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[Sujet de la semaine] Consommateur et corps médical

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Holofractale de l'hypervérité
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30 Oct 2011
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Plus je parcours le net, plus je fais de rencontres et plus je me rend compte du fossé qui se crée entre le corp médical qui cherche a soigner des drogués, et les consommateurs (qui se voient pour certains pas comme malades, d'autres oui). 

Que pensez vous de cet écart entre le corps médical et vous ? 
Avez vous remarqué des problèmes a communiquer votre consommation a des professionnels sans être jugés ? Ou au contraire est il simple selon vous d'être accepté par le corps médical sans être vu comme quelqu'un de malade ou de forcément addict ? 

(ça sonne comme un sujet bourré de clichées et de généralités, c'est pas le but de mon propos, je sais bien que le monde est peuplé d'êtres aux opinions divers et variés. Seulement le débat me semble intéressant, attention a pas tombé du coup dans la généralisation des professionnels du soins ;) )
 

Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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25 Mai 2017
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Je vois un psy régulièrement depuis un moment pour des raisons perso et en parallèle je fume/mange pas mal de cannabis .
Et il persiste, à chaque visite à voir dans ma consommation le symptôme de mon état psychique . Je consomme parce que je ne suis pas bien et ça monopolise pas mal de temps . Un peu comme si tout consommateur d'herbe et de shit voulait "s'anesthésier" et "s'auto soigner" .

Aussi, je l'ai vu le landemain de mon trip au LSA, alors que j'étais encore un peu chamboullé en lui demandant si je risquais de rester parano à vie et sa réaction c'était genre "Mais tu as fait ça tout seul ? Et si tu avais eu un problème cardiaque ou respiratoire ?" Alors de 1 ça renforce la parano et de 2 je crois même pas que ce soit physiquement possible un arrêt respiratoire ou cardiaque sous psyché ...
 

amicale_du_pc

Holofractale de l'hypervérité
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3 Fev 2015
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Indica a dit:
gnégné... etc... de 2 je crois même pas que ce soit physiquement possible un arrêt respiratoire ou cardiaque sous psyché ...

+1

ça a plutôt tendance à favoriser la micro-circulation sanguine, non? C'est sur la voie de recherches en ce sens que Hoffmann a abouti au LSD psychotrope ... non, les excès se concrétisent sur une autre palette (pathologie) de résultats symptômatiques...
 

snap2

Psychopstick
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6 Mai 2015
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Les deux sont possibles, arrêt cardiaque avec des psychés plus axés amphet (style AMT) et arrêt respiratoire avec certains dissos.
Pour revenir sur le sujet, les seuls psys que j'ai pu consulter ne comprenaient pas mes raisons de consommer. Ils pensaient que j'étais addicte aux hallucinogènes comme on peut être alcoolique, ce qui est particulièrement casse-couilles quand on a une conso raisonnable. J'ai pas continué la thérapie longtemps...

Je trouve ça vraiment naze les addictologues qui connaissent moins bien les substances que je les connais moi-même. C'est carrément impossible d'être entendu en plus, à chaque fois que je tentais de leur expliquer ma conso ils me prenaient d'un air hautain malgré leur ignorance flagrante à propos de certains prods et de mon objectif de consommation (spirituel/développement perso)

Bon bien entendu il s'agit de mon expérience personnelle, mais les addicto que j'ai pu voir sont clairement hs pour ce qui est du suivi du consommateur de psyché.
 

Acacia

𝓥𝓪𝓹𝓸𝓾𝓻𝓸𝓾𝓼 𝓢𝓱𝓪𝓭𝓮𝓼蒸気の色合い
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25 Mai 2017
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En même temps, l’addictologue doit bien s'y connaitre en tabac, alcool, stimulant et opiacé mais par définition, les psychés n'étant pas addictogènes, il a peu de chances d'avoir été bien formé dessus . Même si tous les psys devraient connaitre un minimum d'info sur les drogues altérant profondément la psychée ...

Je me pose la question Snap, comment tu réagis quand tu entend un professionnel balancer des lieux communs ou des trucs juste insensés ?
 
D

Deleted-1

Invité
Indica a dit:
Je vois un psy régulièrement depuis un moment pour des raisons perso et en parallèle je fume/mange pas mal de cannabis .
Et il persiste, à chaque visite à voir dans ma consommation le symptôme de mon état psychique . Je consomme parce que je ne suis pas bien et ça monopolise pas mal de temps . Un peu comme si tout consommateur d'herbe et de shit voulait "s'anesthésier" et "s'auto soigner" .

Surement parce que c'est le cas, quand on fume/mange pas mal de cannabis, c'est plus qu'une simple détente en fumant un joint par semaine ou toutes les deux semaines, il y a derrière ça une volonté de "s'anesthésier" dans une éventuelle logique d'auto-médication (parce que la régularité des prises et le dosage fait l'addiction grosso modo).

Bien sur l'usager est à des lieux de ce point de vue, pour lui c'est juste kiffant de se défoncer, m'enfin si t'es chez l'addicto c'est pas pour rien, ou alors c'est que t'es pas au clair avec toi même.

Pour ce qui est de l'addicto qui te dit que tu risques de mourir en trippant seul, c'est un incompétent, autant en changer ou alors t'en arriveras toujours à des leçons de morale stupides du genre.

M'enfin ça souligne bien le problème qu'à soulever Snap à propos de la méconnaissance des produits de la part des addictos. J'en ai vu trois différents dans ma vie, et à chaque fois je voyais bien que le gars n'avait jamais trippé, il essayait de comprendre ce que je disais d'un point de vue théorique (ce qui ne les empêchait pas d'avoir des avis pertinents), mais quand je parlais de NPS c'en était fini, ils découvraient la troisième dimension. J'ai jamais fais plus de trois séances, bien que l'accueil ait toujours été cordial et correct.

Le truc dommage c'est d'avoir l'impression de raconter son pays à un étranger qui ne le connait qu'au travers des grands médias, genre j'habite dans le 93 donc je vis chez les sauvages armés de kalachnikov, si tu sors après 20h tu te fais violer ou racketter à coup sur...non non la drogue c'est pas que se tirer une balle dans le pied, y a autant de points négatifs que positifs selon l'usage qu'on en fait. D'ailleurs l'autre jour un pote m'a dit qu'il avait vu un super addicto tolérant et compréhensif, qui lui posait des questions pertinentes du genre "qu'est-ce que les psychés t'ont apporté ?", mais pas en mode moralisateur t'es un vilain drogué qui te détruit la tête, il lui tendait plutôt un miroir dans lequel mon pote a pu se réfléchir en se posant des questions qui ne lui étaient jamais venu en tête, ou qu'il ne se formulait pas ou plus depuis longtemps, histoire de chercher un sens à tous ses abus, à ses consommations ---> la drogue est-elle un moyen pour accéder à un état particulier, ou une fin en soi pour toucher du doigt son propre néant ?

En fait l'addicto savait de quoi il parlait en terme de psyché et autre, chepa s'il avait test, mais au moins il lui a pas sortit des vieux clichés genre c'est pas bien de tripper seul et tu risques une attaque, c'est n'importe quoi tant le risque est infime, ça sert à que dalle de faire flipper l'usager, et y a zéro empathie de sa part vis à vis du patient, dans ce cas là autant demander à ses darons de nous faire la morale, ça coûte moins cher lol.
 

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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il n'a pas dit qu'il était chez l'addicto, il a dit qu'il était chez UN psy. Qui a déjà l'air bien nul, soit dit en passant...

Les médecins, pfff...
Je n'en parle jamais aux généralistes. Chance infime qu'ils comprennent de la bonne façon, et comme j'en profite pour faire mes emplettes, inutile de les rendre inutilement méfiants. Même si je rêve de pouvoir m'ouvrir un jour à un médecin vraiment compréhensif :/
Les psychiatres, je leur en dis deux mots à cause des interactions ... Le premier m'a fait les gros yeux en mode "c pa bon pr la dépression vot' merde" ; le second a prit la peine de faire une recherche sur google, et découvert au passage que les effets secondaires de mon traitement s'accroissent avec la pilule contraceptive ... Donc il ne savait pas avant ? Rassurant ... Bon, clairement c'est pas sur eux que je me repose, je préfère venir sur mon forum préféré :p mais sait-on jamais ...

Ensuite, si j'allais voir un psy, ce serait un de mes critères majeurs, car je ne voudrais pas devoir passer sous silence / édulcorer une telle part de ma vie...
 

Groovie

Holofractale de l'hypervérité
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8 Avr 2008
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Cookies a dit:
Plus je parcours le net, plus je fais de rencontres et plus je me rend compte du fossé qui se crée entre le corp médical qui cherche a soigner des drogués, et les consommateurs (qui se voient pour certains pas comme malades, d'autres oui). 

Oui, quand je dis "problème d'addiction aux opioïdes" on me répond " va en psychiatrie" , c'est absolument ridicule je n'ai pas de troubles mentaux, seulement un grand plaisir à prendre ces produits. QUand j'ai du temps libre, je me sèvre mais hors de question d'aller en keum au taf.



Que pensez vous de cet écart entre le corps médical et vous ? 

Malheureusement pour moi il n'y a qu'un très faible écart entre lui et moi :
je suis etudiant infirmier  :(

Donc hors de question d'aller dans un CSAPA hospitalier voir dans un CSAPA tout court car les patients que je pourrais croiser n'ont que faire du secret médical. De plus les médecins/infirmiers/aide soignants et même les ASH prennent un malin plaisir à balancer les soignants addicts, à blacklister.

Un soir j'avais fait une overdose d'u47700, avec 30mg. A 10 je ne ressentais rien alors j'ai renchérit de 20 un peu trop tôt. Je me sentais si mal , je ne savais pas si j'entrais ou je sortais de l'od, j'étais déboussolé et j'ai appelé le 17. On m'a gardé une nuit, j'ai été honnête jusqu'au bout et ce sera bien la dernière fois. 
Consommer en étant un "soignant" comme ils disent, c'est briser un tabou, c'est un blasphème. Je n'ai jamais ressentis autant de mépris de toute ma vie, de plus c'était une consommation exceptionnel, aucune addiction à ce produit (ma seule addiction est le kratom) et ce type d'extra j'y prend du plaisir.
Cela a ajouté encore plus de mépris, pour eux consommer c'est avoir un problème, alors consommer pour le plaisir est de la naïveté, de l'autodestruction et je me voile les yeux.

Je suis parti contre avis médical avant le petit matin et le départ des équipes de nuit qui sont bien moins nombreuses. Il est très peu probable que cela me cause des problème, mais je n'en serais jamais certain.


Avez vous remarqué des problèmes a communiquer votre consommation a des professionnels sans être jugés ?

J'ai toujours été jugé, trop atypique.

Ou au contraire est il simple selon vous d'être accepté par le corps médical sans être vu comme quelqu'un de malade ou de forcément addict ? 

A mon avis pour trouver ce type de personne suffisament expérimenté dans le sujet, il faut s'orienter vers des structures spécialisés en addicto.

(ça sonne comme un sujet bourré de clichées et de généralités, c'est pas le but de mon propos, je sais bien que le monde est peuplé d'êtres aux opinions divers et variés. Seulement le débat me semble intéressant, attention a pas tombé du coup dans la généralisation des professionnels du soins ;) )

Le soucis c'est que mes collègues sont bourrés de clichés... que tu sois un drogué, un "truc" comme ils disent pour tous les trans et les non-CIS, tu te fais détruire.
Généralement ils veulent te mettre à genoux pour que tu acceptes les soins, parfois contre ton gré en psychiatrie. Il y a encore des personnes qui croient en l'alliance thérapeutique, au respect, qui tentent d'évoluer dans leur approche relationnel et aborder de nouvelles perspectives pour traiter les "déviants" , les "originaux". Mais c'est une minorité, la plupart se contente de rester dans un aspect technique assez terne, de ne pas s'investir, sont cyniques, moqueurs et goguenards avec leurs propres patients.
Il y a énormement de travail à faire, c'est fantastique. 

Tous les soignants drogués vous le diront, il n'y a pas plus faux cul et hypocrite que ce milieu, vu leurs propres consommation. Mais au travail c'est poker face, en enfilant la blouse blanche on enfile aussi la pureté synaptique... on doit être propre sur soi...et on met une grosse barrière "Us & them"...pour se protéger il parait.
 

Sandman

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6 Nov 2015
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Pronoms
Il / lui
On dirais que vous tombez de haut...
Être addict à une substance n'a jamais été bien vu socialement, surtout les opiacés. C'est toujours vu à tord ou à raison comme une faiblesse, un manque de volonté.

Je vois pas pourquoi les soignants échapperait à la règle. Avoir un diplome ne donne pas automatiquement le bagage empathique (et l'experience de vie) qui va avec. Je dirais que c'est même le contraire, beaucoup de medecins se font pousser une autorité paternaliste avec la remise du poste (et du salaire qui va avec).

On juge logiquement mal les contextes que l'on connait mal.
 

R2d2

Elfe Mécanique
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18 Mar 2018
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Hello, alors je suis pas une professionnelle de la santé par contre je travaille avec des jeunes adultes (18-35 ans) au quotidien.
Et des problèmes d’addiction j'en ai croisé pas mal.
Des pas graves qui se soldent par un "revenez à jeun....." et des plus sérieux qui nécessitent un dialogue plus profond.
Je pense à deux personnes en particuliers: une jeune fille qui a pris je ne sais pas quoi, elle même identifiait ça comme une dose massive de speed (ça veut pas dire grand chose) ....mais qui a traversé une année d'internements, de sorties, de dépression, d'aimer la planète entière....il était devenu très difficile de parler avec elle...elle me faisait des câlins (au secours!!! suis pas tactile du tout), avait une pensée désorganisée et j'en passe.... elle est sortie de là, par contre je la trouve éteinte....culpabilisée par ce qu'elle a traversé alors que non elle s'est fait du mal à elle-même... Les professionnels de santé l'ont aidé mais plus sur la clinique que sur le malaise de fond j'ai l'impression

Après un homme, dans les 35 ans....là c 'est beaucoup plus lourd....addiction diverse depuis 20 ans et autant de progrès que de rechutes avec des délires mystiques en voie de disparition je trouve (un jour j'ai craqué un fusible et je lui ai dit que Dieu, c'était comme sa sexualité, il restait à la porte....j'aurais du le dire avant, il a fait de réels efforts en me faisant remarquer qu'il les faisait d ailleurs mais ça a fonctionné). Je l aide comme je peux mais sans pouvoir comprendre pratiquement ce qu'il vit et en tenant compte du fait qu'il ne supporte pas les pro de la santé... il les voit quand il fait une ts/od et en cas d'internement.
je le trouve beaucoup mieux depuis un an.

Là où je veux en venir c'est que ce type de cas sont jugés facilement par les pro et les non pro ( mes collègues) : les pro de la santé les inondent de traitements souvent addictifs et les non pro se montrent parfois méprisants....c'est compliqué.
après je suis pas meilleure que les autres mais mon vécu m'a rendu tolérante.
voilà c 'était un témoignage externe^^
 

alacool

Neurotransmetteur
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16 Fev 2018
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Le pire ce sont les centres de méthadone qui obligent les usagers à revenir tous les jours consommer une dose unique de méthadone sur place, qui font des tests urinaires pour vérifier qu'ils ne mélangent pas avec de l'héroïne, et qui commencent le dosage à 40mg/jour alors que la plupart des héroïnomanes ont besoin de 3 fois plus.

Ce que les centres devraient faire ? Tout simplement donner aux héroïnomanes qui le souhaitent quelques flacons de méthadone et les laisser gérer, en remplaçant progressivement l'héroïne par la méthadone.

Les idées fausses qui légitiment ce fonctionnement des centres ? Les overdoses arrivent très facilement et les usagers ne se rendent pas compte des dangers qu'ils prennent (c'est faux parce qu'un usager très dépendant sait exactement la dose qu'il prend et a besoin d'une dose énorme pour faire une overdose), revendre son traitement c'est mal (en quoi c'est mal de fournir de la méthadone à un héroïnomane ?), la demi-vie de la méthadone est très longue (ça ne change rien au fait que rester 24h sans aucun produit est une torture), les faire venir tous les jours au centre leur fait du bien (non ce qui leur fait du bien c'est de retrouver une vie normale).

En fait les deux seuls problèmes avec la méthadone c'est le risque que des usagers non dépendants en prennent de façon récréative, mais les effets secondaires dans ce cas sont tellement désagréables (vomissements, somnolences, migraines) que le risque d'overdose est presque compensé par la forte probabilité que la personne soit dégoûtée à vie des opiacés,
et surtout la difficulté à arrêter la méthadone et les effets secondaires d'un traitement au long cours.
 
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