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[Sujet de la semaine] Est ce que les drogues peuvent améliorer la vie?

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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27 Avr 2016
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Déso je suis à la masse mais

*clin d'oeil aux modos* Y'a une petite vibe 'sujet de la semaine' qui se dégage de ce topic non?

Oui !

Je sais que bcp ont déjà répondu mais je le mets quand même comme tel, des fois que ça attireraient d'autres réponses.

D'ailleurs Skruffy, si tu as des idées de thème, n'hésite pas à nous les partager (je crois qu'on a un topic LVDF sur la question)
 
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7737P4R4

Invité
Mon addictologue m'a sortie une phrase lors de mon dernier rendez-vous :

"Les drogues permettent souvent aux consommateurs d'affronter des épreuves de la vie ayant entrainé des traumatismes, et sans ces produits, il y aurait surement un taux de suicide bien plus élevé en France."

Alors oui, la consommation de drogue détruit physiquement et parfois moralement, mais elle peut à l'inverse permettre de survivre.

A chacun de faire ses choix.

Et pour parler de mon cas personnel, cette phrase me correspond bien puisque j'ai des pensées suicidaires depuis déjà pas mal d'années, et je pense que certaines de mes consommations abusives m'ont permis de m'évader dans les moments les plus difficiles et donc ne pas passer à l'acte.

Mais ça dépend des produits consommés et de l'impacte positif que cela peut avoir. Par exemple, dans mon cas, j'abuse beaucoup de tout ce qui est psychédélique (qui ont un effet anxiolytique sur moi et me permettent de prendre le recule nécessaire sur ma vie). J'ai abusé des molécules de la famille des benzodiazépines et de l'alcool à très fortes doses dans le but d'oublier mes soucis. Et je pense que le combo benzo/alcool est ce qui m'a le plus affecté négativement.

Mais j'en arrive au stade où tout cela m'a créé des dépendances qui sont un véritable cercle vicieux tant financièrement, qu'au niveau de ma carrière professionnelle et de ma santé mentale à moyen terme.

Aujourd'hui, j'en suis à trois hospitalisations psychiatriques en 2 ans et demi. Jamais en lien direct avec la drogue mais à cause d'autres facteurs de vie qui ont terminé de me massacrer moralement. Donc c'était l'enfermement ou le suicide. Et si je n'ai pas supporté ces évènements, c'est bien parce que je me suis fragilisé psychologiquement avec mes abus de drogue.

Donc les produits psychédéliques ont été une porte de sortie suffisante pendant un temps pour finalement me massacrer avec les années. L'alcool et les benzo ont terminé le travail.

Aujourd'hui je suis sous traitement assez fort, ça me stabilise, et j'espère sortir de ces abus qui, au final, me détruisent et m'aident de moins en moins.

Le but n'étant pas l'abstinence totale, mais avoir une fréquence de consommation qui me permette de garder cette passion que j'ai pour les RC et certains produits que j'affectionne particulièrement. Donc garder l'aspect découverte de nouveau produits et une conso assez espacé des autres molécules qui sont entrées dans mes classiques et dont j'ai encore envie de pouvoir profiter. Et ne plus entrer dans ce cercle vicieux d'abuser pour oublier. Juste consommer pour le plaisir.

Mon addictologue me soutien dans cette démarche. J'ai la chance d'être, pour une fois, tombé sur quelqu'un d'ouvert et qui arrive à me comprendre (il a beaucoup fréquenté ASUD, et jette un oeil à PN et PA de temps en temps).
 

Tridimensionnel

Holofractale de l'hypervérité
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27 Avr 2016
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Les drogues peuvent sûrement ponctuellement améliorer des conditions, et ils sembleraient qu'elles améliorent la vie de plein de gens. Mais je trouve qu'elles ont un effet pervers de réduction des facultés en état de sobriété, ou du moins son illusion.

Par exemple : il y a fort fort longtemps, je n'avais jamais entendu parler d'amphétamine et l'on buvait un café avant d'aller en soirée. Sur le retour on était fatigué et c'était la vie. Au cours de ces dernières années, j'ai remarqué que des consommateurs réguliers d'amphet, des gens plus costauds que moi qui suis une petite frappe, n'envisageaient plus de sortir sans leur gramme de speed pour tenir, ni de repartir sans la petite trace pour se donner du courage. Pourtant, je n'ai aucun doute sur le fait que leur corps leur permettait sans souci d'assumer une nuit de débauche sans arôme ajouté (on n'est pas dans des cas de dépendance, sinon psychologique peut-être). Mais c'est comme si ces personnes avaient oublié qu'elles en étaient capables.
De la même façon, nous sommes énormément à ne plus envisager de pouvoir s'amuser sans alcool (ou un autre psychotrope moins courant lorsque l'ambiance le permet).
Ou alors, surmonter une crise d'angoisse oui c'est difficile, et gober un benzo c'est clairement ressenti comme une amélioration. Mais à force, est-ce qu'on n'oublie pas qu'on est capable de s'en sortir par soi-même ? Est-ce que ça ne finit pas par nous faire sentir diminué, incapacité, par altérer l'image qu'on a de ses propres forces ? (je ne sais pas, je fais rarement des crises d'angoisse)


C'est comme s'il y avait une sorte d'homéostasie mentale, au début la drogue améliore la vie, mais une fois prise l'habitude (et je ne parle pas de dépendance ou de tolérance) elle n'est que le mode par défaut à côté duquel la sobriété semble une détérioration de la vie.

En conclusion, je dirais qu'il faut faire attention, lorsqu'on prend des drogues, à ne pas oublier qu'on est capable de vivre sans elles.
 

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Holofractale de l'hypervérité
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30 Oct 2011
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Tridimensionnel a dit:
Les drogues peuvent sûrement ponctuellement améliorer des conditions, et ils sembleraient qu'elles améliorent la vie de plein de gens. Mais je trouve qu'elles ont un effet pervers de réduction des facultés en état de sobriété, ou du moins son illusion.

Par exemple : il y a fort fort longtemps, je n'avais jamais entendu parler d'amphétamine et l'on buvait un café avant d'aller en soirée. Sur le retour on était fatigué et c'était la vie. Au cours de ces dernières années, j'ai remarqué que des consommateurs réguliers d'amphet, des gens plus costauds que moi qui suis une petite frappe, n'envisageaient plus de sortir sans leur gramme de speed pour tenir, ni de repartir sans la petite trace pour se donner du courage. Pourtant, je n'ai aucun doute sur le fait que leur corps leur permettait sans souci d'assumer une nuit de débauche sans arôme ajouté (on n'est pas dans des cas de dépendance, sinon psychologique peut-être). Mais c'est comme si ces personnes avaient oublié qu'elles en étaient capables.
De la même façon, nous sommes énormément à ne plus envisager de pouvoir s'amuser sans alcool (ou un autre psychotrope moins courant lorsque l'ambiance le permet).
Ou alors, surmonter une crise d'angoisse oui c'est difficile, et gober un benzo c'est clairement ressenti comme une amélioration. Mais à force, est-ce qu'on n'oublie pas qu'on est capable de s'en sortir par soi-même ? Est-ce que ça ne finit pas par nous faire sentir diminué, incapacité, par altérer l'image qu'on a de ses propres forces ? (je ne sais pas, je fais rarement des crises d'angoisse)


C'est comme s'il y avait une sorte d'homéostasie mentale, au début la drogue améliore la vie, mais une fois prise l'habitude (et je ne parle pas de dépendance ou de tolérance) elle n'est que le mode par défaut à côté duquel la sobriété semble une détérioration de la vie.

En conclusion, je dirais qu'il faut faire attention, lorsqu'on prend des drogues, à ne pas oublier qu'on est capable de vivre sans elles.

Carrément, c'est pour ça que perso, je sors souvent sans consommer rien, cultiver la sobriété et ce que je peux faire avec. Pour moi les prods et l'alcool, c'est plus la cerise sur le gâteau qu'une étape obligatoire a vivre un bon moment.
 

Morning Glory

Holofractale de l'hypervérité
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13 Oct 2012
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Team Para

Mais en même temps

Adaptation hédonique.

Ca rejoint un peu la team Tridi :(

Crétin de cerveau ToT
 
V

Visiteur

Invité
Dur de répondre, j'ai pas une autre vie à côté pour comparer si cela m'aurait rendu plus heureux de ne jamais consommer.

Le seul truc que je sais, c'est que les psychés (dont le cannabis) m'ont rendue plus complexe, pour le meilleur et pour le pire.
Un exemple serait qu'ils ont augmenté ma sensibilité alors que je l'étais déjà beaucoup, ce qui peut être un plus dans certains cas, et dans d'autres un inconvénient.
 

Lunatic

Glandeuse pinéale
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14 Avr 2020
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Améliorer ma vie, je sais pas.
Mais avec le recul je remarque que les psychédéliques ont été ma dernière addiction.

J'avais une tendance à trouver toujours une forme d'auto-destruction et à la pratiquer sans pouvoir m'arrêter; ça a d'abord été la scarification à partir de mes 14 ans, puis vers 17 ans l'alcoolisme. Vers 19 ans les psychédéliques ont débarqué, et même si à la base ils ont été une nouvelle addiction, quand j'ai fini par stopper le truc, 1 an plus tard, c'était la première fois que je ne me suis pas rabattue sur nouvelle forme d'auto-destruction.
Et pourtant il me restait un paquet de drogues auxquelles être accro! J'aimais beaucoup les dissos, j'étais très curieuse des opioides, et vu mon caractère de "bosseuse" je pense que les stimulants auraient pu me piéger aussi. Et j'avais tout à disposition facilement.
Mais au final, cette consommation trop intense de psychédéliques m'a paradoxalement aidée à redevenir sobre.
Après eux, je ne trouvais plus un tel besoin chez moi de me piéger moi-même dans des choses douloureuses pour mon corps et dangereuses pour ma vie.
j'ai l'impression que les psychédéliques m'ont fait voir le fond que je cherchais à voir. Je n'ai plus un tel besoin aujourd'hui de m'y confronter. Je pense que c'est une sacrée amélioration.

(Enfin, depuis 8 mois... Mais en 6 ans, c'est mon record ^^)
 
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