Cool le sujet !
Je vais raconter comment j'y suis venu.
Pour ma part,toute ma vie, des "indices" m'ont pointé vers cette direction, vers cette "philosophie", et non pas religion puisqu'il n'est pas question dans le bouddhisme d'affirmer qu'un Créateur a fait tout "ça". La question de l'existence de Dieu étant LA question aporétique par excellence.
Mes parents se sont longuement intéressés au bouddhisme quelques années avant que j'arrive, et ont suivi quelques temps les enseignements de Arnaud Desjardins. Mon père a décelé des failles chez ce Guru, c'est à dire que Desjardins était : "Faites ce que je dis, pas ce que je fais", et s'est ensuite tourné vers la philosophie occidentale.
Quand je suis venu au monde, je n'ai pas pleuré le jour de ma naissance. Mon père me dit que lorsque j'étais petit, j'étais très calme, que je savais d'instinct, ce qui était bon ou mauvais, pour moi et pour les autres. En gros, j'avais instinctivement des idées de justice, sans que personne ne me fasse "la morale" au préalable. J'ai toujours été naturellement empathique et enclin à aider les autres. Je ne me suis jamais bagarré de ma vie, puisque j'ai toujours détesté la violence. Je me rappelle la première fois que j'ai entendu du sitar, et j'ai été fasciné. Comme si ce son, je l'avais déjà entendu. Ou que cela faisait référence à quelque chose, avant cette vie. Ce "bourdonnement" caractéristique de cet instrument me fait penser, que l'Univers quelque part, produit lui aussi une sorte de son similaire. (Tout est vibrations, fréquences et ondes !) Comme le son Ohm chanté par des moines...
Et puis... La crise d'adolescence passant par là, je deviens con, égoïste et prétentieux. Jusqu'à mon année de terminale. Un prof de philo génial qui me redonne le goût de savoir, et me remet sur le chemin de la curiosité intellectuelle.
Et enfin, ce jour de novembre aux Pays-Bas, sous philosopher's stones, qui me plonge dans un état jamais (ou déjà ?) vu encore. Je comprends enfin que le Monde n'est pas simple. Mon esprit tombe dans une pièce infiniment grande, lumineuse et sereine. Je me sens bien. Je reviens enfin à la maison, comme j'aime le dire. Je me retrouve, moi et l'Univers. Je suis nous, je suis tout, et rien. "Rien n'est réel" me saute aux yeux. Je sens que je découvre quelque chose de très important. Tout est une somme incommensurables de causes et d'effets. La loi de causalité me saute aux yeux. Tout comme nous devons chercher le bonheur en nous-même et non à l'extérieur. Mais, manquant de bases solides, tout s'effondre, et une spirale de : "Je suis une fourmi perdue dans l'Univers, seule avec mon esprit, enfermé en moi-même. Je vois ces hommes robots, ne cherchant même pas à savoir qui ils sont..." Bref, je deviens dépressif.
Et puis, mes parents ayant de nombreux livres sur le bouddhisme, d'auteurs renommés, me passent un livre, puis deux... Krishnamurti, le Dalaï-Lama, Sogyal Rinpoché, Pema Chödrön... Et quelque chose se passe...
ENFIN !!! Ce que j'avais toujours su, ou senti instinctivement, est maintenant là devant mes yeux. Ces concepts que j'appliquais (souvent très maladroitement) étaient maintenant LA, SOUS MES YEUX. Les préceptes de vie qui m'avaient toujours semblé bons et justes, mais que je n'avais jamais pu réussir à exprimer, ou même les penser correctement, étaient maintenant couchés sur papier d'une façon claire, logique, justes... et approfondis d'une façon magistrale par ces maîtres à penser. Je me suis nourri durant ma dépression de cette philosophie, pour m'aider, d'abord à aller mieux et retrouver la joie de vivre, mais surtout parce que cette philosophie est infiniment riche et, quelque part, Vraie.
Néanmoins, gardant mon côté "Oui c'est génial, mais je ne veux pas devenir un ayatollah, ni un mouton esclave de dogmes", je n'ai jamais pratiqué de manière "carrée". Il m'arrive de méditer, mais je le fais selon mes méthodes. Comme cela me convient. Sans obéir à des "procédures" ou à des "techniques". Bien sûr, je ne renie pas les effets potentiellement très bénéfiques que certaines peuvent avoir, mais je me pardonne, et j'avance à mon rythme, en essayant le plus possible de ne pas avoir peur.
Du coup, le bouddhisme m'a éclairé sur énormément de choses, et me fait penser que cette philosophie est la plus proche de la Vérité que n'importe quelle autre religion, ou dogme.
J'ai maintenant ce sentiment que, j'ai été moine ou philosophe dans une autre vie, et que j'ai choisi cette famille (un terreau fertile pour me permettre de re-fleurir intellectuellement) pour me reconnecter à ces Vérités, et continuer sur le chemin de la sagesse et de l'Eveil spirituel. Je suis personnellement persuadé que le Samsara, le Nirvana, l'Eveil, l'Unité, sont des choses réelles. Mais bien sûr, tout en prenant du recul et en acceptant de faire changer ce point de vue si l'expérience me démontre autre chose.
De plus, je suis convaincu que TOUT ce qui se passe dans ma vie, et autour, a une raison. Des coïncidences, des synchronicités, des rencontres... J'en suis à un point dans ma vie, ou je ne changerais rien à ce qu'a été ma vie, même mes échecs, car TOUT m'a amené sur le chemin que j'arpente encore, et que je n'arrêterais jamais d'arpenter. "Ne crains pas d'avancer lentement, crains seulement de t'arrêter." disait Confucius (je crois).
Fun fact : Strassmann dans une interview rapporte que de nombreux moines bouddhistes ont pris des psychotropes une ou plusieurs fois dans leur vie, afin qu'ils aient une meilleure idée de l'état d'Eveil. Ca ne m'étonnerait pas, car ce qui est rapporté notamment dans "Le livre tibétain de la vie et de la mort", a tout d'une expérience psychédélique...
Voilà, j'espère pas passer pour un type qui raconte sa vie, mais c'est mon approche... :yawinkle:
Peace sur les hommes de bonne volonté !