xmaswaffle
Neurotransmetteur
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- 9 Mai 2013
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Hey there, j'ai vu que mon poto de trip avait fait un TR, mais il m'a laissé sur ma faim.
J'ai pas eu exactement le même ressenti que lui durant le voyage, peut-être parce-que j'étais chez moi, qui sait.
Du coup j'en profite pour rédiger mon 1er TR, c'est pas trop mon habitude, je vois pas trop l'intérêt de raconter sa propre éxpérience à des "inconnus", pour moi ça relève presque de l'intime, du personnel. Je vais essayer ; de ne pas répéter ce que mon compère a déjà dit, et de pondre un TR original, en élucidant au maximum mon ressenti, aussi bien visuel, que psychique, que physique. (En fait ça me parait bizarre parce-que peut-être que vous vous en foutez de ma vie et de comment je trip...
)
Bref, j'me lance. ça faisait longtemps que moi et R. n'avions pas prod, pour différentes raisons, et complications. Enfin j'dis ça, 2 jours auparavant on avait testé le 2CT7 (corrigez-moi si ça s'écrit autrement), mais mis à part la mydriase, je n'avais rien ressenti. Longtemps depuis un "vrai" trip.
Vers 20h30, on avale tous les deux nos 22 (ou 23?) mg de 2-CE, pesés avec une balance calibrée 5 minutes plus tôt. Je tente tant bien que mal de diluer la poudre dans l'eau de mon verre, mais celle-ci se colle aux parois et fait de vilains grumeaux. Je la bois en 2 fois afin de ne pas en laisser une miette. R. avait déjà préparé sa poudre dans une bouteille, remplie d'un petit fond qui s'apparentait à de la vodka. Bien qu'elle soit dans de l'eau, cette poudre a un goût amer, je rebois un coup histoire de me rincer la bouche, ça me rappelle vaguement le goût de la kétamine, beurk. Avant la prise, on avait pris le soin de ne pas manger. A ce qu'il parait, les effets sont meilleurs lorsque l'on est à jeûn.
Ma mère nous avait préparé des spaghettis bolognese, j'me goinffre sans me soucier du 2CE, j'l'ai déjà avalé. On retourne dans la chambre avec R., et après avoir franchi la porte, je sens une montée. ça y est ça me monte à la tête, je sens la substance conquérir mes neurones, la mutation s'amorce. Je m'allonge sur le lit en attendant les premières hallucinations. Puis, soudainement, je remarque la lumière de la lampe mon bureau se refléter avec une intensité immense dans le miroir. ça y est, j'ai les pupilles bien dilatées.
Je regarde la porte de ma chambre, et y distingue parfaitement les traits de peinture, comme s'il s'agissait d'une oeuvre d'art. C'est sûr, c'est pas normal.
J'en fais part à R., qui me répond "Tu la voulais ta claque psychédélique? hein? bah bouffe ça mon gars". Sur le coup j'ai eut un peu peur, je pensais pas que 22mg était une si grosse dose, mais finallement, je fais confiance à mon pote, pour éviter le bad, et, parce-qu'au fond j'attends que ça. J'avais déjà testé le 2-CB avec lui à 18mg, c'était sympa mais je voulais voyager plus loin encore.
Je retourne sur le lit, et R. me met une de ses musiques mystiques, qui sur le moment m'emmène, loin, au rythme de la musique. Je ferme les yeux. Elle s'adapte parfaitement à l'ambiance, son rythme scande la propagation de la drogue dans mon corps allongé. Une fois celle-ci terminée, j'ouvre les yeux et observe le plafond. J'y vois des visages, qui me sourient. Je n'en vois que les traits, ils me sont inconnus et flottent. ça me rappelle les effets du lsd, j'aime. Je me tourne vers mon abajour rond en toile, de forme sphérique, sur lequel j'ai déjà eu des hallucinations au lsd. Mais c'est moins intense que l'acide. J'y vois des visages moulés à l'intérieur, (comme l'âme de Voldemort disparaît dans le film du 1er tome de Harry Potter), immobiles. Je phase.
Je me rends compte ensuite, que j'ai une certaine envie de courrir. Mes muscles sont tendus, j'ai de l'adrénaline dans le corps, si une piste de 100m se présentait devant moi, je fonçerai, mais je reste affalé sur mon lit. Mon corps veut courrir, mais mon cerveau veut se reposer, c'est une drôle de dissociation. Je décide finalement de me lever pour regarder dehors, la cour intérieure.
Contre toute attente, je vois les feuillages, les fleurs et les arbustes bouger, comme s'il y avait du vent. Je demande à R. s'il voit les plantes bouger. J'hésite à ouvrir la fenêtre pour y tendre ma main, et juger par moi même mais j'ai peur de tomber dans le vide, étant donné mon état. Je ne sais plus si j'ai finalement ouvert la fenêtre. Je scrute le lière du regard, comme si celui-ci allait commencer à bouger. Et c'est ce qu'il fit. Je vis une silouhette se dessiner, en forme d'étoile de mer, danser, au mouvement du vent. Puis au dessus, le mur en pierres crépies, n'est constitué que de motifs répétés, et est bien plus contrasté qu'a son habitude. Une vingtaine de motifs en forme de pyramide fractale se déssinent. J'adore ces dessins, c'est le fruit de mon imagination, je repense au cours de maths, et à mon prof qui m'a fait découvrir les fractales. J'en conclue que la substance va chercher dans mon vécu, pour construire une vision déjantée. Et soudain, ces motifs fractaux se transforment en rats. Je sais d'où mon imagination tire ces animaux (Banksy). Je ne contrôle pas mes hallucinations, j'admire le spectacle. Ces animaux font tout pour atteindre le sommet du batîment. Ils se montent dessus, se piétinent et ignorent leur prochain.
J'y vois un certain reflet de la société. L'homme, cet animal a beau être technologiquement, et en terme de réflexion, le plus avancé. Celui-ci socialement a encore beaucoup de progrès à faire. Comment est-ce possible qu'aujourd'hui encore des gens vivent dehors et mendient, alors que d'autres s'achètent des fringues à 500€, vivent au chaud dans des appartements 3x trop grands pour eux, et ignorent les sans logements, lorsqu'ils leur demandent une pièce.
Desespéré, je colle mon visage contre la vitre de ma fenêtre, j'y laisse une trace de sueur, et décide de contempler le bas du lière, qui s'apparente à être orné de fleurs de tous genres. Celles-ci s'agitent, de haut en bas, comme si elles voulaient me délivrer un message. Soudain, des yeux éclorent des bourgeons de ces fleurs. C'est magnifique, la nature est vivante, elle me regarde, petit à petit toute la flore se révéille et m'observe, à travers la vitre. Ce contact me touche profondémment, je ne sais pas quelle leçon en tirer, mais je me sens comme capable d'agir, j'ai un élan de confiance après ce regard avec les fleurs. C'est magique.
Je tourne ensuite mon regard sur le mur de brique, qui me fait face. Les briques ne sont pas carrées comme à l'accoutumée, je distingue une sorte de forme octogonale, ou plutôt ovale, j'arrive pas bien à voir. Et là, c'est le festin. Celle-ci s'agrémentent de couleur, du rouge, du bleu, du jaune, elles bougent! Elles ondulent en harmonie avec le mur, elles rentrent dans le mur, se tournent, comme dans Harry Potter lorsque Hagrid dirige Harry à Poudlard et lui fraye un passage secret à l'aide de son parapluie dans un magasin du quartier des sorciers.
Après avoir vécu autant de magie, je retourne m'assoir à mon bureau. Je ne me rappelle pas d'avoir beaucoup discuté à R. durant le trip, on phase chacun de notre coté, mais une chose est sûre, on kiffe.
Soudain, j'observe un flash bleu entre mes bras, un bleu néon luisant, et vif, l'instant d'une demi seconde, il est parti. Je remarque aussi des taches sur mon bureau, mon acuité visuelle est accrue, ce sont des taches presque invisibles "à l'oeil nu", sans substance. Celle-ci dessine des feuilles, on dirait des feuilles de ganja, bizarre, la weed ça m'a jamais trop plu. J'observe mon bureau de plus près, et j'y vois des motifs, des silouhettes. Celles-ci sont toutes de dos et assistent à une cérémonie, mystique, elles dansent. On dirait Bob des simpsons de dos. C'est étonnant car je ne regarde que très rarement ce dessin animé, mais j'ai réellement l'impression de voir 100 personnages de ce type de dos danser, vers un point de fuite. J'aime pas trop ce genre d'hallucinations, je me tourne vers un autre endroit du bureau, ou je vois un carré noir brouillé. Celui-ci clignote, on dirait un code-barre. Il bouge dans tous les sens, il est fou, déjanté, cela ne représente absolument rien de ce que je connais. J'apprends une nouvelle forme de chose, cela ne s'associe à rien de ma mémoire, de mon vécu, ça me fait un peu peur...
Il est environ 22h30, et je me rends compte qu'on est tombé sur une vieille musique bizarre, R. dit qu'il aime bien et qu'elle le transporte, mais je le convainc de changer. On repars sur du MrSuicideSheep, celle-ci. Je phase réellement sur l'image, je vois l'oeil se refléter 15 fois, j'arrive pas à distinguer la pupille. Au bout d'environ 3 minutes je me rends compte qu'il s'agit aussi d'une terre représentant l'Afrique. Et c'est reparti pour un délire aux fractales, il y en a partout autour de l'oeil, ils se multiplient, s'enroulent sur eux-mêmes, et s'apparentent à des cristaux bleus de glace. Je suis affalé sur mon bureau, les yeux grand ouvert devant ce spectacle quand soudain...
Quelqu'un toque à la porte et ouvre... mon père débarque. Là, j'me mets en mode "lucide" et essaye de paraître le plus normal possible. Je ne l'ai pas vu de la journée, il vient me dire bonjour et bonne nuit, j'avais pas prévu, mais je garde mon sang froid. Je sais qu'il ne se doutera de rien, j'évite quand même de le fixer dans les yeux, de peur qu'il grille mes pupilles dilatées. On était dans le noir donc j'allume la lumière, lui fait la bise et lui dit bonne nuit. Je vois R. tout affolé en train de ranger ses affaires, à s'agiter partout comme un vrai parano, de peur que mon père nous grille. Mon père est finallement allé se coucher sans se douter de rien, R. veut à tout prix quitter l'appartement, sa dose de stress a dépasser les limites. Je le rassure, et lui dis qu'on bougera quand j'aurai un minimum de batterie dans mon portable, il se calme.
Pendant ce temps, on continue d'écouter de la musique, j'ai encore des hallucinations sur la photo de la musique en question. Les nuages se transforment en sortes de chenilles, dégueulasses et grasses qui se tortillent, avec des yeux aux extrémités, environ 8. Dégouté de ce spectacle, je regarde mon bras sur lequel je remarque des motifs. Des trèfles, des piques, des insignes qui s'apparentent à des symboles mayas... C'est déjà plus sympa et rassurant...
Je vois que R. est toujours stressé et me rappelle à l'ordre qu'il veut bouger, tant pis si j'ai plus de batterie, faut pas qu'il se sente mal. Je prends le nécessaire, mes clefs, mon portable, et on pars en vitesse. Je descend les marches machinalement, et je me rends compte que ce mouvement est un automatisme. L'escalier est en colimaçon, et mon subconscient gère mes pas, et le mouvement de mon buste, toujours tangeant au centre de la cage d'escalier. Il n'est pas encore minuit.
On sort enfin dehors, R. prend une grosse bouffée d'air, on sent qu'il est soulagé, il veut marcher. On marche et sur le chemin, je m'arrête sur une dalle en béton, qui, en temps normal, n'a rien d'original. Je remarque que les pierres et les pigments qui la constituent forment des fractales, encore une fois. R. m'engueule : "Avance! Yen a d'autres des pierres!". Et il avait raison, toutes les dalles en bétons avaient des motifs fractales, on aurait dit une texture qui se répétait, tant bien sur la forme que sur les couleurs (Oui, bien qu'elle soit grise en temps normal). On marche, et on s'arrête devant un magasin qui expose en vitrines toutes sortes de verres de toutes les couleurs. C'est un carousel de couleurs qui nous est presenté, du bleu océan au rouge sang, toutes les gammes de couleurs sont toutes présentent. Cette saturation me donne un goût sucrée, le vert acide, a un goût de pomme. C'est la première fois que je prends tant de plaisir à regarder des couleurs, grâce aux correspondances synesthésiques. J'observe une dernière fois le pavé sur lequel je suis, et remarque que celui-ci change d'aspect physique. Au lieu d'être un bloc de pierre, il se décompose en grain, comme des grains de riz. Stupéfait par l'hallucination, je tente d'y mettre mon pied en profondeur, en ésperant qu'il s'effrite, mais il reste intact: il n'était composé de grains que par l'apparence.
R. et moi avons ensuite continué notre chemin, au bord des quais de la Seine. J'ai plus fait gaffe aux divers hallucinations ensuite... C'est plus dur d'en avoir en mouvement, le reste de la marche a été un cocktail de couleurs, mais pas d'hallucinations. Ma perception auditive était encore très sensible, et je profitais des divers sons de la rue. On rentre ensuite chez moi, quelques heures après. Il me reste quelques visus sur mon bureau et mon tapide de souris, la poussière forme des motifs qui sapparentent à des lions, (comme le symbole de l'angleterre) comme j'ai souvent l'habitude avec d'autres substances. Je suis en descente et j'ai plus beaucoup de visus, je me penche et regarde le sol, fatigué. Et j'observe soudain sur le plancher en bois, que je vois le noir du bois rouge, reluisant. On dirait qu'il est de verre et qu'un néon rouge passe dessous, c'est assez beau. Puis je remarque que mon plancher devient un écran, sur lequel se dessine le portrait de Léonard de Vinci, nettement. Au niveau de son oeil se déssine de l'eau, sur lequel se propage une onde, comme si celle-ci exprimait son champ de vision. C'est beau à voir mais je n'ai plus la force de tenir debout, mon lit m'appelle pour dormir, et le temps reprend un rythme normal, les heures ne sont plus interminables et les 5h du matin approchent... Je vais dodo, R. aussi.
Voilà, j'ai raconté le trip du début jusqu'à la fin. Pour conclure, j'ai vraiment adoré ce voyage, j'ai quand même trouvé le moyen de râler parce-qu'il reste 6mg de 2CE dans le pocheton et qu'on aurait pu les utiliser, mais bon ça sera pour une prochaine fois. Le seul point négatif est l'arrivée imprévue de mon père, qui a foutu un gros coup de pression à R., on essayera de mieux s'organiser la prochaine fois.
C'est pas plus mal de garder un souvenir écrit, j'avais pour habitude de prendre en photo les endroits où j'avais des hallus auparavant... C'est un support comme un autre. J'ai pas lu beaucoup de TR (peut-être une dizaine à tout casser), donc je sais pas si le mien est bien foutu dans le sens où je ne sais pas vraiment ce qu'un TR doit finalement vous apprendre. (Ressenti personnel sur la drogue? Conseils?) J'espère que cette petite histoire vous aura plû(e), si vous avez des questions, ou des conseils, surtout n'hésitez pas. Je suis de toute ouïe!
xmaswaffle,
P.S.: Désolé pour la forme du post, ça paraissait plus net sur mon éditeur de texte, et pour les éventuelles fautes aussi, il est 4h du mat' comprenez-moi hehe.
J'ai pas eu exactement le même ressenti que lui durant le voyage, peut-être parce-que j'étais chez moi, qui sait.
Du coup j'en profite pour rédiger mon 1er TR, c'est pas trop mon habitude, je vois pas trop l'intérêt de raconter sa propre éxpérience à des "inconnus", pour moi ça relève presque de l'intime, du personnel. Je vais essayer ; de ne pas répéter ce que mon compère a déjà dit, et de pondre un TR original, en élucidant au maximum mon ressenti, aussi bien visuel, que psychique, que physique. (En fait ça me parait bizarre parce-que peut-être que vous vous en foutez de ma vie et de comment je trip...
)Bref, j'me lance. ça faisait longtemps que moi et R. n'avions pas prod, pour différentes raisons, et complications. Enfin j'dis ça, 2 jours auparavant on avait testé le 2CT7 (corrigez-moi si ça s'écrit autrement), mais mis à part la mydriase, je n'avais rien ressenti. Longtemps depuis un "vrai" trip.
Vers 20h30, on avale tous les deux nos 22 (ou 23?) mg de 2-CE, pesés avec une balance calibrée 5 minutes plus tôt. Je tente tant bien que mal de diluer la poudre dans l'eau de mon verre, mais celle-ci se colle aux parois et fait de vilains grumeaux. Je la bois en 2 fois afin de ne pas en laisser une miette. R. avait déjà préparé sa poudre dans une bouteille, remplie d'un petit fond qui s'apparentait à de la vodka. Bien qu'elle soit dans de l'eau, cette poudre a un goût amer, je rebois un coup histoire de me rincer la bouche, ça me rappelle vaguement le goût de la kétamine, beurk. Avant la prise, on avait pris le soin de ne pas manger. A ce qu'il parait, les effets sont meilleurs lorsque l'on est à jeûn.
Ma mère nous avait préparé des spaghettis bolognese, j'me goinffre sans me soucier du 2CE, j'l'ai déjà avalé. On retourne dans la chambre avec R., et après avoir franchi la porte, je sens une montée. ça y est ça me monte à la tête, je sens la substance conquérir mes neurones, la mutation s'amorce. Je m'allonge sur le lit en attendant les premières hallucinations. Puis, soudainement, je remarque la lumière de la lampe mon bureau se refléter avec une intensité immense dans le miroir. ça y est, j'ai les pupilles bien dilatées.
Je regarde la porte de ma chambre, et y distingue parfaitement les traits de peinture, comme s'il s'agissait d'une oeuvre d'art. C'est sûr, c'est pas normal.
J'en fais part à R., qui me répond "Tu la voulais ta claque psychédélique? hein? bah bouffe ça mon gars". Sur le coup j'ai eut un peu peur, je pensais pas que 22mg était une si grosse dose, mais finallement, je fais confiance à mon pote, pour éviter le bad, et, parce-qu'au fond j'attends que ça. J'avais déjà testé le 2-CB avec lui à 18mg, c'était sympa mais je voulais voyager plus loin encore.
Je retourne sur le lit, et R. me met une de ses musiques mystiques, qui sur le moment m'emmène, loin, au rythme de la musique. Je ferme les yeux. Elle s'adapte parfaitement à l'ambiance, son rythme scande la propagation de la drogue dans mon corps allongé. Une fois celle-ci terminée, j'ouvre les yeux et observe le plafond. J'y vois des visages, qui me sourient. Je n'en vois que les traits, ils me sont inconnus et flottent. ça me rappelle les effets du lsd, j'aime. Je me tourne vers mon abajour rond en toile, de forme sphérique, sur lequel j'ai déjà eu des hallucinations au lsd. Mais c'est moins intense que l'acide. J'y vois des visages moulés à l'intérieur, (comme l'âme de Voldemort disparaît dans le film du 1er tome de Harry Potter), immobiles. Je phase.
Je me rends compte ensuite, que j'ai une certaine envie de courrir. Mes muscles sont tendus, j'ai de l'adrénaline dans le corps, si une piste de 100m se présentait devant moi, je fonçerai, mais je reste affalé sur mon lit. Mon corps veut courrir, mais mon cerveau veut se reposer, c'est une drôle de dissociation. Je décide finalement de me lever pour regarder dehors, la cour intérieure.
Contre toute attente, je vois les feuillages, les fleurs et les arbustes bouger, comme s'il y avait du vent. Je demande à R. s'il voit les plantes bouger. J'hésite à ouvrir la fenêtre pour y tendre ma main, et juger par moi même mais j'ai peur de tomber dans le vide, étant donné mon état. Je ne sais plus si j'ai finalement ouvert la fenêtre. Je scrute le lière du regard, comme si celui-ci allait commencer à bouger. Et c'est ce qu'il fit. Je vis une silouhette se dessiner, en forme d'étoile de mer, danser, au mouvement du vent. Puis au dessus, le mur en pierres crépies, n'est constitué que de motifs répétés, et est bien plus contrasté qu'a son habitude. Une vingtaine de motifs en forme de pyramide fractale se déssinent. J'adore ces dessins, c'est le fruit de mon imagination, je repense au cours de maths, et à mon prof qui m'a fait découvrir les fractales. J'en conclue que la substance va chercher dans mon vécu, pour construire une vision déjantée. Et soudain, ces motifs fractaux se transforment en rats. Je sais d'où mon imagination tire ces animaux (Banksy). Je ne contrôle pas mes hallucinations, j'admire le spectacle. Ces animaux font tout pour atteindre le sommet du batîment. Ils se montent dessus, se piétinent et ignorent leur prochain.
J'y vois un certain reflet de la société. L'homme, cet animal a beau être technologiquement, et en terme de réflexion, le plus avancé. Celui-ci socialement a encore beaucoup de progrès à faire. Comment est-ce possible qu'aujourd'hui encore des gens vivent dehors et mendient, alors que d'autres s'achètent des fringues à 500€, vivent au chaud dans des appartements 3x trop grands pour eux, et ignorent les sans logements, lorsqu'ils leur demandent une pièce.
Desespéré, je colle mon visage contre la vitre de ma fenêtre, j'y laisse une trace de sueur, et décide de contempler le bas du lière, qui s'apparente à être orné de fleurs de tous genres. Celles-ci s'agitent, de haut en bas, comme si elles voulaient me délivrer un message. Soudain, des yeux éclorent des bourgeons de ces fleurs. C'est magnifique, la nature est vivante, elle me regarde, petit à petit toute la flore se révéille et m'observe, à travers la vitre. Ce contact me touche profondémment, je ne sais pas quelle leçon en tirer, mais je me sens comme capable d'agir, j'ai un élan de confiance après ce regard avec les fleurs. C'est magique.
Je tourne ensuite mon regard sur le mur de brique, qui me fait face. Les briques ne sont pas carrées comme à l'accoutumée, je distingue une sorte de forme octogonale, ou plutôt ovale, j'arrive pas bien à voir. Et là, c'est le festin. Celle-ci s'agrémentent de couleur, du rouge, du bleu, du jaune, elles bougent! Elles ondulent en harmonie avec le mur, elles rentrent dans le mur, se tournent, comme dans Harry Potter lorsque Hagrid dirige Harry à Poudlard et lui fraye un passage secret à l'aide de son parapluie dans un magasin du quartier des sorciers.
Après avoir vécu autant de magie, je retourne m'assoir à mon bureau. Je ne me rappelle pas d'avoir beaucoup discuté à R. durant le trip, on phase chacun de notre coté, mais une chose est sûre, on kiffe.
Soudain, j'observe un flash bleu entre mes bras, un bleu néon luisant, et vif, l'instant d'une demi seconde, il est parti. Je remarque aussi des taches sur mon bureau, mon acuité visuelle est accrue, ce sont des taches presque invisibles "à l'oeil nu", sans substance. Celle-ci dessine des feuilles, on dirait des feuilles de ganja, bizarre, la weed ça m'a jamais trop plu. J'observe mon bureau de plus près, et j'y vois des motifs, des silouhettes. Celles-ci sont toutes de dos et assistent à une cérémonie, mystique, elles dansent. On dirait Bob des simpsons de dos. C'est étonnant car je ne regarde que très rarement ce dessin animé, mais j'ai réellement l'impression de voir 100 personnages de ce type de dos danser, vers un point de fuite. J'aime pas trop ce genre d'hallucinations, je me tourne vers un autre endroit du bureau, ou je vois un carré noir brouillé. Celui-ci clignote, on dirait un code-barre. Il bouge dans tous les sens, il est fou, déjanté, cela ne représente absolument rien de ce que je connais. J'apprends une nouvelle forme de chose, cela ne s'associe à rien de ma mémoire, de mon vécu, ça me fait un peu peur...
Il est environ 22h30, et je me rends compte qu'on est tombé sur une vieille musique bizarre, R. dit qu'il aime bien et qu'elle le transporte, mais je le convainc de changer. On repars sur du MrSuicideSheep, celle-ci. Je phase réellement sur l'image, je vois l'oeil se refléter 15 fois, j'arrive pas à distinguer la pupille. Au bout d'environ 3 minutes je me rends compte qu'il s'agit aussi d'une terre représentant l'Afrique. Et c'est reparti pour un délire aux fractales, il y en a partout autour de l'oeil, ils se multiplient, s'enroulent sur eux-mêmes, et s'apparentent à des cristaux bleus de glace. Je suis affalé sur mon bureau, les yeux grand ouvert devant ce spectacle quand soudain...
Quelqu'un toque à la porte et ouvre... mon père débarque. Là, j'me mets en mode "lucide" et essaye de paraître le plus normal possible. Je ne l'ai pas vu de la journée, il vient me dire bonjour et bonne nuit, j'avais pas prévu, mais je garde mon sang froid. Je sais qu'il ne se doutera de rien, j'évite quand même de le fixer dans les yeux, de peur qu'il grille mes pupilles dilatées. On était dans le noir donc j'allume la lumière, lui fait la bise et lui dit bonne nuit. Je vois R. tout affolé en train de ranger ses affaires, à s'agiter partout comme un vrai parano, de peur que mon père nous grille. Mon père est finallement allé se coucher sans se douter de rien, R. veut à tout prix quitter l'appartement, sa dose de stress a dépasser les limites. Je le rassure, et lui dis qu'on bougera quand j'aurai un minimum de batterie dans mon portable, il se calme.
Pendant ce temps, on continue d'écouter de la musique, j'ai encore des hallucinations sur la photo de la musique en question. Les nuages se transforment en sortes de chenilles, dégueulasses et grasses qui se tortillent, avec des yeux aux extrémités, environ 8. Dégouté de ce spectacle, je regarde mon bras sur lequel je remarque des motifs. Des trèfles, des piques, des insignes qui s'apparentent à des symboles mayas... C'est déjà plus sympa et rassurant...
Je vois que R. est toujours stressé et me rappelle à l'ordre qu'il veut bouger, tant pis si j'ai plus de batterie, faut pas qu'il se sente mal. Je prends le nécessaire, mes clefs, mon portable, et on pars en vitesse. Je descend les marches machinalement, et je me rends compte que ce mouvement est un automatisme. L'escalier est en colimaçon, et mon subconscient gère mes pas, et le mouvement de mon buste, toujours tangeant au centre de la cage d'escalier. Il n'est pas encore minuit.
On sort enfin dehors, R. prend une grosse bouffée d'air, on sent qu'il est soulagé, il veut marcher. On marche et sur le chemin, je m'arrête sur une dalle en béton, qui, en temps normal, n'a rien d'original. Je remarque que les pierres et les pigments qui la constituent forment des fractales, encore une fois. R. m'engueule : "Avance! Yen a d'autres des pierres!". Et il avait raison, toutes les dalles en bétons avaient des motifs fractales, on aurait dit une texture qui se répétait, tant bien sur la forme que sur les couleurs (Oui, bien qu'elle soit grise en temps normal). On marche, et on s'arrête devant un magasin qui expose en vitrines toutes sortes de verres de toutes les couleurs. C'est un carousel de couleurs qui nous est presenté, du bleu océan au rouge sang, toutes les gammes de couleurs sont toutes présentent. Cette saturation me donne un goût sucrée, le vert acide, a un goût de pomme. C'est la première fois que je prends tant de plaisir à regarder des couleurs, grâce aux correspondances synesthésiques. J'observe une dernière fois le pavé sur lequel je suis, et remarque que celui-ci change d'aspect physique. Au lieu d'être un bloc de pierre, il se décompose en grain, comme des grains de riz. Stupéfait par l'hallucination, je tente d'y mettre mon pied en profondeur, en ésperant qu'il s'effrite, mais il reste intact: il n'était composé de grains que par l'apparence.
R. et moi avons ensuite continué notre chemin, au bord des quais de la Seine. J'ai plus fait gaffe aux divers hallucinations ensuite... C'est plus dur d'en avoir en mouvement, le reste de la marche a été un cocktail de couleurs, mais pas d'hallucinations. Ma perception auditive était encore très sensible, et je profitais des divers sons de la rue. On rentre ensuite chez moi, quelques heures après. Il me reste quelques visus sur mon bureau et mon tapide de souris, la poussière forme des motifs qui sapparentent à des lions, (comme le symbole de l'angleterre) comme j'ai souvent l'habitude avec d'autres substances. Je suis en descente et j'ai plus beaucoup de visus, je me penche et regarde le sol, fatigué. Et j'observe soudain sur le plancher en bois, que je vois le noir du bois rouge, reluisant. On dirait qu'il est de verre et qu'un néon rouge passe dessous, c'est assez beau. Puis je remarque que mon plancher devient un écran, sur lequel se dessine le portrait de Léonard de Vinci, nettement. Au niveau de son oeil se déssine de l'eau, sur lequel se propage une onde, comme si celle-ci exprimait son champ de vision. C'est beau à voir mais je n'ai plus la force de tenir debout, mon lit m'appelle pour dormir, et le temps reprend un rythme normal, les heures ne sont plus interminables et les 5h du matin approchent... Je vais dodo, R. aussi.
Voilà, j'ai raconté le trip du début jusqu'à la fin. Pour conclure, j'ai vraiment adoré ce voyage, j'ai quand même trouvé le moyen de râler parce-qu'il reste 6mg de 2CE dans le pocheton et qu'on aurait pu les utiliser, mais bon ça sera pour une prochaine fois. Le seul point négatif est l'arrivée imprévue de mon père, qui a foutu un gros coup de pression à R., on essayera de mieux s'organiser la prochaine fois.
C'est pas plus mal de garder un souvenir écrit, j'avais pour habitude de prendre en photo les endroits où j'avais des hallus auparavant... C'est un support comme un autre. J'ai pas lu beaucoup de TR (peut-être une dizaine à tout casser), donc je sais pas si le mien est bien foutu dans le sens où je ne sais pas vraiment ce qu'un TR doit finalement vous apprendre. (Ressenti personnel sur la drogue? Conseils?) J'espère que cette petite histoire vous aura plû(e), si vous avez des questions, ou des conseils, surtout n'hésitez pas. Je suis de toute ouïe!
xmaswaffle,
P.S.: Désolé pour la forme du post, ça paraissait plus net sur mon éditeur de texte, et pour les éventuelles fautes aussi, il est 4h du mat' comprenez-moi hehe.
