Quoi de neuf ?

Bienvenue sur Psychonaut.fr !

En vous enregistrant, vous pourrez discuter de psychotropes, écrire vos meilleurs trip-reports et mieux connaitre la communauté

Je m'inscris!

La Lyre amoderne des métachronies mécontemporaines

Inscrit
10 Sept 2011
Messages
1 736
tristes psycho déjoue les bonne mœurs actuelles
T'es vraiment un improbable mélange d'archaïsme et de pop culture <3
T'as vraiment des goûts spéciaux...
TristePsycho est un nazi qui fait des expériences chelou

« Je suis l’asile de toutes les idées frappées d’ostracisme par l’ignominie moderne. »
(Nicolás Gómez Dávila, Scholies pour un texte implicite)

Il n’y a pas d’auteur, il n’y a que des acteurs. La vie est une farce impromptue et le metteur en scène est parmi nous - masqué, comme tout le monde.

rvkgPxZGbs4gGtQPQKnL-m7VvuDT4NYUslZ03yb-VG5Iml_qMVWn7g9l4ZDUpXA_HSRKzBDmucA7nPo1Nx7kf1ifo9lYlSIkwTmROneoBFJFkujA1idbfNKzd1CzTU3U8LYmHiFRAGegp5JotodglBk


La modernité suppose de croire en l’existence d’individus bien délimités, distincts les uns des autres, et permanents. Je pense, donc je suis. L’État moderne repose sur la capacité à identifier, localiser et surveiller ces individus.


b1PA0_eJ6vk9WrkfKqYX1JzWGZ1OVgYDVRz88_BwLHbLmHYiIYMiZBcHsYd4LvaCeDrv0LqXv5lHyY1axKqJ8dBNESGbVbPDidI2GunzjRIrfcqFlRYk7lLpe6_7cF2JFe1xec0WWiLTG24qUg_b-9U


« On m’a appelé Masque, on m’a appelé le Masqué. »
(Óðinn, Grímnismál, 46)

Tous les interstices d’anonymat sont amodernes. Le carnaval et le théâtre, héritiers des rites orgiastiques, sont en cela comparables aux autres non-lieux où le pseudo est un masque dionysiaque et initiatique : l’internet à l’ancienne, les catacombes, le deal, le black metal, le porno, la ZAD, le GN, la teuf.

« D’un seul nom ne fus appelé, jamais ! Pas depuis que parmi les humains j’ai voyagé. »
(Óðinn, Grímnismál, 48)

eEj-cYhPLjucblDOzmQpu3TA0xkWGY8W9mAiB51gPnqNppOJHFzvjEU56XmIkOjlG5Ieyr6bdkhRB8YvbCTRuuh_E-Z8Sr9GFBoyzTy79G_HzQk9AVcdgQxXVH58o2VLclvoJgWLq5Ls7byX3w8uAlM


Il n’y a pas d’auteur, et il n’y a pas d'œuvre originale.

IEDZUNwYxg3B-5-5-fcGJS64J5QYADB8QBb6066J2Dzvm9fNXD4tPc60DZR0HA5tj4JPisVKa0RL65EqU-4c0nF7Fj3Eee2M5Kb5Zra-cl3QrIeixkJv70VEGs_QwZjZWk4p6KJxgYrZhjZAojiyMnQ


« Rien ne naît ni ne périt, mais des choses déjà existantes se combinent, puis se séparent de nouveau. Pour parler juste, il faudrait donc appeler le commencement des choses une composition, et leur fin une décomposition. »
(Anaxagore, Fragments, 1)

8gqpdI7CLciGzjnn-fsyhEUum3eTq-JawSlrCLfhekkjSx_Z0uMe56dtN6GB4J065L2HVDWsWNI9m1bmKLIEc4quZFVZTCQlQhwn0CGn-Gemh7G1zTeMDV-0dVTQ21w1459rpJu-QHOhFW-1mE58dm4

EVERYTHING IS A COPY OF A COPY OF A COPY OF A COPY OF A COPY OF A COPY OF A COPY

« Combien de fois ai-je entendu dans des jurys d’arts plastiques : “oh mais ça, on l’a déjà vu mille fois”, alors qu’au XIe siècle par exemple, cela aurait été un compliment : “on l’a vu mille fois, c’est magnifique !” »
(Michel Pastoureau, entretien avec le magazine Connaissance des arts)

Posticher au nez et à la barbe de l’industrie du divertissement. Parodie et ironie. Le remix, la reprise, le détournement, le recyclage, l’hommage non-lige. La récup’ et le piratage. Tri sélectif : vivre en charognard parmi les zombies dans la déchetterie à ciel ouvert qu’est le monde moderne, retourner les armes de l’ennemi, chevaucher le tigre.

« Pratiquer aussi en corsaire et sans vergogne le droit de prise. Piller dans l’époque tout ce que l’on peut convertir à sa norme, sans s’arrêter sur les apparences. »
(Dominique Venner, Le coeur rebelle)

https://static.wixstatic.com/media/161623_cb6f510a30be4145a75af0ce16038695~mv2.jpg/v1/fill/w_354,h_420,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_auto/161623_cb6f510a30be4145a75af0ce16038695~mv2.jpg

He who rides the tiger (Victoria Keeble)
 

forêt

Sakura
Inscrit
14 Mai 2023
Messages
732
Je me demande si Ulysse et Pénélope se sont vraiment abstenu pendant dix.

Vu comme il est fortiche Ulysse a bien pu se taper circée sans devenir un cochons, et dieu sais seulement les secrets détenus par les gardes d'une reine.

Iels ont dû se mettre tarif en rentrant...

Les Grecs sont assez grivois pour songer à écrire ce genre de choses : les chrétiens auraient-ils soumis l'odyssée à la censure ?

Voilà pour une petite question amorderne sur l'étude des langues de Pénélope et Ulysse au cours de leur séparation puis de leur retrouvailles. Et mécontent-poraine, parce que la pudeur des chrétiens moi, ça me fait chier
 
Inscrit
10 Sept 2011
Messages
1 736
Je me demande si Ulysse et Pénélope se sont vraiment abstenu pendant dix.

*vingt (dix ans de guerre à Troie, dix ans de retour pour Ulysse)

Mais en effet c'est tout à fait canon qu'Ulysse ne s'est absolument pas abstenu pendant l'année qu'il passe sur l'île d'Éée avec Circé (qui est d'ailleurs polypharmakos, "aux nombreuses drogues / poisons / remèdes"), bien au contraire puisque diverses traditions leur attribuent même plusieurs (!) enfants. Par contre, Pénélope, elle, est justement restée bien sage. L'enjeu principal de l'hétérosexualité dans l'Europe préchrétienne, c'est la filiation, à cause du culte des ancêtres et parce que, quand on se présente aux Hommes comme aux Dieux, on est toujours "de quelque part" mais surtout "fils ou fille de quelqu'un" (pas de "Notre Père" collectif, si Zeus est "père des Hommes et des Dieux" c'est par des lignées bien différenciées et pas de chaque humain individuellement). L'exclusivité hétérosexuelle ne s'applique qu'à l'épouse, pas à l'époux. D'où d'ailleurs le fait que la composition génétique de l'Europe ait été si lourdement et rapidement chamboulée pendant l'âge du bronze, avec un tel déséquilibre entre le génome somatique et le génome Y (un nombre très limité de lignages originaires de la Steppe Pontique représente plus de la moitié des génomes Y européens actuels, alors que pour les autres chromosomes qui ne se transmettent pas uniquement en lignée paternelle, cette population ne représente guère qu'un tiers du patrimoine génétique européen).

Bon, du coup tu me fais sauter une dizaine d'épisodes, mais nique la chronologie :


-2V3b5XVudp_KboJ9ryqt6fk_pRQGdh5VdXGE1_mEeoXf8r7X-rSk_VtixY1EfL2S6hiMbK1HmgffQ0IaQPnfxdrh5-KH8K0xYiASDLi-37hn9YaDEdJwlDIMFeGT1LMnVdFFOZd6zdIROfGqFTg-yU


La modernité est monogame.

« Voilà ce qu'être marié veut dire : avoir des fils que l'on puisse présenter à sa famille et aux voisins, et avoir des filles à soi que l'on puisse donner à des maris. Car nous avons des courtisanes pour le plaisir, des concubines pour satisfaire nos besoins physiques quotidiens, et une épouse pour porter nos enfants légitimes et pour être la fidèle gardienne de notre foyer. »
(Démosthène, Contre Neaera, 122)

cqEc6xKp788hUARspZES_rfcqDSIsrKkTVP9NcL4oZAd_5ulFEzeIjFQpk_kkgdVOrz2PaT3zRw5iY6l5wXFpPT5efoAP-3oEVPIKE_GV9WxbATPwJ5ksrgHg9KrEzcPLtBqKY7jxptzWLswHjCevuU

DOMINVS ANCILLÆ SVÆ (“Du maître, à son esclave” - bracelet d’or trouvé à Pompéi)

Tout ce qui ne rentre pas dans ce petit cadre bien propre est amoderne.

La prostitution, plus vieux métier du monde, est évidemment amoderne. Plus largement, contrairement à la modernité, l’amodernité admet le fait qu’en matière d’attraction et de sentiments, l’asymétrie est le cas général et la réciprocité seulement un cas particulier.

tGnhF8Il_a2bRTL0W1ZkoV-VHrWMd61rXdKMg6KEoW59moumLSbqNflgKJevTGWiKhIltTAEnitVKReLhdag-8tWeV0FUEfJ7AyyDntqHn0kb3ALDLKdBaBJrWgT9Vlci9RcAGFSTqD-I1T9zUb65u4


Sous le régime de la modernité, le désir à sens unique est un tabou honteux. Peu importe qu’il ne soit pas traduit en actes et seulement exprimé respectueusement, peu importe même qu’il ne soit aucunement exprimé : il suffit qu’il soit entr’aperçu, il suffit qu’il soit soupçonné - c’est déjà trop.

Et ne parlons pas de l’amour courtois ! Tourné en ridicule parce qu’il est la terreur intime des modernes, leur blessure narcissique la plus profonde : aimer sans être aimé, et ne pas juste “passer à autre chose”.
 
Dernière édition:
Haut