Kétamine
125 mg
Intra Musculaire (épaule) avec Insuline (boîte flash orange en suisse)
Le trip s'est passé vendredi samedi dernier, en milieu de soirée.
J'étais chez ma copine, il me restait 0.4 gr de K et je n'avais toujours pas (?) réussi à atteindre ce fameux K-Hole, c'est pour cette raison que j'ai décidé de taper dans la limite supérieure du dosage indiqué par Erowid.
On se met d'accord entre nous pour faire le trip à tour de rôle, histoire d'être tranquille.
Je me prépare le matos, j'éteins les lumières, baisse les stores, un peu de musique planante (Solar Fields) et je vais m'installer sur le lit.
Je cale quelque coussins histoire de pouvoir procéder à l'injection tranquillement, et pif, direct dans l'épaule (2ème fois de ma vie que je m'injecte quelque chose, j'suis guéri de ma phobie des aiguilles je pense).
Je commence à injecter tranquillou, et arrivé à la moitié du réservoir, je me sens déjà tout chose, détendu, ailleurs, la réalité commence de plus en plus à être moins... ...réelle.
"Et bah, ça se sent la différence de dosage"
Ma copine vient s'allonger à coté de moi, j'enlève l'aiguille, je me concentre quelques secondes supplémentaires afin de nettoyer le peu de sang qui perle (le mien est extrêmement fluide).
Je m'allonge ensuite, ferme les yeux, et je me laisse partir.
Dès lors, mes souvenirs sont extrement vagues, le type de trip induit par la K (qui est un dissociatif) fait que ce dernier a (en tout cas pour moi) tendance à partager un certain nombre de caractéristiques avec les rêves :
- L'état de conscience est le même.
- Ce qui se passe ne veut souvent strictement rien dire.
- Grosse difficultés à se souvenir de quelque chose une fois le trip fini.
De ce que je me souviens, j'ai d'abord eu la sensation de tomber en arrière, ok, pas de problème je me laisse aller complétement.
Je me retrouve ensuite dans une sorte de dimension famillière, où je suis déjà venu auparavant pour avoir un apercu plus général sur ma vie.
Par la suite, je me suis retrouvé à coté d'une entité feminine. Cette dernière regardait à ma droite, mais tendait à se rapprocher de moi (au centre) de la même manière qu'un asymptote tend vers zéro, sans jamais l'atteindre (geez, quand j'pense que j'me demandais à quoi ça allait bien pouvoir me servir ces notions mathématiques). Et là c'est le drame, non seulement le regard m'atteint, contre toute attente (ET CONTRE TOUTE LOGIQUE MATHEMATIQUE, PUTAIN!), mais en plus il continue sur la gauche.
Gros sentiment d'avoir franchi un seuil de manière irrémédiable (je mets ça sur le compte qu'une de mes plus grandes peur est de "sombrer" dans la drogue, c'est d'ailleurs de là que me viens (ce qui en tout cas me semble être) une certaine discipline dans la conso de psychoactifs).
Ok, c'est fait c'est fait, j'peux plus revenir en arrière, autant d'aller vers l'avant et de gérer autant que possible.
Grosse hallucination, je me retrouve dans une sorte de pièce sombre aux murs couverts des symboles géométriques habituels (j'ai compris par la suite que j'avais ouvert les yeux et que ce que je voyais était un mélange du signal visuel normal et de l'altération créée par la K).
De nouveau sentiment d'être de retour à un endroit connu, et pour cause, j'étais retourné à la situation que j'avais vécu lors de mon énorme bad trip à la Salvia (dispo dans cette section, pour les curieux).
Pour faire court, sentiment de TOUT contrôller, et pas dans le bon sens. Plus rien d'imprévisible, l'univers tout entier n'est que ce que je vois, et ce que je vois n'est que la représentation de ce que je pense.
Sans possibilité de calmer mes pensées, bien entendu, et le tout avec la forte impression que quelque chose se fout profondément de ma gueule, du genre "HAHAHA, t'as cru que ça n'étais qu'un trip, mais en fait NON, la réalité, ça n'existe pas, et une fois de plus tu va t'en rendre compte!".
Ayant déjà vécu ça deux fois auparavant, je me suis forcé à me calmer (si on m'avait dit qu'être blasé me sauverait un jour), et à tenter d'appréhender tout ça.
Ma copine me parlait à ce moment, ce qui a donné une situation du genre :
"Tu va bien ?"
Mmmmmmh, étant donné que je suis effrayé, je suis en train de m'essayer de me convaincre que tout va bien en matérialisant ce que je devrais croire être une entité indépendante de ma volonté, mais je crains que ça ne soit qu'une illusion
"Ne parle plus !"
"..."
Okay, au moins j'ai un minimum de contrôle, mais qu'est ce que ça veut dire ? Peut être n'est ce qu'une tentative encore plus élaborée pour m'avoir ?
Au final, 5 à 10 minutes plus tard j'étais redescendu de ce K-Hole pour me retrouver dans le même état que lorsque je me faisais du 3ème plateau sous DXM, possibilité de parler (mais faut pas avoir peur de se payer la honte), et 15 minutes plus tard j'ai pû me relever.
Au final, je comprends définitivement les personnes parlant de cette caractéristique de la K qui ne révèle son monde jamais de manière entière, ce au final tend à pousser les consommateurs à multiplier afin d'aller toujours plus loin.
Je pense que je referais un trip (toujours K-Hole et IM) d'ici 6 mois - une année, histoire de poursuivre à un rythme que j'espère aussi sûr que possible cette exploration, car il faut bien le dire, j'adore ça (le rituel de l'injection y est aussi pour quelque chose, là aussi attention!) !
PS : Je dédicace ce TR à WaseFraka qui m'a fait remarqué 15 minutes avant le trip que j'allais préparer ma seringue en me basant sur le tableau de dosage par voie nasale au lieu de celui par injection sur Erowid. J'aurais eu l'air fin.
