Coucou amicale !
Je ne me suis pas trop attardé sur les effets effectivement, car je pense que tout le monde le ressent et le vit un peu à sa façon, comme c'est souvent le cas avec les psychés. Mais je vais essayer de me prêter à l'exercice en parlant de mon expérience personnelle.
Aussi je vous demande un peu d'indulgence : je ne suis pas quelqu'un de particulièrement intelligent, et j'ai peu pratiqué le français ces derniers temps, j'ai toujours expérimenté dans mon coin, peu partagé mes expériences car je suis le seul dans mon cercle social à prendre des psychés. Du coup il me manque tout un jargon technique que je découvre au fur et à mesure, je vais parler avec des mots simples et des images si vous le permettez.
Lorsque je prends du LSD, c'est tout une partie de ma conscience qui s'émiette, un très haut niveau de la conscience, celui qui je pense correspond à ma "petite voix intérieure" qui ne se fait plus entendre. Avec ça c'est aussi une grande partie des mes automatismes qui disparaissent. Une grande partie de mes actions qui sont habituellement coordonnées de façon inconsciente deviennent conscientes, et je dois trouver de nouveaux moyens (ou les mêmes) pour résoudre des problèmes que je rencontre quotidiennement, comme si c'était la première fois que je devais traiter l'information.
Je trouve ça très intéressant car nous nous habituons à régler ces problèmes toujours de la même manière (ça a marché la dernière fois alors ça marchera cette fois ci, par fainéantise ou par soucis d'efficacité, je ne sais pas), et là sous LSD je ne considère plus la situation comme identique mais comme une toute nouvelle situation qui mérite toute mon attention, le résultat est que je trouve parfois de nouvelles voies plus appropriées, comme une nouvelle clé à mon trousseau.
Plus j'augmente la dose et plus cet effet s'accentue, jusqu'à devenir totalement invivable, grosse confusion mentale au point d'être incapable de me fixer sur une pensée.
Visuellement pour moi c'est très proche des psilos à dose modérée : les objets respirent, dilatation, contraction, mais pas suivant le même schéma que les psilos (avec les psilos ça forme des bulles, avec le LSD c'est plus des bandes), et j'arrive à percevoir le mouvement dans une peinture impressioniste, ce que j'adore particulièrement. A forte dose ça se distingue clairement, je trouve le LSD plus géométrique, mais moins coloré.
Par contre en fermant les yeux et en me concentrant un minimum, j'arrive à me projeter une image d'une incroyable précision et des couleurs très vives. Plusieurs fois je me suis retrouvé à observer (dans mon imagination) de très près des animaux qui habituellement me font peur, par exemple une guêpe, que je trouve alors magnifique. Je perçois la beauté de ces animaux qui d'habitude me dégoûtent. Cet effet je l'ai vécu avec d'autres psychés (psilo et mescaline), et j'ai été un peu surpris de vivre ça avec un synthétique.
Mais le sens que est le plus accentué chez moi avec le LSD c'est le toucher. Je cherche la texture, la matière, me roule nu par terre s'il le faut. Je recherche le contact, avec une folle envie de tout absorber. De faire cette texture mienne. Je deviens très tactile, et rien ne semble me satisfaire véritablement à ce niveau.
Pour finir sur les effets, à dose modérée avec les psilos, je sens ma conscience comme légèrement en dehors du corps, avec le LSD ma conscience est toujours située à l'intérieur, mais c'est comme si je nageais dans un corps devenu trop grand.