CastlesMadeOfSand
Holofractale de l'hypervérité
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J'ouvre un nouveau topic pour rebondir là-dessus.Laura Zerty a dit:Quand je lis sur internet que des gens osent écrire que son universellement philosophiquement reconnu "Je pense donc je suis" est "un propos absurde, individualiste et complètement égoïste", je me dis qu'il y en a qui n'ont peur de rien et qui ferait mieux de ne pas s'exprimer quand ça les titille...
Je ne vois pas en quoi cet axiome est une démonstration.
"Mais aussitôt après je pris garde que, pendant que je voulais ainsi penser que tout était faux, il fallait nécessairement que moi qui le pensais fusse quelque chose ; et remarquant que cette vérité, je pense, donc je suis, était si ferme et si assurée, que toutes les plus extravagantes suppositions des sceptiques n'étaient pas capables de l'ébranler, je jugeai que je pouvais la recevoir sans scrupule pour le premier principe de la philosophie que je cherchais"
Le je qui pense est posé d'emblée, tout comme juste avant le moi et le quelque chose.
Cela dit il semble que Descartes lui-même ne considérait pas ça comme une démonstration" pour Descartes, il est clair que mon existence ne se déduit pas, elle est intuitive"
Sans aucune définition on peut supposer que ce je, moi, quelque chose est :
- une entité solide, atomique dans le sens insécable
- indépendante du reste
- doté d'une permanence
Cette idée pourra être disséquée à loisir :
- d'un point de vue de la logique pure : en appliquant un raisonnement de type mathématique aux concepts pour vérifier leurs validité absolue, on découvre plutôt leurs absence de légitimité définitive.
les Stances du milieu de Nagarjuna prennent tous les concept apparemment valable et les réduits par l'absurde. C'est assez éprouvant de prendre complètement au sérieux des concepts pour les tester avec une logique implacable, je laisserais le soin au curieux de se faire leurs propres avis à ce sujet.
- d'un point de vue expérimental : essayons de trouver ce je, ce moi, ce quelque chose, s'il existe aussi solidement qu'il est décrit alors il devrait être aisé de l'identifier, de voir ses contours, sa forme, de le localiser. Cette démarche de recherche dans l'expérience devrait être faite pleinement avant d'établir quelconque certitude.
Cet aspect de recherche dans l'expérience est très développé dans l'enseignement du Bouddha.
L'aspect recherche analytique du moi vient d'un élan mental mais c'est plus une recherche à travers les sens et non les concepts, un peu comme quand on cherche "Où est Charlie ?".
Sinon voir "tel quel" la réalité nue à travers le calme du mental, comme on regarde à travers une eau immobile et claire est la pratique de la contemplation directe.
Calme mental, Méditation : rester tranquille
Vision pénétrante, vision profonde, vipassana (en tibétain), laktong (en sanscrit), je vous laisse faire des recherches si vous le souhaitez (notamment sur les méditations analytiques)
Sources:
Wikipédia
Ma vie et notamment la tradition du Bouddha qui lui apporte l'éclairage le plus lumineux.
Bon c'est pas une pub, quand on parle de réflexion sur la vie, de philosophie, de comment vivre je retombe naturellement là dessus.
Ça me parle, ça me touche, ça me fait du bien et j'ai juste envie de le partager quand l'occasion se présente.
Maintenant le sujet est plus l'axiome de Descartes, qui pour ma part semble problématique si on lui donne un sens absolu.
Si on le prend dans le sens d'une "vérité superficielle fonctionnelle" : c'est déjà la base de l'appréhension de la vie de tout le monde, c'est sûrement une bonne chose de voir que tout part de là.
La puissance créatrice des pensées est un sujet très intéressant mais il n'établit pas définitivement d'existence de je.
Ma version plus pragmatique de cette phrase célèbre serait : "Il y a pensée donc il y a expérience".