fleur. Des écrans sur les murs et au centre des pétales de fleurs géants servant de gros canapés-fauteuils. Génial. On s'allonge dessus et on laisse vagabonder notre esprit. Le vent souffle, j'ai l'impression d'être une jeune abeille prenant un peu de bon temps. « Aujourd'hui, les filles. Je butine pas. JE TRIPE ». Relaxant à souhait. Puis peu à peu la pièce s'assombrit. Les écrans ne diffusent plus de champs de fleurs mais des images étranges. Putain, c'est rubber johnny. Aphex, mec ? T'es où ?
Ça vient d'où ? Flippant, merde. Allez, on change de salle. Faut pas non plus tenter le diable. On teste une autre salle mais ... Non. Un mec qui commence à avaler des lames de rasoir, c'est pas bon pour le crâne et encore moins pour mon crâne. Faut changer d'air. On passe un grand rideau et on se retrouve dans une salle obscure, parsemée de gros spots assez précis pour n'éclairer que certains espaces. Ces derniers accueillant des objets divers liés à l'enfance. Un gros pouf, un ours en peluche, un jeu d'enfant, ... J'ai l'impression d'être dans la tête d'un psychopathe. Un mec pourrait très bien surgir de l'obscurité pour m'égorger. Ahah. La visite continue avec une multitude de pièces plus folles les unes que les autres, génialissimo. Fréquenter un psyché d'une telle force dans un endroit où on perd autant pied, c'est vraiment fort en chocapics. Je pense que je n'aurais pas pu vivre plus intensément cette "première" rencontre (J'avais tout de même fait quelques tests auparavant ... Peu concluant, faute de balance).

Vers 23h, on sort de là et on décide de rentrer. En fermant les yeux, je m'aperçois que ma rétine garde l'image de la rue « en mémoire ». J'ai, devant moi, la rue version daredevil, qui ondule et change de teinte selon ce que j'entends, touche,... Un bordel général au niveau des sens qui finalement semble s'organiser peu à peu. Les montagnes russes sont toujours présentes mais au fil du temps, les vagues réduisent en ampleur. On prend -avec difficulté- le métro et on finit par se retrouver devant la porte de notre petite cahutte. On s'allonge et on redescend en discutant de la soirée.
 
S

Styloplume

Invité
Ben mec!
Je garde ca en mémoire! L'expo art sous "c-E, ok.
Le coup de la caissière russe est assez flippant quand meme.
 

Donkey Bird

Holofractale de l'hypervérité
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23 Fev 2008
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2 810
Merci pour le TR, le coup de la caissière russe m'a bien fait rire pour ma part :lol:

Par contre aller dans une expo trash sous trip... Arf, je m'y tenterai pas!
 
D

Deleted-1

Invité
Parfaite description d'un trip au 2c-E !! on s'y croirait :D

Mais vous avez gobé plus de 20mg là non ?

(les caissières doivent en voir des sbires de toutes les sortes, excellent le coup des billets difficiles à ranger, j'adore, souvenir...)
 

NeoNono

Holofractale de l'hypervérité
Inscrit
4 Déc 2008
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1 492
Laura Zerty a dit:
Mais vous avez gobé plus de 20mg là non ?

D'après les différents TRs, ouais à peu près. Mais on a dosé à l'œil en partant de doses ridicules à des doses de plus en plus grandes avec tout de même une balance précise au cg, dès que je dépassais le 0.02g, je m'arrêtais et j'en enlevais. On a essayé de la jouer safe, même si c'était assez risqué. En tout cas c'est fou de passer d'un para ressemblant à peu près au précèdent et de voir la différence d'effets ... On part du mal-de-bide/trucs-qui-ondulent pour arriver à ça, quoi. Fuck.
 
D

Deleted-1

Invité
Le E déglingue le bide...c'est son plus gros inconvénient !

Oui tkt je connais bien le dosage à l'œil...à chaque fois tu rajoutes une pointe de scalpel, mais faut toujours bien éparpillé la poudre pour bien voir ce qu'il y a (quand c'est en bloc c'est plus dosé forcément, mais le volume apparent ne change pas lui :mrgreen: )
 
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