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Plus je parcours le net, plus je fais de rencontres et plus je me rend compte du fossé qui se crée entre le corp médical qui cherche a soigner des drogués, et les consommateurs (qui se voient pour certains pas comme malades, d'autres oui).
Oui, quand je dis "problème d'addiction aux opioïdes" on me répond " va en psychiatrie" , c'est absolument ridicule je n'ai pas de troubles mentaux, seulement un grand plaisir à prendre ces produits. QUand j'ai du temps libre, je me sèvre mais hors de question d'aller en keum au taf.
Que pensez vous de cet écart entre le corps médical et vous ?
Malheureusement pour moi il n'y a qu'un très faible écart entre lui et moi :
je suis etudiant infirmier
Donc hors de question d'aller dans un CSAPA hospitalier voir dans un CSAPA tout court car les patients que je pourrais croiser n'ont que faire du secret médical. De plus les médecins/infirmiers/aide soignants et même les ASH prennent un malin plaisir à balancer les soignants addicts, à blacklister.
Un soir j'avais fait une overdose d'u47700, avec 30mg. A 10 je ne ressentais rien alors j'ai renchérit de 20 un peu trop tôt. Je me sentais si mal , je ne savais pas si j'entrais ou je sortais de l'od, j'étais déboussolé et j'ai appelé le 17. On m'a gardé une nuit, j'ai été honnête jusqu'au bout et ce sera bien la dernière fois.
Consommer en étant un "soignant" comme ils disent, c'est briser un tabou, c'est un blasphème. Je n'ai jamais ressentis autant de mépris de toute ma vie, de plus c'était une consommation exceptionnel, aucune addiction à ce produit (ma seule addiction est le kratom) et ce type d'extra j'y prend du plaisir.
Cela a ajouté encore plus de mépris, pour eux consommer c'est avoir un problème, alors consommer pour le plaisir est de la naïveté, de l'autodestruction et je me voile les yeux.
Je suis parti contre avis médical avant le petit matin et le départ des équipes de nuit qui sont bien moins nombreuses. Il est très peu probable que cela me cause des problème, mais je n'en serais jamais certain.
Avez vous remarqué des problèmes a communiquer votre consommation a des professionnels sans être jugés ?
J'ai toujours été jugé, trop atypique.
Ou au contraire est il simple selon vous d'être accepté par le corps médical sans être vu comme quelqu'un de malade ou de forcément addict ?
A mon avis pour trouver ce type de personne suffisament expérimenté dans le sujet, il faut s'orienter vers des structures spécialisés en addicto.
(ça sonne comme un sujet bourré de clichées et de généralités, c'est pas le but de mon propos, je sais bien que le monde est peuplé d'êtres aux opinions divers et variés. Seulement le débat me semble intéressant, attention a pas tombé du coup dans la généralisation des professionnels du soins
)
Le soucis c'est que mes collègues sont bourrés de clichés... que tu sois un drogué, un "truc" comme ils disent pour tous les trans et les non-CIS, tu te fais détruire.
Généralement ils veulent te mettre à genoux pour que tu acceptes les soins, parfois contre ton gré en psychiatrie. Il y a encore des personnes qui croient en l'alliance thérapeutique, au respect, qui tentent d'évoluer dans leur approche relationnel et aborder de nouvelles perspectives pour traiter les "déviants" , les "originaux". Mais c'est une minorité, la plupart se contente de rester dans un aspect technique assez terne, de ne pas s'investir, sont cyniques, moqueurs et goguenards avec leurs propres patients.
Il y a énormement de travail à faire, c'est fantastique.
Tous les soignants drogués vous le diront, il n'y a pas plus faux cul et hypocrite que ce milieu, vu leurs propres consommation. Mais au travail c'est poker face, en enfilant la blouse blanche on enfile aussi la pureté synaptique... on doit être propre sur soi...et on met une grosse barrière "Us & them"...pour se protéger il parait.