Jeunot
Alpiniste Kundalini
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- 23/11/12
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Bon, j'y vais avec mon premier TR. Mes trips précédents étaient soit peu intéressants, ou soit ma mémoire m'empêchait d'écrire quelque chose de constructif. Je ne me rappelle pas de tout, mais je m'y essaie aujourd'hui.
Intro :
Je me réveille en ce dimanche matin vers les 9h30. Tout juste sorti d'une soirée où tout le monde a beaucoup trop bu, j'avais une légère gueule de bois. C'est mes amis qui me réveillent, n'ayant dormi que 2 ou 3 heures. Nous sommes 4 dans ce petit appartement 3 pièces : Moi, G, D et S. Le logement en question est à D depuis quelques jours seulement. Ce dernier étant alcoolique, il n'attend pas le dégrisage pour continuer l'enfilage de ses bières, l'une après l'autre. S dort toujours, et moi et G passons l'avant-midi à le regarder boire sa bière et déconner avec lui. D est un personnage hilarant, mais tout aussi grotesque. Il est difficile de s'ennuyer en sa compagnie.
À ce moment, je suis le nouveau batteur d'un groupe depuis seulement 2 jours, et le soir même, j'ai déjà un show a faire dans un bar du coin, où je dois être vers 19h00. On a pratiqué qu'une seule fois, et pas plus de 2h. Cela ne m'empêche pas de demander à D de nous trouver de l'acide, puisque je ne le vois pas souvent et son meilleur ami est le seul type de la région à pouvoir en avoir. Il l'appelle donc, et le dealer se ramène vers 14h15 avec ce qu'on lui avait demandé.
Moi et G achètent 4 de ses supposés " Micro LSD ", de minuscules gélules bleues et rondes d'environ 2mm de diamètre. J'en avais déjà essayé 2, et le trip avait été très bien, pas mal de visuels, mais n'avait duré que 4 heures, dont 1h de plateau.
Moi et G en achetons 4 chaque, et on en donne 1 chaque à S qui n'a pas d'argent. Donc moi et G en avalons 3 chaque, S en prend 2 et, D, lui, toujours saoul, en prend 1, mais ne nous le dis que plus tard, au beau milieu du trip.
Le trip :
La montée commence à se faire, pour ma part, 1h30 à 2h après la prise, soit vers 16h00. Mes amis sont déjà stoned depuis plus de 30 minutes, moi ayant mangé peu avant la prise. Les couleurs se font plus fortes, plus belles. L'ambiance est assez psychédélique, les lumières fermées, rideaux aussi, et nous avons même une sorte de boule disco multicolores qui tourne et propulse toute cette lumière sur les murs. C'est beau. Je passe une bonne partie de la soirée à regarder D qui nous fait rire, qui nous fait peur, qui nous amuse, quoi. On rit bien, mais je me rappelle que j'ai un spectacle à donner ce soir...et le chanteur doit me contacter pour venir me chercher vers 18h30. Mais je me dis qu'il ne faut pas se prendre la tête et que je vais bien le faire, je serai plus stoned, si je me fie à la durée du dernier trip avec ces pilules bleus.
Je passe un bon moment à contempler une affiche de la tour Eiffel, maintenant devenue une série de motifs extrêmement complexes, mais ne signifiant rien. Les sensations sont très intenses. Je déteste cependant avoir constamment chaud et froid en même temps, ça rend le tout un peu désagréable.
Même si je me dis que le trip sera relativement court, j'ai de la difficulté à ne pas me prendre la tête. Je sens des tensions, je les palpe, je ne sais pas d'où elles viennent et quoi en faire. J'en déduis que mon cerveau capte beaucoup trop d'information pour ce qu'il peut gérer et j'essaie de les éliminer, mais je ne peux pas. J'ai un certain stress dû à je ne sais pas quoi, je ne me sens pas en sécurité.
Cela est dû à plusieurs choses, de une : Les sous-entendus me font terriblement peur. J'ai l'impression qu'il y en a partout et ça me terrifie, surtout que D a ramené son ami homosexuel et n'arrête pas de faire des blagues homophobes. Son ami le prend bien puisqu'il le connaît et s'en fout, mais moi, alors là ça me fait presque peur. Surtout que cet ami en question est très extraverti, et malgré le fait que je ne soit aucunement homophobe, sa manière de s'exprimer exagérément féminine m'énervait un peu, et j'avais peur de laisser échapper quelque chose d'indiscret. Mais D s'en chargeait à ma place et je n'aimais pas ça, même si ça ne me touchait aucunement. Jusqu'à 18h00, des inconnus se ramènent à dans la chambre et je galère un peu, je suis très insécure. J'ai de la difficulté à gérer toutes les informations que capte mon cerveau, je sens toutes sortes d'énergies, certaines positives mais d'autres négatives. Jusque là, mon trip est plutôt chiant à cause de ce putain de stress dont je ne peux me départir et du constant chaud/froid qui rend mes mains moites à mort.
Il y a aussi un truc qui me fait flipper. J'ai l'impression d'avoir accès à certaines vérités et certaines réponses ( Je ne me rappelle plus exactement quoi ), et je me dis que ceux-ci ne devraient pas être accessible à l'homme, surtout moi. Je me dis qu'il est nécessaire de vivre dans l'ignorance si l'on veut un certain bonheur, car trop de savoir mène direct à la folie, et ça je voulais pas, alors là non. Je m'efforçais de ne pas réfléchir, je ne voulais pas savoir. Je ne voulais rien savoir, je me disais que le LSD avait un trop grand potentiel que si on ne gère pas, on ne peut l'utiliser. Et je ne gérais pas du tout. J'avais l'air très en contrôle, mais dans mon esprit, j'étais au contraire complètement déboussolé, bouleversé. Je ne savais plus où donner de la tête. TROP D'INFOOORMATTIONNNN!!
À 18h30, j'ai la surprise de voir surgir Max, le chanteur de mon groupe. Mon coeur saute d'un coup. Il voit tout de suite qu'on est tous défoncés, et je lui dis que c'est OK, que je suis bien perdu mais que je peux jouer quand même. En fait, j'ai l'air de penser que je suis à jeun, quand en fait je suis toujours perché. Plus stable certes, mais toujours perché. Max a assez d'expérience avec les drogues et les connait bien, il fait comme s'il me croyait, mais il sait très bien que je ne suis pas revenu. Je sens un peu son inquiétude et j'essaie de la rassurer, même si il sait que je peux me débrouiller quand même. Je sort de l'appartement pour la première fois de la journée et je marche avec Max jusqu'à sa voiture, en direction du bar en question. À mon arrivée, le guitariste sort à l'extérieur pour nous dire qu'il manque une guitare et 2 ou 3 trucs. Je vais donc avec lui chercher ma guitare chez moi, et lui aussi semble un peu s'inquiéter du fait que je soit sur l'acide. On reviens au bar avec l'équipement.
Ce bar est très miteux. C'est le pire bar de la ville, aussi petite soit-elle. Toute la rapace du coin s'y ramasse pour se saouler et faire des lignes dans les toilettes, des gens assez peu fréquentables...mais on y joue pour le plaisir, c'est tout. On a droit à 2 bières gratuites, c'est notre unique rémunération. Je parle avec quelques gens avant de les prendre, elles m'enlève un peu de tension. Je n'ai toujours pas toute ma tête mais ça va mieux. Je n'hallucine plus depuis un bon moment, soit lorsque je suis parti du logement.
Je suis assis au bar avec le chanteur lorsqu'il se fait offrir un petit comprimé rougeâtre de la forme d'un poisson par une connaissance qui l'identifie comme étant de l'ecstasy et du LSD. Je crois que Max la garde, mais il la prend sans m'en dire un mot. Je ne le saurai qu'à la fin de la soirée.
Vers 00h00, c'est à notre tour de jouer. Il y a peu de gens dans le bar, peut-être une vingtaine. Je ne suis pas trop stressé, je me demande juste si je vais me rappeler des changements de rythmes dans certaines chansons puisque je n'ai pratiqué qu'une fois avec le groupe.
On commence le show. Ça va mieux que je ne le croyais. Je trouve que Max a l'air assez saoul si je me fie aux légères conneries qu'il dit, mais sans plus. Il joue bien, on joue tous bien. Je dérape un peu parfois, je suis dans ma bulle, mais ça sonne super bien. Je démoli littéralement la caisse claire en frappant dessus après le quart du spectacle mais je continue de jouer quand même. On finit le tout en beauté avec un fade out improvisé et réussi.
Finalement, on a donné un bon spectacle, même si le public était quasi inexistant. Je me rend chez une amie qui a assisté au show et veille jusqu'à 4h00 du mat en fumant un peu, après quoi je suis beaucoup trop défoncé pour rester, je dis des conneries et je me pousse.
Arrivé chez moi, je me couche direct et, croyant encore à ce moment là que je suis à jeun depuis plusieurs heures, je me rend compte en fermant les yeux que je suis toujours perché. De magnifiques fractales parsèment ma vision mais n'empêchent pas mon corps épuisé de s'endormir paisiblement après cette journée éprouvante. Cependant, je me demande encore pourquoi que mon trip précédant avec 2 pilules avait duré 4h alors que celui-ci, avec 3, a duré une douzaine d'heure. Il faudrait un grande différence de concentration de LSD entre les 2 fois !
Conclusion :
Je ne sait franchement pas quoi penser de cette expérience. Je ne sais pas quoi en tirer. Le fait de ne pas me rappeler précisément mes pensées me ferme quelques portes, mais je me rappelle une chose que je me suis dite.
L'acide fait ressortir notre personnalité, et ça se sent. J'ai senti tout au long de mon trip que j'étais plus vulnérable du fait qu'une barrière mentale s'était détachée de moi. Je me sentais plus facilement décelable, je sentais mon âme qui était plus présente. Mes qualités comme mes défauts. En me regardant dans le miroir, j'ai vu quelque chose que je craignait. Quelque chose que je haïssais aussi à la fois. Je n'ai pas aimé ce que j'ai vu. Je me suis vu, MOI.
Je me demande maintenant s'il est saint ou non de se voir aussi nu. Je me dis que c'est relatif, que ça dépend des gens...qu'à quelque part, cela peut être utile au cheminement personnel...mais un petit côté de moi a trouvé malsain pendant un instant la prise d'LSD. Pour cette simple raison. Je ne sais pas pourquoi. Mais je sais que ce ne l'est pas nécessairement et que, même si je savais que le pire ennemi de l'homme est lui-même, tout ça m'a bien aidé à m'en rendre compte de façon concrète.
Croyez-vous qu'il est saint pour quelqu'un de se voir aussi dénué de masques de façon aussi radicale ?
Ce n'est pas le genre de question qui peut être répondu tout à fait objectivement, mais c'est discutable. Ce qui est sûr, c'est que je retenterai l'expérience et, peut-être cette fois-ci à moindre dose. Mon but premier était avant tout de passer un bon moment, le côté philosophique ne prédominait pas cette fois-ci. Mais avec du recul, je ne regrette vraiment pas cette journée. Je m'en rappellerai longtemps !
À Plus psychonauts ! Merci de m'avoir lu !
Intro :
Je me réveille en ce dimanche matin vers les 9h30. Tout juste sorti d'une soirée où tout le monde a beaucoup trop bu, j'avais une légère gueule de bois. C'est mes amis qui me réveillent, n'ayant dormi que 2 ou 3 heures. Nous sommes 4 dans ce petit appartement 3 pièces : Moi, G, D et S. Le logement en question est à D depuis quelques jours seulement. Ce dernier étant alcoolique, il n'attend pas le dégrisage pour continuer l'enfilage de ses bières, l'une après l'autre. S dort toujours, et moi et G passons l'avant-midi à le regarder boire sa bière et déconner avec lui. D est un personnage hilarant, mais tout aussi grotesque. Il est difficile de s'ennuyer en sa compagnie.
À ce moment, je suis le nouveau batteur d'un groupe depuis seulement 2 jours, et le soir même, j'ai déjà un show a faire dans un bar du coin, où je dois être vers 19h00. On a pratiqué qu'une seule fois, et pas plus de 2h. Cela ne m'empêche pas de demander à D de nous trouver de l'acide, puisque je ne le vois pas souvent et son meilleur ami est le seul type de la région à pouvoir en avoir. Il l'appelle donc, et le dealer se ramène vers 14h15 avec ce qu'on lui avait demandé.
Moi et G achètent 4 de ses supposés " Micro LSD ", de minuscules gélules bleues et rondes d'environ 2mm de diamètre. J'en avais déjà essayé 2, et le trip avait été très bien, pas mal de visuels, mais n'avait duré que 4 heures, dont 1h de plateau.
Moi et G en achetons 4 chaque, et on en donne 1 chaque à S qui n'a pas d'argent. Donc moi et G en avalons 3 chaque, S en prend 2 et, D, lui, toujours saoul, en prend 1, mais ne nous le dis que plus tard, au beau milieu du trip.
Le trip :
La montée commence à se faire, pour ma part, 1h30 à 2h après la prise, soit vers 16h00. Mes amis sont déjà stoned depuis plus de 30 minutes, moi ayant mangé peu avant la prise. Les couleurs se font plus fortes, plus belles. L'ambiance est assez psychédélique, les lumières fermées, rideaux aussi, et nous avons même une sorte de boule disco multicolores qui tourne et propulse toute cette lumière sur les murs. C'est beau. Je passe une bonne partie de la soirée à regarder D qui nous fait rire, qui nous fait peur, qui nous amuse, quoi. On rit bien, mais je me rappelle que j'ai un spectacle à donner ce soir...et le chanteur doit me contacter pour venir me chercher vers 18h30. Mais je me dis qu'il ne faut pas se prendre la tête et que je vais bien le faire, je serai plus stoned, si je me fie à la durée du dernier trip avec ces pilules bleus.
Je passe un bon moment à contempler une affiche de la tour Eiffel, maintenant devenue une série de motifs extrêmement complexes, mais ne signifiant rien. Les sensations sont très intenses. Je déteste cependant avoir constamment chaud et froid en même temps, ça rend le tout un peu désagréable.
Même si je me dis que le trip sera relativement court, j'ai de la difficulté à ne pas me prendre la tête. Je sens des tensions, je les palpe, je ne sais pas d'où elles viennent et quoi en faire. J'en déduis que mon cerveau capte beaucoup trop d'information pour ce qu'il peut gérer et j'essaie de les éliminer, mais je ne peux pas. J'ai un certain stress dû à je ne sais pas quoi, je ne me sens pas en sécurité.
Cela est dû à plusieurs choses, de une : Les sous-entendus me font terriblement peur. J'ai l'impression qu'il y en a partout et ça me terrifie, surtout que D a ramené son ami homosexuel et n'arrête pas de faire des blagues homophobes. Son ami le prend bien puisqu'il le connaît et s'en fout, mais moi, alors là ça me fait presque peur. Surtout que cet ami en question est très extraverti, et malgré le fait que je ne soit aucunement homophobe, sa manière de s'exprimer exagérément féminine m'énervait un peu, et j'avais peur de laisser échapper quelque chose d'indiscret. Mais D s'en chargeait à ma place et je n'aimais pas ça, même si ça ne me touchait aucunement. Jusqu'à 18h00, des inconnus se ramènent à dans la chambre et je galère un peu, je suis très insécure. J'ai de la difficulté à gérer toutes les informations que capte mon cerveau, je sens toutes sortes d'énergies, certaines positives mais d'autres négatives. Jusque là, mon trip est plutôt chiant à cause de ce putain de stress dont je ne peux me départir et du constant chaud/froid qui rend mes mains moites à mort.
Il y a aussi un truc qui me fait flipper. J'ai l'impression d'avoir accès à certaines vérités et certaines réponses ( Je ne me rappelle plus exactement quoi ), et je me dis que ceux-ci ne devraient pas être accessible à l'homme, surtout moi. Je me dis qu'il est nécessaire de vivre dans l'ignorance si l'on veut un certain bonheur, car trop de savoir mène direct à la folie, et ça je voulais pas, alors là non. Je m'efforçais de ne pas réfléchir, je ne voulais pas savoir. Je ne voulais rien savoir, je me disais que le LSD avait un trop grand potentiel que si on ne gère pas, on ne peut l'utiliser. Et je ne gérais pas du tout. J'avais l'air très en contrôle, mais dans mon esprit, j'étais au contraire complètement déboussolé, bouleversé. Je ne savais plus où donner de la tête. TROP D'INFOOORMATTIONNNN!!
À 18h30, j'ai la surprise de voir surgir Max, le chanteur de mon groupe. Mon coeur saute d'un coup. Il voit tout de suite qu'on est tous défoncés, et je lui dis que c'est OK, que je suis bien perdu mais que je peux jouer quand même. En fait, j'ai l'air de penser que je suis à jeun, quand en fait je suis toujours perché. Plus stable certes, mais toujours perché. Max a assez d'expérience avec les drogues et les connait bien, il fait comme s'il me croyait, mais il sait très bien que je ne suis pas revenu. Je sens un peu son inquiétude et j'essaie de la rassurer, même si il sait que je peux me débrouiller quand même. Je sort de l'appartement pour la première fois de la journée et je marche avec Max jusqu'à sa voiture, en direction du bar en question. À mon arrivée, le guitariste sort à l'extérieur pour nous dire qu'il manque une guitare et 2 ou 3 trucs. Je vais donc avec lui chercher ma guitare chez moi, et lui aussi semble un peu s'inquiéter du fait que je soit sur l'acide. On reviens au bar avec l'équipement.
Ce bar est très miteux. C'est le pire bar de la ville, aussi petite soit-elle. Toute la rapace du coin s'y ramasse pour se saouler et faire des lignes dans les toilettes, des gens assez peu fréquentables...mais on y joue pour le plaisir, c'est tout. On a droit à 2 bières gratuites, c'est notre unique rémunération. Je parle avec quelques gens avant de les prendre, elles m'enlève un peu de tension. Je n'ai toujours pas toute ma tête mais ça va mieux. Je n'hallucine plus depuis un bon moment, soit lorsque je suis parti du logement.
Je suis assis au bar avec le chanteur lorsqu'il se fait offrir un petit comprimé rougeâtre de la forme d'un poisson par une connaissance qui l'identifie comme étant de l'ecstasy et du LSD. Je crois que Max la garde, mais il la prend sans m'en dire un mot. Je ne le saurai qu'à la fin de la soirée.
Vers 00h00, c'est à notre tour de jouer. Il y a peu de gens dans le bar, peut-être une vingtaine. Je ne suis pas trop stressé, je me demande juste si je vais me rappeler des changements de rythmes dans certaines chansons puisque je n'ai pratiqué qu'une fois avec le groupe.
On commence le show. Ça va mieux que je ne le croyais. Je trouve que Max a l'air assez saoul si je me fie aux légères conneries qu'il dit, mais sans plus. Il joue bien, on joue tous bien. Je dérape un peu parfois, je suis dans ma bulle, mais ça sonne super bien. Je démoli littéralement la caisse claire en frappant dessus après le quart du spectacle mais je continue de jouer quand même. On finit le tout en beauté avec un fade out improvisé et réussi.
Finalement, on a donné un bon spectacle, même si le public était quasi inexistant. Je me rend chez une amie qui a assisté au show et veille jusqu'à 4h00 du mat en fumant un peu, après quoi je suis beaucoup trop défoncé pour rester, je dis des conneries et je me pousse.
Arrivé chez moi, je me couche direct et, croyant encore à ce moment là que je suis à jeun depuis plusieurs heures, je me rend compte en fermant les yeux que je suis toujours perché. De magnifiques fractales parsèment ma vision mais n'empêchent pas mon corps épuisé de s'endormir paisiblement après cette journée éprouvante. Cependant, je me demande encore pourquoi que mon trip précédant avec 2 pilules avait duré 4h alors que celui-ci, avec 3, a duré une douzaine d'heure. Il faudrait un grande différence de concentration de LSD entre les 2 fois !
Conclusion :
Je ne sait franchement pas quoi penser de cette expérience. Je ne sais pas quoi en tirer. Le fait de ne pas me rappeler précisément mes pensées me ferme quelques portes, mais je me rappelle une chose que je me suis dite.
L'acide fait ressortir notre personnalité, et ça se sent. J'ai senti tout au long de mon trip que j'étais plus vulnérable du fait qu'une barrière mentale s'était détachée de moi. Je me sentais plus facilement décelable, je sentais mon âme qui était plus présente. Mes qualités comme mes défauts. En me regardant dans le miroir, j'ai vu quelque chose que je craignait. Quelque chose que je haïssais aussi à la fois. Je n'ai pas aimé ce que j'ai vu. Je me suis vu, MOI.
Je me demande maintenant s'il est saint ou non de se voir aussi nu. Je me dis que c'est relatif, que ça dépend des gens...qu'à quelque part, cela peut être utile au cheminement personnel...mais un petit côté de moi a trouvé malsain pendant un instant la prise d'LSD. Pour cette simple raison. Je ne sais pas pourquoi. Mais je sais que ce ne l'est pas nécessairement et que, même si je savais que le pire ennemi de l'homme est lui-même, tout ça m'a bien aidé à m'en rendre compte de façon concrète.
Croyez-vous qu'il est saint pour quelqu'un de se voir aussi dénué de masques de façon aussi radicale ?
Ce n'est pas le genre de question qui peut être répondu tout à fait objectivement, mais c'est discutable. Ce qui est sûr, c'est que je retenterai l'expérience et, peut-être cette fois-ci à moindre dose. Mon but premier était avant tout de passer un bon moment, le côté philosophique ne prédominait pas cette fois-ci. Mais avec du recul, je ne regrette vraiment pas cette journée. Je m'en rappellerai longtemps !
À Plus psychonauts ! Merci de m'avoir lu !
