Difference 2C-e/mescaline

[Larry_Golade]

On dirait que vous, les psychonauts, avez une sainte horreur de tout ce qui peut mener à des pensées négatives, à tout ce qui peut mener à un bad trip et je trouve que ce n'est pas très constructif.

C'est intéressant ce que tu dis, même si la formulation est volontairement un peu polémique. Je crois que la peur du bad, même chez des utilisateurs très expérimentés (parmi lesquels je ne me compte pas, même si je ne suis plus un noob), vient du fait que la plupart en ont connu au moins un de bad trip, et que dans bien des cas celui-ci n'a pas été vécu jusqu'au bout. On finit par redescendre, tout simplement, sans passer par un processus symbolique de mort/renaissance (soit le pattern que j'ai le plus retrouvé dans des récits de bad trips "réussis", mais rien n'exclut qu'il y en ait d'autres). Du coup les conclusions du voyage sont essentiellement négatives, on ne veut plus revivre ça. C'est mon cas, même si je sens bien qu'il faudra un jour me confronter à mon "dark side", dans un setting que j'espère suffisamment sûr.

Il faut aussi dire qu'on peut prendre des psychés dans une optique récréative, c'est même l'approche majoritaire je crois et ça n'empêche pas d'avoir des expériences profondes.

Après, est-ce que la mesca se prête plus aux introspections salutaires que le LSD, ça me semble une thèse aventureuse, la littérature psychédélique est pleine de trips acides qui ont changé positivement et durablement la vie de ceux qui les ont vécus. La même chose vaut sûrement pour la mesca, et ce n'est pas un concours.

 

[Virgil]

Je ne vais pas étaler mon exemple, mais en tout cas une grosse dose de mesca dans un set "équilibré" (c'est à dire pas uniquement des personnes sur qui ont a confiance, un mix des deux, avec des relations "floues" entre les personnes pour créer des situations ambigues), m'a donné beaucoup plus à apprendre que n'importe quelle dose d'acid dans les meilleurs conditions.

Pour ma part, avec la mescaline, j'ai l'esprit beaucoup plus clair et posé, plus facile pour papoter et avoir éventuellement des discussions constructives et réfléchies.
Avec le lsd, en général ça me pousse plus dans un esprit déconne et "retour en enfance"...
Ceci dit, j'ai aussi eu des conversations profondes avec du lsd, mais en général c'était plutôt des conversations tordues quand j'y réfléchis après coup.
On va dire que tu gardes plus un pied dans la réalité avec la mescaline.