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Salvia - Un couloir gris et visqueux

Tengri

Matrice périnatale
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26 Mar 2023
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Contexte: on est en période d’été, il est tard, je suis seul, plutôt bien luné et j’devrais déjà dormir. 176 cm / 80 kgs
J’ai déjà fait plusieurs petits voyages les mois précédents mais je ne sais pas où en est ma tolérance avec Sally, je prends une poignée de feuilles au hasard (pas d’extrait) et dégaine le bang.

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(environ 30-35 secondes plus tard en vrai je dirais)

C’est un peu comme arriver en plein milieu d'une conversation avec, en face, des personnes qui discutent entre elles. J’ai comme une envie irrepressible de leur demander si c’est à moi qu’elles s’adressent - alors qu'il est plus qu’évident que non. À un moment donné on me demande finalement mon nom mais là encore je n’arrive plus à savoir si on s’adresse à moi ou même si la personne est bien présente, occuper physiquement l’espace devient un concept abstrait. J’entends les mots mais ils n'ont plus vraiment de sens. Le temps est un jeu capricieux où la réalité a disparu dans une multitude de couches interagissant désormais les unes avec les autres dans un chaos total de géométrie. « J’vois bien que j’vois des trucs mais j’vois pas c’que sont ces trucs »
La chaleur de ma biologie et les liens sociaux passés ne sont plus et je ne sais pas depuis combien de temps c'est le cas. J’ai peut-être toujours erré en solitaire dans cette dimension bizarre ? Mon sentiment d'appartenance est challengé et pourtant j’ai l’impression d’avoir déjà fait partie de quelque chose qui me définissait autrefois en tant qu'entité vivante, des trucs que j’appelais ‘maison, amis, famille, ciel ou lumière’. La lumière est toujours là mais elle ne semble plus vraiment faire sens non plus, au point où il est difficile de la distinguer des ombres, tout est projeté puis ré-absorbé. Tout est à l'envers, à l'avant et à l'arrière. Je suis dans un couloir gris et visqueux et soudainement en dehors de celui-ci, je ne suis pas assis sur un canapé, je suis le canapé et ma peau est devenue un textile humide (j’aime pas trop).
Ce mélange complet d'aléatoire finit par m’effrayer un peu mais j’suis plus trop sûr de ce que ça signifie, je flotte et assiste à ce qu'une ‘intelligence supérieure’ a à dire sur moi mais ne suis, encore une fois, pas sûr qu’elle s’adresse à moi, cela pourrait être quelque chose à propos d'un de mes ancêtres ou de quelqu'un d'autre, ou de personne. La frontière entre moi et pas moi est floue : je pourrais être l'un des protagonistes, personne ou tous à la fois. Ça ressemble à la vie sans temps ni frontière. Ou alors c’est ça la mort ?
Non, je reviens lentement et le fameux couloir était en fait ma salive qui avait élaboré une connexion presque solide entre ma bouche et le sol. 1L de sueur est sur le canapé et je ne suis pas le canapé. Les gens qui me parlent font simplement partie d'un podcast qui tourne en fond et l'écran géant de la réalité est maintenant de retour comme focus principal, les trucs ressemblent à des trucs à nouveau et je retrouve le code source de l’adulte (t’sais le machin avec des responsabilités, des angoisses, des certitudes et tout). Exister semblait différent du cadre innocent dont j'ai brièvement fait partie et je pleure pour ceux qui, dans une meta trop dense pour le réel, ne se sont jamais adaptés à ce que les humains font de ce monde.

dans un prochain TR j’vous parlerai de la fois où un tutoriel sur les VPN s’est transformé en spectacle de marionettes en pâte à modeler qui conduisent des petites bagnoles trop mignonnes

bisous
 
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