"rien ne m'arrete pour arriver a mes fins toxique" comme tu dis... je me suis vu (ouais, je me suis vu, c'était comme si c'était pas vraiment moi) faire des choses ou prendre des trucs... en fait, c'était de vraies tentatives de suicide... J'ai eu de la chance, j'ai été protégé, je ne suis pas tombé dans l'héro, j'aurais pu, j'aurais dû, pourquoi j'y ai échappé ? Le destin ? La bonne étoile. J'ai eu par contre un gros problème avec l'alcool, il m'est arrivé de me lever à 6h du matin pour me descendre une bouteille de goutte jusqu'à ce que je tombe dans le coma... Des comas éthyliques j'en ai fait plein. Des officiels, avec hôpital et tout et tout et des officieux, comme ceux où je suis réveillé la gueule dans mon vomi, dans un fossé, dans la neige, à des kilomètres de chez moi, avec d'autres habits que ceux que j'avais au départ, avec des blessures graves, des cicatrices, des brûlures, des tatouages... n'importe quoi ! Je voulais vraiment crever mais ça voulait pas.
L'iboga, prenons des pincettes, supprime tout, si tu joues bien le jeu, si tu fais ça dans les règles de l'art, si tu y mets du tien, si c'est inscrit dans ton mektoub, si, si, si. La majorité des gens qui en ont pris pour ça ont eu l'effet désiré. Ils ont pu décrocher. Pas forcément à vie, une fois la noribogaïne évacué du corps et du cerveau, ce qui peut prendre des semaines ou des mois avec des dosages extrêmes comme on voit qu'en Afrique, les tendances peuvent revenir, il est impératif de se couper de son milieu, de ses "amis" parfois.
Le pire chez moi c'est que je suis hyper lucide, hyper conscient, j'ai entrepris des démarches spirituelles très jeunes, j'ai cherché dans toutes les directions, j'ai un discours cohérent, presque on dirait pas que je suis un indécrottable poly-toxicomane. Je suis biface, il y a une partie de moi qui aspire à la vertu, aux biens de tous les êtres (moi y compris donc) et une autre partie auto-destructrice, complètement déjanté, capable de tout, de vraiment tout. Et ça ça me fait mal. Je ne sais pas qui je suis, suis-je l'un, suis-je l'autre, les 2 à la fois, aucun des 2 ?
L'iboga est arrivé dans ma vie quand j'étais, encore une fois, au plus mal, j'étais au bord du suicide, encore une fois, j'allais passer à l'acte et je crois bien que cette fois là je ne me serais pas raté... Par un concours de circonstances extraordinaires, un ami venait de faire quelques semaines avant une initiation avec Mallendi, vu les effets que ça a eu sur lui, il a tout de suite pensé à moi, il est venu m'en parler, n'ayant plus rien à perdre, ne sachant plus quoi faire, ne voulant pas mourir tout en voulant mourir, j'ai dit ok, j'ai même foncé, j'y suis allé comme pour un suicide, comme pour la cuite de ma vie, à fond de chez à fond, j'ai tout donné, tout lâché, et ça a marché.
Aujourd'hui ça va à peu près bien, j'ai réussi à me poser, j'ai des projets, j'ai des envies mais je dois encore lutter. Là, tout en écrivant, je pense que j'aimerais bien me défoncer la gueule, ouais, me défoncer correctement, me punir un bon coup, me faire du mal, hum... j'aime ça me faire du mal. Et l'autre voix qui me dit que non, il ne faut pas, il faut résister, penser à des choses positives, faire confiance en ce que je crois sur le plan spirituel, que la souffrance entraine encore plus de souffrances, que la mort ne résout rien, surtout s'il y a quelque chose après (voir le topic de Sebastian sur la métempsycose !).
Les médicaments psychiatriques, j'en veux plus, me droguer comme je me suis drogué, j'en veux plus, mourir, je ne veux plus, qu'est-ce que je veux alors puisque que je ne connais que ça depuis que je suis né ? Ben j'en sais trop rien... Je laisse passer du temps, je me dis que le temps et l'âge résolvent parfois les problèmes, sans qu'on ait d'efforts à fournir. Mais c'est faux ! On doit fournir des efforts ! On doit se donner les moyens de réussir ! Pour ça il faut repenser entièrement sa vie, prendre un nouveau départ, devenir amnésique de soi-même et de son passé et l'iboga est une solution possible pour réaliser ça. On se rend compte, mon initiation date d'il y a 5 ans, que la maladie demeure en nous, que l'iboga nous a donné une chance, qu'on a su saisir sur le moment mais qu'il faut faire preuve de discipline et de volonté pour continuer à entendre son message.
L'iboga n'est pas un remède miracle, l'iboga n'est pas une panacée. C'est la volonté, le courage, la lumière intérieur qui nous guérira, l'iboga ne fait que chasser les nuages pendant un bref instant, on voit enfin le ciel, le soleil, les oiseaux, le bonheur, mais les nuages reviennent bien vite, il faut rester vigilant.