J'ai jamais eu de vrai problème avec la dépendance, quand ça faisait moins d'un an que je fumais j'ai eu une période de trois semaines sans une seule clope et ça m'a a peine manqué, j'ai gardé des pochons de teush ou de beuh plusieurs mois chez moi parce que j'avais pas particulièrement envie de fumer (alors que j'ai toujours beaucoup trop aimé le THC) ; et là en allant quelques jours chez des potes qui, comment dire, vivent dans une putain d'abondance de hasch, j'me suis calé sur leur rythme (joints toute la journée donc), et en rentrant j'ai continué pendant une semaine, sans plus pouvoir imaginer ma vie sans défonce quotidienne, et pourtant aujourd'hui j'ai pas pensé à fumer de la journée et j'ai pas particulièrement envie de retoucher à mon bout… Bon ok c'est un truc assez peu addictif mais voilà.
Bon maintenant ça fait quelques années donc évidemment j'suis dépendant à la nicotine, mais j'le vis presque pas comme une dépendance en fait. Mon problème, c'est que chaque clope que je fume (à part une ou deux par semaine qui viennent plus par réflexe qu'autre chose) me procure un putain de plaisir, et que j'en ressens pas vraiment de contrepartie négative. J'fume parce que j'ai envie et pas parce que je suis en manque, et j'aime beaucoup trop ça. J'ai pas de problème avec l'odeur, la fumée, mon souffle me pose pas de problème au quotidien (je reprends le sport progressivement là, ça se passe pas trop mal), le pire c'est que ça me ruine pas vraiment vu que j'achète en Belgique en général… Bref en gros j'ai pas envie d'arrêter.
Juste, ça me fait trop chier de savoir — même sans le ressentir quotidiennement — que je pourris ma santé comme un abruti, que je vais finir à plus pouvoir monter un escalier correctement, et qu'un jour je vais regretter à mort toute cette merde inutile. L'été dernier j'ai passé 24h en mode crise d'asthme constante, à deux doigts d'appeler les urgences, à cause d'une bronchite de merde, peut-être pas conséquence du tabac seul, mais forcément liée (j'ai fait une petite dizaine de crises comme ça réparties sur deux mois, mais 24h c'est juste la plus hardcore)… Et putain j'me sentais vraiment con à ce moment là. C'est le seul moment de ma vie où j'ai réellement pensé à arrêter, j'ai tenu une ou deux semaines en bridant ma conso à 5 cigarettes par jour, ça me posait pas vraiment de problème, je m'en tenais même à 3/jour la plupart du temps ; puis des potes sont venus passer un week-end chez moi en mode c'est la fête et bon ben c'était fini quoi (tous mes potes fument, logiquement). Et j'me suis rendu compte que même si je prenais la décision d'arrêter, ça serait pas juste un combat contre l'habitude et le manque physique, mais vraiment la frustration constante d'un plaisir que j'affectionne vraiment et qui fait limite partie de moi. Et j'me sens pas capable de faire face à ça.
Du coup j'me demande si je vais continuer à voir les choses comme ça toute ma vie, parce qu'actuellement arrêter de fumer je verrais pas ça comme un gain de liberté mais au contraire comme une contrainte malsaine à laquelle je penserai tout le temps (dans cette vision des choses, fumer est un choix, alors que ne pas le faire (alors qu'on en a envie) est du même domaine qu'une interdiction). Sauf que j'ai pas du tout envie de continuer à me pourrir la santé toute la vie, faudra vraiment que j'arrête un jour, mais j'espère juste qu'à ce moment j'arriverai à en ressentir le besoin — et les bienfaits — et que ça sera pas juste pour me donner bonne conscience :retard: