Me revoilà, pour mon premier trip report sur les champis.
C'était ma troisième expérience je crois, et j'ai bien envie de raconter celle-là.
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On était trois sur le coup : une de mes collocs, son petit frère (avec qui j'ai aussi beaucoup traîné) et moi. Tout le monde était bien motivé pour tomber le sachet de mexicains que j'avais reçu il y a déjà un moment (décembre je crois). On s'est dit que cinq grammes pour trois, ça pourrait le faire (et on verra plus tard que ça l'a fait).
Ca a commencé vers 9h du soir par fumer chacun une ou deux douilles de salvia à l'appart. Pour moi et l'autre mec, des effets notables, mais assez faibles (mouvements qui semblent nouveaux, état d'esprit un peu différent...) comme d'habitude avec cette plante (notons qu'il s'agissait d'un extrait x10). D'ailleurs j'avais oublié qu'on avait commencé par là (la suite étant bien plus perchée, en quelque sorte). Par contre, la fille a ressenti des effets beaucoup plus forts (pas autant que moi qui ai vu mon mac se transformer en éléphant, mais quand même). Elle pratique la marionnette, et en revenant de la cuisine après sa douille, elle a eu l'impression en s'asseyant d'être elle-même une marionnette, comme si ses gestes n'étaient pas les siens. Et c'est une sensation que j'ai justement connu avec la salvia, cette impression de mouvements très libres et paradoxalement très imposée. Du coup, c'était marrant qu'une marionnettiste la ressente à ce point...
Elle et moi avions la crève depuis quelques jours, et le fait de prendre ou non les champis fut sujet à discussions. Mais finalement, on a sauté le pas. On les a ingérés vers 10h, et après une heure à fumer des pets et à boire du thé devant des Kaamelott, les effets ont commencé à arriver. Il faut noter qu'une bonne partie de la soirée avait été capturée par deux micros, et qu'après écoute c'est plutôt intéressant. Pour commencer, impressions d'une atmosphère plus légère, couleurs un peu plus flashy (mais pas agressives, vu que la lumière était assez basse). C'est à ce moment-là qu'on a mis du son sur le lecteur DVD du salon, avant de caler une couverture sur la télé pour en adoucir la lumière. Ce fut une excellente idée, parce qu'on a passé pas mal de temps à tripper dessus. A peine un quart d'heure plus tard, je bloquais sur la laine presque transparente par endroit, que je voyais très nettement, et qui bougeait sous mes yeux. La lumière tamisée était géniale, on aurait voulu faire des photos, tout en sachant que ça ne servirait à rien. Les ombres sur les murs (sans tapisserie vu qu'on avait tout enlevé pour la refaire) était superbes, et on a eu l'impression d'avoir de la lumière qui venait du couloir (l'autre mec a même eu l'impression qu'il y avait quelqu'un) ou au-dessus de nos têtes. Quand je ne regardais nulle part en particulier, que je laissais mon regard sur un point imaginaire devant moi, je pouvais me croire dans une sorte de palais rouge et or franchement magnifique, et les objets de la table (toujours en fixant ailleurs) semblaient être des cactus, ou divers objets dans une sorte de tente indienne. A ce moment-là j'étais très surpris que des mexicains produisent des effets visuels à ce point (c'est la seule variété que j'ai essayée pour le moment mais je sais qu'au niveau visuel il y a largement mieux). La fille voyait des motifs de quadrillages en carrés ou losanges un peu partout (citations : "les couleurs c'est comme dans mon sac" et "y'a tout qui est un quadrillage"). Ca rappelait aux deux autres -frères et soeurs rappelons-le) des souvenirs d'enfance assez flous : cuisine de grand-mère, grange, cabane, ou la forêt de chez mes grands parents, où j'avais passé un week-end avec la fille quelques jours avant.
On avait l'impression que l'appartement (le salon plus précisément) était un monde à part. La large baie vitrée donnant sur les toits nous semblait donner sur un autre monde, et plus tard, en m'en approchant, j'aurais l'impression de voir les immeubles d'au dessus (en fait on est seulement au quatrième, et on surplombe un quartier où les maisons n'ont qu'un étage, ou pas d'étage du tout). Dans la soirée, la fille imaginera que notre pièce pourrait être un tiroir dans une grande falaise, avec d'autres gens dans les autres tiroirs... Il y aura un gros trip là-dessus, et quelque part ça nous donnera l'idée de base d'un livre pour enfants (où je suis sensé écrire l'histoire et elle réaliser les illustrations). Elle prendra pas mal de notes pendant le voyage. Le dessin par contre on a vite laissé tomber, y'a tout qui bouge sur la feuille, c'est bizarre... Vers ce moment j'ai eu un instant d'illuminations en faisant un collage, comme si les deux feuilles se joignant avaient fait fusionner quelque chose en moi, ça m'a presque éveillé (il faut dire que j'étais super concentré). J'avais l'impression que j'avais fait un truc important, presque d'ordre divin ! Au bout d'un moment j'ai même cru que je pourrais faire passer un stylo à travers ma main. Sans succès bien sûr... Plus tard on a aussi eu l'occasion de se sentir être des géants tandis qu'on était allés aux toilettes (marrant).
Par la suite, le trip est devenu plus linguistique (mais hyper intéressant à vivre, et j'espère aussi à lire) On essayait d'expliquer les impressions (assez récurrentes) de ce qu'on était en train de vivre. L'impression que les idées étaient des bulles au-dessus de nos têtes. On a bu un peu de thé tout le long, fumer peu de shit - trois ou quatre maximum pendant les trois heures où le trip était le plus fort - et l'ambiance était super cool. Un peu de musique en fond (qu'on avait un peu de mal à reconnaître, même si pour ma part ce sont des disque que j'ai beaucoup écouté). On discutait de presque rien, mais c'était toujours extrêmement philosophique. On avait l'impression de pouvoir communiquer sans parole, de vouloir expliquer un souvenir inexplicable et d'y arriver avec presque rien. Par moment c'était presque dur de parler, d'assembler des mots pour dire ce qu'on à dire... L'impression que des milliers de choses magnifiques se passaient en même temps, à une vitesse folle, sans que ça nous inquiète plus que ça. On était hors du temps, on ne savait plus quel jour on était, ce qu'on avait fait pendant la journée, ç'aurait pu être une éternité à nos yeux. J'ai presque eu peur de rester comme ça pendant un instant. Pas vraiment peur, mais une sensation étrange que plus rien ne serait pareil. Ca allait bien, j'étais avec des amis, et je savais que les effets passeraient, mais j'avais l'impression d'être dans un rêve qui avait remplacé ma réalité. Je suis guitariste, et la fille chante très souvent avec moi. On écrit des chansons, et je me demandais continuellement comment j'allais pouvoir communiquer ce qu'i m'arrivait avec le monde, genre quel accord utiliser pour dire que tu vois des motifs floraux "couler" sur une couverture posée sur la télé, ou pour expliquer ce que c'est de vivre une expérience psychédélique aussi géniale avec des gens qui sont dans le même délire que vous... Parce que tout le long de la nuit, tout semblait magique, magnifique, paisible et véritablement parfait. Citation de l'enregistrement : "tout redevient magique", on était comme revenus en enfance, émerveillés, gentils, mais avec une sérénité et une sagesse très agréable. On se connaissait bien tous les trois, mais ce soir-là, c'était vraiment génial, je comprends enfin pourquoi les hippies avaient l'air d'aimer tout le monde, même si aujourd'hui on les prend un peu pour des niais à cause de ça...
Quand les effets ont commencé à redescendre, on était tous les trois calés sous une couverture, tout était tout doux, tout lent, avec de la musique posée au fond. On est restés un moment comme ça à fumer et boire du thé, à discuter de tout et de rien, de la vie en général, de concepts un peu perchés... On était de super bonne humeur, pas trop fatigués mais apaisés, et après ça on est allés se coucher.
C'était donc un excellent trip, plein de leçons, que je ne détaille pas trop ici, mais qui m'a fait comprendre que j'aimais vraiment ce que j'aime : la musique à l'ancienne avec juste une gratte, les livres pour enfants, les greniers pleins de trésors et tout ce genre de choses. Et c'est là que je me disais que les champis sont une drogue vraiment géniale, qui permet à certains de découvrir un univers intérieur merveilleux à travers des réalités qu'on aurait un peu "déréglées" pour l'occasion. Après, faut pas écouter tout ce que je dis, parce que ces derniers temps, on se surprend à parler comme de vieux hippies, moi et quelques uns de mes potes...
Mais c'est comme ça que je suis bien, c'est ce genre de truc qui me fait briller les yeux, alors pourquoi pas ?
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PS : Attention les enfants et les plus grands ! Il existe un danger (ou pas) à écouter de la musique comportant des solos de guitares inversés en ayant mangé des champis, car on croit qu'ils ne le sont pas sur l'enregistrement de base. Hendrix a été un des premiers à utiliser ce truc (enregistrer un solo normal puis le lire à l'envers) mais nous on écoutait Brant Bjork qui y a recours de temps en temps (et je vous le conseille pour vos trips si vous aimez bien le délire blues-punk du désert assez instrumental, très cool dans l'idée, un peu minimaliste et franchement psychédélique).
C'était ma troisième expérience je crois, et j'ai bien envie de raconter celle-là.
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On était trois sur le coup : une de mes collocs, son petit frère (avec qui j'ai aussi beaucoup traîné) et moi. Tout le monde était bien motivé pour tomber le sachet de mexicains que j'avais reçu il y a déjà un moment (décembre je crois). On s'est dit que cinq grammes pour trois, ça pourrait le faire (et on verra plus tard que ça l'a fait).
Ca a commencé vers 9h du soir par fumer chacun une ou deux douilles de salvia à l'appart. Pour moi et l'autre mec, des effets notables, mais assez faibles (mouvements qui semblent nouveaux, état d'esprit un peu différent...) comme d'habitude avec cette plante (notons qu'il s'agissait d'un extrait x10). D'ailleurs j'avais oublié qu'on avait commencé par là (la suite étant bien plus perchée, en quelque sorte). Par contre, la fille a ressenti des effets beaucoup plus forts (pas autant que moi qui ai vu mon mac se transformer en éléphant, mais quand même). Elle pratique la marionnette, et en revenant de la cuisine après sa douille, elle a eu l'impression en s'asseyant d'être elle-même une marionnette, comme si ses gestes n'étaient pas les siens. Et c'est une sensation que j'ai justement connu avec la salvia, cette impression de mouvements très libres et paradoxalement très imposée. Du coup, c'était marrant qu'une marionnettiste la ressente à ce point...
Elle et moi avions la crève depuis quelques jours, et le fait de prendre ou non les champis fut sujet à discussions. Mais finalement, on a sauté le pas. On les a ingérés vers 10h, et après une heure à fumer des pets et à boire du thé devant des Kaamelott, les effets ont commencé à arriver. Il faut noter qu'une bonne partie de la soirée avait été capturée par deux micros, et qu'après écoute c'est plutôt intéressant. Pour commencer, impressions d'une atmosphère plus légère, couleurs un peu plus flashy (mais pas agressives, vu que la lumière était assez basse). C'est à ce moment-là qu'on a mis du son sur le lecteur DVD du salon, avant de caler une couverture sur la télé pour en adoucir la lumière. Ce fut une excellente idée, parce qu'on a passé pas mal de temps à tripper dessus. A peine un quart d'heure plus tard, je bloquais sur la laine presque transparente par endroit, que je voyais très nettement, et qui bougeait sous mes yeux. La lumière tamisée était géniale, on aurait voulu faire des photos, tout en sachant que ça ne servirait à rien. Les ombres sur les murs (sans tapisserie vu qu'on avait tout enlevé pour la refaire) était superbes, et on a eu l'impression d'avoir de la lumière qui venait du couloir (l'autre mec a même eu l'impression qu'il y avait quelqu'un) ou au-dessus de nos têtes. Quand je ne regardais nulle part en particulier, que je laissais mon regard sur un point imaginaire devant moi, je pouvais me croire dans une sorte de palais rouge et or franchement magnifique, et les objets de la table (toujours en fixant ailleurs) semblaient être des cactus, ou divers objets dans une sorte de tente indienne. A ce moment-là j'étais très surpris que des mexicains produisent des effets visuels à ce point (c'est la seule variété que j'ai essayée pour le moment mais je sais qu'au niveau visuel il y a largement mieux). La fille voyait des motifs de quadrillages en carrés ou losanges un peu partout (citations : "les couleurs c'est comme dans mon sac" et "y'a tout qui est un quadrillage"). Ca rappelait aux deux autres -frères et soeurs rappelons-le) des souvenirs d'enfance assez flous : cuisine de grand-mère, grange, cabane, ou la forêt de chez mes grands parents, où j'avais passé un week-end avec la fille quelques jours avant.
On avait l'impression que l'appartement (le salon plus précisément) était un monde à part. La large baie vitrée donnant sur les toits nous semblait donner sur un autre monde, et plus tard, en m'en approchant, j'aurais l'impression de voir les immeubles d'au dessus (en fait on est seulement au quatrième, et on surplombe un quartier où les maisons n'ont qu'un étage, ou pas d'étage du tout). Dans la soirée, la fille imaginera que notre pièce pourrait être un tiroir dans une grande falaise, avec d'autres gens dans les autres tiroirs... Il y aura un gros trip là-dessus, et quelque part ça nous donnera l'idée de base d'un livre pour enfants (où je suis sensé écrire l'histoire et elle réaliser les illustrations). Elle prendra pas mal de notes pendant le voyage. Le dessin par contre on a vite laissé tomber, y'a tout qui bouge sur la feuille, c'est bizarre... Vers ce moment j'ai eu un instant d'illuminations en faisant un collage, comme si les deux feuilles se joignant avaient fait fusionner quelque chose en moi, ça m'a presque éveillé (il faut dire que j'étais super concentré). J'avais l'impression que j'avais fait un truc important, presque d'ordre divin ! Au bout d'un moment j'ai même cru que je pourrais faire passer un stylo à travers ma main. Sans succès bien sûr... Plus tard on a aussi eu l'occasion de se sentir être des géants tandis qu'on était allés aux toilettes (marrant).
Par la suite, le trip est devenu plus linguistique (mais hyper intéressant à vivre, et j'espère aussi à lire) On essayait d'expliquer les impressions (assez récurrentes) de ce qu'on était en train de vivre. L'impression que les idées étaient des bulles au-dessus de nos têtes. On a bu un peu de thé tout le long, fumer peu de shit - trois ou quatre maximum pendant les trois heures où le trip était le plus fort - et l'ambiance était super cool. Un peu de musique en fond (qu'on avait un peu de mal à reconnaître, même si pour ma part ce sont des disque que j'ai beaucoup écouté). On discutait de presque rien, mais c'était toujours extrêmement philosophique. On avait l'impression de pouvoir communiquer sans parole, de vouloir expliquer un souvenir inexplicable et d'y arriver avec presque rien. Par moment c'était presque dur de parler, d'assembler des mots pour dire ce qu'on à dire... L'impression que des milliers de choses magnifiques se passaient en même temps, à une vitesse folle, sans que ça nous inquiète plus que ça. On était hors du temps, on ne savait plus quel jour on était, ce qu'on avait fait pendant la journée, ç'aurait pu être une éternité à nos yeux. J'ai presque eu peur de rester comme ça pendant un instant. Pas vraiment peur, mais une sensation étrange que plus rien ne serait pareil. Ca allait bien, j'étais avec des amis, et je savais que les effets passeraient, mais j'avais l'impression d'être dans un rêve qui avait remplacé ma réalité. Je suis guitariste, et la fille chante très souvent avec moi. On écrit des chansons, et je me demandais continuellement comment j'allais pouvoir communiquer ce qu'i m'arrivait avec le monde, genre quel accord utiliser pour dire que tu vois des motifs floraux "couler" sur une couverture posée sur la télé, ou pour expliquer ce que c'est de vivre une expérience psychédélique aussi géniale avec des gens qui sont dans le même délire que vous... Parce que tout le long de la nuit, tout semblait magique, magnifique, paisible et véritablement parfait. Citation de l'enregistrement : "tout redevient magique", on était comme revenus en enfance, émerveillés, gentils, mais avec une sérénité et une sagesse très agréable. On se connaissait bien tous les trois, mais ce soir-là, c'était vraiment génial, je comprends enfin pourquoi les hippies avaient l'air d'aimer tout le monde, même si aujourd'hui on les prend un peu pour des niais à cause de ça...
Quand les effets ont commencé à redescendre, on était tous les trois calés sous une couverture, tout était tout doux, tout lent, avec de la musique posée au fond. On est restés un moment comme ça à fumer et boire du thé, à discuter de tout et de rien, de la vie en général, de concepts un peu perchés... On était de super bonne humeur, pas trop fatigués mais apaisés, et après ça on est allés se coucher.
C'était donc un excellent trip, plein de leçons, que je ne détaille pas trop ici, mais qui m'a fait comprendre que j'aimais vraiment ce que j'aime : la musique à l'ancienne avec juste une gratte, les livres pour enfants, les greniers pleins de trésors et tout ce genre de choses. Et c'est là que je me disais que les champis sont une drogue vraiment géniale, qui permet à certains de découvrir un univers intérieur merveilleux à travers des réalités qu'on aurait un peu "déréglées" pour l'occasion. Après, faut pas écouter tout ce que je dis, parce que ces derniers temps, on se surprend à parler comme de vieux hippies, moi et quelques uns de mes potes...
Mais c'est comme ça que je suis bien, c'est ce genre de truc qui me fait briller les yeux, alors pourquoi pas ?
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PS : Attention les enfants et les plus grands ! Il existe un danger (ou pas) à écouter de la musique comportant des solos de guitares inversés en ayant mangé des champis, car on croit qu'ils ne le sont pas sur l'enregistrement de base. Hendrix a été un des premiers à utiliser ce truc (enregistrer un solo normal puis le lire à l'envers) mais nous on écoutait Brant Bjork qui y a recours de temps en temps (et je vous le conseille pour vos trips si vous aimez bien le délire blues-punk du désert assez instrumental, très cool dans l'idée, un peu minimaliste et franchement psychédélique).
