CastlesMadeOfSand
Holofractale de l'hypervérité
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- 15 Juin 2011
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Contexte
Il est 17h00, je suis crevé à cause de la mauvaise nuit précédente (je voulais bien dormir mais je voulais aussi test l'éthyl-K... J'ai cru pouvoir concilier les deux, mais c'était une erreur).
Ce soir ya un super concert à deux pas de chez moi.
J'ai prévu de prendre une dose correcte de 25C pour être tripé mais pas trop et pour aller au bout de la nuit.
Vu que je suis naze je décide de prendre 400µg en sniff, ce qui paraît être raisonnable.
Je prends ma seringue, dose 0,2ml de la solution à 2mg/ml.
Et HOP dans le nez.
Putain le sniff direct à la seringue c'est débile !
J'ai appuyé un peu fort sur le piston et ça fait pas du bien !
Pour la petite histoire j'ai ressenti une gêne au niveau de l'oreille toute la nuit et encore un peu le lendemain...
Bref
3, 2, 1 Ignition !
Quelques minutes après m'être arraché le nez la fusée décolle.
les mandalas tribaux classiques se forment à même ma peau !
C'est assez rare, autant sur le lino c'est systématique autant là c'est whaouh !
Les petits points lumineux rouge-vert pullulent aussi sur mon bras.
Je me lève, je me sens bien scotché et les visus balancent graaaave.
Je mate dehors et ça déforme légèrement en vague, mais surtout les arbres prennent des allures de dessins symétriques psychédéliques et les points lumineux sont omniprésents.
"Putain kess que tu t'es mis encore, la vache !"
Devant la glace :
"La vache espèce d'enculé ! ^^"
"Ah bah bravo l'eRDèRe !"
"ça c'est RDR ça ! Là tu la joues trankilou ? Bah putain"
"RRRRRRrrRRrrrrDDDDRRRrrrrrRRRRRR"
J'en chie un peu et je me fou de ma gueule, ça va c'est carrément bon enfant.
Je me demande quand même si j'ai pas pris le flacon de 25I dosé deux fois plus fort.
=> Non, non c'est bien le flacon de 25C sur la table.
"Putain mais je me suis pas gouré de seringue comme un abruti quand même ?"
=> Non, la seringue est bien la bonne, elle semble toute bizarre (grosse, pâle, avec de la poudre de craie dessus) mais c'est la bonne.
Bon, on range tout ça, c'est clair qu'il y aura pas de redrop ce soir !
Je me dis que le concert ça risque d'être mort si je suis toujours aussi défoncé dans quelques heures.
C'est con quand même...
J'ai l'impression d'avoir fait n'importe quoi.
Je me met une musique bien cool pour me détendre (non mais sérieux je vais pas me mettre du Igorrr là
)
C'est bien caractéristique de la surdose : je cherche pas à potentialiser les effets mais à me calmer.
A souffler un peu.
J'ai cherché à augmenter la dose petit à petit pour vivre "Le trip" et là je suis à un tournant : je voudrais prendre juste une dose qui porte et qui se laisse travailler, pas qui emporte.
Je pourrais décrire la surdose comme : maquiller la vie comme une pute.
J'ai l'impression d'avoir habillé la réalité comme une salope.
C'est comme si je violais la beauté du monde BIM BIM dans un quick shot à l'arrache, sans douceur ni tendresse.
Mince c'est con, on pourrait faire ça plus tendrement quand même !
Je vais peut-être laisser un peu le sniff de côté (surtout en appuyant direct sur une seringue !).
Je me mets à danser.
Je peux faire tout ça net.
En fait sous trip, surtout quand c'est fort comme ça, je suis obligé de le faire.
C'est ça la différence "Si je fais pas ça je deviens fou".
Le gros trip me pousse sur le fil et là c'est soit le shamanisme, soit la dépression profonde.
Mais j'ai déjà découvert tout ça.
J'ai goûté à la puissance du maquillage, je n'ai plus besoin de me maquiller comme un pot de peinture.
Je ne suis plus une adolescente, je peux me permettre d'être fin et délicat avec cette force qui est là.
Le monde de la forme
La vache c'est la vie en HD là, c'est "sharp".
Les gens sont à fond avec ça : la qualité, la haute définition.
Mais bordel c'est toujours là au quotidien ça.
Mais non, on en veut plus ! Plus réel que le réel !
On accroche, on sort les crocs, une dent pointue, le fin de la lame.
Il ya une course après le VRAI.
Qu'est-ce que c'est en fait ?
Rien
RIEN
Putain mais il n'y a rien au fond, absolument rien !
Il n'y a que la course !
C'est la course la forme, c'est la course qui existe relativement.
Il n'y a rien, comme une page blanche, complètement disponible.
Les gens cherchent QUELQUE CHOSE, c'est une fuite qui créé l'ordinaire dans lequel ils se débattent.
Mais c'est sans fin car il n'y a absolument rien !
Le rien est sans contrainte.
Et donc tout est possible.
La forme.
Le dessin.
Comment ça commence ?
Le trait bien sûr.
N'importe quel dessin est un ensemble de traits.
La page blanche autorise le trait.
Le trait créé, il divise l'indivisible, créé la multitude: dedans/dehors en haut/en bas avant/après.
C'est parce qu'il n'y a rien que l'un peu exister, et ce 1, ce trait | créé une infinité de dimensions.
Ca part dans tous les sens !
Les gens dans leurs démarches "ah ben oui mais..." "ça veut dire que..." "Oui mais il faut que..."
Dessinent de réalités !
"Ok gamin, si tu veux, prends un crayon, assieds toi et dessine avec tout le monde, pas de problèmes !"
Il y a de la place partout !
Il n'y a que ça vu qu'il n'y a RIEN !
La course de "Moi" vers quelque chose est aussi un trait, une division.
Le "moi" c'est rien et FLAP on passe de l'autre côté le "monde" qui aussi n'est rien.
FLIP, FLAP
Un battement d'aile.
Un regard en avant, en arrière.
Le regard est toujours le même, vide et donc lumineux, qui accueille tout.
La plongée dans la fractale du moi qui coure dans le monde, qui le créer dans sa quête.
Mais il n'y a rien à trouver !
Il n'y a que des formes partout qui se définissent elles-mêmes, qui pulsent.
Sans aucune existence fondamentale, aucun "principe" inaltérable.
Tout est bon.
Il n'y a que des bonnes formes !
Tu peux y aller !
Une forme est une forme, elle est valide, valable !
Avec la perfection du trait et de l'espace, partout !
"Oui il est très beau ton dessin mon enfant" "C'est chouette".
Cette "création" atemporelle est complètement magique.
Il n'y a rien qui peut être abimé ou détruit.
Les formes bougent, se définissent elles mêmes dans toutes les dimensions possibles et imaginables.
Elles sont toutes possibles, tout le temps.
Le temps et d'ailleurs une des composante de la forme.
Au fond il n'est pas plus tangible que n'importe quelle forme.
J'ai l'impression de que les formes jaillissent dans tous les sens.
Ca vomit de la matière colorée dans tous les sens, j'ai l'impression de me répandre et d'en foutre de partout.
C'est plutôt fun ^^
J'ai compris.
C'est tellement simple, toutes les formes sont constituées de la même chose.
Le trait.
Il n'y a rien d'autre.
Il n'y a rien que je ne puisse comprendre, tous les dessins que vous pouvez me présenter je les connais.
La feuille, le trait.
Entre les deux la dynamique du mouvement.
Fsshhhhhhh !
Il n'y a rien qui me soit hors de portée, montre moi ce que tu veux et je le fais.
Trait pour trait.
Car je ne suis rien alors le dessin sera le pur reflet de ton dessin.
Je n'ai besoin de rien car tout est là.
Et alors ?
Et maintenant ?
J'ai compris le monde de la forme, autrement dit tout ce qui existe.
Et après ?
Suis-je meilleur que quelqu'un d'autre ?
Sûrement pas, complètement identique.
Suis-je plus intelligent ?
Non, la même intelligence est partout, je n'ai rien fait de particulier.
Que faire maintenant ?
"Ne simplement plus me créer de problème et être présent pour dénouer ceux des autres"
Voilà ce qui me viendra à l'esprit comme une évidence un peu plus tard dans la soiré en partant au concert.
Sinon là tout de suite je suis fatigué, l'ouragan de la forme me donne envie de me poser, de m'emdormir peut-être, de m'évanouir.
Une tentative de fuite, qui est un des principes du mouvement de la forme en fait.
Je réalise que les gens voudraient être « eux-même » dans une « autre situation ».
En fait ce « eux-même » est la situation, on peut regarder l’intérieur ou l’extérieur de la fractale, c’est toujours la même fractale.
La forme a cette composante moteur de « vouloir être » et elle se défini grâce à cette énergie.
Elle se manipule elle-même.
Mais c’est une blague de vouloir être « soi-même » dans une « autre situation ».
Une blague cosmique, génératrice de l’univers.
"Retour à la normalité"
Entre temps j’ai regardé plein de fois l’heure, pour voir par rapport au concert, en fait il se passe beaucoup de choses dans ma tête mais le temps passe tout doucement.
Je vais un peu sur internet.
Je reçois un mail d'un dealer qui m'encourage à vendre des cartons de 25I-NBOMe pour me faire un max de tune.
Oo
Putain ce truc de fou.
J'ai l'impression que le mec prostitue sa propre soeur qui l'aime tant.
“25i-NBOME / 25c-nbome DISCOUNT PRICES!!! if you pay till 16 of may!!!!!!”
=> “Spirit / Soul DISCOUNT PRICES!!! if you pay till 16 of may!!!!!!”
J'envisage une façon de lui répondre, plutôt brut de pomme, puis une autre en lui demandant si il a besoin de tunes (j'ai l'impression que c'est comme si il faisait la manche, avec une triste mentalité de mendiant), et encore une autre.
Je n'arrive pas vraiment à me décider parce que toutes ses approches peuvent être bonnes, il faudrait que le mec soit en face de moi pour que naturellement les bons mots émergent.
Un pote m'appelle sur mon portable, d'une cabine.
Il est au concert et mon ex lui a filé mon numéro comme je lui ai demandé.
Du coup je lui dis que je suis en train d'écrire un mail et que j'arrive après dans une petite heure au grand max (je vais pas me mettre en speed, en plus j'ai envie de manger, j'ai tenté plusieurs fois mais je sais pas quoi faire, je voudrais finir ce mail, il faut que je me prépare, que je check si ça peut le faire dehors avec plein de monde,...).
Je note son numéro "attends 2s je prends un papier un stylo", je m'étais levé mais au final je tape son num dans le mail en cours.
En fait les visus sont vachement plus tranquilles qu'au début (il doit être 20h33) et je sens que ça va faire.
Je mange une pomme, fini le mail puis me prépare.
Forcément je pars en ayant oublié un truc (le verre en plastique consigné du festoch').
Je reviens et repart.
Le concert, les gens
J'arrive là bas, j'ai soif mais pas une bière maintenant !
Je commande une bière et un jus d'orange à la billetterie (un peu la honte de boire un jus d'orange en ce début de soirée).
Je peux parler normalement à n'importe qui, en fait mon mental carbure bien plus vite que celui des gens nets.
Je sais donner le change, les gens sont dans leurs trip, c'est pas compliqué de voir le truc et de faire ce qu'il faut.
Je suis arrivé entre 2 concerts et c'est le top, j'appelle mon pote, on se retrouve, discute de pleins de trucs, surtout des relations aux autres puis on se mate le concert qui commence.
C'est super chouette mais trop fort, surtout pour mon oreille droite mais ça va.
Je suis naze et psychote un peu sur le fait de devoir rester debout mais ça passe bien.
Le groupe est vraiment chouette et j'apprécie.
Je bloque sur la montagne derrière, légèrement maculée de nuage avec des oiseaux au loin, d’autres plus proche « Whaaaaa faudrait que je retourne là haut »
Je croise des gens de mon taff (c'était obligé, je bosse dans la plus grosse boîte du coin, c'est le seul gros festoche ici, gratuit).
C'est no problemo.
En rentrant le soir je me demande comment personne ne m'a grillé avec des pupilles pareiles...
Les gens sont vraiment dans leurs planes ^^
Je regarde les gens et en général je les trouve particulièrement moche.
Ca fait un gros contraste avec la « beauté/perfection intrinsèque » de toute forme.
Avec le recul je pense que c’est le retour dans mon monde de la forme, ma vision des choses personnelle, les formes que je surimpose à la réalité qui créé cette laideur.
Un peu plus tard je reste ébahit devant la beauté du couché de soleil nuageux.
Le bleu de plus en plus profond, orné de la chaleur dorée du rose, c’est magnifique.
Descente et Dodo
Entre deux groupes je vais chercher un pull chez moi et en chemin je décide de parler de ma vision « du monde de la forme » à mon pote.
Du coup ça passe pas mal, même si la discussion est coupée par une pause pipi.
Mais je ne crois pas qu’il sente la portée de ce que je lui raconte, néanmoins il trouve ça intéressant, donc c’est plutôt cool.
Le concert suivant est très très bon, mince si j’étais pas si fatigué je serais allé danser comme un malade, c’est pas grave je passe une excellente soirée.
Je décide quand même de rentrer me coucher au début du dernier groupe.
Juste avant je suis allé parlé à une fille assise sur des marches d’escalier qui pleurait.
« salut, ça va pas hein ? » « non » « qu’est-ce qui t’arrive ? »
Elle me raconte que son copain s’est bourré la gueule, a dragué d’autres filles, avait filé ses clés au stand de réduction des risques de l’alcool au volant, qu’avec ces embrouilles elle sait pas où sont ses potes et qu’elle arrive pas à joindre son copain »
Je l’écoute, relativise un peu, tente de la rassurer un peu et lui souhaite une bonne soirée.
Sur le chemin du retour chez moi je croise à nouveau le gendarme qui surveille une des entrée du concert.
Il est tout seul et à l’air un peu blasé et fatigué.
Du coup je tape un peu la discute avec lui et le remercie de son boulot.
Je rentre chez moi, ya toujours « des formes partout » ça me fait marrer.
J’ai le sourire et le moral au beau fixe, bien que physiquement je sois bien crevé.
Conclusion
J'ai vécu une très bonne soirée, avec une révélation qui m'a parue très simple , évidente, sans rien à ajouter.
Je l'ai présentée comme je l'ai vécu.
Mais j'aimerais être clair : je n'estime pas détenir une quelconque vérité.
Ce serait une erreur.
La réalité ne se possède pas, la saisie est le moteur de la forme du monde relatif.
C'est une illusion, un monde fantasmagorique qui se rêve lui même, du moins c'est comme ça que je le comprends.
Je ne crois pas que ce soit le 25C tout seul qui m'ait poussé dans cette compréhension.
Je ne sais pas pourquoi mais avec cette substance mes trips semblent intimement liés avec ma pratique de l'enseignement du Bouddha.
Pratique qui est bien plus ancrée dans mon quotidien que n'importe quelle "recherche psychédélique".
Donc ce 25C me touche, il semble me convenir parfaitement, cependant c'est sûrement très personnel.
De plus je n'en fais pas un passage obligé, c'est plus un bonus, une plongée, une percée dans ce qui se dévoile au fur et à mesure dans ma vie de tous les jours.
Cette plongée est temporaire et le retour à la forme n'est pas forcément très plaisant.
Sur le coup j'ai toujours envie de faire plein de choses, je suis plein de bonnes intentions et de bonnes résolutions pour la suite de ma vie.
Mais elle semblent s'évanouir facilement.
Mais surtout j'ai l'impression que le fait de "se mettre sur le fil" est risqué.
Je crois que je m'y plais mais ça peut être mal vécu, mal interprété et la saisie de ce genre d'expérience peut être une source de multiples problèmes.
Bon j'ai écrit un bon pavé, merci d'avoir lu.
Je ne suis pas sûr que ce soit très parlant et c'est le genre de chose qui se partage plus en tête à tête.
Pour aller au fond de ce que ça signifie.
J'espère qu'au moins cette lecture vous aura été agréable ^^
Take Care les amich"
And ENJOY
Il est 17h00, je suis crevé à cause de la mauvaise nuit précédente (je voulais bien dormir mais je voulais aussi test l'éthyl-K... J'ai cru pouvoir concilier les deux, mais c'était une erreur).
Ce soir ya un super concert à deux pas de chez moi.
J'ai prévu de prendre une dose correcte de 25C pour être tripé mais pas trop et pour aller au bout de la nuit.
Vu que je suis naze je décide de prendre 400µg en sniff, ce qui paraît être raisonnable.
Je prends ma seringue, dose 0,2ml de la solution à 2mg/ml.
Et HOP dans le nez.
Putain le sniff direct à la seringue c'est débile !
J'ai appuyé un peu fort sur le piston et ça fait pas du bien !
Pour la petite histoire j'ai ressenti une gêne au niveau de l'oreille toute la nuit et encore un peu le lendemain...
Bref
3, 2, 1 Ignition !
Quelques minutes après m'être arraché le nez la fusée décolle.
les mandalas tribaux classiques se forment à même ma peau !
C'est assez rare, autant sur le lino c'est systématique autant là c'est whaouh !
Les petits points lumineux rouge-vert pullulent aussi sur mon bras.
Je me lève, je me sens bien scotché et les visus balancent graaaave.
Je mate dehors et ça déforme légèrement en vague, mais surtout les arbres prennent des allures de dessins symétriques psychédéliques et les points lumineux sont omniprésents.
"Putain kess que tu t'es mis encore, la vache !"
Devant la glace :
"La vache espèce d'enculé ! ^^"
"Ah bah bravo l'eRDèRe !"
"ça c'est RDR ça ! Là tu la joues trankilou ? Bah putain"
"RRRRRRrrRRrrrrDDDDRRRrrrrrRRRRRR"
J'en chie un peu et je me fou de ma gueule, ça va c'est carrément bon enfant.
Je me demande quand même si j'ai pas pris le flacon de 25I dosé deux fois plus fort.
=> Non, non c'est bien le flacon de 25C sur la table.
"Putain mais je me suis pas gouré de seringue comme un abruti quand même ?"
=> Non, la seringue est bien la bonne, elle semble toute bizarre (grosse, pâle, avec de la poudre de craie dessus) mais c'est la bonne.
Bon, on range tout ça, c'est clair qu'il y aura pas de redrop ce soir !
Je me dis que le concert ça risque d'être mort si je suis toujours aussi défoncé dans quelques heures.
C'est con quand même...
J'ai l'impression d'avoir fait n'importe quoi.
Je me met une musique bien cool pour me détendre (non mais sérieux je vais pas me mettre du Igorrr là
)C'est bien caractéristique de la surdose : je cherche pas à potentialiser les effets mais à me calmer.
A souffler un peu.
J'ai cherché à augmenter la dose petit à petit pour vivre "Le trip" et là je suis à un tournant : je voudrais prendre juste une dose qui porte et qui se laisse travailler, pas qui emporte.
Je pourrais décrire la surdose comme : maquiller la vie comme une pute.
J'ai l'impression d'avoir habillé la réalité comme une salope.
C'est comme si je violais la beauté du monde BIM BIM dans un quick shot à l'arrache, sans douceur ni tendresse.
Mince c'est con, on pourrait faire ça plus tendrement quand même !
Je vais peut-être laisser un peu le sniff de côté (surtout en appuyant direct sur une seringue !).
Je me mets à danser.
Je peux faire tout ça net.
En fait sous trip, surtout quand c'est fort comme ça, je suis obligé de le faire.
C'est ça la différence "Si je fais pas ça je deviens fou".
Le gros trip me pousse sur le fil et là c'est soit le shamanisme, soit la dépression profonde.
Mais j'ai déjà découvert tout ça.
J'ai goûté à la puissance du maquillage, je n'ai plus besoin de me maquiller comme un pot de peinture.
Je ne suis plus une adolescente, je peux me permettre d'être fin et délicat avec cette force qui est là.
Le monde de la forme
La vache c'est la vie en HD là, c'est "sharp".
Les gens sont à fond avec ça : la qualité, la haute définition.
Mais bordel c'est toujours là au quotidien ça.
Mais non, on en veut plus ! Plus réel que le réel !
On accroche, on sort les crocs, une dent pointue, le fin de la lame.
Il ya une course après le VRAI.
Qu'est-ce que c'est en fait ?
Rien
RIEN
Putain mais il n'y a rien au fond, absolument rien !
Il n'y a que la course !
C'est la course la forme, c'est la course qui existe relativement.
Il n'y a rien, comme une page blanche, complètement disponible.
Les gens cherchent QUELQUE CHOSE, c'est une fuite qui créé l'ordinaire dans lequel ils se débattent.
Mais c'est sans fin car il n'y a absolument rien !
Le rien est sans contrainte.
Et donc tout est possible.
La forme.
Le dessin.
Comment ça commence ?
Le trait bien sûr.
N'importe quel dessin est un ensemble de traits.
La page blanche autorise le trait.
Le trait créé, il divise l'indivisible, créé la multitude: dedans/dehors en haut/en bas avant/après.
C'est parce qu'il n'y a rien que l'un peu exister, et ce 1, ce trait | créé une infinité de dimensions.
Ca part dans tous les sens !
Les gens dans leurs démarches "ah ben oui mais..." "ça veut dire que..." "Oui mais il faut que..."
Dessinent de réalités !
"Ok gamin, si tu veux, prends un crayon, assieds toi et dessine avec tout le monde, pas de problèmes !"
Il y a de la place partout !
Il n'y a que ça vu qu'il n'y a RIEN !
La course de "Moi" vers quelque chose est aussi un trait, une division.
Le "moi" c'est rien et FLAP on passe de l'autre côté le "monde" qui aussi n'est rien.
FLIP, FLAP
Un battement d'aile.
Un regard en avant, en arrière.
Le regard est toujours le même, vide et donc lumineux, qui accueille tout.
La plongée dans la fractale du moi qui coure dans le monde, qui le créer dans sa quête.
Mais il n'y a rien à trouver !
Il n'y a que des formes partout qui se définissent elles-mêmes, qui pulsent.
Sans aucune existence fondamentale, aucun "principe" inaltérable.
Tout est bon.
Il n'y a que des bonnes formes !
Tu peux y aller !
Une forme est une forme, elle est valide, valable !
Avec la perfection du trait et de l'espace, partout !
"Oui il est très beau ton dessin mon enfant" "C'est chouette".
Cette "création" atemporelle est complètement magique.
Il n'y a rien qui peut être abimé ou détruit.
Les formes bougent, se définissent elles mêmes dans toutes les dimensions possibles et imaginables.
Elles sont toutes possibles, tout le temps.
Le temps et d'ailleurs une des composante de la forme.
Au fond il n'est pas plus tangible que n'importe quelle forme.
J'ai l'impression de que les formes jaillissent dans tous les sens.
Ca vomit de la matière colorée dans tous les sens, j'ai l'impression de me répandre et d'en foutre de partout.
C'est plutôt fun ^^
J'ai compris.
C'est tellement simple, toutes les formes sont constituées de la même chose.
Le trait.
Il n'y a rien d'autre.
Il n'y a rien que je ne puisse comprendre, tous les dessins que vous pouvez me présenter je les connais.
La feuille, le trait.
Entre les deux la dynamique du mouvement.
Fsshhhhhhh !
Il n'y a rien qui me soit hors de portée, montre moi ce que tu veux et je le fais.
Trait pour trait.
Car je ne suis rien alors le dessin sera le pur reflet de ton dessin.
Je n'ai besoin de rien car tout est là.
Et alors ?
Et maintenant ?
J'ai compris le monde de la forme, autrement dit tout ce qui existe.
Et après ?
Suis-je meilleur que quelqu'un d'autre ?
Sûrement pas, complètement identique.
Suis-je plus intelligent ?
Non, la même intelligence est partout, je n'ai rien fait de particulier.
Que faire maintenant ?
"Ne simplement plus me créer de problème et être présent pour dénouer ceux des autres"
Voilà ce qui me viendra à l'esprit comme une évidence un peu plus tard dans la soiré en partant au concert.
Sinon là tout de suite je suis fatigué, l'ouragan de la forme me donne envie de me poser, de m'emdormir peut-être, de m'évanouir.
Une tentative de fuite, qui est un des principes du mouvement de la forme en fait.
Je réalise que les gens voudraient être « eux-même » dans une « autre situation ».
En fait ce « eux-même » est la situation, on peut regarder l’intérieur ou l’extérieur de la fractale, c’est toujours la même fractale.
La forme a cette composante moteur de « vouloir être » et elle se défini grâce à cette énergie.
Elle se manipule elle-même.
Mais c’est une blague de vouloir être « soi-même » dans une « autre situation ».
Une blague cosmique, génératrice de l’univers.
"Retour à la normalité"
Entre temps j’ai regardé plein de fois l’heure, pour voir par rapport au concert, en fait il se passe beaucoup de choses dans ma tête mais le temps passe tout doucement.
Je vais un peu sur internet.
Je reçois un mail d'un dealer qui m'encourage à vendre des cartons de 25I-NBOMe pour me faire un max de tune.
Oo
Putain ce truc de fou.
J'ai l'impression que le mec prostitue sa propre soeur qui l'aime tant.
“25i-NBOME / 25c-nbome DISCOUNT PRICES!!! if you pay till 16 of may!!!!!!”
=> “Spirit / Soul DISCOUNT PRICES!!! if you pay till 16 of may!!!!!!”
J'envisage une façon de lui répondre, plutôt brut de pomme, puis une autre en lui demandant si il a besoin de tunes (j'ai l'impression que c'est comme si il faisait la manche, avec une triste mentalité de mendiant), et encore une autre.
Je n'arrive pas vraiment à me décider parce que toutes ses approches peuvent être bonnes, il faudrait que le mec soit en face de moi pour que naturellement les bons mots émergent.
Un pote m'appelle sur mon portable, d'une cabine.
Il est au concert et mon ex lui a filé mon numéro comme je lui ai demandé.
Du coup je lui dis que je suis en train d'écrire un mail et que j'arrive après dans une petite heure au grand max (je vais pas me mettre en speed, en plus j'ai envie de manger, j'ai tenté plusieurs fois mais je sais pas quoi faire, je voudrais finir ce mail, il faut que je me prépare, que je check si ça peut le faire dehors avec plein de monde,...).
Je note son numéro "attends 2s je prends un papier un stylo", je m'étais levé mais au final je tape son num dans le mail en cours.
En fait les visus sont vachement plus tranquilles qu'au début (il doit être 20h33) et je sens que ça va faire.
Je mange une pomme, fini le mail puis me prépare.
Forcément je pars en ayant oublié un truc (le verre en plastique consigné du festoch').
Je reviens et repart.
Le concert, les gens
J'arrive là bas, j'ai soif mais pas une bière maintenant !
Je commande une bière et un jus d'orange à la billetterie (un peu la honte de boire un jus d'orange en ce début de soirée).
Je peux parler normalement à n'importe qui, en fait mon mental carbure bien plus vite que celui des gens nets.
Je sais donner le change, les gens sont dans leurs trip, c'est pas compliqué de voir le truc et de faire ce qu'il faut.
Je suis arrivé entre 2 concerts et c'est le top, j'appelle mon pote, on se retrouve, discute de pleins de trucs, surtout des relations aux autres puis on se mate le concert qui commence.
C'est super chouette mais trop fort, surtout pour mon oreille droite mais ça va.
Je suis naze et psychote un peu sur le fait de devoir rester debout mais ça passe bien.
Le groupe est vraiment chouette et j'apprécie.
Je bloque sur la montagne derrière, légèrement maculée de nuage avec des oiseaux au loin, d’autres plus proche « Whaaaaa faudrait que je retourne là haut »
Je croise des gens de mon taff (c'était obligé, je bosse dans la plus grosse boîte du coin, c'est le seul gros festoche ici, gratuit).
C'est no problemo.
En rentrant le soir je me demande comment personne ne m'a grillé avec des pupilles pareiles...
Les gens sont vraiment dans leurs planes ^^
Je regarde les gens et en général je les trouve particulièrement moche.
Ca fait un gros contraste avec la « beauté/perfection intrinsèque » de toute forme.
Avec le recul je pense que c’est le retour dans mon monde de la forme, ma vision des choses personnelle, les formes que je surimpose à la réalité qui créé cette laideur.
Un peu plus tard je reste ébahit devant la beauté du couché de soleil nuageux.
Le bleu de plus en plus profond, orné de la chaleur dorée du rose, c’est magnifique.
Descente et Dodo
Entre deux groupes je vais chercher un pull chez moi et en chemin je décide de parler de ma vision « du monde de la forme » à mon pote.
Du coup ça passe pas mal, même si la discussion est coupée par une pause pipi.
Mais je ne crois pas qu’il sente la portée de ce que je lui raconte, néanmoins il trouve ça intéressant, donc c’est plutôt cool.
Le concert suivant est très très bon, mince si j’étais pas si fatigué je serais allé danser comme un malade, c’est pas grave je passe une excellente soirée.
Je décide quand même de rentrer me coucher au début du dernier groupe.
Juste avant je suis allé parlé à une fille assise sur des marches d’escalier qui pleurait.
« salut, ça va pas hein ? » « non » « qu’est-ce qui t’arrive ? »
Elle me raconte que son copain s’est bourré la gueule, a dragué d’autres filles, avait filé ses clés au stand de réduction des risques de l’alcool au volant, qu’avec ces embrouilles elle sait pas où sont ses potes et qu’elle arrive pas à joindre son copain »
Je l’écoute, relativise un peu, tente de la rassurer un peu et lui souhaite une bonne soirée.
Sur le chemin du retour chez moi je croise à nouveau le gendarme qui surveille une des entrée du concert.
Il est tout seul et à l’air un peu blasé et fatigué.
Du coup je tape un peu la discute avec lui et le remercie de son boulot.
Je rentre chez moi, ya toujours « des formes partout » ça me fait marrer.
J’ai le sourire et le moral au beau fixe, bien que physiquement je sois bien crevé.
Conclusion
J'ai vécu une très bonne soirée, avec une révélation qui m'a parue très simple , évidente, sans rien à ajouter.
Je l'ai présentée comme je l'ai vécu.
Mais j'aimerais être clair : je n'estime pas détenir une quelconque vérité.
Ce serait une erreur.
La réalité ne se possède pas, la saisie est le moteur de la forme du monde relatif.
C'est une illusion, un monde fantasmagorique qui se rêve lui même, du moins c'est comme ça que je le comprends.
Je ne crois pas que ce soit le 25C tout seul qui m'ait poussé dans cette compréhension.
Je ne sais pas pourquoi mais avec cette substance mes trips semblent intimement liés avec ma pratique de l'enseignement du Bouddha.
Pratique qui est bien plus ancrée dans mon quotidien que n'importe quelle "recherche psychédélique".
Donc ce 25C me touche, il semble me convenir parfaitement, cependant c'est sûrement très personnel.
De plus je n'en fais pas un passage obligé, c'est plus un bonus, une plongée, une percée dans ce qui se dévoile au fur et à mesure dans ma vie de tous les jours.
Cette plongée est temporaire et le retour à la forme n'est pas forcément très plaisant.
Sur le coup j'ai toujours envie de faire plein de choses, je suis plein de bonnes intentions et de bonnes résolutions pour la suite de ma vie.
Mais elle semblent s'évanouir facilement.
Mais surtout j'ai l'impression que le fait de "se mettre sur le fil" est risqué.
Je crois que je m'y plais mais ça peut être mal vécu, mal interprété et la saisie de ce genre d'expérience peut être une source de multiples problèmes.
Bon j'ai écrit un bon pavé, merci d'avoir lu.
Je ne suis pas sûr que ce soit très parlant et c'est le genre de chose qui se partage plus en tête à tête.
Pour aller au fond de ce que ça signifie.
J'espère qu'au moins cette lecture vous aura été agréable ^^
Take Care les amich"
And ENJOY
