Sludge
Holofractale de l'hypervérité
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- 17/9/11
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Deuxième IRL de l'Ouest pour les psychow, avec encore plus de monde, donc beaucoup plus de possibilités de partir en couille, et c'était un peu mon cas.
Ce trip report est plus personnel que factuel, donc laissez tomber de suite si vous vous en battez les couilles de ma vie.
J'arrive le jeudi soir chez Lulla, Gris est déjà là bien sûr, Mouette arrivera bientôt. Ce dernier restera sobre ce soir tandis qu'on se la colle grave avec quelques produits (4-MEC, UR-144, Canna mais surtout MXE et protoxyde d'azote).
Mon corps explose en une infinité de particules partant dans chaque direction du cosmos. Je kiffe, je suis dissocié. J'expérimente de plein fouet la déréalisation le matin. Quand j'entrouvre les yeux, mon bras et le mur au bord du lit sont comme un univers entier. Je suis conscient d'être à l'Ouest mais reste assez détaché. J'ai l'impression que je ne retrouverai pas le fonctionnement normal de mon cerveau mais je m'y fais, étant quand même assez confiant que le retour à la réalité se fera avec la fin des effets.
La gueule de bois géométrique est à la hauteur du kiff de la nuit. J'ai l'impression de m'être pris une caisse à l'alcool, tout en ayant la vue défractée. Impossible de faire le point. Je n'arrive pas à savoir si le trip valait de souffrir autant en descente. Je pense que le fait d'avoir pris plusieurs molécules (le 4-MEC surtout) est largement en cause dans l'état lamentable dans lequel on se trouve.
On finit néanmoins par réussir à aller chercher les nouveaux arrivants de la journée du vendredi.
Le soir même je décide de prendre du 2C-D. Je n'hésite pas à mettre ma dose bourrine habituelle de 70 mg. Sauf que beaucoup de monde arrivera ce soir, que la luminosité ambiante et l'ambiance agitée ne sont pas adaptées du tout à un tel trip. Je prends cher visuellement, j'ai du mal à comprendre ce qu'on me dit, et encore plus à me faire comprendre, je reste isolé, calé dans le canapé. Une fois les effets calmés, je suis de nouveau sociable et tout va bien. Set&setting...
Le samedi soir, on n'est plus qu'entre membres du forum, une petite douzaine. Et c'est là que je n'anticiperai pas de vivre en une même soirée l'un des pires moments de ma vie suivi de l'un des meilleurs de mon existence...
Je prends entre 100 et 130 mg de 6-APB, que j'ai déjà testé à plusieurs reprises, dont une fois avec du 2C-D. La montée m'écrase assez vite, je me sens défoncé, mais plutôt bien. Un peu plus tard dans la soirée je décide de rajouter des psylocibes par dessus. Je pars pour 1,5 g secs, mais me rendant compte après en avoir mâché une toute petite partie que le tout le colle au palais et aux dents, je laisse tomber.
Après un moment il s'avèrera que le peu de champignons mangés transforme COMPLÈTEMENT le trip du 6-APB, le rendant ultra psychédélique. Visuels de cinglés, altération sévère de la conscience, tout est là.
Pas mal de gens sont à l'ouest durant cette soirée, Mouette a avalé 1,6 g de champignons et se fait éclater sévère, la pauvre Lullaby se mange un coutre-coup monumental après pas mal d'excès et prend tout sauf son pied sur le 6-APDB qu'elle a pris. Larry a l'air crevé et je me demande s'il va bien. Odinn prend une montée de champotes violente aussi.
Il se passe quelque chose que j'ai déjà vécu chez Mouette, je m'inquiète pour tous ceux qui ont consommé, j'ai peur que ça se passe mal pour eux. Difficile de dire si c'est seulement ça ou aussi finalement la peur que pour moi-même ça se passe mal, mais une angoisse sourde commence à monter. Je la contiens, je la connais celle-là, j'ai juste à faire avec. Il n'empêche que je boucle, changeant constamment de pièce pour aller voir chacune des personnes présentes, et c'est comme si à chaque fois j'absorbais le malaise potentiellement présent en moi. Je m'allonge, essaie de dormir, mais n'y arrive pas, je trippe à bloc. D'autres évènements font monter l'angoisse et je ne sais plus où me mettre. Avec ça quand je m'isole, j'entends des coups dans les murs, une porte brièvement s'ouvrir et dire “y'a personne” avant de se refermer. J'ai du mal à comprendre ce qui se passe.
Les autres me rejoignent finalement. Quand Stylo parle de récits d'expériences à la Datura d'un livre qu'il possède, je suis littéralement terrifié. Un peu plus tard je me rends compte d'un coup que j'ai des absences et que durant ces absences je vis ou vois des choses qui n'existent pas. Ces épisodes sont sûrement très brefs, mais sont quand même le signe d'effets délirants.
“Mais en fait je délire complet...”
Un déclic se fait et je comprend ce qui m'arrive, comme si une boucle me libérait. La compréhension de mon état me met à genoux mentalement. Je suis en train de vivre un bad, un vrai. Je craque complètement et éclate en sanglots dans les bras de mes amis présents. Je réclame de l'attention, j'ai besoin de raconter ce qui vient de m'arriver et laisse des tas de messages sur les répondeurs de mes contacts téléphoniques.
On me donne quelques cachets de benzo, c'est la première fois que j'en prends. Je suis très inquiet du risque éventuel d'interaction, mais on me rassure. Je n'ai qu'une envie, m'endormir. Ça ne vient pas mais en revanche, d'un coup d'un seul, quelques minutes seulement après ingestion des cachets, mes muscles se détendent tous d'un coup. Je n'ai JAMAIS été aussi détendu physiquement. Ceci est le point de départ d'un revirement gigantesque de mon état d'esprit. Les visuels champignonesques se sont calmés et en revanche une euphorie énorme s'empare de moi, comme si les effets empathogènes du 6-APB m'éclataient à la figure d'un coup. JE SUIS HEUREUX, je kiffe l'instant présent, j'ai le smile jusqu'aux oreilles, je suis bien bien bien bien bien, je saute sur les gens et les serre dans mes bras. On lance des morceaux de musique ultra positifs sur lesquels tout le monde prend un pied fou.
J'ai l'impression d'avoir vécu ce que certains appellent une mort/renaissance, tout simplement, moi qui court après la “vraie” expérience psychédélique depuis tant de temps.
Il me reste aujourd'hui à essayer de comprendre ce qui s'est passé. Tout d'abord le combo 6-APB champignons est extrêmement potent de ce que j'ai constaté (et ce qu'avait déjà relevé or@nge). Ensuite, j'avais déjà pas mal de sommeil en retard, ce qui est souvent un facteur déclencheur de bad.
Derrière ça il y a en moi quelque chose qui ressort de façon violente dès que je suis trippé. J'ai PEUR. Je suis littéralement terrifié, par le monde dans lequel je vis, par les psychédéliques et par la peur de la psychose qu'ils peuvent déclencher chez les autres ou chez moi. Mon empathie a aussi régulièrement tendance à déclencher chez moi des émotions fortes et incontrôlables quand je m'inquiète pour les autres.
Je ne sais pas comment gérer la sensation de fracture mentale qui s'opère en moi sous psychédéliques, lorsque je finis par comprendre en vivant mon trip ce que peuvent ressentir les gens diagnostiqués de délirants. Cela me fait affreusement peur, et pourtant je sais qu'une fois les effets redescendus je retrouverai mes facultés.
Comment gérer tout ça ? Je n'ai pour l'instant aucune réponse. Toujours est-il que tripper en petit comité se passe toujours bien pour moi tandis que les grandes assemblées de drogués sont toujours déclencheurs d'angoisses.
Une chose est sûre, prendre ces produits dans ces conditions là est tout simplement dangereux et inutile. Je ne profite pas de mes amis, je suis à coté de mes pompes, j'angoisse pour rien... STOP les psychés type tryptamines ou phénés à haute dose en grosse IRL ! En revanche tripper aux dissos se passe beaucoup mieux, et malgré ma confusion et la perte du sens de la réalité habituelle, je prends mon pied et m'amuse comme un gosse.Le travail de fond commence ensuite, car je ne sais toujours pas comment vaincre la peur qui se tapit au fond de moi, cette peur de notre mode de fonctionnement irrationnel, des comportements sadiques, du manque d'empathie des gens en général. Comment également gérer ma propre empathie, qui me permet de nouer tellement d'amitiés mais qui me rend aussi si vulnérable ?
Mes autres Trip Reports :
[DXM] Expérimentations - Carnet de Bord
[2C-D] Des Putains de Chats
[2C-D] Une nuit trippée à Rennes
[2C-D] Dub Me Crazy
[2C-E] Jeux-vidéos et scatologie
[Salvia] L'homme coupé en deux
[2C-E] Seconde Chance (FAIL)
[LSD + MXE] Psyhood 3 - Forest Trance
[2C-C] Hellfest
[2C-D] Duo psychédélique
[DIPT] L'enfer auditif d'un monde sans âme
[4-ACO-DMT] Petite déprime ordinaire
Hadracadafroid !
[4-ACO-DIPT] Stoner Night
[Ketamine + Champignons] Rencontre avec la peur
[MXE] Nuit dissociative
EDIT : Merci infiniment à tous pour être venu me voir une fois que j'ai ENFIN appelé à l'aide. J'ai une montée de larmes à chaque fois que j'y repense depuis hier et c'est vraiment fréquent.
Ce trip report est plus personnel que factuel, donc laissez tomber de suite si vous vous en battez les couilles de ma vie.
J'arrive le jeudi soir chez Lulla, Gris est déjà là bien sûr, Mouette arrivera bientôt. Ce dernier restera sobre ce soir tandis qu'on se la colle grave avec quelques produits (4-MEC, UR-144, Canna mais surtout MXE et protoxyde d'azote).
Mon corps explose en une infinité de particules partant dans chaque direction du cosmos. Je kiffe, je suis dissocié. J'expérimente de plein fouet la déréalisation le matin. Quand j'entrouvre les yeux, mon bras et le mur au bord du lit sont comme un univers entier. Je suis conscient d'être à l'Ouest mais reste assez détaché. J'ai l'impression que je ne retrouverai pas le fonctionnement normal de mon cerveau mais je m'y fais, étant quand même assez confiant que le retour à la réalité se fera avec la fin des effets.
La gueule de bois géométrique est à la hauteur du kiff de la nuit. J'ai l'impression de m'être pris une caisse à l'alcool, tout en ayant la vue défractée. Impossible de faire le point. Je n'arrive pas à savoir si le trip valait de souffrir autant en descente. Je pense que le fait d'avoir pris plusieurs molécules (le 4-MEC surtout) est largement en cause dans l'état lamentable dans lequel on se trouve.
On finit néanmoins par réussir à aller chercher les nouveaux arrivants de la journée du vendredi.
Le soir même je décide de prendre du 2C-D. Je n'hésite pas à mettre ma dose bourrine habituelle de 70 mg. Sauf que beaucoup de monde arrivera ce soir, que la luminosité ambiante et l'ambiance agitée ne sont pas adaptées du tout à un tel trip. Je prends cher visuellement, j'ai du mal à comprendre ce qu'on me dit, et encore plus à me faire comprendre, je reste isolé, calé dans le canapé. Une fois les effets calmés, je suis de nouveau sociable et tout va bien. Set&setting...
Le samedi soir, on n'est plus qu'entre membres du forum, une petite douzaine. Et c'est là que je n'anticiperai pas de vivre en une même soirée l'un des pires moments de ma vie suivi de l'un des meilleurs de mon existence...
Je prends entre 100 et 130 mg de 6-APB, que j'ai déjà testé à plusieurs reprises, dont une fois avec du 2C-D. La montée m'écrase assez vite, je me sens défoncé, mais plutôt bien. Un peu plus tard dans la soirée je décide de rajouter des psylocibes par dessus. Je pars pour 1,5 g secs, mais me rendant compte après en avoir mâché une toute petite partie que le tout le colle au palais et aux dents, je laisse tomber.
Après un moment il s'avèrera que le peu de champignons mangés transforme COMPLÈTEMENT le trip du 6-APB, le rendant ultra psychédélique. Visuels de cinglés, altération sévère de la conscience, tout est là.
Pas mal de gens sont à l'ouest durant cette soirée, Mouette a avalé 1,6 g de champignons et se fait éclater sévère, la pauvre Lullaby se mange un coutre-coup monumental après pas mal d'excès et prend tout sauf son pied sur le 6-APDB qu'elle a pris. Larry a l'air crevé et je me demande s'il va bien. Odinn prend une montée de champotes violente aussi.
Il se passe quelque chose que j'ai déjà vécu chez Mouette, je m'inquiète pour tous ceux qui ont consommé, j'ai peur que ça se passe mal pour eux. Difficile de dire si c'est seulement ça ou aussi finalement la peur que pour moi-même ça se passe mal, mais une angoisse sourde commence à monter. Je la contiens, je la connais celle-là, j'ai juste à faire avec. Il n'empêche que je boucle, changeant constamment de pièce pour aller voir chacune des personnes présentes, et c'est comme si à chaque fois j'absorbais le malaise potentiellement présent en moi. Je m'allonge, essaie de dormir, mais n'y arrive pas, je trippe à bloc. D'autres évènements font monter l'angoisse et je ne sais plus où me mettre. Avec ça quand je m'isole, j'entends des coups dans les murs, une porte brièvement s'ouvrir et dire “y'a personne” avant de se refermer. J'ai du mal à comprendre ce qui se passe.
Les autres me rejoignent finalement. Quand Stylo parle de récits d'expériences à la Datura d'un livre qu'il possède, je suis littéralement terrifié. Un peu plus tard je me rends compte d'un coup que j'ai des absences et que durant ces absences je vis ou vois des choses qui n'existent pas. Ces épisodes sont sûrement très brefs, mais sont quand même le signe d'effets délirants.
“Mais en fait je délire complet...”
Un déclic se fait et je comprend ce qui m'arrive, comme si une boucle me libérait. La compréhension de mon état me met à genoux mentalement. Je suis en train de vivre un bad, un vrai. Je craque complètement et éclate en sanglots dans les bras de mes amis présents. Je réclame de l'attention, j'ai besoin de raconter ce qui vient de m'arriver et laisse des tas de messages sur les répondeurs de mes contacts téléphoniques.
On me donne quelques cachets de benzo, c'est la première fois que j'en prends. Je suis très inquiet du risque éventuel d'interaction, mais on me rassure. Je n'ai qu'une envie, m'endormir. Ça ne vient pas mais en revanche, d'un coup d'un seul, quelques minutes seulement après ingestion des cachets, mes muscles se détendent tous d'un coup. Je n'ai JAMAIS été aussi détendu physiquement. Ceci est le point de départ d'un revirement gigantesque de mon état d'esprit. Les visuels champignonesques se sont calmés et en revanche une euphorie énorme s'empare de moi, comme si les effets empathogènes du 6-APB m'éclataient à la figure d'un coup. JE SUIS HEUREUX, je kiffe l'instant présent, j'ai le smile jusqu'aux oreilles, je suis bien bien bien bien bien, je saute sur les gens et les serre dans mes bras. On lance des morceaux de musique ultra positifs sur lesquels tout le monde prend un pied fou.
J'ai l'impression d'avoir vécu ce que certains appellent une mort/renaissance, tout simplement, moi qui court après la “vraie” expérience psychédélique depuis tant de temps.
Il me reste aujourd'hui à essayer de comprendre ce qui s'est passé. Tout d'abord le combo 6-APB champignons est extrêmement potent de ce que j'ai constaté (et ce qu'avait déjà relevé or@nge). Ensuite, j'avais déjà pas mal de sommeil en retard, ce qui est souvent un facteur déclencheur de bad.
Derrière ça il y a en moi quelque chose qui ressort de façon violente dès que je suis trippé. J'ai PEUR. Je suis littéralement terrifié, par le monde dans lequel je vis, par les psychédéliques et par la peur de la psychose qu'ils peuvent déclencher chez les autres ou chez moi. Mon empathie a aussi régulièrement tendance à déclencher chez moi des émotions fortes et incontrôlables quand je m'inquiète pour les autres.
Je ne sais pas comment gérer la sensation de fracture mentale qui s'opère en moi sous psychédéliques, lorsque je finis par comprendre en vivant mon trip ce que peuvent ressentir les gens diagnostiqués de délirants. Cela me fait affreusement peur, et pourtant je sais qu'une fois les effets redescendus je retrouverai mes facultés.
Comment gérer tout ça ? Je n'ai pour l'instant aucune réponse. Toujours est-il que tripper en petit comité se passe toujours bien pour moi tandis que les grandes assemblées de drogués sont toujours déclencheurs d'angoisses.
Une chose est sûre, prendre ces produits dans ces conditions là est tout simplement dangereux et inutile. Je ne profite pas de mes amis, je suis à coté de mes pompes, j'angoisse pour rien... STOP les psychés type tryptamines ou phénés à haute dose en grosse IRL ! En revanche tripper aux dissos se passe beaucoup mieux, et malgré ma confusion et la perte du sens de la réalité habituelle, je prends mon pied et m'amuse comme un gosse.Le travail de fond commence ensuite, car je ne sais toujours pas comment vaincre la peur qui se tapit au fond de moi, cette peur de notre mode de fonctionnement irrationnel, des comportements sadiques, du manque d'empathie des gens en général. Comment également gérer ma propre empathie, qui me permet de nouer tellement d'amitiés mais qui me rend aussi si vulnérable ?
Mes autres Trip Reports :
[DXM] Expérimentations - Carnet de Bord
[2C-D] Des Putains de Chats
[2C-D] Une nuit trippée à Rennes
[2C-D] Dub Me Crazy
[2C-E] Jeux-vidéos et scatologie
[Salvia] L'homme coupé en deux
[2C-E] Seconde Chance (FAIL)
[LSD + MXE] Psyhood 3 - Forest Trance
[2C-C] Hellfest
[2C-D] Duo psychédélique
[DIPT] L'enfer auditif d'un monde sans âme
[4-ACO-DMT] Petite déprime ordinaire
Hadracadafroid !
[4-ACO-DIPT] Stoner Night
[Ketamine + Champignons] Rencontre avec la peur
[MXE] Nuit dissociative
EDIT : Merci infiniment à tous pour être venu me voir une fois que j'ai ENFIN appelé à l'aide. J'ai une montée de larmes à chaque fois que j'y repense depuis hier et c'est vraiment fréquent.