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Hey
Ce week end, mes amis initiés de longues dates m'ont fait entrevoir (pendant 13h environs) leur univers souterrain.
J'avais avec moi des champotes et autres pilules marrantes mais je n'en fit guère usage; les catacombes étant déjà assez psychédéliques en elles mêmes.
Lampe frontale, tchek, pantalon de survie, tchek, gants tchek, bougies tchek, à boire et manger. Bon, je suis parée, non ?
G, mon ami qui m'as proposée de descendre il y a plus de quatre ans déjà, ouvre la plaque d'égout de ses mains puissantes : Gogogo dépêchez vous ! On s'engouffre tous (quatre pecnots et un chien) et descendons par l'échelle les quelques mètres.
Je comprend tout de suite que ce n'est pas un endroit pour les IMC supérieur 27. Les couloirs sont étroits, le plafond souvent bas (lors de la création des KTA au 18ème siècles, les ouvriers étaient sans doute plus petits ou aimaient galérer la tête penchée), le sol irrégulier (serre bien tes lacets!), et les chatières (passage étroit où il faut avancer sur les coudes/genoux en faisant rouler son sac devant soit) sont parfois longues de plusieurs mètres.
On me dit "Ta tête, tes pieds, ta tête, tes pieds, tu regarde toujours au dessus de ta tête et au dessous de tes pieds."
Il fait environs 17° toute l'année sous terre, seul le niveau d'humidité change selon la profondeur (parfois plus de 37 mètres).
Et crapahuter à 17° ça donne déjà bien chaud, beaucoup sont en tee-shirt, perso je garde mon pull fermé, capuche serrée pour me protéger de cet univers que je n'apprivoise pas encore.
A partir de quinze mètres sous la terre, sauf nous, simples cataphiles, il n'existe plus de vie. Plus une racine, pas une araignée, pas une souris, juste un peu de mousse/champignon à certains endroits particuliers.
Les cataphiles sont des gens sensibles. Pour exemple je donnerai en vrac :
La "salle des fleurs" remplie du sol au plafond de végétaux artificiels.
La "salle cosmique" recouverte de peinture bleu et agrémentée de centaines de points et de dessins phosphorescents: on les illumine un peu puis on éteins tout et là un ciel étoilés se dévoile six pieds sous Terre.
La salle de la "vague" ornée d'un tag de près de vingt mètres de long sur tout le mur.
Aussi, chaque année, l'école des mines se charge de faire un tag le long de la galerie (puisqu'on peut vraiment appeler ça une galerie d'art) dédiée à ces fresques depuis les années 80.
Des villes miniatures faites en boues.
La "salle Noël" agrémentée d'un sapin et d'un d'innombrables guirlandes et boules scintillantes.
Les cataphiles sont joueurs puisqu'il existe le jeu des Tracts.
Tu cache dans des endroits un peu incongru ou peu accessible des images, des photos, des trucs en rapport ou non avec les KTA.
Mon amis ce soir là a trouvé (fallait sauter par dessus un puits, s'enfoncer dans une chatière et retourner quelques cailloux!) la médaille d'honneur du cataphile confirmé.
Pour une première descente, à la surprise de tout le monde, j'ai trouvé un tract, une photo (plastifiée récemment) des premières pierres (1775) qui furent remontées vers 1880 pour être changées par des nouvelles.
Je sais déjà quel tract cacher lors de ma prochaine descente.
Entre chaque salle où il est agréable de se poser, le parcours varie entre dix et trente minutes de marche intense.
On allait parfois tellement vite que je driftais dans les virages (imagination enfantine quand tu nous tiens).
Ta tête, tes pieds.
Suivre la personne devant toi, respiration haletante, les murs couverts de tag sont intéressants à regarder, mais pas le temps de jouer au touriste, il faut avancer.
Ta tête, tes pieds.
Le chien, totalement dans son élément fait des aller retour entre le début et la fin de la file genre "j'cours trois fois plus vite que toi", chien qui veut toujours être le premier dans les chatières, surexcités par l'inconnu autant que je l'étais.
Une petite impression de jeu vidéo quand ton champs de vision est réduit, que les virages défilent et que tu perds le nord.
Aussi il est important d'avoir un bon guide, (en l’occurrence j'en avais plusieurs qui connaissaient tous une bonne partie des KTA par coeur) avec une carte, éventuellement.
Un bon guide saura ralentir quand tu galère à avancer en grenouille.
Un bon guide s'occupera de ton sac quand il te vois galérer dans une chatière bien étroite.
Un bon guide te rappellera de boire de l'eau, de ne pas te foutre à oilp malgré la chaleur.
Un bon guide ne te donnera pas de poisson, il t'apprendra à pêcher, en t'apprenant avec beaucoup de patience les logiques de la vie souterraine.
Un bon guide te fera découvrir ses découverte, ses créations.
Grâce à mes guides j'ai pu voir un trône entièrement fait de crâne et divers os humain. Un puits rempli d'os, quatre crânes d'une conservation digne d'un musée. Des astuces pour ne pas attraper la crève après être passé dans les couloirs inondés à mi cuisse. Des constructions artistiques de certains cataphiles aussi belles qu'éphémères.
Et je suis sortie le lendemain sans encombre, bien courbaturées, avec des cailloux dans les cheveux, des bleus aux avant bras et aux genoux, de la terre sous les ongles, des pupilles agressées par le soleil, les pieds fripés.
J'y retournerai avec joie (mieux équipée). Une passion est elle née ?
Avez vous déjà visité un peu de ces 300km de galeries ?
Ce week end, mes amis initiés de longues dates m'ont fait entrevoir (pendant 13h environs) leur univers souterrain.
J'avais avec moi des champotes et autres pilules marrantes mais je n'en fit guère usage; les catacombes étant déjà assez psychédéliques en elles mêmes.
Lampe frontale, tchek, pantalon de survie, tchek, gants tchek, bougies tchek, à boire et manger. Bon, je suis parée, non ?
G, mon ami qui m'as proposée de descendre il y a plus de quatre ans déjà, ouvre la plaque d'égout de ses mains puissantes : Gogogo dépêchez vous ! On s'engouffre tous (quatre pecnots et un chien) et descendons par l'échelle les quelques mètres.
Je comprend tout de suite que ce n'est pas un endroit pour les IMC supérieur 27. Les couloirs sont étroits, le plafond souvent bas (lors de la création des KTA au 18ème siècles, les ouvriers étaient sans doute plus petits ou aimaient galérer la tête penchée), le sol irrégulier (serre bien tes lacets!), et les chatières (passage étroit où il faut avancer sur les coudes/genoux en faisant rouler son sac devant soit) sont parfois longues de plusieurs mètres.
On me dit "Ta tête, tes pieds, ta tête, tes pieds, tu regarde toujours au dessus de ta tête et au dessous de tes pieds."
Il fait environs 17° toute l'année sous terre, seul le niveau d'humidité change selon la profondeur (parfois plus de 37 mètres).
Et crapahuter à 17° ça donne déjà bien chaud, beaucoup sont en tee-shirt, perso je garde mon pull fermé, capuche serrée pour me protéger de cet univers que je n'apprivoise pas encore.
A partir de quinze mètres sous la terre, sauf nous, simples cataphiles, il n'existe plus de vie. Plus une racine, pas une araignée, pas une souris, juste un peu de mousse/champignon à certains endroits particuliers.
Les cataphiles sont des gens sensibles. Pour exemple je donnerai en vrac :
La "salle des fleurs" remplie du sol au plafond de végétaux artificiels.
La "salle cosmique" recouverte de peinture bleu et agrémentée de centaines de points et de dessins phosphorescents: on les illumine un peu puis on éteins tout et là un ciel étoilés se dévoile six pieds sous Terre.
La salle de la "vague" ornée d'un tag de près de vingt mètres de long sur tout le mur.
Aussi, chaque année, l'école des mines se charge de faire un tag le long de la galerie (puisqu'on peut vraiment appeler ça une galerie d'art) dédiée à ces fresques depuis les années 80.
Des villes miniatures faites en boues.
La "salle Noël" agrémentée d'un sapin et d'un d'innombrables guirlandes et boules scintillantes.
Les cataphiles sont joueurs puisqu'il existe le jeu des Tracts.
Tu cache dans des endroits un peu incongru ou peu accessible des images, des photos, des trucs en rapport ou non avec les KTA.
Mon amis ce soir là a trouvé (fallait sauter par dessus un puits, s'enfoncer dans une chatière et retourner quelques cailloux!) la médaille d'honneur du cataphile confirmé.
Pour une première descente, à la surprise de tout le monde, j'ai trouvé un tract, une photo (plastifiée récemment) des premières pierres (1775) qui furent remontées vers 1880 pour être changées par des nouvelles.
Je sais déjà quel tract cacher lors de ma prochaine descente.
Entre chaque salle où il est agréable de se poser, le parcours varie entre dix et trente minutes de marche intense.
On allait parfois tellement vite que je driftais dans les virages (imagination enfantine quand tu nous tiens).
Ta tête, tes pieds.
Suivre la personne devant toi, respiration haletante, les murs couverts de tag sont intéressants à regarder, mais pas le temps de jouer au touriste, il faut avancer.
Ta tête, tes pieds.
Le chien, totalement dans son élément fait des aller retour entre le début et la fin de la file genre "j'cours trois fois plus vite que toi", chien qui veut toujours être le premier dans les chatières, surexcités par l'inconnu autant que je l'étais.
Une petite impression de jeu vidéo quand ton champs de vision est réduit, que les virages défilent et que tu perds le nord.
Aussi il est important d'avoir un bon guide, (en l’occurrence j'en avais plusieurs qui connaissaient tous une bonne partie des KTA par coeur) avec une carte, éventuellement.
Un bon guide saura ralentir quand tu galère à avancer en grenouille.
Un bon guide s'occupera de ton sac quand il te vois galérer dans une chatière bien étroite.
Un bon guide te rappellera de boire de l'eau, de ne pas te foutre à oilp malgré la chaleur.
Un bon guide ne te donnera pas de poisson, il t'apprendra à pêcher, en t'apprenant avec beaucoup de patience les logiques de la vie souterraine.
Un bon guide te fera découvrir ses découverte, ses créations.
Grâce à mes guides j'ai pu voir un trône entièrement fait de crâne et divers os humain. Un puits rempli d'os, quatre crânes d'une conservation digne d'un musée. Des astuces pour ne pas attraper la crève après être passé dans les couloirs inondés à mi cuisse. Des constructions artistiques de certains cataphiles aussi belles qu'éphémères.
Et je suis sortie le lendemain sans encombre, bien courbaturées, avec des cailloux dans les cheveux, des bleus aux avant bras et aux genoux, de la terre sous les ongles, des pupilles agressées par le soleil, les pieds fripés.
J'y retournerai avec joie (mieux équipée). Une passion est elle née ?
Avez vous déjà visité un peu de ces 300km de galeries ?