En ce qui me concerne, je pense qu'il n'y a pas de différences fondamentales entre croyances et religions mise à part que toute religion est une croyance mais que toute croyance n'est pas forcément religion. Si je me souviens bien le terme religion vient de religare (latin?) qui désigne le fait de faire le lien, de relier les hommes entre eux. C'est là, où je pense que l'intérêt du dogme et des rites prend sa source, car pour relier les Hommes il s'agit d'installer des structures communes que chacun doit respecter afin d'y appartenir: c'est la base de toute société. Je pense d'ailleurs que la religion (aussi première soit-elle) c'est la base de la de sociabilisation humaine, du fait qu'elle donne du sens au monde qui l'entoure et lui permet d'exister en tant qu'être doué de croyance sur le monde (certes teinté de raison mais surement pas dénué d'émotions) pour survivre. Quand je m'intéresse aux religions des différentes culture j'ai toujours cette impression que je me replonge dans la manière dont les Hommes ont dessiné une parade afin de se préserver de l'absurdité du monde et c'est fascinant. Nous avons donc accès dans ces bases de données de croyance à la manière dont l'Homme s'est construit, comment il est né du néant et s'est inventé une histoire qui l'a construit pour enfin se construire autour de cette histoire. Peut importe les différences qui opposent ces croyances, j'y vois comme une matrice de référence d'où surgît bien des analogies qui nous informent qu'on le veuille ou non, sur ce que nous sommes là, aujourd'hui, maintenant...
Vous l'aurez compris, je ne suis pas religieux (je ne suis aucun dogme en particulier) en revanche ma spiritualité est riche (elle se nourrit de tout ce qui me parle et donne du relief à ma vie).
"Un délire c'est s'extraire de la réalité"
Pas à mon sens si on considère que la réalité est ce continuum qui unit l'infinité des dimensions de notre univers, les rêves en font parti, les délires et les superstitions également ainsi que tout ce que nous croyons et tout ce que nous n'avons pas encore imaginé. Notre cerveau est comme un prisme qui diffracte la réalité, la parcellise afin de tenter de la contenir pour la comprendre. Aussi tordu ces idées soient-elle, elles ont été nourrit de l'intérieur par l'extérieur (endogène vs exogène) et réciproquement. A bien y regarder nos réalité à chacun change quotidiennement (voire à chaque instant). Là où c'est bien fait, c'est qu'on garde ce sentiment de rester le même (tout au moins pour une majorité d'entre nous) bien qu'on puisse reconnaître que nous avons grandit, évoluer.
Pour en revenir aux religions et conclure, la prise de conscience que nous sommes mortel est le point de départ de la création de nos croyances comme un rempart à cette absurdité de devoir retourner au néant. Nous organisons nos vies autour de cette pensée comme un catalyseur inconscient de nos actions. Si nous étions immortel alors ce seraient différents... Mais je doute que cela puisse arriver un jour, c'est la singularité qui scelle notre pacte d'infortune. La religion est cette chose qui a permis à l'Homme d'établir le prémisse des règles qui nous ont permis le "bien vivre ensemble" (si je puis dire) et donc d'ériger des notions de bien et de mal afin que la vie commune soit envisageable. On sait que ces notions duelles ont leur limite puisque je peut faire du mal à quelqu'un sans le savoir et avoir toujours pensé faire bien et au final de comprendre que de manière générale chacun pense faire le bien et donc que la racine du mal est bien plus inconsciente qu'on le croit. Le piège étant de penser qu'on peut faire le bien de manière absolue et s'évertuer à imposer sa "bonne manière de voir" à l'autre. La réalité en revanche est une immense étendue où il y a des équilibres en mouvements et où peut importe nos croyances car la roue tourne toujours et n'a que faire de nos opinions. Plus je parcours mon inconscient, plus je me sens seul à penser comme, je pense. Plus je me sens seul et plus je réalise que je suis le produit de milliards d'années et donc issu de l'univers tout entier. Plus je me sens être l'univers et moins j'ai peur de mourir. Plus j'abolie cette peur sourde, plus j'entends ma liberté gronder. C'est une certaine discipline dans ma pensée qui me permet de petit à petit aiguiser mon attention à propos des petites choses (muettes!) du quotidien (une mousse, un mot, un nuage, etc.) et tenter d'y voir l'univers entouré de vide comme la preuve que j'existe et que je suis bien à cet endroit, à ce moment précis de l'espace temps, afin d'agrémenter mes journées de moment exquis qui rende ma vie géniale. Ma liberté consiste à cultiver un émerveillement, perpétuel et quotidien, de chaque chose qui m'est permise d'être sentis en essayant d'entretenir le mouvement et c'est ce que j'appelle mon travail, mes croyances, ma foi. Je sais que je n'aurais jamais finit même à ma mort. En un sens c'est ce qui me rassure et me permet enfin d'accepter l'idée que je puisse mourir demain comme une raison valable de vivre le présent.
Miaouww et bon vent à chacun.