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Aujourd'hui, j'ai ramené des amandes au labo. Mais non, c'est pas pour moi, c'est pour les souris. Aujourd'hui c'est un jour spécial parce qu'on a fini toutes les expériences. Aujourd'hui c'est le jour de perf.
Alors je vais chercher toutes les petites cages à l'animalerie. Aujourd'hui il y en a 4, avec 4 souris chaque fois. Et je les ramène avec un chariot dans la salle de perf.
Il y a 400 millilitres de PFA à préparer pour les 16 souris. C'est facile, 100ml de PFA à 16% et 300 millilitres d'eau purifiées. Ensuite, je repartis ça dans des tubes en plastique. Et puis j'en mets un petit fond dans d'autres tubes en plastiques aussi.
Je lâche quelques amandes dans les cages, et ces souris qui n'ont mangé que des comprimés durs et sans goût toute leur vie sont refaites. Mais pas pour longtemps. Parce qu'aujourd'hui, c'est le jour de perf.
TW: sang/violence envers les animaux
Alors, je remplis la seringue de pentobarbital. Il faut le diluer, il est visqueux, c'est pas simple. J'ai vu des collègue ne pas le diluer et l'injecter tel quel, mais bon ça leur fait mal, elles crient, et c'est pas très respectueux pour leur dernier jour. Alors je dilue.
J'ouvre une cage. On dirait qu'elles sentent déjà qu'il y a un truc étrange quand j'ouvre la cage, alors que je l'ai fait pendant des mois. Numéro 28710, je la récupère, l'immobilise en l'écrasant contre une grille de cage, lui choppe la peau derrière les oreilles, puis lui tire la peau du ventre. Aiguille, centre quadrant haut gauche de la cuisse droite, 300 microlitres de pentobarbital, stop, extraire la seringue, relâcher la souris dans une cage vide. Elles ont l'habitude, moi aussi, ça fait des centaines de fois que je fais ce geste. Mais aujourd'hui ça ne sera pas pareil. C'est le jour de perf.
Je passe les trois minutes suivantes à oberver le pentobarbital ôter la vie de la souris. Petit à petit. Une phase d'excitation de quelques secondes, puis une immobilisation des pattes arrières, jusqu'à ce que les pattes avant n'arrivent plus à trainer ce petit corps tout mou. Alors je lui met une petite maison en carton sur la tête. Bonne nuit, numéro 10.
Mais pas pour bien longtemps non-plus. Toutes les minutes, je viens la pincer de toutes mes forces à la patte arrière droite, jusqu'à ce que la souris ne réagisse plus tout. Certains pensent qu'à ce stade elles sont déjà mortes. Mais en respirant encore et en battant du coeur, j'appellerais plutôt ça un entre-deux.
Alors dès qu'elle est KO, je m'empresse de la poser contre une plaque de polystyrène. 4 aiguilles de gros diamètre y sont déjà plantées. Et ça fera donc une aiguille à planter dans chacune de ses pattes. À chaque aiguille, un petit crissement sec, les os des pattes qui se cassent. Mais personne n'a le temps de penser, parce qu'il faut aller vite. Aujourd'hui n'est pas le jour des souris, c'est le jour de la perf.
Une pince au milieu du ventre, check. Un gros coup de ciseau dans l'abdomen, puis des petits coups secs jusqu'au sternum, check. Reprendre la pince, attraper le sternum alors que la cage thoracique bouge encore, check. Puis des coups de ciseaux pour couper directement les côtes. Attention au foie, attention au coeur, attention au poumons, un coup là et c'est fini. Pour la souris c'est déjà fini, mais pas pour la perf.
Puis lorsque le coeur est bien visible, bien palpitant, je retourne la pince pour que sa cage thoracique passe par dessus sa tête, comme pour présenter son coeur à un dieu Maya. Peut-être pour le dieu de la perf.
Alors je dégage le restant de graisse du coeur, et puis je prends l'aiguille restante, l'aiguille de la perf. Elle est reliée à une petite pompe péristaltique, qui pompe comme un vrai coeur. Alors d'un doigt je maintiens le coeur de souris encore battant, en faisant attention à tenir compte des râles post-mortem, j'y enfonce la seringue dans le ventricule gauche, de deux millimètres. Il ne faudrait surtout pas le trouer ce joli coeur, que ferait-on sans pour la perf ?
J'active la pompe, le coeur gonfle, gonfle, puis d'un tout petit coup sec de ciseau, je perce l'oreillette droite. Un jet de sang et de tampon phosphate surgit de la souris écartelée, faisant baigner ses entrailles dans une longue hémorragie. Puis je change le tuyau de la pompe, et désormais le PFA remonte gentillement jusqu'au coeur. Lorsqu'il y arrive, la souris fait ses derniers mouvements maladroits : le PFA fait tendre et raidir les muscles, elle a donc des spasmes, sa queue se désarticule, ses poils se hérissent. Et puis le sang, tant de sang pour un si petit être.
Attendre les vingt-cinq millilitres de PFA, check. Prendre le petit corps tout raide, puis le décapiter d'un coup de ciseau, check. Retourner sa peau du visage comme une vieille chaussette, check. Planter un ciseau pointu entre les deux globes oculaires s'ils sont encore visibles, puis écarter sèchement les ciseaux pour faire éclater le crâne tel un litchi trop mûr. Check. Écarter délicatement les petits os et l'arachnoïde pour récupérer le cerveau, check. Le faire tomber dans les tubes avec un fond de PFA, check. Écrire 28710 sur le tube, check. Regarder les 15 autres souris, avoir envie de gerber en s'imaginant devoir faire ça 15 fois de suite les prochaines heures, check. Penser aux bons moments passées avec ces petites patates, à la numéro 17 qui faisait jamais ce qu'il faut, check. Regarder le sac plastique se remplir de cadavres, le forcer dans le tiroir du congélo avec les autres tellement il est plein, check. Rentrer chez soi, culpabiliser, écrire un topic sur psychonaut, check.
Une petite pensée pour tous les animaux de labo qui le méritent bien. On avance pas sans sacrifices et la science n'est pas pacifiste.
Alors je vais chercher toutes les petites cages à l'animalerie. Aujourd'hui il y en a 4, avec 4 souris chaque fois. Et je les ramène avec un chariot dans la salle de perf.
Il y a 400 millilitres de PFA à préparer pour les 16 souris. C'est facile, 100ml de PFA à 16% et 300 millilitres d'eau purifiées. Ensuite, je repartis ça dans des tubes en plastique. Et puis j'en mets un petit fond dans d'autres tubes en plastiques aussi.
Je lâche quelques amandes dans les cages, et ces souris qui n'ont mangé que des comprimés durs et sans goût toute leur vie sont refaites. Mais pas pour longtemps. Parce qu'aujourd'hui, c'est le jour de perf.
TW: sang/violence envers les animaux
Alors, je remplis la seringue de pentobarbital. Il faut le diluer, il est visqueux, c'est pas simple. J'ai vu des collègue ne pas le diluer et l'injecter tel quel, mais bon ça leur fait mal, elles crient, et c'est pas très respectueux pour leur dernier jour. Alors je dilue.
J'ouvre une cage. On dirait qu'elles sentent déjà qu'il y a un truc étrange quand j'ouvre la cage, alors que je l'ai fait pendant des mois. Numéro 28710, je la récupère, l'immobilise en l'écrasant contre une grille de cage, lui choppe la peau derrière les oreilles, puis lui tire la peau du ventre. Aiguille, centre quadrant haut gauche de la cuisse droite, 300 microlitres de pentobarbital, stop, extraire la seringue, relâcher la souris dans une cage vide. Elles ont l'habitude, moi aussi, ça fait des centaines de fois que je fais ce geste. Mais aujourd'hui ça ne sera pas pareil. C'est le jour de perf.
Je passe les trois minutes suivantes à oberver le pentobarbital ôter la vie de la souris. Petit à petit. Une phase d'excitation de quelques secondes, puis une immobilisation des pattes arrières, jusqu'à ce que les pattes avant n'arrivent plus à trainer ce petit corps tout mou. Alors je lui met une petite maison en carton sur la tête. Bonne nuit, numéro 10.
Mais pas pour bien longtemps non-plus. Toutes les minutes, je viens la pincer de toutes mes forces à la patte arrière droite, jusqu'à ce que la souris ne réagisse plus tout. Certains pensent qu'à ce stade elles sont déjà mortes. Mais en respirant encore et en battant du coeur, j'appellerais plutôt ça un entre-deux.
Alors dès qu'elle est KO, je m'empresse de la poser contre une plaque de polystyrène. 4 aiguilles de gros diamètre y sont déjà plantées. Et ça fera donc une aiguille à planter dans chacune de ses pattes. À chaque aiguille, un petit crissement sec, les os des pattes qui se cassent. Mais personne n'a le temps de penser, parce qu'il faut aller vite. Aujourd'hui n'est pas le jour des souris, c'est le jour de la perf.
Une pince au milieu du ventre, check. Un gros coup de ciseau dans l'abdomen, puis des petits coups secs jusqu'au sternum, check. Reprendre la pince, attraper le sternum alors que la cage thoracique bouge encore, check. Puis des coups de ciseaux pour couper directement les côtes. Attention au foie, attention au coeur, attention au poumons, un coup là et c'est fini. Pour la souris c'est déjà fini, mais pas pour la perf.
Puis lorsque le coeur est bien visible, bien palpitant, je retourne la pince pour que sa cage thoracique passe par dessus sa tête, comme pour présenter son coeur à un dieu Maya. Peut-être pour le dieu de la perf.
Alors je dégage le restant de graisse du coeur, et puis je prends l'aiguille restante, l'aiguille de la perf. Elle est reliée à une petite pompe péristaltique, qui pompe comme un vrai coeur. Alors d'un doigt je maintiens le coeur de souris encore battant, en faisant attention à tenir compte des râles post-mortem, j'y enfonce la seringue dans le ventricule gauche, de deux millimètres. Il ne faudrait surtout pas le trouer ce joli coeur, que ferait-on sans pour la perf ?
J'active la pompe, le coeur gonfle, gonfle, puis d'un tout petit coup sec de ciseau, je perce l'oreillette droite. Un jet de sang et de tampon phosphate surgit de la souris écartelée, faisant baigner ses entrailles dans une longue hémorragie. Puis je change le tuyau de la pompe, et désormais le PFA remonte gentillement jusqu'au coeur. Lorsqu'il y arrive, la souris fait ses derniers mouvements maladroits : le PFA fait tendre et raidir les muscles, elle a donc des spasmes, sa queue se désarticule, ses poils se hérissent. Et puis le sang, tant de sang pour un si petit être.
Attendre les vingt-cinq millilitres de PFA, check. Prendre le petit corps tout raide, puis le décapiter d'un coup de ciseau, check. Retourner sa peau du visage comme une vieille chaussette, check. Planter un ciseau pointu entre les deux globes oculaires s'ils sont encore visibles, puis écarter sèchement les ciseaux pour faire éclater le crâne tel un litchi trop mûr. Check. Écarter délicatement les petits os et l'arachnoïde pour récupérer le cerveau, check. Le faire tomber dans les tubes avec un fond de PFA, check. Écrire 28710 sur le tube, check. Regarder les 15 autres souris, avoir envie de gerber en s'imaginant devoir faire ça 15 fois de suite les prochaines heures, check. Penser aux bons moments passées avec ces petites patates, à la numéro 17 qui faisait jamais ce qu'il faut, check. Regarder le sac plastique se remplir de cadavres, le forcer dans le tiroir du congélo avec les autres tellement il est plein, check. Rentrer chez soi, culpabiliser, écrire un topic sur psychonaut, check.
Une petite pensée pour tous les animaux de labo qui le méritent bien. On avance pas sans sacrifices et la science n'est pas pacifiste.
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